mercredi 28 novembre 2018

Nos ennemis (schématisation)

1 - D’abord l’ENNEMI bien affirmé par l’anti-catholicisme de sa politique ou de sa philosophie. Cet ennemi se personnifie en tous les hommes pour qui il n’y a aucune vérité ou, au contraire, pour qui toute « vérité » (donc aussi toute « erreur ») est à prendre en considération : francs-maçons, marxistes, progressistes, libéralistes, socialistes, etc.

Mais il y aura également dans cet ENNEMI tout l’éventail des hommes plus ou moins inconscients … plus ou moins ignorants … Leur responsabilité personnelle sera d’autant plus engagée que l’on aura fait l’effort, à titre personnel, pour les convaincre de leurs erreurs.


2- Les ignorants honnêtes

Il n’est pas paradoxal de dire que certains ignorants sont dangereux PARCE QU’ILS SONT HONNÊTES. En effet, cette honnêteté qui leur est reconnue par des gens aussi ignorants qu’eux en politique, devient une caution de valeur pour les idées révolutionnaires qu’ils soutiennent : ils se disent d’accord avec le socialisme parce qu’ils s’imaginent que cela recouvre un louable sens du social, ils sont « démocrates » par souci – croient-ils – de justice envers l’ensemble des hommes, ils sont d’accord avec le libéralisme parce que sous ce terme on leur a fait croire à une certaine « générosité », « largeur de vue », de la part des « partisans de la liberté ». Ils se sont donc laissé exploiter (en tant qu’ « idiots utiles » aurait dit Lénine) car :

« … le beau succès d’arriver à être d’accord sur l’emploi de certains mots aussi sonores que perfides lorsqu’on est séparé par un abîme quant au sens différent que ces mots représentent (pour les uns ou les autres)! »

- Dom Guéranger

Ces hommes sont vraisemblablement honnêtes en ce sens qu’ils ne s’aperçoivent pas du mal qu’ils font. On peut souhaiter qu’ils soient assez intelligents pour s’en rendre compte. Sinon il faudra bien les classer dans l’ENNEMI, et peut-être d’autant plus dangereux qu’ils risquent de prendre l’allure de fanatiques bornés s’ils poursuivent leur propagande pour toutes les idées pernicieuses et viciées transmises par les mots qu’ils emploient.

« Ce qu’il y a de plus redoutable après les révolutionnaires, ce sont les hommes qui emploient cette langue dont les mots sont autant de germes pour la Révolution »

- Blanc de Saint-Bonnet

L’honnêteté commande de ne pas employer certains mots en apparence inoffensifs mais qui trompent le prochain sur ce qu’ils recouvrent.


3 - Les malhonnêtes et les « churchilliens


Le colonel Chateau-Jobert (1912-2005).
C’est du simple réalisme que de s’attendre à ce qu’une partie des hommes reste du côté de la Révolution. Les uns continueront à se mettre des œillères pour voir uniquement ce qui leur fait plaisir ou ce qui ne contrarie pas la ligne politique qu’ils ont adoptée. Les autres ne voudront pas démordre de leur « démocratie ». Leur prise de position les faits alors entrer dans la catégorie des gens dont l’honnêteté peut-être mise en doute puisqu’ils vont continuer à tromper d’autres hommes en faveur de causes s’inspirant du Mal.

Ils deviennent des Révolutionnaires même s’ils ignorent ce qu’est la Révolution, même s’ils ne se classent pas parmi les révolutionnaires attitrés que sont les francs-maçons, les libéralistes, les socialistes ou les communistes, et même s’ils enrobent leur carence idéologique d’un voile de « nationalisme », par exemple, puisque c’est un terme apparemment rejeté par les théories révolutionnaires les plus courantes.

Ils auront beau tenter de se démarquer de la Révolution, étant donné qu’ils ne se rattachent pas à la Vérité ils finiront toujours par être démasqués du fait de leurs attaches révolutionnaires :

Ainsi quelques-uns se diront « légalistes » à l’égard du régime en cours, c'est-à-dire qu’ils admettent les « principes » qui font de la Constitution la pire ennemie des vrais droits des hommes; ils acceptent la République même quand ses lois sont criminelles; ils soutiennent l’imposture démocratiste qui assure la pérennité de la Révolution dans les institutions.

Certes, parfois ils joueront sur les mots en se disant démocrates « churchilliens », ce qui signifierait , selon une expression attribuée à Churchill, que « …la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais on n’en connait pas de meilleur. »

Que penser de la « formation » politique d’un homme qui ne connait pas l’existence d’un ordre social chrétien à opposer à une « système » qu’il reconnait comme mauvais? Un homme qui ne connait pas l’existence de la doctrine politico-sociale de l’Eglise, c’est-à-dire une doctrine que les siècles nous ont transmise en affinant les termes de son application tout en affirmant toujours la même intransigeance sur les inviolables principes?

De tels inconséquents drainent vers leurs doctrines fausses ou leurs théories insuffisantes une quantité de braves inconscients ou ignorants.

Même s’ils s’en défendent, ils travaillent pour la Révolution, et celle-ci saura les utiliser pleinement le moment voulu.


4 – Déserteur ou traitres?


On a déjà évoqué l’invective de PIE XII contre les « déserteurs et traitres » :

« Déserteur et traître, quiconque accorderait sa collaboration matérielle, ses services, ses talents, son aide, son vote politique à des partis et à des pouvoirs qui nient Dieu (…). » 
- Pie XII

Mais ceci ne s’adresse pas aux personnes qui ont toujours été éloignées de la Vérité, soit par ignorance, soit délibérément. Ces personnes appartiennent simplement, souvent sans le savoir, au camp opposé.

En regard des vérités fondamentales de notre civilisation chrétienne on n’est déserteur ou traître que si, après les avoir effectivement reconnues comme vérités fondamentales, on abandonne la défense de ces valeurs (désertion) ou l’on en vient même à aider l’ENNEMI (trahison).

Est déserteur le chrétien qui se dit « neutre »; est déserteur le catholique non-militant… Est-ce bien exact? Le terme « déserteur » est-il suffisant? Non car…
-… « en matière idéologique il n’y a pas de neutralité possible sauf à se désintéresser de ce qui est la Vérité et qui donne un sens à la vie humaine : et cela n’est plus une « neutralité » mais un abandon au bénéfice de la Révolution (…). Un homme de bonne volonté ne peut pas se dire neutre : ne pas combattre l’erreur que les autres veulent vous imposer ». – Doctrine d’action

« Ou l’Eglise donne son sens à la société, ou cette société s’ordonne contre elle. La neutralité, ici, est impossible, parce qu’il serait scandaleux qu’on puisse rester neutre quand il s’agit du salut éternel du genre humain… » -Jean Ousset

« Ne pas se décider pour le côté du bien, c’est accepter le pire, et que le Mal triomphe. » -Doctrine d’action

En reprenant donc l’évocation, qui a été faite plus haut, de ces hommes politiques œuvrant en fait pour la Révolution, on découvre maintenant leur imposture quand ils ont le front de se réclamer de quelque idée chrétienne. Car alors ils ne sont pas à considérer seulement comme malhonnêtes ! Sont-ils « traîtres sans le savoir »? Ce serait singulièrement minimiser leur intelligence… De toute façon il faut les dévoiler, les prendre à partie comme révolutionnaires. Il faut leur supprimer cette fausse excuse de l’ignorance. Cela a déjà été dit : L’ignorance n’est pas une circonstance systématiquement atténuante. Bien au contraire elle aggrave la faute quand elle est imputable à des hommes qui avaient le devoir de se donner une réelle formation politique jusqu’au niveau des responsabilités qu’ils endossent.

Ces gens-là pourront très bien prétendre qu’ils sont « chrétiens ».(C’est « payant » puisque ça leur rapportera toujours des milliers d’adhérents « bien pensants »!). Il n’empêche qu’ils lancent leurs mouvements politiques sur les rails révolutionnaires de la DEMOCRATIE qui, tout autant que le marxisme, est une opposition fondamentale à l’ordre naturel et chrétien.

Il faut absolument démasquer ces personnages pour ce qu’ils sont : des suppôts de la Révolution.


« Prétendre guerroyer seulement contre les idées et les systèmes pervers, sans tenir compte de ceux qui les colportent et les appliquent systématiquement, serait folie, sinon complicité manifeste avec l’ennemi. »

-Jean Ousset




(Extrait de S.C.O.R. présenté par le Colonel Chateau Jobert)

samedi 24 novembre 2018

Combien de temps un peuple peut-il résister ?

L'extrait suivant provient du livre Les socialistes dominent le réseau gauchiste, de Robert Rumilly. Monsieur Rumilly, après avoir décortiqué le mouvement gauchiste - nommé aujourd'hui révolutionnaire - préparant la Révolution tranquille, se demande combien de temps un peuple peut-il résister à un si pareil assaut.

Si Dieu veut, cet ouvrage paraîtra aux Editions de la Vérité en début d'année 2019.


Le peuple, la masse du peuple canadien-français reste indemne. Mais pour combien de temps ?


Combien de temps un peuple peut-il résister, dans l'ordre intellectuel, à la prédication continuelle qui lui est faite par la presse, par la radio, par la télévision, par des professeurs patentés, par les chefs de syndicats, par les conférenciers des clubs sociaux et des sociétés nationales, par les bulletins d'associations variées ? Surtout s'il voit les prêcheurs de révolution récompensés, honorés, comblés, et leurs adversaires mis en quarantaine. Et combien de temps un peuple peut-il résister, dans l'ordre moral, à la force quotidienne - et officielle ! - qui sape à leur base les traditions tenant un si haut rang dans son héritage ?

Une révolution sociale n'éclate pas du jour au lendemain, sans un longue période d'incubation. Je ne parle pas des coups d'Etat à la mode des petits pays de l'Amérique centrale. ( Encore sont-ils organisés, le plus souvent, dans des sociétés secrètes). Une révolution ne s'improvise pas. Elle est le fruit d'une longue préparation culturelle, politique, sociale, morale. Mais les contemporains, en règle générale, ne s'en rendent pas compte.

II y a eu bien des gauchistes en France au dix-huitième siècle, même s'ils ne portaient pas encore ce nom. II y en a eu surtout parmi les intellectuels, il y en a même eu parmi les prêtres. Ils ont créé le climat dans lequel est née la Révolution. Les intellectuels ou demi-intellectuels - à la Robespierre - ont déclenché l'immense bouleversement dont les conséquences se font encore sentir. Les prêtres « de gauche » n'ont pas manqué dans les rangs des révolutionnaires. Ils ont été les plus sauvages. C'est un ancien Oratorien, Joseph Fouché - un professeur de philosophie, lui aussi - qui jeta solennellement au bûcher les ornements pillés dans les églises de Lyon, et qui fit manger des hosties consacrées par un âne coiffé d'une mitre.

Il est relativement facile à l'historien de reconstituer, après coup, le cheminement des idées, de la propagande, du désordre intellectuel et moral qui devaient aboutir à pareil éclat. Mais qui l'eût prédit en 1788 eût passé pour fou.



Robert Rumilly, Les socialistes dominent le réseau gauchiste. Montréal. 1959. P. 157-158.

mercredi 21 novembre 2018

jeudi 15 novembre 2018

Le Christ-Roi, vainqueur de Satan

Au début des années 1970, alors que le monde vient de passer mai 68, que les réformes du concile Vatican II battent leur plein, et qu’en notre cher Canada-français la Révolution tranquille fait table rase de la foi et des mœurs, monsieur le chanoine Panneton nous écrit cette allégorie sur l’état du pays. Prêtre du diocèse des Trois-Rivières, le chanoine Panneton fut l’un des résistants de la première heure au bouillonnement diabolique qui chavira notre pays. Au milieu de la pagaille d’une des décennies les plus folles, il continua à « servir le Seigneur dans la joie » Ps. 99. 

« Une stratégie infernale » Le premier pape, saint Pierre, nous recommande : « Frères, soyez sobres et vigilants, car votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi. » (1ère Épître, 5, 8). 

Le 13 mai 1946, S.S. Pie XII couronnait Marie comme Reine de l’Univers. Dans son radio-message adressé à Fatima, le Saint Père disait alors : «  En cette heure décisive de l’histoire, de même que le Royaume du Mal, déployant une stratégie infernale, recourt à tous les moyens et déchaîne toutes ses forces pour détruire la foi, la morale, le règne de Dieu; de même les Fils de Lumière, les Enfants de Dieu doivent tout employer et tous s’engager pour les défendre, si l’on ne veut pas voir une ruine immensément plus grande et plus désastreuse que toutes les ruines matérielles accumulées par la guerre. » (Doc. Cath. 9 juin 1946) 

En 1663, dans toute la colonie de la Nouvelle-France, il y eut des tremblements de terre effroyables, qui durèrent sept mois, à des intervalles plus ou moins prolongés. Au début, une religieuse de l’Hôtel-Dieu de Québec, Sœur Catherine-de-Saint-Augustin, eut une vision : elle vit quatre démons qui secouaient le pays pour causer ce cataclysme; elle eut aussi une apparition de Saint Joseph et de Saint Jean de Brébeuf; ils lui déclarèrent que le séisme était un châtiment des désordres causés par la traite de l’eau-de-vie qui affligeait Mgr de Laval, mais qu’ils protégeraient la colonie. En effet, il n’y eut aucune perte de vie et beaucoup de pécheurs se convertirent, croyant que c’était la fin du monde. 

De nos jours, l’Enfer est de nouveau acharné à détruire la forteresse catholique du Canada-français… Faisons une allégorie, pour illustrer la stratégie infernale.

Lucifer fait comparaître devant lui ses lieutenants, les grands démons qui viennent tour à tour lui rendre compte de leur mission diabolique : « Notre Enfer est déchaîné, pour le peu de temps qui nous reste avant le Jugement dernier… Paraissez, Esprits mauvais qui parcourez le monde pour la perte des âmes! » 


Le corps humain profané 

Béelzebub se présente : « Avec mes copains, les démons de l’impureté, de l’ivrognerie, de la violence, j’ai organisé la délinquance juvénile, les vestes de cuir, les gangs de bandits. Nous avons noyé la Province dans l’alcool, plus qu’au temps de Mgr de Laval. L’art, la littérature mondaine sont à notre service. Par le cinéma et la télévision, nous avons répandu jusque dans les foyers chrétiens le scandale des nudités, des danses immorales, de l’adultère, du divorce, de la prostitution. Nous avons popularisé l’homosexualité. Nous les avons poussés à faire un dieu de leur ventre, comme dit l’Apôtre Paul.

« Enfin, nous avons profané l’amour dans le mariage. Nous avons chassé le mythe des familles nombreuses qui faisait la force de la nation. Nous avons remis en honneur les pratiques païennes de l’onanisme et de la fornication. Par les pilules stérilisantes et l’avortement, nous finirons bien par tarir les sources de la vie, pour débarrasser le monde de cette sale humanité qui a prétendu prendre au Ciel les places que nous avons perdues.

Ah! Ce corps humain sanctifié par les sacrements, nous l’avons profané, avili plus bas que la bête! Gloire à notre équipe victorieuse des Canadiens maudits! Dansons le twist et le yé-yé jusqu’au fond des enfers! »


Le veau d’or 

Voici Méphisto… « Béelzébub, tu n’es qu’un vaurien! Moi, Méphisto, je domine le monde par l’argent! Le Veau d’or est encore debout : on encense sa puissance d’un bout du monde à l’autre bout! Les avares se font un dieu de l’argent. Comme Judas, ils sont prêts à toutes les trahisons pour s’enrichir : financiers, politiciens, industriels, commerçants, ouvriers, tous sont nos esclaves… Même dans le clergé et les communautés nous faisons oublier l’esprit de pauvreté. Des religieux enseignants défroquent pour gagner de gros salaires.

« L’Argent confère la puissance, conquiert les honneurs, procure les plaisirs. Vive l’Argent! Pour s’enrichir, les bandits sont prêts à voler, tuer, détruire, profaner… En avant les bandits! Même dans la jeunesse, je répands l’égoïsme et la cupidité. Des étudiants sans cœur ne choisissent plus que des professions lucratives : c’est une folie de prendre une vocation sacerdotale ou missionnaire, pour vivre dans le renoncement…

« Voilà l’œuvre de Méphisto! Le Veau d’or est toujours debout : sa puissance domine le monde. Le Christ l’a dit : Il est plus aisé qu’un chameau passe par le trou d’une aiguille qu’il ne l’est à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu… Voilà ma chance! En Enfer les mauvais riches, par centaines, par milliers! »


Non serviam !
Je ne servirai pas !


Un vent de liberté 

Mais voici Asmodée : «  Béelzébub et Méphisto, vous êtes des insignifiants! C’est moi qui conduis le monde à sa perte par l’orgueil. Je suis le grand Révolutionnaire! À bas l’Autorité! Vive la Liberté! La démocratie, l’indépendance, le socialisme, farces macabres! C’est par là que je conduis les hommes à l’esclavage communiste…

« Ah! Quelle joie, quand nous avons organisé la Révolution en France, en Espagne, au Mexique, en Russie, en Chine! Massacres, tortures, destruction d’églises et de couvents, mutilations sacrilèges, apostasie de prêtres et même d’évêques… Partout j’ai répandu la haine et la révolte!

« Et maintenant, au Canada-français, souffle aussi un vent de liberté révolutionnaire. Bientôt, en ce pays, ce sera comme à Cuba… Nous avons déjà réussi à faire défroquer quelques prêtres, religieux et religieuses, à la faveur de la laïcisation générale. Nous avons gagné la neutralité scolaire, la coéducation des adolescents, pourvoyeuse de filles-mères et ruine des vocations sacerdotales et religieuses. Bientôt, nous allons chasser les Communautés religieuses des écoles et des hôpitaux, et nous allons reléguer le prêtre à la sacristie, selon le programme de nos amis les francs-maçons.

« Vivent les Républiques socialistes, les Sans-Dieu communistes, les Agnostiques et les Athées! Nous avons réussi à introduire dans les universités et les collèges catholiques la doctrine de Karl Marx, de Lénine, de Staline, de Mao, et les livres de Gide, de Sartre, Camus, Beauvoir, Sagan, qui continuent l’œuvre de corruption de Voltaire, Nietzsche, Zola et nos autres associés. Enfin, par l’Existentialisme athée, nous conduisons les hommes à l’abattoir, au désespoir, au suicide, chemin direct vers l’Enfer. Victoire! Debout les damnés de la terre! Dieu est mort! »


La dialectique de l’ennemi 

Astaroth se présente : « Ah! Vous, Béelzébub, Méphisto, Asmodée, vous n’êtes que des pygmées auprès de moi, qui suis le vrai Satan, l’Adversaire du Christ! Voyez ma finesse dialectique. J’ai eu soin d’inspirer aux parents et aux éducateurs de ridiculiser la croyance aux Anges bons ou mauvais : mythe que tout cela, tout comme celui du grand Lustucru…

Le concile de Vatican II.
J’ai persuadé aux prédicateurs de ne plus parler de l’Enfer : un épouvantail inutile dans le monde moderne… Ainsi camouflé, j’ai pu m’introduire partout, dans les foyers, les maisons d’éducation, les communautés religieuses et jusqu’au pied des autels. Je me suis déguisé en Ange de lumière, comme disait Paul (2 Cor. 11, 14).

« J’ai même osé m’approcher des Pères du Concile, pour tenter de semer la division parmi eux; à certains théologiens bibliques, j’ai ridiculisé les miracles de l’Histoire Sainte et j’ai mis en honneur le rationalisme de nos amis Renan et Loisy… Par un faux œcuménisme, j’ai fait tendre la main aux hérétiques, en sacrifiant l’intégrité du dogme, et j’ai réussi à protestantiser bon nombre de catholiques. À la suite du Concile, je vais susciter un schisme dans l’Église, tout comme après Vatican I…

« J’ai profité de la Réforme liturgique, pour démolir les autels majestueux, chasser les statues et les crucifix des églises, ruiner le culte marial, le culte eucharistique, le culte de la Passion du Christ notre ennemi. J’ai remplacé les beaux chants traditionnels par des chansonnettes insignifiantes. J’ai la caricature et la bouffonnerie pour déprécier tout ce qui est religieux. C’est ainsi que j’ai rendu les églises froides, les offices ennuyants, et j’ai fait perdre la dévotion et la foi au peuple fidèle. J’ai rasé les clochers, j’ai fait taire les cloches, j’ai converti les temples en entrepôts et en salles de danses. J’ai communiqué mon aversion pour le latin, l’habit religieux, le triomphalisme, et pour tout ce qui donne du prestige au Sacerdoce.

« Voilà, grand Chef, ma suprême habileté. Pas de persécution, pas de martyrs, mais l’asphyxie de la religion, pour amener l’apostasie générale… »


L’empire de Satan 

Lucifer se dresse sur son trône infernal, et d’une voix furieuse, il hurle : « Vous êtes tous des imbéciles! Béelzébub, Méphisto, Asmodée, Astaroth, je vous écrase de mon mépris et je vous précipite au plus profond de l’abîme! Je n’ai pas besoin de vous, car je suis le plus intelligent des Mauvais Anges, je suis même le seul intelligent! Tout seul je vais établir mon empire : je suis le Roi des Enfers!

« Depuis qu’aux origines, saint Michel m’a vaincu, je me suis relevé et j’ai brandi de nouveau l’étendard de la révolte : Non Serviam! Au Paradis terrestre, j’ai commencé la Guerre des Âmes… Et j’ai si bien combattu, que j’ai enfourné des millions de damnés dans mes Enfers.

« J’ai vaincu le premier Adam, au pied de l’Arbre de la Science du bien et du mal. Ensuite, j’ai vaincu le second Adam sur le Calvaire, au pied de l’Arbre de la Croix. On a prétendu qu’il est sorti du tombeau vivant et glorieux, mais c’était une imposture. Depuis vingt siècles, j’ai étendu mon empire sur le monde entier; je suis le Prince de ce monde, le Christ lui-même l’a avoué. Chez les païens, j’étais adoré dans les idoles. Au 17e siècle, lors de la Révolution française, j’ai trôné sur l’autel de Notre-Dame-de-Paris, sous l’apparence de la Déesse Raison. En ce 20e siècle, je règne en maître à Moscou, sur les Républiques socialistes athées…

« Maintenant, peuple du Québec, je vous donnerai la puissance industrielle, le contrôle du commerce international, la gloire de la Science, des Arts et des Lettres, enfin la domination mondiale… si, vous prosternant à mes pieds, vous consentez à m’adorer! »


(À ce moment éclate un coup de tonnerre. La foudre tombe sur Lucifer qui est écrasé, et une voix formidable ébranle le firmament.)


Le Christ-Roi vainqueur 

Le Christ apparaît : « Arrière Satan! Il est écrit : Tu adoreras Dieu seul! Et toi, Lucifer, tu es un menteur : tu n’es pas le Maître du monde. Ton royaume sur la terre va bientôt s’écrouler définitivement. Par ma Croix, je ruine ton empire… »

Et près du Christ vainqueur, qui élève son étendard, paraît Notre-Dame, qui, d’un regard sévère, chasse les Légions diaboliques, comme elle le fit jadis à Lourdes, tandis que son pied virginal écrase la tête du Serpent infernal. Et des sanctuaires dressés dur les bords du Saint-Laurent, on entend monter des acclamations et des prières. Et se lèvent des bataillons de soldats du Christ, qui vont combattre les ennemis de l’Église…

- Non! La forteresse catholique du Québec ne tombera pas! Nos protecteurs défendent leur domaine : Notre-Dame, saint Joseph, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, nos Saints Martyrs canadiens! Vive le Christ, notre Roi! Vive Notre-Dame, notre Reine!



-Chanoine Georges Panneton.



Notes

La mise en scène des démons qui viennent rendre compte de leur mission infernale à leur chef Lucifer…, nous en avons trouvé une confirmation dans la vie de la Vén. Sœur Catherine-de-Saint-Augustin (1632-1668) qui s’était offerte en victime pour sauver la Nouvelle-France menacée de ruine par les Iroquois. Elle subit des obsessions diaboliques pendant huit ans. 

Le 1er août 1662, dans une vision surnaturelle, elle vit des démons accourir pour rendre compte de leurs conquêtes à Satan, leur chef. Celuici était assis sur un trône porté dans les airs et environné d’un appareil royal. Les diables se vantaient : les uns d’avoir excité la dissension entre les chrétiens; d’autre disaient avoir réussi à exciter la haine, la colère, la médisance, l’impiété, l’impureté; chacun se vantait selon le mal qu’il avait fait faire, à Québec, à Montréal, à Trois-Rivières, etc. 

En mars 1664, cette sainte religieuse voit encore les démons qui soulèvent le monde contre Mgr de Laval surtout à cause de la traite de l’eau de vie. Ces démons se vantaient de triompher partout… À la fin, ils furent vaincus par cette Hospitalière, assistée et dirigée par saint Jean de Brébeuf, martyrisé en 1649, qui lui apparaissait glorieux. 

(Cf. Vie de la Mère Catherine-de-Saint-Augustin, religieuse de l’Hôtel-Dieu à Québec, par le R. P. L. Hudon, S. J. édit. Spes, Paris, 1925, pages 127 et 179.)

lundi 12 novembre 2018

Réimpression de l'Infiltration gauchiste au Canada français

Suite à de nombreuses demandes, nous ferons réimprimer de  nouveaux exemplaires de « L'infiltration gauchiste au Canada français ». Si Dieu veut, les commandes seront honorées au courant de la semaine prochaine.



Vous pouvez commander ici.






-Tradition Québec

dimanche 11 novembre 2018

L'infiltration gauchiste au Canada français est épuisé !

L'infiltration gauchiste au Canada français est présentement épuisé. Si vous désirez vous procurer ce livre, veuillez manifester votre intérêt à traditionquebec@gmail.com. L'exemplaire sera alors comptabilisé dans la réimpression.





-Tradition Québec

vendredi 9 novembre 2018

La vocation de la race française en Amérique

Y a-t-il  donc, mes frères, une vocation pour les peuples? Ceux-là seuls peuvent en douter qui écartent des événements de ce monde la main de la Providence et abandonnent les hommes  et les choses à une aveugle fatalité. Quant à nous qui croyons en Dieu, en un Dieu sage, bon et puissant, nous savons comment cette sagesse, cette bonté et cette puissance se révèlent dans le gouvernement des nations; comment l'Auteur de tout être a créé des races diverses, avec des goûts et des aptitudes variés, et comment aussi il a assigné à chacune de ces races, dans la hiérarchie des sociétés et des empires, un rôle propre et distinct. Une nation sans doute peut déchoir des hauteurs de sa destinée. Cela n'accuse ni impuissance ni imprévoyance de la part de Dieu : la faute en est aux nations elles-mêmes qui, perdant de vue leur mission, abusent obstinément de leur liberté et courent follement vers l'abîme.

Je vais plus loin, et j'ose affirmer que non seulement il existe une vocation pour les peuples, mais qu'en outre quelques-uns d'entre eux ont l'honneur d'être appelés à une sorte de sacerdoce. Ouvrez la Bible, mes frères, parcourez-en les pages si touchantes si débordantes de l'esprit divin, depuis Abraham jusqu'à Moïse, depuis Moïse jusqu'à David, depuis David jusqu'au Messie figuré par les patriarches, annoncé par les prophètes et sorti comme une fleur de la tige judaïque, et dites-moi si le peuple hébreu, malgré ses hontes, malgré ses défaillances, malgré ses infidélités, n'a pas rempli sur la terre une mission sacerdotale. Il en est de même sous la loi nouvelle. Tous les peuples sont appelés à la vraie religion, mais tous n'ont pas reçu une mission religieuse. L'histoire tant ancienne que moderne le démontre: il y a des peuples voués à la glèbe, il y a des peuples industriels, des peuples marchands, des peuples conquérants, il y a îles peuples versés clans les arts et les sciences, il y a aussi des peuples apôtres. Et quels sont-ils, ces peuples apôtres? Ah ! reconnaissez-les à leur génie rayonnant et à leur âme généreuse : ce sont ceux qui, sous la conduite de l'Eglise, ont accompli l'œuvre et répandu les bienfaits de la civilisation chrétienne; qui ont mis la main à tout ce que nous voyons de beau, de grand, de divin dans le monde; qui par la plume, ou de la pointe de l'épée, ont buriné le nom de Dieu dans l'histoire ; qui ont gardé comme un trésor, vivant et impérissable, le culte du vrai et du bien. Ce sont ceux que préoccupent, que passionnent instinctivement toutes les nobles causes; qu'on voit frémir d'indignation au spectacle du faible opprimé; qu'on voit se dévouer sous les formes les plus diverses au triomphe de la vérité, de la charité, de la justice, du droit, de la liberté. 

« Populum istum formavi ; laudem meam narrabit. C’est moi, dit le Seigneur, qui ai formé ce peuple ; je l’ai établi pour ma gloire, dans l’intérêt de la religion et pour le bien de mon Église ; je veux qu’il persévère dans sa noble mission, qu’il continue à publier mes louanges. »

Mgr Louis-Adolphe Paquet.
Ce sont ceux, en un mot, qui ont mérité et méritent encore l'appellation glorieuse de champions du Christ et de soldats de la Providence. Or, mes Frères, pourquoi hésiterais-je à le dire? Ce sacerdoce social, réservé aux peuples d'élite, nous avons le privilège d'en être investis; cette vocation religieuse et civilisatrice, c'est, je n'en puis douter, la vocation propre, la vocation spéciale de la race française en Amérique. Oui, sachons-le bien? nous ne sommes pas seulement une race civilisée, nous sommes des pionniers de la civilisation; nous ne sommes pas seulement un peuple religieux, nous sommes des messagers de l'idée religieuse; nous ne sommes pas seulement des fils soumis de l'Eglise, nous sommes, nous devons être du nombre de ses zélateurs, de ses défenseurs et de ses apôtres. Notre mission est moins de manier des capitaux que de remuer des idées; elle consiste moins à allumer le feu des usines qu'à entretenir et A faire rayonner au loin le foyer lumineux de la religion et de la pensée.

Est-il besoin que je produise des marques de cette vocation d’honneur ? La tâche, mes Frères, est facile : ces marques, nous les portons au front, nous les portons sur les lèvres, nous les portons dans nos cœurs !

Pour juger de la nature d’une œuvre, d’une fondation quelconque, il suffit très souvent de reporter les yeux sur les débuts de cette œuvre, sur l’auteur de cette fondation. La vie d’un arbre est dans ses racines ; l’avenir d’un peuple se manifeste dans ses origines. Quelle est donc la nation mère à laquelle nous devons l’existence ? quel a été son rôle, son influence intellectuelle et sociale ? Déjà vos cœurs émus ont désigné la France ; et, en nommant cette patrie de nos âmes, ils évoquent, ils ressuscitent toute l’histoire du christianisme. Le voilà le peuple apôtre par excellence, celui dont Léon XIII dans un document mémorable a pu dire : « La très noble nation française, par les grandes choses qu’elle a accomplies dans la paix et dans la guerre, s’est acquis envers l’Église catholique des mérites et des titres à une reconnaissance immortelle et à une gloire qui ne s’éteindra jamais. » Ces paroles si élogieuses provoqueront peut-être un sourire hésitant sur les lèvres de ceux qui ne considèrent que la France maçonnique et infidèle. Mais, hâtons-nous de l’ajouter, dix ans, vingt ans, cent ans même de défections, surtout quand ces défections sont rachetées par l’héroïsme du sacrifice et le martyre de l’exil, ne sauraient effacer treize siècles de foi généreuse et de dévouement sans égal à la cause du droit chrétien.

Erection de la croix de Gaspé par Jacques Cartier et
ses compagnons.
Quand on descend d’une telle race, quand on compte parmi ses ancêtres des Clovis et des Charlemagne, des Louis IX et des Jeanne d’Arc, des Vincent de Paul et des Bossuet, n’est-on pas justifiable de revendiquer un rôle à part et une mission supérieure ? Par une heureuse et providentielle combinaison, nous sentons circuler dans nos veines du sang français et du sang chrétien. Le sang français seul s’altère et se corrompt vite, plus vite peut-être que tout autre ; mêlé au sang chrétien, il produit les héros, les semeurs de doctrines spirituelles et fécondes, les artisans glorieux des plus belles œuvres divines.

C’est ce qui explique les admirables sentiments de piété vive et de foi agissante dont furent animés les fondateurs de notre nationalité sur ce continent d’Amérique, et c’est dans ces sentiments mêmes que je trouve une autre preuve de notre mission civilisatrice et religieuse.

Qui, mes Frères, ne reconnaîtrait cette mission, en voyant les plus hauts personnages dont notre histoire s’honore, faire de l’extension du royaume de Jésus-Christ le but premier de leurs entreprises et marquer, pour ainsi dire, chacune de leurs actions d’un cachet religieux ? Qui n’admettrait, qui n’admirerait cette vocation, en voyant, par exemple, un Jacques Cartier dérouler d’une main pieuse sur la tête de pauvres sauvages les pages salutaires de l’Évangile ; en voyant un Champlain ou un Maisonneuve mettre à la base de leurs établissements tout ce que la religion a de plus sacré ; en voyant encore une Marie de l’Incarnation et ses courageuses compagnes, à peine débarquées sur ces rives, se prosterner à terre et baiser avec transport cette patrie adoptive qu’elles devaient illustrer par de si héroïques vertus ? Est-ce donc par hasard que tant de saintes femmes, tant d’éminents chrétiens, tant de religieux dévoués se sont rencontrés dans une pensée commune et ont posé, comme à genoux, les premières pierres de notre édifice national ? Est-ce par hasard que ces pierres, préparées sous le regard de Dieu et par des mains si pures, ont été baignées, cimentées dans le sang des martyrs ? L’établissement de la race française dans ces contrées serait-il une méprise de l’histoire, et le flot qui nous déposa sur les bords du Saint-Laurent n’aurait-il apporté au rivage que d’informes débris, incapables de servir et d’accomplir les desseins du ciel dans une œuvre durable ?

Non, mes Frères, et ce qui le prouve mieux encore que tout le reste, c’est l’influence croissante exercée autour d’elle par la France d’Amérique sur les progrès de la foi et de la vraie civilisation.



-Mgr Louis-Adolphe Paquet - extrait du sermon La vocation de la race française en Amérique. Québec. 23 juin 1902

samedi 3 novembre 2018

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jeudi 1 novembre 2018

L'Eglise gardienne de la morale et du droit

L'une des premières notions de la théologie catholique est celle de la distinction essentielle et fondamentale de l'ordre naturel et de l'ordre surnaturel.

Cette distinction se tire, radicalement, de la fin de l'homme envisagée sous le double aspect qu'elle revêt: fin proportionnée aux forces purement humaines, et que l'on nomme pour cela naturelle; fin supérieure à ce que la nature créée exige, et qu'il faut pour cette raison appeler surnaturelle.

Les deux ordres ainsi distingués et différenciés entraînent, pour la créature, deux modes d'activité superposés l'un à l'autre. La grâce couronne et perfectionne la nature, sans la détruire. Il y a une théorie des actes humains fondée sur la raison, et qui constitue la morale naturelle. Mais en conséquence de L'état divin auquel l'homme a été élevé, sur cette morale établie par la philosophie prennent place, comme une structure d'un ordre plus haut et plus noble, des manières spéciales de penser et d'agir réclamées par la révélation, un concept de la fin dernière, des vertus et des actions, dont la nature seule est incapable.

Et c'est ainsi que la morale naturelle entre, avec les éléments qui en font partie, dans un plan supérieur auquel elle sert de base, et dont il n'est pas permis de la dissocier.

Or, ce plan providentiel et surnaturel appartient au programme d'action de l'Eglise.

Sans doute, la raison humaine où siège la loi morale, et dont celle-ci n'est que l'expression et la mise en formules, demeure pour nous la règle prochaine, immédiate, du droit naturel, de ce qui est naturellement juste ou injuste. La philosophie, par ses notions éthiques, joue un rôle parfaitement légitime et souverainement fécond. Féconde et opportune sera toujours l'étude approfondie des problèmes et des préceptes de la loi naturelle considérée, soit dans ses principes, soit dans ses applications. Et c'est pourquoi les plus illustres philosophes, anciens et modernes, ont tenu à honneur d'écrire, sur la science des mœurs, des traités très élaborés, et que nous jugeons immortels.

Néanmoins, la raison de l'homme est faillible, facilement aberrante. Dans les matières même d'ordre naturel, que de fois il lui arrive de mal comprendre ce qui est vrai, de mal définir ce qui est honnête! A fortiori, dès que l'homme pose le pied sur le terrain de la morale surnaturelle, il ne saurait s'y tenir, et encore moins y marcher d'un pas assuré, sans le secours des lumières et des directions de la puissance religieuse.

Ces prémisses nous permettent de conclure que l'Eglise, chargée de conduire les âmes à leur éternelle destinée, peut, de plein droit, promener dans tous les replis de la conscience humaine le flambeau de la foi; que ce flambeau, d'une force rayonnante vraiment divine, est fait pour éclairer tous les domaines où la conscience se meut; que. par suite des rapports de concordance et de pénétration qui règnent entre l'état naturel et le caractère surnaturel des actes humains, l'Eglise use de son droit en redressant les erreurs de la science morale, et que c'est à elle qu'il incombe de trancher définitivement toutes les questions où le devoir, la justice et la probité sont en jeu.

La philosophie ne saurait se dire indépendante de la foi. Sur tous les points où elle touche, de près ou de loin, aux intérêts religieux, elle a le devoir d'accepter le contrôle, les avis, les condamnations de l'autorité ecclésiastique. Cette obligation pèse sur la raison spéculative et sur la raison pratique. Le rationalisme la repousse. Le christianisme l'impose comme une conséquence inéluctable de la nécessité où est l'homme de se soumettre tout entier à la souveraineté du Christ.

Il n'y a pas de vérité qui n'émane en quelque manière de la raison divine et ne lui soit sujette. Il n'y a pas, il ne peut y avoir de morale qui ne tienne compte de Dieu, l'auteur de la loi naturelle, de l'Eglise investie par Dieu du gouvernement des âmes.



-Mgr Louis-Adolphe Paquet, Etudes et appréciations : volume VI, Nouveaux thèmes sociaux. Québec. Imprimerie franciscaine missionnaire. 1932.