samedi 28 février 2015

A propos de Cité Libre

 
La « présentation » de Cité libre, qui se défend d'être un « manifeste » pour ne proposer qu'une « règle du jeu », convoque à la réflexion et à la parole communes « ceux de trente ans et moins". Revue de  « jeunes » alors, penserez-vous, avec un haussement d'épaules peut-être, comme si les jeunes, et l'équipe de Cité libre la première, ne paraissaient pas désabusés des discours, des appels aux armes retentissants et purement symboliques. Or, plus loin, on nous dit qu'à trente ans, c'est l'heure d'assumer « des responsabilités d'adultes ». Fort bien.

Mais cherchez dans ce premier numéro de Cité libre la pensée adulte, je veux dire: positive, constructive, sereine parce que sûre de soi, comme il convient à un esprit mûr... Vous trouverez des prises de position, certes, mais qui sont des protestations d'opposition: opposition à la dictature, à l'autonomie verbale, à la peur politique ou religieuse, au nationalisme négatif, à l'éducation formaliste et à la prédication affadie. Jusque là nous applaudissons; nous invitons même les adultes, ceux qui ont le devoir et la mission de l'être en plénitude, à réfléchir sur les condamnations portées ici contre les faillites du passé, contre les déficiences du présent. Car il y a matière à méditation dans le récit de Gérard Pelletier évoquant le souvenir du choc produit dans son âme par l'appel à la sainteté que lui lançait autrefois un garçon de vingt ans; et dans les considérations sociologiques de Réginald Boisvert sur l'harmonie des classes à la recherche du bien commun; et dans l'argumentation fort sérieuse de Pierre Trudeau contre les duperies des autonomistes.

Nombreux, cependant, seront les lecteurs qui, désireux de soutenir l'effort entrepris par Cité libre, demeureront sur la réserve et même - pourquoi ne pas le dire? - en défiance et prêts à la riposte, si la revue patronne des désinvoltures de gavroche - désinvoltures qui frisent la goujaterie - de celui qui se fait un sport d'apostropher du haut de ses trente ans (la belle tribune!), avec la plus juvénile intolérance, tous ceux qui n'entendent pas comme lui la tolérance. « Vous ne paraissez pas avoir compris, vous ne comprendrez jamais... Vous pouvez continuer à « broadcaster » votre MOI (sic) dans tous les coins du Canada. » Et c'est à M. le chanoine Lionel Groulx que cette mesquinerie est adressée. Eh bien, non! mon cher enfant.

Il y a, chez ceux de mon âge, plus de sympathie pour vos ambitions que vous ne semblez le croire: un de vos collaborateurs, au moins, en a depuis longtemps acquis la certitude. Seulement, nous ne marcherons pas au seul cri de « A bas! » même s'il vise les impostures que nous tâchons nous-mêmes à démasquer.

Et puis, il ne serait pas mauvais que la revue ait une tenue plus digne, surtout dans ses rapports avec sa majesté la langue française. La dignité est une perfection d'adultes.



-Révérend Père Marie-Joseph d'Anjou, S.J., septembre 1950

Madeleine de Verchères

 
 
 

En 1692, une adolescente de 14 ans, Marie-Madeleine que sa famille surnomme affectueusement Magdelon, vit une aventure en tout point semblable à celle vécue par sa mère. La charmante héroïne de Verchères devait elle-même consigner par écrit les détails de son aventure qui allait lui rapporter la gloire. Ce texte raconte que la jeune fille a été surprise aux champs par 45 Iroquois. Saisis de frayeur, elle court à toute vitesse vers le fort où elle pourra s’abriter. La vierge veille sur elle puisque malgré les 45 balles de fusils qui lui sifflaient aux oreilles, elle entre saine et sauf dans le fort de Verchères.


Nos racines, numéro 13, page 249, les éditions T.L.M. 1979


jeudi 26 février 2015

Le monde tourne et la Croix demeure

A l'aube du quatrième centenaire de l'arrivée des premiers missionnaires sur notre sol, force est de constater que la foi est en grave péril. Cette disparition de la foi en notre pays depuis la Révolution tranquille et le Concile Vatican II ne cesse d'ébranler les restes de notre société. Refroidissement de la charité, indifférence envers le prochain, négation du droit à la vie, perte de notre identité...

Le diocèse de Québec - premier siège épiscopal en Amérique du Nord - vacille. Très nombreuses sont les églises fermées ou qui ont tout simplement changé de vocation. La dernière en date est l'église Saint-Jean-Baptiste, situé dans le quartier du même nom. Le nombre de fidèles s'amenuise d'année en années.

Récemment l'abbé Pierre Gingras de l'église Saint-Jean-Baptiste dénonçait le fait que notre patrimoine se meure dans l'indifférence. En quoi consiste son agonie, sinon en ce que les catholiques, fidèles à leur foi, vont bientôt se compter sur les doigts de la main? Tel que mentionné, depuis la réforme conciliaire et la Révolution tranquille, les églises se vident, tout comme les séminaires. En ce moment même, le séminaire de Québec compte 10 séminaristes. Or, tous n'auront pas de ministère à Québec, car 5 d'entre-eux proviennent d'autres régions de la province de Québec.

La solution que prône l'autorité du diocèse à tout ceci est d'accentuer la réforme, de se mettre encore plus au goût du jour. Bref, d'adapter l'Eglise au monde. Le Christ n'est-il pas le même aujourd'hui qu'hier? Est-ce pour cette philosophie de l'évolution constante que les missionnaires, ainsi que nos courageux ancêtres, ont entrepris la formidable aventure du voyage en Nouvelle-France? La nature humaine, prise dans son essence, ne subit aucun changement à travers les âges.


La solution

L'an dernier nous célébrions un autre anniversaire, celui du centenaire de la mort du pape saint Pie X, de glorieuse mémoire. Saint Pie X, au tournant du siècle dernier, avait entrevu l'étendue de cette crise du monde moderne. Pour lui la solution était toute simple: Tout restaurer dans le Christ.

Cette mort programmée du catholicisme chez nous ne doit pas nous laisser passifs. Si nous désirons que nos enfants et nos petits-enfants puissent vivre dans un pays où il fait bon vivre, il est impératif de se dresser au milieu de ce monde qui tombe en ruines.

Par conséquent, ce quatrième centenaire doit marquer le début d'un renouveau: celui du retour à la Tradition millénaire de l'Eglise. Cette Tradition qui fut la force et la jeunesse des Samuel de Champlain, des François de Laval, des Victor Lelièvre et des Marie de l'Incarnation.

L'avenir a terriblement besoin d'apôtres. Le monde moderne s'est fixé comme objectif d'anéantir la foi du cœur de l'homme, de le pervertir par tous les vices et, ce faisant, de lui interdire la perspective du salut Eternel. C'est pourquoi, le mouvement Tradition Québec débutera son action en organisant des conférences dans notre capitale nationale d'ici les prochains mois. L'heure tourne et il nous faut agir.


Rachetez le temps, parce que les jours sont mauvais (Eph 5:16).

Abbé Pierre Roy - Sermon du 25/02/15 à Chicoutimi

Source: FSSPX.CA

 
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.
 
Chers amis,
 
Merci d’être venus, d’avoir bravé le froid hivernal pour venir assister à cette messe.
 
Qu’est-ce que cette messe?

Je voudrais tout d’abord dire quelques mots pour expliquer ce qu’est cette messe. On a écrit beaucoup de choses ces derniers jours à ce sujet, et je crois qu’il est important de bien marquer que cette messe célébrée aujourd’hui n’est pas une provocation : nous avons tous des choses bien plus intéressantes que ça à faire… Ce n’est pas non plus une croisade : la messe de Saint Pie V s’est célébrée ici au Saguenay de façon paisible pendant tous les siècles passés… Ce n’est pas non plus un retour en arrière. Je la définirais plutôt comme une continuité. Le pape Benoît XVI lui-même a bien montré cela en déclarant en 2007 dans le Motu Proprio Summorum Pontificum que la messe traditionnelle n’avait jamais été abrogée.

Mgr Rivest a tenu à dire quelques mots à notre sujet. Tous ici présents aujourd’hui, nous saluons Mgr Rivest de façon tout-à-fait paisible. Nous ne sommes pas venus pour lui faire la guerre. Nous sommes venus à la demande des fidèles. Des fidèles du Saguenay-Lac-Saint-Jean se sont manifestés. Ils se sont sentis « comme des brebis sans pasteur. » Matt. 9, 36 Comme le Christ qui, voyant une foule à l’abandon, s’est senti « ému de compassion », nous avons voulu répondre à cette demande des fidèles.  À la demande des fidèles qui en ont assez de la liturgie qu’on leur propose dans leurs églises, où il n’y a bien souvent plus rien de sacré, plus rien de silencieux, plus rien de priant… À la demande des fidèles qui se rendent compte qu’on ne leur enseigne plus les vérités de la Foi Catholique dans leurs églises, c’est-à-dire qu’on nie quelquefois des vérités de la Foi Catholique ou qu’on les occulte sans vergogne. Ces fidèles se rendent bien compte que c’est le salut de leur âme qui est en jeu. Ils ont à faire un choix, comme tous les Catholiques aujourd’hui, entre 1960 ans de Tradition ou 50 ans de nouveauté. Ils ont donc fait appel à nous et nous avons répondu à leur demande.

Hors de l’Eglise point de salut

Mais même si nous ne sommes pas venus avec un esprit belliqueux, nous sommes néanmoins obligés de répondre à certaines des accusations qui nous ont été faites, parce qu’à travers nous, c’est à l’Église elle-même qu’on s’en est pris. Mgr Rivest nous a reproché de continuer de croire des vérités du passé : « Hors de l’Église, point de salut ». Oui, Mgr, nous continuons de croire à ces vérités, puisque ces vérités sont éternelles comme Dieu lui-même. Nous les croyons parce qu’elles nous ont été révélées par Dieu, elles nous ont été enseignées par son Eglise, et qu’elles sont contenues dans la Sainte Ecriture. « Il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. » Actes 4,12

Mgr, avec tout notre respect, oui, nous croyons qu’en dehors de l’Église, il n’y a pas de salut. C’est la Foi catholique et vous ne pouvez pas la changer. Personne ne peut changer cette vérité! C’est l’Évangile : « Allez par tout le monde et prêchez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. » Marc 16, 15-16
L’Église a par ailleurs condamné ceux qui croyaient le contraire par le magistère du pape Pie IX dans son Syllabus en condamnant la proposition suivante: «  Les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut éternel dans le culte de n’importe quelle religion. » Proposition condamnée no 16.

C’est d’ailleurs cette vérité qui a poussé l’Eglise pendant tous les siècles à partir en mission. Voilà la raison des missions en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord. Voilà pourquoi les missionnaires ont parcouru ces régions du Saguenay, logeant dans des cabanes improvisées, au milieu d’un froid polaire pour amener la grâce du Christ à quelques amérindiens dispersés, à quelques Canadiens-français qui s’établissaient dans la région.

Croire le contraire de cette vérité de Foi Catholique, c’est mettre son âme en danger. Prêcher le contraire de cette vérité, c’est mettre l’âme des fidèles dans un grave danger de perdition. St Paul lui-même mettait  en garde les Galates : « Si moi-même, ou un ange du ciel, vous enseignait autre chose que ce que je vous ai enseigné, qu’il soit anathème! » Galates 1,8 Nous ne pouvons pas changer la Foi. La Foi est éternelle comme Dieu qui en est l’auteur.

On a dit beaucoup de mal de Monseigneur Lefebvre, notre fondateur. Et pourtant, ce qu’a fait Monseigneur, ce qui lui a été reproché, c’est tout simplement le fait de garder ce qu’il avait reçu et de le transmettre à son tour. C’est pourquoi il a voulu qu’on mette sur sa tombe les paroles de Saint Paul : « Tradidi quod et accepi ». « J’ai transmis ce que j’ai reçu ». C’est le devoir d’un évêque catholique, rien de plus.

Rajeunir l’Eglise?

Il semble qu’il y ait une certaine nervosité dans l’Eglise aujourd’hui à vouloir paraître jeune. Mgr Rivest nous a reproché d’être un obstacle au rajeunissement de l’Eglise. Qu’est-ce que ce rajeunissement de l’Eglise? Depuis Vatican II, on a essayé d’adapter l’Eglise au monde. Alors qu’on croyait ainsi « rajeunir » l’Eglise dans un nouveau printemps, les résultats ont été, il faut le dire, catastrophiques.

Notre-Seigneur nous avait prévenu : « Méfiez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous sous des peaux de brebis, au-dedans, ils sont des loups dévorants. C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.» Matt 7, 15

Or quels sont les fruits de l’aggiornamento de Vatican II? Nous les voyons tous les jours : fermeture des séminaires; fermeture des couvents; perte généralisée de la Foi. Alors que 80% des prêtres du Québec seront, selon une étude récente, d’ici à quelques années à l’âge de la retraite, combien de séminaristes y a-t-il pour les remplacer? Une vingtaine? Une trentaine? Une religieuse me disait récemment être rentrée au couvent en 1960. Cette année-là, 45 religieuses sont entrées au couvent avec elle, et c’était la moyenne. En 1961, 3 religieuses sont entrées. Depuis 1962, plus une seule vocation dans leur couvent, plus une seule vocation! Et ne parlons pas de la perte généralisée de la Foi au Québec! Quel malheur! Notre génération, celle des jeunes qui ont dans la vingtaine, dans la trentaine, n’a plus aucune notion de la Foi catholique. Ayant l’occasion de côtoyer de nombreux jeunes, je me rends compte de leur soif de connaître la Foi : « Ah, voilà quelqu’un qui est en mesure de m’expliquer la Foi catholique! » Car la Foi n’est plus enseignée. Certains côtoient les églises pendant des années et sont ignorants de la doctrine chrétienne. On leur parle de justice sociale, de construire un monde meilleur, etc. Mais de la Foi, pratiquement pas!

Au contraire, chers fidèles, les fruits de ceux qui gardent la Messe de Toujours sont : les familles nombreuses, les vocations, les nouveaux couvents qui ouvrent, les séminaires qui sont pleins. La Fraternité Saint-Pie X a désormais plus de 600 prêtres, plus de 250 séminaristes, et cela malgré la persécution quotidienne des autorités conciliaires. Voilà les fruits de l’Église de toujours!

Nous posons une questions

Alors, bien chers fidèles, nous posons une question : Jusqu’où ira-t-on?

Les prêtres ont enlevé la soutane. On se promène dans la rue, les gens nous abordent : Comment, ça existe encore des prêtres? Nous leur répondons : Bien-sûr! Il y a encore beaucoup de prêtres. Le malheur, c’est qu’ils ne portent pas leur habit. Le témoignage qu’ils devraient donner, ils ne le donnent pas.  Au contraire, les gens qui nous voient en soutane viennent à nous et nous confient immédiatement leurs problèmes. Ils se disent : « Voilà quelqu’un qui peut m’aider, voilà un ministre de Dieu! »

On a changé la messe. Pensez, chers fidèles, que la messe que vous voyez aujourd’hui devant vous est une messe qui remonte aux apôtres. Elle s’est transmise avec bien peu d’altération de main en main jusqu’à nos jours. Nous savons par exemple que depuis le temps de Saint Grégoire le Grand jusqu’à 1960, pas un mot, pas un seul mot du Canon de la Messe n’a été changé! Et tout-à-coup, on change la Messe! Quel scandale parmi le peuple chrétien!

On a changé les sacrements. On a changé le catéchisme. On a changé les prières. Et maintenant on discute la possibilité de changer la morale de l’Église, de donner la communion à ceux qui vivent en état de péché public, d’ouvrir les portes de l’Église à ceux qui vivent ouvertement dans les péchés d’homosexualité! Mais où en sont les fidèles catholiques si même les cardinaux de la Sainte Église ne savent plus que le mariage est indissoluble et que l’homosexualité est un péché?

Jusqu’où ira-t-on? C’est notre question.

Je me souviens

Chers fidèles, nous sommes Québécois. Notre devise : Je me souviens exprime bien ce que nous devons faire : rester fidèles à nos traditions, à la Tradition.

Nous n’acceptons pas qu’on se moque de nos traditions. Nous n’acceptons pas qu’on se moque du passé de l’Église, qu’on le méprise. Au contraire, nous sommes fiers du passé de l’Église catholique, fiers de son œuvre d’évangélisation, fiers de son œuvre de civilisation, fiers du rôle de l’Église ici au Canada-français, qui a été le rempart de notre peuple. Si le clergé n’avait pas été présent ici au Québec, nous aurions été assimilés depuis longtemps. Notre clergé a aimé notre peuple! Il l’a défendu! Nous en sommes fiers. Nous n’acceptons pas qu’on se moque de l’Église!

Conclusion

Chers fidèles, nous reviendrons! Nous reviendrons avec un esprit de paix, mais avec la paix du Christ-Roi, et non pas avec la paix du monde qui est une paix de faux compromis.
Récemment, le Cardinal Raymond Burke, lorsqu’on lui a demandé ce qu’il ferait si les autorités de l’Église continuaient dans le chemin qu’elles semblent avoir emprunté en octobre dernier avec le Synode pour la famille, le cardinal a répondu : « Je résisterai, je ne peux rien faire d’autre ». Nous saluons son courage! Nous faisons comme lui, rien de plus. Nous résistons depuis 40 ans, et avec la grâce de Dieu nous continuerons.

Car nous voulons que le Christ règne. Nous le voulons dans notre cœur, dans nos familles et dans notre nation. « Christus heri et hodie. Ipse et in saecula. » Le Christ hier, aujourd’hui et dans tous les siècles!

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Ainsi soit-il.

mardi 24 février 2015

Introduction - Ce qu'est la Révolution

Le mouvement Tradition Québec tient a répondre aux appels incessants des papes, en informant les gens du danger à l'aide d'extraits des maîtres de la Contre-Révolution. Nous estimons qu'il est du devoir de tous et chacun de se renseigner sur ce mal qui ronge notre société entière, afin de s'en prévaloir et de mieux combattre l'ennemi. Nous laissons la parole à Monseigneur Louis-Gaston de Ségur (1820-1881), fils de la célèbre comtesse de Ségur (1799-1874).
"Satan est le père de la Révolution. La Révolution est son œuvre, commencée dans le ciel et se perpétuant dans l’humanité d’âge en âge"

La Révolution n’est pas une question purement politique; c’est aussi une question religieuse, et c’est uniquement à ce point de vue que j’en parle ici. La Révolution n’est pas seulement une question religieuse, mais elle est la grande question religieuse de notre siècle. Pour s’en convaincre, il suffit de réfléchir et de préciser. Prise dans sons sens le plus général, la Révolution est la révolte érigée en principe et en droit. Ce n’est pas seulement le fait de la révolte ; de tout temps il y a eu des révoltes; c’est le droit, c’est le principe de la révolte devenant la règle pratique et le fondement des sociétés; c’est la négation systématique de l’autorité légitime ; c’est la théorie de la révolte, c’est l’apologie et l’orgueil de la révolte, la consécration légale du principe même de toute révolte. Ce n’est pas non plus la révolte de l’individu contre son supérieur légitime, cette révolte s’appelle tout simplement désobéissance; c’est la révolte de la société en tant que société ; le caractère de la Révolution est essentiellement social et non pas individuel.

Il y a trois degrés dans la Révolution :

1. La destruction de l’Eglise, comme autorité et société religieuse, protectrice des autres autorités et des autres sociétés; à ce premier degré, qui nous intéresse directement, la Révolution est la négation de l’Eglise érigée en principe et formulée en droit ; la séparation de l’Eglise et de l’Etat dans le but de découvrir l’Etat et de lui enlever son appui fondamental

2. La destruction des trônes et de l’autorité politique légitime, conséquence inévitable de la destruction de l’autorité catholique. Cette destruction est le dernier mot du principe révolutionnaire de la démocratie moderne et de ce qu’on appelle aujourd’hui la souveraineté du peuple ;

3. La destruction de la société, c’est-à-dire de l’organisation qu’elle a reçue de Dieu ; en d’autres termes, la destruction des droits de la famille et de la propriété, au profit d’une abstraction que les docteurs révolutionnaires appellent l’Etat. C’est le socialisme, dernier mot de la Révolution parfaite, dernière révolte, destruction du dernier droit. A ce degré, la Révolution est, ou plutôt serait la destruction totale de l’ordre divin sur la terre, le règne parfait de Satan dans le monde.

Nettement formulée pour la première fois par Jean-Jacques Rousseau, puis en 1789 et en 1793 par la révolution française, la Révolution s’est montrée dès son origine l’ennemie acharnée du christianisme; elle a frappé l’Eglise avec une fureur qui rappelait les persécutions du paganisme; elle a fermé ou détruit les églises, dispersé les Ordres religieux, traîné dans la boue les croix et les reliques des Saints; sa rage s’est étendue dans l’Europe entière; elle a brisé toutes les traditions, et un moment elle a cru détruit le christianisme, qu’elle appelait avec mépris une vieille et fanatique superstition. Sur toutes ces ruines, elle a inauguré un régime nouveau de lois athées, de sociétés sans religion, de peuples et de rois absolument indépendants ; depuis soixante ans, elle grandit et s’étend dans le monde entier, détruisant partout l’influence sociale de l’Eglise, pervertissant les intelligences, calomniant le clergé, et sapant par la base tout l’édifice de la foi.

Au point de vue religieux, on peut la définir : la négation légale du règne de Jésus-Christ sur la terre, la destruction sociale de l’Eglise.

Combattre la Révolution est donc un acte de foi, un devoir religieux au premier chef. C’est de plus un acte de bon citoyen et d’honnête homme ; car c’est défendre la patrie et la famille. Si les partis politiques honnêtes la combattent à leur point de vue, nous devons, nous autres chrétiens, la combattre à un point de vue bien supérieur, pour défendre ce qui nous est plus cher que la vie.



-Mgr Louis-Gaston de Ségur, La Révolution expliquée aux jeunes gens.

samedi 21 février 2015

La fondation de Montréal






Le 17 mai 1642, les premiers colons de Ville-Marie conduits par Maisonneuve, mettent pied à terre sur l'île de Montréal. Leur premier geste est de remercier Dieu et de lui demander son aide. Le lendemain, lors de la première messe, le père Barthlémy Vimont déclare:

"Ce que vous voyez n'est qu'un grain de moutarde, mais il est jeté par des mains si pieuses et animées de l'esprit de la foi et de la religion que, sans doute, il faut que le Ciel ait de grands desseins, puisqu'il se sert de tels ouvriers et je ne fais aucun doute que ce petit grain ne produise un grand arbre, ne fasse un jour des merveilles, ne soit multiplié et ne s'édentende de toutes parts."

 
 
Nos racines, numéro 6, p.110, les éditions TLM, 1979

La Franc-Maçonnerie - Ennemie de l'Église et de la Patrie


Le réveil
Il y a vingt ans, la grande voix du Vatican rendait hommage au vaillant défenseur de l'Église que fut Mgr Jouin, P.A., curé de Saint-Augustin, à Paris, et fondateur de la Revue internationale des Sociétés secrètes (1844-1932). En même temps, elle rappelait que l'antagonisme radical qui sépare l'Église de la Franc-Maçonnerie, et qui avait été établi déjà par Léon XIII dans l'encyclique Humanum genus (1884).

La Franc-Maçonnerie est l'ennemie de l'Église catholique, comme sa complice la Juiverie est l'ennemie du Christ Jésus. Voilà bien la Bête de l'Apocalypse, que l'apôtre saint Jean voyait à l'avance s’attaquant à la Femme mystérieuse qui symbolisait l'Église du Christ.

N.B. - Par Juiverie, nous n'entendons pas toute la nation juive, mais seulement les juifs ennemis du Christ, successeur des Scribes et des Pharisiens de l'Évangile.

Les documents dont nous venons de parler prennent une valeur d'actualité considérable, en ce moment où la Franc-Maçonnerie est enfin reconnue comme la Grande Ennemie, dans les pays d'Europe qui se sont donné un gouvernement franchement catholique, soit le Portugal, l'Espagne, la France, et, jusqu'à un certain point, l'Italie.
Aux dernières décades, les luttes des catholiques de France contre la secte anticatholique eurent des échos au Canada français. Nos militants de documentaient dans les livres, les revues, les journaux de la mère patrie, pour combattre l'infiltration maçonnique dans notre province. Cependant, depuis quelques années, on n'a guère écrit ou parlé de la secte, autour de nous; la pieuvre en a profité pour étendre ses tentacules, augmenter son influence, continuer de plus belle son action subversive.
Sur le plan catholique, voilà bien la cinquième colonne qu'il est urgent de dépister et de dénoncer avec le plus de vigueur, parce qu'elle constitue notre plus redoutable ennemi. Dans nos journaux catholiques, des voix autorisées viennent de sonner le réveil [1]. Il faut maintenant lancer partout le mot d'ordre: « A bas la Franc-Maçonnerie ! Écrasons la secte infâme ! » comme le faisait, en 1920, la jeunesse catholique qui a commencé la libération du Portugal. Car le temps est favorable, et la menace imminente.

Le temps est favorable... Traquée dans plusieurs pays catholiques (la F.M. a été interdite en Italie en 1924, au Portugal en 1935, en Espagne en mars 1940), la Bête maçonnique se voit démasquée et poursuivie en France, où elle se croyait pourtant solidement installée depuis la Révolution. Il faut le crier sur les toits: c'est la Franc-Maçonnerie qui a fait le malheur de la France, cancer qui l'a rongée à tous les points névralgiques: religion, mœurs, famille, société, école, gouvernement, politique étrangère, défense militaire. Si elle n'est pas la seule coupable, la Bête infernale est certes la grande coupable [2].

La menace est imminente chez nous... Déjà puissante dans les milieux anglo-saxons qui nous environnent, la secte maçonnique a grandi et pris de la force dans notre province, grâce au silence dont elle s'est enveloppée depuis une vingtaine d'années. Et voici qu'elle va grossier ses effectifs, des maçons militants qui nous arrivent des pays latins et surtout de la France et de la Belgique, d'où ils ont fui lâchement, embusqués de la guerre ou menacés de la vindicte publique. Après le Mexique, l'Espagne, la France, notre peuple canadien-français est la victime toute désignée, naïve et douce comme un agneau, pour la rage anticatholique de la Bête maçonnique. Le vénérable d'une des principales Loges de la province déclarait dernièrement que le « règne des curés » allait prochainement prendre fin au Canada... À nous de le faire mentir.

Chez nous, la secte accroît sa puissance de nos divisions politiques, de nos lâchetés devant les puissances d'argent, de nos mœurs paganisantes, de notre esprit chrétien défaitiste, de l'ignorance religieuse des masses populaires.

La secte profite aussi de notre naïveté. Récemment, nos journaux ont rapporté une statistique tirée Pays de maçonnique mémoire, se moque et prend la défense de l’œuvre maçonnique en France. De l'autre côté de la barricade, un journaliste catholique écrit: « Nous n'avons nullement l'intention de voir des francs-maçons partout, de souffler le péril maçonnique. Nous n'ajoutons même pas foi à The Cabletow, cet organe des loges qui, en 1934, attribuait à la seule province de Québec, 15,243 francs-maçons distribués en 93 loges. »
Un journal français de Montréal, digne successeur défunt d'un organe officiel de la F.M.: 15,000 franc-maçons, 93 loges, dans notre catholique province de Québec ! Quelle fut la réaction ?

Cette attitude sceptique est-elle prudente ? Il est bien permis d'en douter. Les francs-maçons, qui comptent sur le secret pour garder leur impunité et intensifier leur action subversive, ont dû applaudir à ce geste rassurant, propre à endormir les catholiques.

Nous croyons qu'il faut, sur une si grave question, se garder d'être trop crédule, mais aussi d'être trop incrédule. Dans le premier cas, on exagère le péril et l'on y perd son autorité (ce qui est encore un moindre mal); dans le second cas, on fait plaisir aux bonnes gens qui n'aiment pas qu'on dérange leur sommeil, mais on laisse le champ libre à l'ennemi (ce qui est, à notre avis, le plus grand mal). Quand la bergerie est attaquée par une troupe de loups, on ne doit pas d'arrêter à vérifier leur nombre; il faut crier simplement: « Au loup ! » [3]

N'est-ce pas pour avoir dormi dans une trop douce quiétude, et pour n'avoir pas pris au sérieux les avertissements de Mgr Jouin et de ses collaborateurs, que les catholiques de France ont subi si longtemps l'asservissement et la persécution de la Franc-Maçonnerie, et qu'ils ont laissé leur pays tomber dans l'état d'humiliation et de désorganisation où nous le voyons gisant, en cette heure tragique ?

Sachons au moins comprendre la leçon des événements, et ne ralentissons pas notre vigilance. Travaillons à démasquer et à paralyser nos ennemis maçons, comme nous l'avons fait pour nous ennemis communistes, sans trop craindre d'en grossir le péril.

Mais comment expliquer le chiffre relativement élevé des maçons et des loges dans notre province ? Les milieux anglo-protestants doivent en former un gros contingent, soit dans les Cantons de l'Est, soit dans nos grandes villes industrielles. Il reste évident, tout de même, que la Franc-Maçonnerie a gagné du terrain parmi nos compatriotes.

Nous arrivons ainsi à la question fondamentale: comment nos Canadiens-français peuvent-ils se laisser entraîner dans la secte maçonnique ? Quelques-uns par impiété et anticléricalisme, mais c'est encore la rare exception. La plupart pour des avantages matériels: succès dans les affaires, influence et faveurs dans les relations sociales, et surtout protection mutuelle et promotion dans les emplois. Dans tous les pays (ce fut le cas notamment en France et en Espagne), quand elle est assez forte, la Franc-Maçonnerie emploie ce moyen de recrutement déloyal: pour obtenir un avancement dans l'armée, dans le fonctionnarisme d'État, dans les différentes sociétés où elle est influente, il faut donner son adhésion à la Franc-Maçonnerie [4].

Chez nous, il paraît avéré qu'un Canadien-français ne peut, sans devenir franc-maçon, monter à un
poste élevé dans certaines sociétés d'assurances, dans certaines compagnies industrielles, dans l'administration de certains services publics, etc. Il faut dénoncer la lâcheté d'un tel procédé, qui oblige un homme, pour gagner sa vie, à renier sa foi, à vendre son âme, à devenir un adepte de l'Église de Satan.
Si l'on présentait sous un jour aussi odieux l'adhésion à la Franc-Maçonnerie, nul dote que nos compatriotes résisteraient à ce pacte infâme; bien peu ont l'âme assez vénale pour descendre aussi bas. Mais la consigne, notons-le bien, est de leur présenter la Franc-Maçonnerie comme une société de bienfaisance, de fraternité, de protection mutuelle, tout à fait inoffensive, au moins en pays anglais.
Pour combattre la secte, il est très important de réfuter par des faits précis ces allégations hypocrites. Nous tâcherons de le faire au chapitre suivant.

Société bienfaisante ou malfaisante ?

Les propagandistes de la Franc-Maçonnerie trompent les gens en leur présentant la secte comme une société de bienfaisance, où l'on s'appelle frères .'. , qui assure une protection mutuelle, et qui est tout à fait inoffensive en pays anglais. Les crises d'anticléricalisme attribuées à la maçonnerie française seraient le fait de quelques partisans trop zélés et d'ailleurs provoqués par le clergé.
- Voyez tel monsieur influent qui est franc-maçon. Il n'est pas méchant pour un sou; courtois, serviable à tous et envers le clergé à l'occasion, il fréquente l'église, il est généreux pour les bonnes œuvres; c'est un philanthrope... La Franc-Maçonnerie n'est donc pas ennemie de l'Église et de la religion, comme le disent les curés. Liberté, égalité, fraternité, voilà bien la belle devise qu'elle a suggérée à la République française, et qu'elle pratique elle-même, pour le plus grand bien de l'humanité. [5]
- Le catholique moyen, peu renseigné, se trouve désarmé devant un tel amas de sophismes. Il fut lui apprendre a les réfuter, et fournir des armes antimaçonniques à nos militants. Essayons un peu.
La courtoisie, la philanthropie (charité laïcisée) et même quelques pratiques religieuses, tout cela, chez un franc-maçon, ne prouve rien en faveur de la secte. Ce peut fort bien être une façade hypocrite, dont on reçoit la consigne dans les Loges: tactique de la cinquième colonne.
Toutefois, il arrive que certains maçons subalternes soient sincères dans leurs bonnes dispositions envers l'Église et la religion, et qu'ils aient adhéré à la secte comme à une société de bienfaisance, ou qu'ils y aient été admis à titre purement honorifique. Si quelques maçons sont ainsi inoffensifs, il demeure que la secte elle-même est essentiellement malfaisante. Et l'ignorance ou l'aveuglement des bonnes poires maçonniques tombera bientôt pour peu qu'ils étudient les agissements de leurs chefs, les directives qu'ils reçoivent des degrés supérieurs, et surtout les œuvres néfastes accomplies par la Franc-Maçonnerie sur le plan politique et international.

EN PAYS ANGLAIS. - Faut-il croire à cette légende d'une Maçonnerie inoffensive en pays anglais [6] ?
Il faut admettre que la secte y paraît moins agressive, sans doute parce qu'elle s'accommode bien du protestantisme, religion de la majorité en ces pays, et qui laisse le champ libre aux activités maçonniques. Pourquoi, d'ailleurs, Satan combattrait-il les hérésies qu'il a lui-même suscitées pour affaiblir l'Église du Christ ? Il concentre ses troupes d'élite, ses troupes maçonniques contre l'Église catholique romaine et contre les nations en majorité catholiques. Cette constatation n'est guère rassurante pour notre catholique province de Québec, qui pourrait bien devenir la principale cible des attaques de la secte, en Amérique du Nord.
D'ailleurs, cette innocuité en pays anglais n'est qu'un trompe-l’œil. Lisons ces graves paroles du Concile Plénier de Québec: « Il faut se garder de l'erreur de ceux qui prétendent que dans notre pays, le caractère de la Maçonnerie n'est pas le même que dans les autres parties du monde. Que les pasteurs d'âmes et les autres prêtres réfutent avec soin comme une très pernicieuse erreur cette affirmation mensongère et fallacieuse, et qu'ils apprennent aux fidèles que le but et le caractère de cette société sont les mêmes partout, bien qu'elle s'efforce de parvenir à sa commune fin, non pas les mêmes moyens, mais pas des méthodes différentes appropriées aux tempéraments variées des peuples et aux diverses circonstances de lieux. » (Décret 355, b.)
Nous lisons dans un article documentaire des Nouvelles religieuses de France, reproduit dans la Semaine religieuse de Québec, le 3 février 1927 (p. 366): « Il y a un fait que les chiffres font éclater aux yeux, c'est la prépondérance de l'élément anglo-saxon dans les cadres de la Franc-Maçonnerie: en Europe, 5,536 loges et 351,320 maçons dans le Royaume-Uni; hors d'Europe, 17,008 loges et 3,001,100 maçons dans l'Amérique du Nord. Les Anglo-Saxons représentent ainsi 95% de la Maçonnerie universelle, c'est-à-dire qu'ils y sont les maîtres. »
Or, s'il est admis que la Franc-Maçonnerie dans son ensemble est, par sa doctrine et par ses activités, une secte subversive et ennemie de l'Église catholique, l'influence prépondérante des Anglo-Saxons y est sans doute pour quelque chose; et les pays anglais ne sont donc pas à l'abri de cette influence maçonnique néfaste.
Voici maintenant une série de faits qui serviront à démontrer que l'influence maçonnique s'exerce bien dans le sens anticatholique, dans les pays de race latine.

AU CANADA. - Qui a inspiré les accès de haine des Loges orangistes, au parlement d'Ottawa, danspapiste ?
l'Ontario et dans l'Ouest canadien, contre tout ce qui est français, catholique,
Qui a conduit la lutte contre les écoles confessionnelles dans les provinces canadiennes où nos coreligionnaires sont en minorité ?
Qui a soutenu les luttes de l'Institut Canadien contre l'évêque de Montréal, au siècle dernier ? Qui a entretenu, à Montréal, pour mener les campagnes anticléricales, un journal sans cesse renaissant, sous différents noms, depuis le sinistre Pays condamné par l'autorité religieuse ?
Qui a monté cet odieux complot, lors du Congrès eucharistique international de Montréal, en 1910, pour attirer prêtres et religieux dans un guet-apens ? (Ici, la preuve a été faite en cours de justice contre la Loge L’Émancipation.)
Qui a amorcé certains procès scandaleux de prêtres et de religieux, et en a poussé la publicité, pour essayer de discréditer le clergé et lui enlever son influence dans le pays ?
Qui cherche à chambarder le système scolaire dans notre province, pour y instaurer l'école laïque, c'est-à-dire athée et anticatholique, comme on l'a fait en France depuis le siècle dernier ?
Qui veut préparer les voies à un ministère de l'Instruction publique, afin de soustraire nos écoles à l'influence des congrégations religieuses et du clergé ?
Qui travaille, chez nous comme en d'autres pays catholiques, à répandre le divorce, à émanciper la femme, à taxer les communautés religieuses et les biens ecclésiastiques ?
Qui a favorisé la propagande communiste, révolutionnaire et athée, sous toutes ses formes ?
- On peut répondre, sans crainte de se tromper, en montrant du doigt LA FRANC-MAÇONNERIE, puissance occulte, mandataire de l'Esprit des ténèbres, qui cherche à démolir notre Église canadiennes par ses menées souterraines.

Monseigneur de Montréal subit les foudres de l'Institut Canadien de Montréal. Le dit Institut poursuivit Monseigneur en justice lors de l'Affaire Guibord, du nom d'un franc-maçon décédé en état d'excommunication.

EN FRANCE. - Dans ce pays, la secte s'est crue assez puissante pour combattre visière levée, et se glorifier de ses victoires sur l'Église française.
C'est la Franc-Maçonnerie qui avait préparé et organisé la Révolution sanguinaire qui a fait le malheur et le déshonneur de la France, au XVIIIe siècle [7].
C'est elle qui avait inspiré cette Déclaration des Droits de l'Homme, qui s'est opposée sataniquement aux Droits de Dieu, et qui fut la base sur laquelle on édifia les lois antichrétiennes de la République [8].
C'est elle qui a cuisiné ces lois destinées à déchristianiser la France: loi du divorce, loi de l'école laïque ou athée, loi de persécution contre les congrégations religieuses, loi de séparation de l'Église et de l'État, etc [9].
C'est elle qui a réduit en esclavage les fonctionnaires de l'État, la grande majorité des instituteurs, et même une partie de l'armée français, pour leur faire sacrifier les intérêts de la patrie à sa haine anticléricale, et conduire la France au désastre que nous déplorons actuellement.
C'est elle qui jusqu'en 1939, sous plusieurs ministères successifs, a maintenu en position le frère .'. Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale, avec la mission avouée d'écraser ce qui restait d'écoles libres et catholiques en France [10].

Voilà un passé suffisamment chargé... Et maintenant que la Troisième République s'est écroulée par la faute de la Maçonnerie, nous ne serions pas surpris de voir la même puissance occulte s'employer à discréditer l’œuvre du maréchal Pétain, qui travaille héroïquement à reconstruire la France chrétienne, et qui vient d'en bannir la secte maçonnique en août 1940.

EN ITALIE. - C'est la Franc-Maçonnerie qui, en 1870, abattit le pouvoir temporel du Pape. Elle arracha au Souverain Pontife Pie IX la royauté avec la liberté, et lui fit subir toutes sortes d'affronts [11].
- C'est elle qui favorisa la propagande révolutionnaire en Italie, et qui conduisit ce pays à la porte du communisme. Secouant l'esclavage de la secte maçonnique, en 1924, le gouvernement fasciste décréta son interdiction.

AU PORTUGAL. - C'est la Franc-Maçonnerie qui fit assassiner le roi Carlos, et qui en seize années de révolutions sanglantes, mena ce pays à la désorganisation et à la ruine. Le grand catholique Salazar vient de relever sa patrie, dont il dirige le gouvernement avec une sagesse admirable; les agences de presse, soumises à l'influence maçonnique, font contre son œuvre la conspiration du silence. Salazar a fait interdire la secte au Portugal en 1935 [12].

EN ESPAGNE. - C'est la Franc-Maçonnerie qui est la première responsable du martyre de l'Espagne. C'est elle qui a renversé la monarchie, qui a fait la révolution communiste, qui a livré l'Espagne catholique aux mains sanguinaires de Staline [13]. C'est encore elle qui a mis au service des Rouges d'Espagne les agences de presse, la diplomatie internationale et l'influence des gouvernements de France et d'Angleterre. Il a fallu un véritable miracle pour donner la victoire au général Franco, malgré cette ligue maçonnique qui cherchait à l'écraser. Voilà pourquoi le gouvernement du général Franco vient de porter, en mars 1940, un décret qui interdit en Espagne la Maçonnerie et le Communisme [14].

AU MEXIQUE. - C'est la Franc-Maçonnerie qui fut l'instigatrice de la sauvage persécution qui a ravagé le Mexique durant vingt ans: depuis la Constitution impie de 1917, jusqu'à la fin du gouvernement brutal du bandit Callès. C'est elle qui a empêché le gouvernement des États-Unis d'intervenir pour faire cesser les massacres des Mexicains, comme le demandaient les requêtes des catholiques américains et en particulier des Chevaliers de Colomb. En 1926, Callès ayant ajouté à la Constitution antireligieuse des lois encore plus impies, les Loges maçonniques lui décernent une médaille d'or [15].

DANS L'ÉQUATEUR. - C'est la Franc-Maçonnerie qui, en 1875, fit assassiner Garcia Moreno, l'illustre chef d'État catholique, et qui s'est acharnée, depuis, à ruiner l’œuvre patriotique et religieuse qu'il avait accomplie dans la république de l'Équateur [16].

Il y aurait beaucoup à dire sur les ravages causés par les Loges maçonniques dans toutes les nations catholiques de l'Amérique latine et en Autriche, en Allemagne, en Belgique, en Hollande, etc.; mais l'espace nous fait défaut.

Ce film documentaire que nous venons de dérouler présente déjà un formidable réquisitoire contre la secte infâme, et pourtant nous n'avons pris que le dessus du panier. Nous conseillons à nos militants catholiques de se documenter en détail dans les ouvrages classiques écrits sur ce sujet par Mgr Delassus, Mgr Jouin, Claudio Jannet, Copin Albancelli, Gustave Bord, Louis Rambaud, B. Gaudeau, Georges Goyau, Les RR. PP. Roure et du Passage, S.J., et, le plus récent, Léon de Poncins.

Le jugement de l'Église

En faisant abstraction des faits qui stigmatisent la secte infâme, la condamnation de l'Église devrait suffire pour éloigner tout bon catholique de la Franc-Maçonnerie. Il faut faire connaître les lois très sévères et les peines terribles que l'autorité suprême de l'Église a portées contre elle, pour en donner l'horreur à tous ceux qui nous entourent.
« Nombreuses sont les condamnations de la Maçonnerie au cours des siècles, écrit le R.P. Louis C. de Léry, S.J. [17]. La première remonte a Clément XII, en 1738. Benoit XIV, à son tour, la proscrit; puis Léon XII, Pie IX, Léon XIII, et enfin le Code de droit canonique, qui excommunie ipso facto (automatiquement) « ceux qui donnent leur nom à une secte maçonnique » (canon 2335).
« Toutes les loges maçonniques sont comprises dans la condamnation. On ne peut établir aucune distinction entre loges anglaises, américaines, françaises ou canadiennes de quelque langue que ce soit, ou entre quelque autre qui existe... 
« Il semble qu'après toutes ces condamnations, il n'y ait pas lieu d.hésiter. Car l'Église ne fulmine ses censures qu'à bon escient et après une étude sérieuse de la question. Elle possède des moyens de se renseigner que n'ont pas les simples fidèles. 
« L'Église sait que la Maçonnerie professe l'athéisme, le naturalisme ou un déisme des plus vagues. » Léon XIII, dans son encyclique Humanum genus, disait des franc-maçons: « Ils ne s'en cachent plus, ils lèvent audacieusement le bras contre Dieu, ils trament ouvertement et publiquement la ruine de l'Église catholique, ils veulent à toute force enlever au monde Jésus-Christ et ses bienfaits. »
Il faut ajouter que la secte infâme a hérité de l'esprit de révolte de Satan contre tout principe d'autorité; c'est pourquoi elle a semé la révolution dans tant de pays. L'Église condamne justement la Maçonnerie comme une secte séditieuse « qui complote contre l'Église ou les pouvoirs civils légitimes » (canon 2335).

Enfin, il faut avertir nos catholiques que celui qui est inscrit dans la Franc-Maçonnerie ne peut recevoir les sacrements, ni la sépulture chrétienne, à moins que, s'étant dûment rétracté, il ne se soit réconcilié avec Dieu et avec l'Église (canon 1240).
Conclusion

Connaissant la Franc-Maçonnerie sous son vrai jour, comme l'ennemie jurée de l'Église du Christ; considérant les condamnations et les peines terribles que cette Église, notre Mère, a portées contre son ennemie justement dénommée l'Église de Satan, y a-t-il un catholique sincère qui ne soit prêt à tout sacrifier, une position avantageuse, une fortune, un ami, et même sa propre vie, plutôt que de trahir sa foi et de contribuer à accroître la puissance de la secte diabolique ?

Que chacun travaille plutôt à démasquer les Loges, à ruiner leur influence, à présenter partout la Maçonnerie comme la grande responsable des malheurs du monde, comme la grande criminelle qu'il faut bannir, interdire, traquer comme une bête immonde et malfaisante, ainsi qu'on vient de le faire en plusieurs pays catholiques. Qu'on éclaire les bonnes gens pour les dissuader d'entrer dans la Maçonnerie, d'adhérer aux sociétés secrètes qui collaborent avec elle (Odd Fellows, Knights of Pythias), ou aux clubs neutres qui subissent plus ou moins l'influence maçonnique (Y.M.C.A., Rotary Club [18]). C'est ainsi que la Cité du Bien doit faire face à la Cité du Mal, que l'armée du Christ doit se ranger en bataille devant l'armée de Satan. Porte de l'enfer, la Franc-Maçonnerie ne saurait prévaloir contre notre Église immortelle. Assise sur le roc de Pierre, celle-ci a brisé tous les assauts de ses ennemis. Mais c'est à nous, militants catholiques, de garder notre peuple fidèle à la sainte Église romaine, fidèle au Pape, fidèle aux évêques, chefs de l'Église militante. C'est à nous d'empêcher que la secte infâme ne vienne semer les ruines dans notre chère patrie, baptisée dans le sang des martyrs, comme elle l'a fait au Mexique, en Espagne, en France. Unis à nos pasteurs, dociles à la voix du Souverain Pontife, armés de la Croix, nous vaincrons et nous étendrons le règne du Christ sur cette terre d'Amérique...

Que notre espérance s'exprime par la devise qu'inscrivait Sixte-Quint sur l'obélisque qui s'élèveEcce crux Domini ! Fugite, partes adversae ! Vicit leo de tribu Juda ! Voici la croix du Seigneur ! Ennemis du Christ, fuyez ! Le lion de Juda est vainqueur ! »
devant la basilique de Saint-Pierre, à Rome, sur l'emplacement des jardins du persécuteur Néron: «


-Chanoine Georges Panneton

[1] Cf. « Les démolisseurs invisibles », par L.-P. Roy, et « Le cancer de la France: la franc-maçonnerie », par Dom L. Crenier, O.S.B., dans l'Action catholique de Québec, 20 juillet 1940; « Soubresauts de la Bête », par Dom L. Crenier, O.S.B., dans le Devoir de Montréal, 11 et 27 juillet 1940; « A propos du Conseil de l'Instruction publique », par Champlain, dans le Devoir 11 juin 1940; « La maçonnerie et la loi des congrégations », par Omer Héroux, dans le Devoir, 6 septembre 1940

[2] Dans le numéro du 3 février 1927, p.365, la Semaine religieuse de Québec donnait un tableau des forces de la Franc-Maçonnerie dans les différents pays en 1926. Une statistique plus récente se trouve dans le volume fortement documenté de Léon de Poncins, la Dictature des puissances occultes: la Franc-Maçonnerie d'après des documents secrets, chez Beauchesne, 1934. On y donne pour l'année 1930 (p.15): en France, plus de 50,000 maçons en 650 loges; en Angleterre, 400,000 en 4,462 loges; en Europe, 741,735 maçons en 8,357 loges; en Amérique du Nord, 3,509,000 maçons en 18,000 loges; dans tout l'univers 4,539,535 maçons en 29,518 loges. 

[3] « L'expérience du passé, écrit Léon de Poncins, permet d'indiquer dans ses grandes lignes la marche qui est généralement suivie (par la Franc-Maçonnerie) pour abattre un trop clairvoyant adversaire. Si les faits ou documents publiés donnent prise à une critique quelconque, ou ridiculise l'ouvrage purement et simplement. Sinon, on l'empêche de parvenir à la connaissance du public, en organisant autour de lui la conspiration du silence. Si malgré cela l'ouvrage réussit à percer, alors on jette sur lui le discrédit en s'attaquant personnellement à l'auteur, dont on discute insidieusement la compétence ou la loyauté.
« Si l'affaire, par son retentissement, devient vraiment grave, on va plus loin. Il arrive alors parfois qu'une regrettable fatalité - maladie ou accident - interrompe une activité dont rien ne faisait prévoir jusque-là le brusque arrêt. » (La Dictature des puissances occultes, p.2.)

[4] Qu'on se rappelle l'affaire des Fiches du général André, qui a soulevé tant d'indignation en France, au début du siècle.
« Au Canada, S.J., la maçonnerie s'est emparée de nombreux services d'utilité publique, ou encore de certaines grandes organisations financières, industrielles ou commerciales d'ordre privé. Elle y tient les leviers de commande, elle en occupe toutes les avenues. Impossible d'obtenir une position un peu reluisante dans ces administrations, sans être frère .'. » (Sociétés séditieuses, secrètes, tract édité au Messager Canadien, Montréal 1939)

[5] « Au XVIIIe siècle, la glorieuse lignée des encyclopédistes a trouvé dans nos temples un auditoire fervent qui était alors seul à invoquer la radieuse devise encore inconnue de la foule: « Liberté, Égalité, Fraternité. » La semence révolutionnaire a vite germé dans ce milieu d'élite... Et quand s'est écroulée la Bastille, la Franc-Maçonnerie a eu le suprême honneur de donner à l'humanité la charte qu'elle avait élaborée avec amour. » (Discours au Grand Orient de France, en 1904. Cf. La Dictature des puissances occultes, par Léon de Poncins, p.77. Voir aussi p.165.)

[6] Voir « La Franc-Maçonnerie anglo-saxonne », au même volume, pp.201 et suiv.

[7] Avec preuves documentaires à l'appui, Léon de Poncins écrit: « La F.M. a maintenant plus de deux siècles d'existence, et au cours de cette période tourmentée, elle a joué un rôle considérable dans les grands bouleversements révolutionnaires... Sa grande œuvre restera toujours la Révolution de 1789, à laquelle il faut en fin de compte faire remonter toutes les révolutions contemporaines, y compris le bolchevisme. Or, aujourd'hui, la F.M. reconnaît ouvertement la Révolution française pour son œuvre. Les premières loges furent installées en France de 1720 à 1730. Les philosophes avaient élaboré une doctrine abstraite; la F.M., de 1773 à 1788, met ces doctrines au point et en rend possible l'application pratique, préparant ainsi la Révolution de 1789. » (Loco cit., p.75.) 

[8] « Le 25 août 1789, la Constituante, dont plus de 300 membres étaient Maçons, a définitivement adopté, presque mot pour mot, tel qu'il avait été longuement étudié en loge, le texte de l'immortelle déclaration des Droits de l'Homme. » (Discours au Grand Orient de France, en 1904. Loco cit., p.77) 

[9] « On peut affirmer sans être téméraire que la plupart des lois que subissent les Français ont été étudiées par la F.M. avant de paraître à l'Officiel: par exemple les lois sur l'enseignement primaire, sur le divorce, les lois militaires, la loi du service militaire pour les séminaristes, etc. » (Loco cit., p.107.)
Voir aussi la liste des lois, tirée du volume Retour offensif du paganisme par le P.G. Combès, 1939, citée dans le Devoir du 6 septembre 1940, p.6
Depuis l'avènement d'Émile Loubet, en 1899, le président de la France était franc-maçon, sauf une couple d'exceptions. Onze des douce premiers ministres des cabinets français qui succédèrent à celui de Loubet étaient aussi francs-maçons. Le ministère français fut entièrement franc-maçon sous Émile Combes, en 1904. (Nous donnons ce paragraphe sous toutes réserves.) 

[10] Cf. plusieurs articles de Jean Guiraud, de la Croix de Paris, reproduits dans le Devoir de Montréal, les 21 août 1937, 17 décembre 1938, 1er avril et 10 juin 1939. 

[11] Voir « La F.M. en Italie », Léon de Poncins, loci cit., pp.129 et suiv. 

[12] Cf. Le Portugal renaît, par Léon de Poncins, chez Beauchesne, 1936. 

[13] Cf. Histoire secrète de la Révolution espagnole, par Léon de Poncins, chez Beauchesne, 1938. Nous y lisons ces mots tirés d'un document maçonnique: « La Maçonnerie espagnole est entièrement, totalement et absolument avec le Front Populaire, aux côtés du gouvernement légal et contre le Fascisme. » (Page 124.) Et ailleurs: « Il n'est pas possible de réaliser une révolution politique plus parfaitement maçonnique que la révolution espagnole. » (Page 24) 

[14] Cf. Documentation catholique, Paris, 20 mai 1940, col. 444. Dans le préambule de sa « Loi sur la répression de la Franc-Maçonnerie et du Communisme. » datée du 1er mars 1940, le général Franco fait une charge terrible contre la F.M., la rendant responsable de tous les malheurs qui ont fondu sur l'Espagne depuis un siècle. 

[15] Cf. Au Mexique rouge, par A. Dragon, S.J., 1936, passim; et Pour le Christ-Roi, vie du R.P. Pro, S.J., du même auteur, 1928, pp.60 à 70. (Ed. L'Action Paroissiale, Montréal.) 

[16] Cf. Garcia Moreno, par le P.A. Berthe, Paris, 1887, pp. 713 et suiv. 

[17] Cf. Sociétés séditieuses, secrètes, suspectes, tract du P. Louis C. de Léry, S.J., 1939, p.6. ( Au Messager Canadien, Montréal.) 

[18] Cf. pour la Y.M.C.A., même tract, pp. 14 et 18; pour le Rotary Club, Semaine religieuse de Québec, 1935, pp.732 et suiv.; Discipline de Québec, 1937, n.1222 et suiv., « Sociétés dangereuses ».

vendredi 20 février 2015

Tensions entre la FSSPX et Mgr Rivest sur la messe en latin

RADIO VILLE-MARIE - PROXIMO

Le torchon brûle entre les traditionalistes catholiques du Saguenay – ceux de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) du Québec – et l’évêque de Chicoutimi, André Rivest. En cause, la célébration de la messe tridentine – en latin – dans une salle d’un hôtel de Saguenay dimanche dernier. « L’annonce [de leur venue] s’est faite dans les journaux », déplore l’évêque quand on lui demande pourquoi il a expressément demandé aux responsables de tous les lieux de culte de son diocèse de ne pas accueillir les membres de la FSSPX pour cet évènement. 

Dans le droit canonique, on exige de chaque prêtre qui préside une messe dans un autre lieu que son diocèse qu’il reçoive la permission de l’évêque du lieu. Or, aucune demande n’est parvenue à l’évêché.
L’abbé Pierre Roy de la FSSPX, résidant présentement dans la maison Saint-Joseph de Saint-Césaire, est venu avec quelques membres de Lévis, accompagner le groupe de Saguenay qui les avait invités, Tradition Saguenay. « C’est le 15 février… qu’aura enfin lieu le retour de la Tradition catholique au Saguenay-Lac-Saint-Jean », écrivent ses membres sur leur blogue. « Puisqu’on nous ferme les portes des églises de la région, nous nous retrouvons comme les premiers missionnaires, avec les moyens du bord. »

Refus de l’évêque

« Dans mon diocèse, il n’y a aucun groupe [traditionaliste] stable », indique Mgr Rivest pour fonder sa décision. « C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait refuser d’introduire le rite tridentin il y a quelques années pour la Fraternité Saint-Pierre. » Cette dernière a été créée en 1988, par Jean-Paul II, afin d’accueillir les prêtres qui voulaient se détacher de la FSSPX au moment où le fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, était excommunié parce qu’il avait procédé à l’ordination d’évêques sans la permission de Rome.

« C’est ce qui les a mis en situation de schisme avec l’Église », explique encore l’évêque. « Ils ne sont pas en parfaite communion avec l’Église. Malgré les efforts, ils n’ont jamais accepté de réintégrer intégralement [l’Église]. »

André Rivest se dit ouvert à la discussion. « Parler avec eux, oui, ma porte est toujours ouverte à tout le monde, même avec les personnes avec qui je ne suis pas d’accord. » Par contre, il est hors de question de leur confier une église, « tant qu’ils ne seront pas en communion avec Rome ». Ce qui veut dire la pleine acceptation du concile Vatican II, ce que les membres de la FSSPX rejettent. « Refuser les enseignements de Vatican II – ou du concile de Trente, ou les premiers conciles – c’est refuser de communier à l’Église ».

« Forcés par la nécessité »

« On ne se considère pas en schisme », estime au contraire l’abbé Roy. « On considère par contre que l’Église est en crise profonde depuis le concile Vatican II, avec toutes les nouvelles orientations ». Il considère plutôt que le fondateur de la FSSPX a voulu « réagir à la crise profonde » en se faisant le gardien de la tradition. « L’Église trouve sa force et sa stabilité dans la tradition. »

Les problèmes qu’il attribue au Concile concernent également « la chute drastique de la pratique religieuse, la chute des vocations de séminaristes, l’abandon du sacerdoce des prêtres après le concile… Même à Rome, on est au point de se poser la question sur la morale de l’Église avec le Synode sur la famille ». Le Concile a créé un « cheminement qui n’en finit plus de vouloir créer des réformes. »

« Maintenant on a l’impression qu’on en finit plus de mettre à jour et la crise s’amplifie. Et on dit : ''on va mettre à jour parce que la crise s’amplifie''. Nous on dit ''retournons à la tradition et gardons la tradition''. Comme on a fait pendant des siècles. L’Église va retrouver sa force. »

Sur la messe de dimanche, l’abbé Roy confirme que la Fraternité, n’étant pas officiellement reconnue par Rome, ne demande aucune permission à l’évêque local. « On ne demande pas de permission officielle pour dire la messe ou quoi que ce soit. C’est la façon dont on procède un peu partout au pays. En général, on s’installe. On considère que c’est illégitime d’interdire de dire la messe traditionnelle dans l’Église, et du coup, on s’installe par la nécessité. »

Dimanche, moins de 30 personnes ont participé à la messe, dont probablement moins d’une vingtaine de personnes qui provenaient de la région de Saguenay. Si l’abbé Roy attribue cette situation à la température (il faisait -40°c dimanche matin), il dit avoir reçu plusieurs appels de soutien.

Informé du peu de participants, Mgr Rivest indique que les membres de la Fraternité Saint-Pierre, à sa demande, n’ont pas participé à la messe. « Ils ont dit que, même s’ils ne sont pas d’accord avec moi, ils s’en remettaient à l’autorité de l’évêque. » Il y avait aussi une famille de sept enfants, que connaît bien l’évêque, et qui participait à la messe, « plus en curieux qu’en [esprit de] séparation », estime Mgr Rivest.

Mario Bard

mercredi 18 février 2015

Mgr André Rivest accueille tout le monde sauf la Fraternité Saint-Pie X

MÉDIAS-PRESSE-INFO



Mgr André Rivest, évêque de Chicoutimi, est un prélat très « moderne » et très ouvert aux autres cultures et aux autres spiritualités.

Mais sa « tolérance » disparaît dès qu’il se retrouve face à des catholiques attachés à la messe tridentine. Il a refusé d’autoriser la célébration d’une messe de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X dans une église à Saguenay, un des derniers bastions canadiens-français dans la province du Québec.

Mgr André Rivest a même publié un communiqué assassin à l’encontre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X afin de dissuader ses ouailles de participer à la messe tridentine qui a finalement été célébrée ce dimanche 15 février dans une salle de l’hôtel La Saguenéenne.

Embarrassé que cette messe tridentine se tienne malgré son interdiction, Mgr André Rivest a fait appel à la presse locale avec une dureté bien éloignée du langage délicat qu’il utilise lorsqu’il parle des fausses religions.

 «Pour ces gens-là, nous sommes encore à l’époque où l’on disait : Hors de l’Église, point de salut. Ils ne reconnaissent pas les changements apportés lors du concile Vatican II. Ce n’est pas avec des personnes comme ça qu’on va rajeunir l’Église « , a-t-il déclaré au journal Le Quotidien.

« Rajeunir l’Eglise » ? Faut-il rappeler à Mgr Rivest que c’est précisément le Concile Vatican II qui a éteint les vocations religieuses ? Que c’est ce même Concile Vatican II qui a fait fuir les familles de l’assistance à la messe ?

L’adage est connu : on reconnaît un arbre à ses fruits !

Les fruits du Concile Vatican II ? Un clergé vieillissant, des séminaires vides, des églises désaffectées, une déchristianisation dramatique de la société…

A l’inverse, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X développe des écoles, des familles nombreuses se pressent dans ses lieux de culte et sont un vivier exceptionnel de vocations religieuses.
Alors, sérieusement, qui va rajeunir l’Eglise ?

mardi 17 février 2015

Que penser de Pierre Karl Péladeau?

Le mouvement Tradition Québec, soucieux de rester traditionnellement dans son temps, n'hésite pas à commenter l'actualité de manière objective, franche et nuancée; bref d'un point de vue catholique. Afin d'informer nos gens sur le monde moderne, nous proposons la biographie suivante: Que penser de Pierre Karl Péladeau? Un texte signé de monsieur Jean-Claude Dupuis, Ph.D.


L’arrivée de Pierre Karl Péladeau dans l’arène politique québécoise a suscité bien des commentaires. Louangé à droite, décrié à gauche : le patron de Quebecor ne laisse personne indifférent. Que faut-il en penser? PKP sera-t-il le sauveur du Québec ou le fossoyeur du Parti Québécois?

Frédéric Tremblay vient de publier une biographie de Pierre Karl Péladeau. L’auteur se classe lui-même à gauche, mais il avoue avoir été séduit par la personnalité de ce chevalier de l’industrie que l’on classe habituellement à droite. « Le ton de cette biographie est élogieux, dit-il, mais ce n’est pas une biographie autorisée. » En fait, l’ouvrage nous a paru plutôt objectif. Tremblay rassemble et synthétise avec talent les informations et les témoignages déjà publiés au sujet de PKP. Il trace un portrait nuancé de l’individu en laissant au lecteur le soin de se faire une opinion. En définitive, du bon journalisme.

Pierre Karl Péladeau est né en 1961. Son père, Pierre Péladeau, a lancé en 1964 le Journal de Montréal, un quotidien populaire (certains diront vulgaire) qui le conduira à la fortune. Mais ce n’est pas nécessairement facile d’être le fils d’un multimillionnaire. Pierre Karl n’a pas vécu une enfance heureuse. Son père était toujours absent. Sa mère était dépressive et elle se suicida en 1976. PKP rompit avec son père à l’âge de 18 ans. Il fit une crise au Club Saint-Denis, la très sélecte association des plus riches hommes d’affaires canadiens-français où son père l’avait introduit. « Vous êtes tous des bourgeois exploiteurs et je vais vous combattre! », leur cria-t-il sous les regards, plus amusés qu’agacés, de son père … et des autres bourgeois exploiteurs. Le fils du magnat de la presse jaune milita ensuite au sein du Parti communiste ouvrier, allant même jusqu’à modifier l’orthographe de son prénom de Pierre Carl à Pierre Karl, en l’honneur de Karl Marx. Il suivit des cours de philosophie à l’Université du Québec à Montréal, qui était, vers 1980, un haut lieu de la gauche radicale. Pierre Karl refusait tout argent de son père. Il travaillait comme plongeur pour payer ses études, il s’habillait au Village des Valeurs et il partageait un appartement miteux avec Charles Landry, le fils de Roger D. Landry, éditeur du journal La Presse. L’ancien colocataire de PKP se souvient avec humour de cette époque : « On se prenait pour des communistes. On avait passé à travers cent cinquante pages du Capital de Marx, et on avait trouvé ça ben correct. » Mais Pierre Karl lisait davantage. C’était un autodidacte qui contestait souvent ses professeurs. Cependant, il ne semble pas avoir retenu grand-chose de cette époque d’intense vie intellectuelle, sinon un vague relativisme philosophique puisé dans les ouvrages de Kant et d’Hegel.

Pierre Karl décida de poursuivre ses études à Paris. C’est là que son père le « récupéra » à l’occasion d’un dîner au luxueux restaurant Maxim’s en 1983. Le fils rebelle délaissa ses idées pseudo-révolutionnaires et revint au Québec pour étudier le droit à l’Université de Montréal.

Pierre Péladeau introduisit progressivement son fils dans l’empire Quebecor. Pierre Karl n’était guère apprécié. Autoritaire et colérique, il bousculait tout le monde sous prétexte d’améliorer l’efficacité de l’entreprise. On disait alors qu’il avait tout de son père … sauf les qualités. Mais Pierre Karl finit par démontrer qu’il n’était pas un simple « fils à papa ». Il possédait des talents d’entrepreneur comparables à ceux de son illustre paternel. Sa prise de contrôle de Vidéotron, au détriment de la puissance compagnie Rogers, fut un succès remarquable (2000). Mais Pierre Karl Péladeau n’est pas le même genre d’homme d’affaires que Pierre Péladeau, sans doute parce qu’il n’est pas de la même génération. Au temps de Péladeau père, un entrepreneur créait des emplois en lançant de nouveaux produits et en conquérant de nouveaux marchés. L’homme d’affaires était alors un bâtisseur. Aujourd’hui, le succès en affaires consiste à prendre le contrôle d’une entreprise déjà établie, mais qui éprouve des difficultés passagères, et à la « restructurer en rationalisant la production », ce qui veut dire supprimer des emplois et surcharger la tâche de ceux que l’on garde pour réduire la masse salariale et augmenter les profits à court terme. Ce « bon manager » sera alors admiré par ses pairs dans son club de golf. Pierre Karl Péladeau est un expert de ce genre d’opération. Il a réduit le nombre d’employés de Vidéotron de 2200 à 650 et ceux du Journal de Montréal de 280 à 68 par la méthode des sous-contrats, autrement dit par le recours au « cheap labour ». Lorsque les travailleurs se sont mis en grève pour sauver leurs emplois, il a réussi à faire fonctionner la boutique avec des scabs (personnel non syndiqué qui travaille malgré la grève). La revue américaine Forbes qualifie PKP de « manager » plutôt que « d’entrepreneur ». C’est l’homme du néolibéralisme mondialisant. Pierre Péladeau se préoccupait des travailleurs et des clients, mais Pierre Karl ne se préoccupe que des actionnaires. Il a fait craquer psychologiquement un bon nombre de cadres intermédiaires. C’est un patron impitoyable, aussi exigeant pour lui-même que pour les autres. Certains l’admirent, plusieurs le détestent. Sa maxime semble être : « Marche ou crève! »

La première conjointe de Pierre Karl Péladeau, Isabelle Hervet, était la fille d’un banquier français. Frédéric Tremblay ne dit presque rien d’elle, probablement parce que Pierre Karl en a lui-même peu parlé. Une enfant est issue de cette relation qui dura six ans (1994-2000). Marie est née en 2000. Son parrain est René Angélil et sa marraine Céline Dion. Mais Pierre Karl s’est séparé d’Isabelle Hervet peu de temps après la naissance leur fille. Il forme depuis 2001 un couple avec Julie Snyder, une animatrice de télévision et une femme d’affaires dynamique qui produit des émissions de variétés. Ils ont eu deux enfants : Thomas (2005) et Romy (2009). Pierre Karl Péladeau a brusquement rompu avec Julie Snyder le 24 décembre 2013, jour anniversaire du décès de son père. Mais le couple s’est ensuite réconcilié après avoir suivi une psychanalyse. Ils ont annoncé leur mariage légal à l’automne 2014. Pierre Karl Péladeau semble avoir une vie moins déréglée que celle de son père, qui était bien connu pour son alcoolisme et son donjuanisme. PKP ne boit ni alcool ni café; il n’aime pas les vêtements et les voitures de luxe; il vit dans un condominium relativement modeste pour un homme de son rang; c’est un sportif et un gars plutôt sympathique en dehors du bureau. Son plus grand vice est d’être workaholic. Mais on peut se demander si ses difficultés conjugales ne révèlent pas une instabilité psychologique inquiétante pour quelqu’un qui aspire à devenir premier ministre du Québec.

Julie Snyder a produit la fameuse série de téléréalité Star Académie, qui a fracassé tous les records de cote d’écoute au Québec. Mais le succès de cette émission reposait largement sur le soutien publicitaire que lui accordaient les médias de Quebecor. Les journalistes consciencieux se plaignaient du fait que les premières pages du Journal de Montréal et du Journal de Québec ne parlaient que de Star Académie pendant que la guerre d’Irak faisait rage. Pierre Péladeau n’a sûrement pas rehaussé le niveau intellectuel et moral des Québécois avec le Journal de Montréal et sa fameuse « page sept ». Mais le couple Péladeau-Snyder n’a pas moins contribué au processus d’abrutissement collectif de notre peuple avec Star Académie.

Toutefois, PKP ne supporte pas beaucoup la critique. Le réalisateur Louis Morisette est boycotté par le réseau de Quebecor depuis qu’il s’est moqué de lui dans un sketch du Bye Bye 2003 : « Séraphin Péladeau, un homme et ses péchés ». Le comédien et député péquiste Pierre Curzi a subi le même sort après s’être opposé à ce que l’État subventionne la construction du nouvel amphithéâtre de Québec (400 millions $), qui sera géré par Quebecor. PKP rêvait d’acheter le Canadien de Montréal en 1996, mais il s’est fait damer le pion par la famille Molson. Il veut prendre sa revanche avec le retour des Nordiques, aux frais des contribuables.

Frédéric Tremblay se demande si l’on a raison de classer Pierre Karl Péladeau à droite. D’après lui, PKP serait plutôt apolitique, sans conviction précise. L’auteur affirme que les médias de Quebecor ne font pas la promotion du néolibéralisme économique ou des valeurs traditionnelles, contrairement au National Post de Toronto qui soutient ouvertement les conservateurs de Stephen Harper. En fait, les médias de Quebecor ne défendent pas une idéologie quelconque, mais plutôt les intérêts privés de PKP. Lorsque la compagnie Rogers tentait d’acheter Vidéotron, le Journal de Montréal demandait à la Caisse de dépôts de placements du Québec d’intervenir pour éviter que ce « joyau de la culture québécoise » ne tombe aux mains des Canadiens anglais. Mais Quebecor était alors le seul concurrent de Rogers; et c’est en définitive avec l’argent de l’État provincial que PKP a réussi son prétendu « coup de génie ». Lorsque le Journal de Montréal a publié son virulent dossier « Le Québec est dans le Rouge! », il s’est abstenu de critiquer la subvention publique pour l’amphithéâtre des futurs Nordiques, de même que le financement par l’assurance-maladie de la reproduction assistée, une cause défendue par Julie Snyder. L’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney semble être le mentor de Pierre Karl Péladeau. N’est-il pas curieux qu’un fédéraliste plutôt centriste comme Mulroney soutienne la carrière politique d’un souverainiste de droite? Mais il faut dire que Brian et Pierre Karl ont un point en commun. À leurs yeux, ce qui est bon pour les riches est bon pour leur pays, que ce soit le Canada ou le Québec.

Un ancien maître a penser de Pierre Karl Péladeau: Karl Marx.
Tremblay doute même de la sincérité du souverainisme de PKP. Si l’indépendance du Québec correspond à ses « valeurs les plus profondes », comme il l’a dit en annonçant sa candidature pour le Parti Québécois, force est d’admettre qu’il n’en a rien laissé paraître avant l’âge de 53 ans. Pierre Karl Péladeau affirme qu’il a voté OUI au référendum de 1980. Mais il n’a même pas voté lors du référendum de 1995 parce qu’il se trouvait alors en Europe. Ses « valeurs les plus profondes » ne pouvaient-elles pas le motiver à revenir au Québec pour l’occasion, ou du moins à voter par correspondance, comme le permet la loi électorale?

Pierre Karl Péladeau est-il seulement nationaliste? Frédéric Tremblay le décrit comme un cosmopolite, plus « moderne » que son père sur ce plan : « Véritable citoyen du monde, il reste surtout un citoyen de Quebecor partout où il va. » PKP n’a-t-il pas supprimé l’accent aigu de Québecor pour mieux percer sur le marché anglophone?

Mais s’il n’a pas d’idées politiques, pourquoi a-t-il fait le saut en politique? Parce qu’il en avait assez de Quebecor ou, diront certains, parce que Quebecor en avait assez de lui? Parce qu’il avait tout simplement envie de faire autre chose, comme le pense Brian Mulroney? Si c’est le cas, nous sommes loin de nos grands hommes d’État du passé qui consacraient leur vie à la patrie au lieu d’utiliser la patrie pour rendre leur vie plus intéressante.

Pierre Karl Péladeau deviendra-t-il un « Berlusconi québécois »? Il y a loin de la coupe aux lèvres. Philippe Couillard (PLQ) et François Legault (CAQ) sont des adversaires de taille. Rien à voir avec les béni-oui-oui des conseils d’administration où PKP a oeuvré jusqu’à présent. La plupart des gens d’affaires qui se sont lancés en politique ont échoué. La vie publique et l’entreprise privée sont des univers très différents. La politique convient mieux aux avocats, aux professeurs, aux fonctionnaires et aux journalistes. En affaires, il faut prendre des décisions rapides et drastiques. Lorsque l’on contrôle la majorité des actions de l’entreprise, personne ne peut contester. Mais en politique, il faut savoir communiquer, concilier et temporiser; ce que PKP ne semble jamais avoir appris. Depuis le début de sa brève carrière politique, il a déjà commis trois bourdes notables : il a fait perdre la dernière élection au PQ en levant son poing gauche pour « faire le pays »; il a refusé obstinément de vendre ses actions de Quebecor médias; il s’est placé en conflit d’intérêts dès sa première intervention à l’Assemblée Nationale. Il fera sûrement d’autres erreurs. Et les journalistes, qui ont un compte à régler avec lui depuis la grève du Journal de Montréal, l’attendent au détour.

La faillite est la sanction de l’entrepreneur incompétent. Mais rappelons-nous que la sanction du chef d’État incompétent, ce n’est pas seulement la défaite électorale, c’est aussi la misère du peuple.


Frédéric Tremblay, Pierre-Karl Péladeau, Québec, Les Intouchables, 2014, 250 p.



-Jean-Claude Dupuis, Ph.D., Février 2015
jeanclaudedupuis@videotron.ca

samedi 14 février 2015

Monseigneur Lartigue




Monseigneur Jean-Jacques Lartigue devient le premier évêque du diocèse de Montréal en 1836. Né en 1777, il avait été ordonné prête en 1800, puis sacré évêque de Telmesse en 1820. Lors du soulèvement de 1837, Monseigneur Lartigue songe à quitter Montréal pour aller se réfugier à Québec, par crainte de représailles de la part des patriotes.


Nos racines, numéro 66, page 1303, les éditions T.L.M. 1979