dimanche 27 décembre 2015

Abbé Lionel Groulx - Nos traditions du jour de l'an


 
NOS TRADITIONS DU JOUR DE L'AN (La Vie Nouvelle, 1924.)

Pour l'époque du jour de l'an, nos pères nous avaient transmis deux touchantes traditions: la distribution des étrennes par l'Enfant-Jésus et la bénédiction paternelle. Pourquoi faut-il que, dans les villes et même dans les campagnes, toutes deux tendent à disparaître? C'est plus qu'un symptôme alarmant, c'est un malheur.

Les traditions d'un peuple, gestes qu'il accomplit à jour fixe et qui ont un caractère d'universalité, ne sont pas de vaines coutumes, des attitudes artificielles, sans relation profonde avec l'âme; elles révèlent le fond même de l'âme, elles en sont le langage émouvant. En accomplissant ces rites, en nous reliant à une longue série d'ancêtres qui les ont accomplis avant nous, nous affirmons une pensée héréditaire qui tient à l'âme même d'une race et en fait voir la qualité. Parlons net : la tradition est le signe d'une culture au même titre que la langue. Laisser corrompre sa langue ou cesser de la parler, c'est le propre d'une nationalité qui se meurt; laisser tomber la tradition, ne plus accomplir le rite, c'est laisser voir que l'âme a changé.

Quelle tristesse quand la tradition est de caractère religieux ! Sa disparition fait alors entendre un abaissement de la foi. L'âme ne peut plus accomplir des gestes qui sont devenus plus grands qu'elle-même, comme l'arbre dont la sève est tarie, laisse tomber son opulent feuillage.

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Quand, le matin du premier janvier, nos aïeux faisaient entrer l'Enfant-Dieu dans leurs maisons, ils continuaient une tradition de France et prolongeaient plusieurs siècles de foi. Cette coutume faisait corps avec l'éducation religieuse de la famille, avec le sentiment de la présence divine que, de bonne heure, l'on s'efforçait d'inculquer aux tout-petits. Le « Jésus », les enfants apprenaient à mettre son nom parmi les premiers mots de leur vocabulaire ; ils apprenaient à le montrer sur le mur, attaché au bois du crucifix ou gravé sur les vieilles images. Quand venait le temps des étrennes, qui passent tous les cadeaux dans l'esprit de l'enfance, nos aïeux voulaient encore, par un motif de foi, que ce bien par excellence tombât de la main de Dieu.

La bénédiction du Jour de l'An se rattachait aux mêmes pensées. Quand le père levait la main sur la tête de ses enfants pour les bénir, son geste symbolisait encore une grande pensée religieuse. Par l'exercice d'une sorte de pontificat domestique, il affirmait sa qualité de chef familial, les sources divines de son autorité, la seule, a dit Le Play, «qu'ait établie le Décalogue éternel ». En s'inclinant sous la main bénissante, les enfants reconnaissaient la hiérarchie naturelle du foyer; ils faisaient un acte de foi à l'ordre divin de la famille, à ce haut principe d'autorité d'où sont venues la vigueur saine et la noblesse de nos mœurs.

* * *

Pourquoi laisserions-nous périr ces vieilles traditions qui sont en quelque sorte les pierres sacrées de nos foyers? Faisons comme les vieux, qui faisaient bien. La nuit de Noël, c'est la nuit où l'Enfant- Dieu descend dans la Crèche, parmi les cantiques des anges ; c'est la nuit où l'âme se donne tout entière à l'adoration. Ne dérangeons pas, dans l'esprit des enfants, ces idées mystiques. Ne faisons pas de la nuit où il vient au monde, où ils l'ont vu dans la Crèche entre la Vierge Marie et saint Joseph, ne faisons pas de cette nuit religieuse, la nuit où l'Enfant-Jésus court aussi les campagnes. Pourquoi ne pas laisser au joyeux réveil du Jour de l'An d'apporter le bonheur des étrennes?

Surtout ne bousculons pas une de nos plus vieilles traditions, sous le mauvais prétexte de la franchise envers les enfants. En quoi le père Noël ou un grotesque Santa Claus s'accorde-t-il mieux avec la vérité? Est-ce donc mentir aux enfants que de leur apprendre à rapporter à Dieu ce qui leur arrive de meilleur dans la vie? Le mensonge serait-il moins grand de faire passer bonbons et jouets par les mains d'un sale barbon à qui l'on prête, avec le don d'ubiquité, une générosité immense comme celle d'un Dieu? Puis, nous oserons le demander: à quelle idée latine, à quelle idée catholique se rattache ce bonhomme Noël ou ce Santa Claus? Où sont leurs titres à remplacer l'Enfant-Jésus? Où sont leurs appuis dans notre passé?

Que les pères ne désapprennent pas le geste de la bénédiction. La famille a été l'une de nos puissances; elle le fut, entre autres raisons, par la valeur de son éducation, qui dépendait elle-même de son atmosphère chrétienne et d'une vigoureuse autorité. A l'heure où, dans la famille moderne, les idées démocratiques abattent l'autorité du père, où elles l'inclinent à partager son pouvoir avec ses enfants, seule l'idée religieuse remettra toutes choses dans l'ordre. Nous ne voyons pas, à la vérité, ce que peuvent gagner les pères de famille à se découronner eux-mêmes de leur prestige! Puisque l'atmosphère religieuse de nos foyers fut la principale de nos forces, quelle ne serait pas la folie de diminuer cette atmosphère ou de la changer?

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Pour tout dire, prenons garde de rompre avec un passé qui fut si noble; ayons peur de laisser mourir tant de fleurs bleues. Il n'est pas indifférent aux hommes d'une race que leur enfance se soit enchantée de visions gracieuses et divines ou de fantômes grisâtres et répugnants. Maurice Barrés a fait voir dans le Génie du Rhin les déformations morales opérées dans l'âme rhénane par la substitution des légendes prussiennes aux légendes latines et chrétiennes.

Un peuple qui change de traditions est un peuple qui a commencé de changer d'âme. Lorsque tant d'idées malsaines, tant de mœurs délétères se tiennent à la porte de nos foyers et cherchent à les envahir, ne serait-ce pas le signe de la fin que d'en chasser les traditions des aïeux, pour faire de la place à ces étrangères? Pour l'amour du ciel, mettons quelque honneur à nous séparer de ces âmes dont parle Dante, qui ont le goût amer de crier sans cesse : « Meure ma vie et vive ma mort ! » Défendons-nous. Ne sacrifions aucune de nos forces. Ne souffrons aucune mollesse dans une lutte où se joue notre destin. Et puisqu'à la façon dont un peuple défend son âme l'on peut mesurer son avenir, faisons voir la vigueur des peuples qui durent.

jeudi 24 décembre 2015

Le Mouvement Tradition Québec vous souhaite un...


Le Québec catholique - 08 - Les saints patrons de l'Abitibi-Témiscamingue

Le Québec est catholique et cela est officiel. Nous continuons d'identifier les Saints Patrons de nos régions.

Ce ne sont pas les Saints Patrons qui manquent à nos bons habitants canadiens-français!

Nous dressons pour vous la liste des Saints Patrons de la province, classés par régions administratives - cette semaine; l'Abitibi-Témiscamingue.


Monseigneur Élie-Anicet Latulipe, premier évêque d'Haileybury (nord-est de l'Ontario), place en 1916 la région de l'Abitibi sous la protection des douze apôtres.

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Municipalités locales de l'Abitibi-Témiscamingue - 08




Saint Bruno
Saint-Bruno-de-Guigues : Les registres de la paroisse s'ouvrent en l'année 1901. L’érection canonique est le  21 avril 1911 et l’érection civile le 9 août 1911. La municipalité est nommée en l'honneur de l'évêque Joseph-Eugène-Bruno Guigues.
Saint Bruno : Il y a plusieurs saints Bruno au calendrier de l’Église, dont Saint Bruno, le fondateur de l’ordre des Chartreux, mort en 1101 et  Saint Bruno De Querfurt, évêque, martyr, mort en 1009.

Saint-Dominique-du-Rosaire : On doit l'évocation de saint Dominique à monseigneur Élie-Anicet Latulipe, 1859-1922, qui désirait placer la paroisse érigée canoniquement en 1948 sous la protection du fondateur de l'ordre des Dominicains, Domingo de Guzmán connu pour sa dévotion envers la Vierge du Rosaire.
Saint Dominique : Saint Dominique de Guzmán, né vers 1170 en Espagne et mort le 1221 à Bologne. Il est le fondateur de l’ordre des frères prêcheurs, appelés couramment « dominicains ». Canonisé par l'Église en 1234, il est célèbre sous le nom de saint Dominique, le 4 août.

Saint-Édouard-de-Fabre : Les registres de cette paroisse s'ouvrent en l'année 1899. La municipalité de la paroisse de Saint-Édouard-de-Fabre a été érigée le 3 octobre 1912. Le nom de ce canton, comme celui de la paroisse, ont été donnés en l'honneur de Mgr Charles-Édouard Fabre, ancien évêque de Montréal.
Saint Édouard : Saint Édouard le confesseur, roi d’Angleterre, mort vers l’an 1066. Ce Saint est honoré le 13 octobre. Il y a 7 Édouard qui sont saints et bienheureux qui sont martyrs.

Saint-Eugène-de-Guigues : L’érection canonique est le 12 octobre 1918 et l’érection civile est le 10 janvier 1919. La paroisse a été mise sous le patronage de saint Eugène en l'honneur de Mgr Joseph-Eugène-Bruno Guigues, premier évêque d'Ottawa.
Saint Eugène : Il y a 22 saints Eugène qui sont évêques et martyrs, dont Saint Eugène, 1er pape, mort vers l’an 675 et Saint Eugène III, moine de Clairvaux, puis pape, mort vers l’an 1158.


Saint-Félix-de-Dalquier : La municipalité a reçu sa dénomination de la paroisse fondée en 1921.
Saint Félix : Saint Félix 1er est né à Rome et est mort en martyr à l’an 274. Félix commence à faire ensevelir les martyrs sous les autels et institue ainsi la coutume de célébrer la messe sur leurs tombeaux. Saint Félix est fêté le 30 décembre.


Saint Lambert
Saint-Lambert : La colonie s'ouvre en 1921 avec la fondation de la paroisse de Saint-Lambert par un groupe de pionniers en provenance de Saint-Côme. Elle est nommée en l'honneur de Lambert de Maastricht.
Saint Lambert : Saint Lambert de Maastricht, est un saint du Haut Moyen Âge né probablement à Maastricht vers 636 et mort vers 705 à Liège. Saint Lambert est le symbole majeur de la principauté ecclésiastique de Liège et il est fêté le 17 septembre. Il y a 8 saints et bienheureux Lambert sont évêques ou abbés.

Saint-Marc-de-Figuery : L'érection canonique est le 23 juin 1921 et l'érection civile est le 10 novembre 1922. La paroisse a été mise sous le patronage de saint Marc parce que Mgr Latulipe a voulu placer la région de l'Abitibi sous la protection des douze apôtres. Douze paroisses de l'Abitibi portent les différents noms des douze disciples de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Saint Marc : Saint Marc, Évangéliste du 1er siècle qui est fêté le 25 avril. Il y a 34 saints et bienheureux Marc qui sont religieux et martyrs.

Saint-Mathieu-d'Harricana : La paroisse a été mise sous le patronage de saint Mathieu, un des douze apôtres, parce que Mgr Latulipe a voulu placer la région de l'Abitibi sous la protection des douze apôtres. En effet, douze paroisses de l'Abitibi portent les différents noms des douze disciples de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Saint Mathieu : Saint Matthieu, apôtre et évangéliste du 1er siècle, est honoré le 25 septembre. Il y a 7 saints Mathieu qui sont martyrs et religieux.

Sainte Germaine
Sainte-Germaine-Boulé : La paroisse de Sainte-Germaine est érigée sous l'invocation de sainte Germaine Cousin. "Boulé" est la désignation qui fut donnée au premier bureau de poste. C'est à la fois en l'honneur d'Hélène Boullé, épouse de Champlain, que la municipalité prit ce nom et pour rendre hommage à Mgr Auguste Boulet (Boulé), instigateur et responsable de la fondation de plusieurs paroisses de l'Abitibi dont Sainte-Germaine.
Sainte Germaine : Sainte Germaine Cousin, dite Sainte Germaine de Pibrac, de 1579 à 1601, est une vierge sainte catholique. Sainte Germaine fut béatifiée par Pie IX le 7 mai 1854, puis canonisée en 1867. Sainte Germaine est la patronne des faibles, des malades, des déshérités. Elle est aussi la patronne des bergers. Sainte Germaine est honorée le 15 juin.

Sainte Gertrude
Sainte-Gertrude-Manneville : En 1922, une première vague de colons venus principalement de Lac-Saguay et de Châteauguay s'installent en un endroit de la région abitibienne qui sera bientôt connu sous le nom de Mission de Sainte-Gertrude-de-Villemontel. En 1938, la paroisse de Sainte-Philomène-de-Manneville faisait l'objet d'une érection canonique. Érigée canoniquement en 1925. Elle est nommée en l'honneur du Pape Félix 1er et du militaire Jean d'Alquier de Servian.
Sainte Gertrude : Sainte Gertrude la Grande, est née le 6 janvier 1256 et morte le 17 novembre 1302. Figure majeure de la Mystique rhénane, cette moniale cistercienne est l'une des initiatrices de la dévotion au Sacré-Cœur. Sa fête se célèbre le 16 novembre.

Sainte-Hélène-de-Mancebourg : D'abord desservie comme mission à partir de 1937 par le curé de Sainte-Claire-de-Colombourg, la paroisse de Sainte-Hélène-de-Mancebourg y était érigée canoniquement en 1949 et son territoire détaché de Sainte-Jeanne-de-Clerval, de Saint-Jacques-de-Dupuy et d'une partie du canton de La Sarre. Par la suite, une municipalité de paroisse homonyme voyait officiellement le jour en 1941. Jadis connue sous l'appellation de Sainte-Hélène-de-La Sarre, en raison de la proximité du lac La Sarre, anciennement dénommé Mance, la municipalité célèbre le souvenir, suivant son nom actuel, de la fondatrice de l'Hôtel-Dieu de Montréal, Jeanne Mance, de 1606 à 1673 est  arrivée à Québec avec le sieur de Maisonneuve en 1641.
Sainte-Hélène : Sainte Hélène, impératrice de byzantine, mort vers l’an 329. Sainte Hélène est fêtée le 18 août. Il y a 9 saintes et bienheureuses Hélène qui sont martyres, religieuses, veuves.

Saint Gilles
Val-Saint-Gilles : C'est avec l'implantation de la paroisse de Saint-Gilles-de-Clermont, à la fin des  années 1930, que démarre la colonisation de l'endroit. Les Saint-Gillois d'alors, originaires en majorité du canton de Clermont, de Montréal et de Mont-Laurier, s'étaient installés en ces lieux en 1935. Le nom choisi évoque un ermite du VIIIe siècle qui transmet son patronyme au monastère et à la ville de Saint-Gilles, près de Nîmes.
Saint Gilles : Saint Gilles l’Ermite, né à Athènes, est mort vers l’an 720. Il Patron des estropiés, on l'invoque contre le cancer, la stérilité des femmes et la folie. Saint Gilles reste un saint invoqué aussi pour les peurs enfantines, les convulsions, les dépressions. Il est fêté le 1er septembre.




Sources

Dictionnaire des Saints, L De Cary, Librairie générale française, 1963
Originis :
www.originis.ca
Wikipedia : www.wikipedia.org
Gouvernement du Québec : www.toponymie.gouv.qc.ca

mercredi 23 décembre 2015

Après le Minuit, chrétiens... Le Minuit, israéliens




Notre site web subissait ce qui semble être une petite attaque par déni de service la nuit dernière, à 00:00 heures précises. Un ou des serveurs israéliens ont été utilisés pour lancer instantanément 1779 requêtes à l'adresse directe de notre page sur internet.

Ce genre d'attaques menées simultanément et sans interruption par plusieurs serveurs, contre un serveur non protégé, peut se terminer en une véritable prise en otage de site internet.

Fait divers certes, mais phénomène intéressant.

mardi 22 décembre 2015

Saint François d'Assise et la première crèche



Il y a 792 ans, Saint François d’Assise reconstituait pour la première fois la scène de la Nativité avec des personnages. 

La naissance du Sauveur a été illustrée par les chrétiens bien avant cette date, mais c’est le jour de Noël 1223 qui marqua la naissance d'une tradition se rapprochant des fameuses crèches que l’on connait.

Voici deux extraits, tirés de deux différentes vies de saint François d'Assise, qui racontent l’évènement.


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Trois ans avant sa mort, François décida de célébrer avec le plus de solennité possible, près de Greccio, le souvenir de la Nativité de l’Enfant Jésus, afin d’augmenter la dévotion des habitants. Il fit préparer une mangeoire, apporter du foin, amener un bœuf et un âne.  On convoqua les frères, la foule accourut, la forêt retentit de leurs chants, et cette nuit vénérable revêtit splendeur et solennité, à la clarté des torches étincelantes et au son des cantiques résonnant haut et clair.

L’homme de Dieu, debout près de la crèche et rempli de piété, ruisselait de larmes et débordait de joie.  La messe fut célébrée sur la mangeoire comme autel et François prêcha au peuple rassemblé la naissance du pauvre Roi qu’il nommait avec tendresse et amour l’Enfant de Bethléem.  Le seigneur Jean de Greccio, chevalier vertueux et loyal qui avait quitté les armées des princes de la terre par amour pour le Christ, et qu’une étroite amitié liait à l’homme de Dieu, affirma qu’il avait vu un enfant très beau qui reposait dans la crèche qui parut s’éveiller lorsque le bienheureux Père François le prit entre ses bras.

L’exemple de François offert au monde réveilla les âmes qui s’endormaient dans leur foi au Christ, et le foin de la crèche, conservé par le peuple, servit de remède pour les animaux malades et de préservatif contre toutes sortes de pestes : Dieu glorifiait en tout son serviteur et prouvait par des miracles évidents la puissance de ses prières et de sa sainteté.

Extrait du livre Première vie de Saint François d’Assise de Thomas de Celano


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Pour le moyen âge, une fête religieuse était avant tout une représentation, plus ou moins fidèle, du souvenir qu'elle rappelait : de là les santons de la Provence, les processions du Palmesel, les cénacles du Jeudi saint, les chemins de croix du Vendredi saint, le drame de la Résurrection le jour de Pâques, et les étoupes enflammées de la Pentecôte.

François était trop italien pour ne pas aimer ces fêtes où tout ce qu'on voit parle de Dieu et de son amour.


Les populations des environs de Greccio furent donc convoquées ainsi que les frères des monastères voisins.

Au soir de la vigile de Noël, on vit sur tous les sentiers les fidèles se hâter vers l'ermitage, des torches à la main, et faisant retentir les forêts de leurs joyeux cantiques.

Tous étaient dans la joie, François plus que personne : le chevalier avait préparé une crèche avec de la paille, et amené un bœuf et un âne qui de leur haleine semblaient vouloir réchauffer le pauvre bambino tout transi de froid.

Le Saint, à cette vue, sentait des larmes de pitié inonder son visage ; il n'était plus à Greccio, son cœur était à Bethléhem.

Enfin on se mit à chanter matines, puis la messe commença où, comme diacre, François lut l'Évangile.

Le simple récit de la légende sacrée, dit par une voix si douce et si ardente, touchait déjà les cœurs ; mais quand il prêcha, son émotion gagna bien vite l'auditoire : sa voix avait une tendresse si indicible que les assistants oubliaient tout, eux aussi, pour revivre les sentiments des bergers de la Judée qui allèrent jadis adorer le Dieu fait homme, naissant dans une étable.

Extrait du livre de Paul Sabatier, Vie de S. François d'Assise

La bénédiction paternelle du jour de l'an



Extrait de la revue Le Carillon - No. 1 - janvier 2015


Une scène mémorable

« C’était le premier janvier 1842, écrit M. A. Béchard, l’honorable Auguste-Norbert Morin, alors juge au tribunal de Kamouraska, remontait à Québec avec l’intention d’arriver chez lui le jour de l’an. Les mauvais chemins cependant, l’ayant trop retardé, il s’arrêta à l’église de sa paroisse natale : Saint-Michel-de-Bellechasse. C’était un peu avant l’heure de la grand-messe du jour de l’an. M. Morin se met, aussitôt descendu de voiture, à chercher son respectable père parmi la foule, à la porte de l’église. Il le trouve bientôt et là, aux yeux de toute la paroisse, M. le juge Morin ôte sa coiffure, se met à genoux sur la neige, et implore la bénédiction paternelle. » [1]

Ainsi faisaient nos pères, ainsi devons-nous faire! Mais en quoi consiste cette tradition canadienne-française? Depuis des temps immémoriaux, le jour de l’an, premier jour de l’année civile, une coutume existe au Canada-français, qui veut que toute la famille soit bénie par le père de famille. Pour ce faire, toute la famille se rassemble, et l’aîné des garçons demande au père de famille de bénir la maisonnée. Le père élève alors les mains et trace le signe de la croix au-dessus de ses enfants en disant : « Que la bénédiction du Dieu tout-puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, descende sur vous et y demeure à jamais. » « Ainsi soit-il » répond la famille.

Cette bénédiction n’est pas sans rappeler celles de l’Ancien Testament. Dans la loi primitive, nous voyons les patriarches et les grands personnages de la loi mosaïque : Noé, Jacob, David, Tobie… faire descendre des bénédictions sur la tête de leurs fils à genoux. Cette valeur surnaturelle dans l’Ancienne Loi a été conservée dans la Loi Nouvelle. Jésus-Christ n’est pas venu détruire la Loi mais la compléter. (Matt. V, 19) On dit de saint Thomas More qu’il demandait tous les jours la bénédiction paternelle.


La piété filiale

La piété filiale est une vertu qui se range dans la vertu générale de justice. Il est juste de rendre honneur à nos parents pour tout ce qu’ils nous ont donné. « Nos parents sont nos plus grands bienfaiteurs. Que de souffrances, dit saint Ambroise, votre mère n’a-t-elle pas supportées pour vous! Que d’insomnies! Que de privations de nourriture! Que d’angoisses quand vous étiez en danger! Quelles peines et quels travaux n’a pas subis votre père pour gagner votre subsistance et votre vêtement! Et si vos parents ont tant souffert pour vous, comment pouvez-vous être ingrats envers eux! » Respecter nos parents, c’est les vénérer du fond du cœur comme représentants de Dieu, et exprimer notre vénération par nos paroles et nos actes. Le livre de l’Ecclésiastique nous dit : « Mon fils, c’est Dieu qui a élevé le père au-dessus de ses enfants. » Et plus loin : « L’enfant qui respecte son père trouvera, à son tour, sa joie dans ses enfants. Honorez votre père en toute patience, afin qu’il vous bénisse, et que sa bénédiction demeure sur vous jusqu’à votre dernier jour. »

Dieu lui-même a pris soin de joindre une menace à ce commandement, ce qu’il ne fait pour aucun autre de ses préceptes : « Honore ton père et ta mère afin de vivre longuement. » Quelle honte pour un fils de mépriser sa mère ou son père!

 
La bénédiction d’un père

Lorsqu’un père bénit son fils, il prend en quelque sorte Dieu à témoin que son enfant a respecté le commandement du Seigneur et qu’il mérite par conséquent la bénédiction du ciel. Le père implore Dieu de bénir son fils, c’est-à-dire de le combler des biens célestes et terrestres. « La bénédiction des parents sur leurs enfants a des effets salutaires; on le voit par celle de Noé, par ses fils, Sem et Japhet, dont le premier fut un ancêtre du Messie, et le second, la souche des Européens (...); par celle de Tobie sur son fils avant son voyage. Honorez votre père pour qu’il vous bénisse; cette bénédiction est le fondement de la maison des enfants (Eccli. III, 10) [2]

Aucun respect humain ne devrait par conséquent freiner la bénédiction d’un père sur ses enfants qui la méritent. Le ciel est rempli de tous les biens dont les enfants pieux ont tant besoin. Les parents ont reçu de Dieu le pouvoir de les faire descendre sur leurs enfants. Ne pas y manquer est une marque de foi et un gage de prospérité.

 
L’encouragement de nos évêques

Toujours nos évêques se sont montrés vigilants à maintenir nos traditions. Gloire leur soit rendue! Ce sont eux qui ont préservé notre peuple au milieu de tant de périls auxquels il a été exposé dans un monde où la perfide Albion étendait son règne despotique.

Mgr Athanase Forget, premier évêque de Saint-Jean Québec, encourageait ses prêtres à ne pas laisser la coutume de la bénédiction du jour de l’an se perdre, en ces termes : « Toute la famille se trouve donc ennoblie, consacrée et sanctifiée par la bénédiction paternelle. Les parents qui la donnent et les enfants qui la reçoivent sont unis à jamais d’une affection surnaturelle qui, loin de briser les affections de la nature, les rend infrangibles, en donnant à tous, parents et enfants, des gages de paix, de générosité réciproque et de naturel dévouement. Au contraire, là où l’on ne sait plus, où l’on ne veut plus bénir, le foyer cesse d’être un sanctuaire, les parents sont découronnés de leur autorité et les enfants privés d’une sauvegarde et d’une protection que rien ne remplacera jamais. La bénédiction paternelle du jour de l’an est une tradition qu’il faut maintenir et rétablir. » Mgr Athanase Forget, Lettre circulaire aux prêtres de son diocèse, 3 décembre 1935.

 
Une race sainte, un sacerdoce royal

Garder cette tradition, c’est conserver bien plus qu’on ne le croit, bien plus qu’une pieuse coutume. C’est propager l’auréole « de fleurons glorieux qui ceint le front de notre race. » Déjà en 1882, dans la mère-patrie, un prêtre encourageait les pères à ne pas baisser les bras, mais à maintenir haut le flambeau de la bénédiction paternelle. Cela nous montre assez la filiation de notre bénédiction canadienne-française.

« Certes une institution pareille est de tous les temps, de tous les lieux. Mais lorsque la démocratie a renversé toute barrière entre le père et le fils, et que passant sur eux son niveau égalitaire, elle croit avoir fait merveille quand ils ne sont plus que les camarades l’un de l’autre; je suis venu, ce me semble, à vous rappeler ce que vous êtes et à vous redire : n’abdiquez pas, rappelez-vous le nom sublime que saint Paul donnait aux pères de son temps : race sainte, sacerdoce royal. Aujourd’hui, hélas, dépossédé de tout, chassé de partout, serions-nous condamnés à voir le foyer sans Dieu? Et c’est ainsi que passant de génération en génération, la bénédiction perpétuera parmi vous la tradition de Foi, de vertu, de dignité chrétienne et d’esprit de famille qui font dire que vous êtes une race bénie. » [3]

 

Richard Mathieu

1.       Coutumes populaires du Canada-français, Madeleine D. Ferland, p. 88
2.       François Spirago, Catéchisme populaire catholique.
3.       L’abbé Baunard, Discours de clôture du Congrès catholique de Lille, 26 novembre 1882

samedi 19 décembre 2015

Jean-Claude Dupuis - Qu'est-ce qu'un Canadien-français

QU’EST-CE QU’UN CANADIEN-FRANÇAIS?

                On se souvient de ce passage très comique du film Elvis Gratton, où le héros tentait d’expliquer son identité nationale à un touriste français[1] : « Moi, je suis un Canadien québécois, un Français canadien-français, un Américain du Nord français, un Francophone québécois canadien, un Québécois d’expression canadienne-française française, on est des Canadiens américains francophones d’Amérique du Nord, des Franco-québécois… » Et sa distinguée épouse de rajouter : « On est des Franco-canadiens du Québec, des Québécois canadiens, c’est ça. » Le Français, ébahi, a répondu : « Oui, bien sûr[2]. »

                Cette caricature reflète une réalité. Notre peuple a du mal à dire son nom. Je ne connais pas d’autre peuple qui ait, comme nous, changé de nom cinq fois en quatre siècles. Il y a d’autres peuples qui ont du mal à se définir, mais ce sont des peuples colonisés. Or je pense que le Québec d’aujourd’hui reste, au fond, aussi colonisé que le Canada français d’autrefois.


mercredi 16 décembre 2015

Notre crèche sous le sapin public à Saguenay


Nos militants catholiques ont voulu redorer l’honneur de Chicoutimi, alors que la région est particulièrement la cible des « franc-tireurs » anticatholiques. C’est en attaquant la ville de Saguenay devant les tribunaux qu’ils ont réussi à faire interdire les prières dans les assemblées municipales de tout le Canada.

Il est évident qu’après une telle défaite, aucune instance politique n’aura le courage de souligner que Noël est bel et bien une fête catholique commémorant la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ à Bethléem.

Sous un pauvre sapin décoré d’ours blancs, l’image la plus parfaite de la Tradition assaillie a été déposée. Chicoutimi a maintenant sa crèche.

C'est pourquoi, nous avons suppléé au devoir des politiciens enchaînés par le faux principe de la laïcité, ainsi qu'au devoir du (des) diocèse(s) fort occupé(s) à tout défendre, hormis le catholicisme. Ceux qui pensent pouvoir faire disparaître tous nos symboles catholiques ont une lourde tâche devant eux : la province de Québec elle même est un symbole catholique.

Gardons la Tradition,
vive le Christ-Roi !

samedi 12 décembre 2015

Une oeuvre de dépravation pure...



Extrait de La conjuration antichrétienne écrit par Mgr Henri Delassus

***
Pour atteindre le but de Voltaire, la secte sait bien qu'il ne suffit point de renverser le pouvoir temporel des Papes, ni même de tenter le possible et l'impossible pour obtenir un Pape à sa dévotion, il faut atteindre les âmes.

C'est en elles que l'idée chrétienne doit être étouffée, qu'elle doit mourir.

Continuant d'être et de vivre dans les âmes, un jour ou l'autre, nécessairement, elle refera les institutions à son image.

Or, les âmes ne peuvent être vraiment frappées de mort que par la corruption, la corruption des mœurs, et surtout la corruption des idées.

C'est pourquoi le chef occulte de la Haute-Vente lui avait donné pour mission expresse d'altérer les idées et de dépraver les mœurs ; et cela principalement à cette double source de la vie chrétienne : la jeunesse laïque et la jeunesse ecclésiastique.

Elle s'y employa tout le temps de son existence.

Nul doute qu'après elle d'autres furent chargés de continuer son œuvre. Nous la voyons, hélas! trop florissante pour en douter.

[...]

Mais quelle est alors l'œuvre de la république maçonnique ?

Une œuvre de dépravation pure. Pornographie du livre, du théâtre, des salons, du journal. Tout ce monde et toutes ces choses et bien d'autres encore conspirent à qui poussera plus loin la corruption Universelle.

L'Etat voit, et, loin de réprimer, il favorise.
Que de preuves pourraient en être données !

vendredi 11 décembre 2015

La jeunesse face à l'industrie du péché


 

Extrait d’un discours de Pie XII aux Aumôniers de la Jeunesse italienne d’Action catholique, donné le 9 septembre 1953


Inquiétudes du Saint Père pour les jeunes

Mais, précisément, cet amour si tendre pour les jeunes et les espérances que Nous mettons en eux Nous remplissent parfois d'anxiété pour les périls qu'ils rencontrent à peu près partout ; ils sont, comme chacun le voit, l'objet de tant d'embûches, de tant d'attaques, dans ce monde qui les étourdit par son tumulte, qui les fatigue par sa perpétuelle agitation, qui les désoriente par son relativisme en ce qui concerne la vérité et l'erreur, le bien et le mal, qui les éblouit par sa polychromie, qui les avilit par sa vulgarité, qui les enchaîne par sa luxure.

Il n'est point d'âme soucieuse du sort du monde, qui ne vive dans l'appréhension pour les jeunes, en même temps qu'il n'est pas difficile de se rendre compte que sur leur chemin sont aux aguets voleurs et malfaiteurs, prêts à les assaillir, à les dépouiller, à les blesser, puis à disparaître en les laissant à demi-morts sur la route. Dans ce massacre spirituel, perpétré jour par jour, heure par heure, il n'est fait d'exception pour aucune catégorie, il n'est pas regardé aux dépenses, il n'y a point d'exclusion de moyens ni de coups de la part d'une industrie malfaisante et multiforme du péché.

Le Seigneur sait bien Notre tristesse devant ce spectacle de mort : quand dimanche dernier, Nous lisions à la Messe le Saint Evangile et considérions la plainte désolée de la veuve de Naïm, Nous aurions voulu supplier Jésus de revenir dans le monde pour essuyer les larmes de l'Eglise. Il y a sur nos routes comme un cortège macabre d'âmes mortes ou mourantes. Et le pire est que, même si Jésus s'approchait d'elles pour opérer le miracle de la résurrection, un bon nombre d'entre elles tourneraient le regard ailleurs et préféreraient la mort à la vie.

Comme les temps pressent et l'ennemi aux formes multiples devient chaque jour plus insidieux et envahissant, il faut au plus tôt commencer une vaste action de salut et de rachat, à laquelle Nous désirons que coopèrent toutes les forces catholiques avec un zèle intelligent et tenace.

jeudi 10 décembre 2015

Le Québec catholique - 07 - Les saints patrons de l'Outaouais

La toponymie des villes, villages et des municipalités de notre province est clairement trempée dans la Foi catholique.

Ce ne sont pas les saints patrons qui manquent à nos bons habitants canadiens-français.

Nous dressons pour vous la liste des saints patrons de la province, classés par régions administratives - cette semaine; l'Outaouais.


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Municipalités locales de l'Outaouais - 07





Sainte Marie

Lac-Sainte-Marie : L’érection canonique est le 14 janvier 1902 et l’érection civile est le 20 février 1903
Sainte Marie : La Très Sainte Vierge Marie est la mère de Jésus de Nazareth. La mère de Dieu est la fille de Joachim et d’Anne, de la race royale de David. La fête de la Nativité est le 8 septembre et la fête de l’Assomption est le 15 août. Le village du lac Sainte-Marie doit son nom au lac sur les bords duquel il est bâti. D'après la «Commission de géographie d'Ottawa», le village et le lac doivent leur nom à Madame Marie Léveillé, la mère du premier colon qui s'établit dans cette région.



Saint André
Saint-André-Avellin : Les registres de la paroisse s'ouvrent en l'année 1855. L'érection canonique est le 26 janvier 1851 et l'érection civile est le 24 août 1872. En retenant cette appellation, on a voulu rendre hommage à André Trudeau, arpenteur, qui procède, en 1832, à la division des lots de ferme qui occupent une partie de la seigneurie de La Petite-Nation dont la superficie correspondra à la future paroisse. Celui-ci est le neveu de Louis-Joseph Papineau, seigneur de La Petite-Nation. Cependant, le nom de Saint-André-Avellin évoque Saint André Avellin.
Saint André : Saint André Avellin, est né en 1521 en Italie méridionale. C’est un saint catholique fêté le 10 novembre. Il fut un immense écrivain, laissant plus de mille lettres et de nombreux traités. Il y a 47 saints ou bienheureux André qui sont évêques, martyrs, moines.
 
Saint-Émile-de-Suffolk : Les registres de cette paroisse s'ouvrent en l'année 1889. Cette localité est nommée en l'honneur d'Émile de Carthage, martyr en 250, et d'Émile Quesnel, l'un des premiers colons dans la région. Le nom Suffolk provient du canton de Suffolk, nommé en référence à un comté de l'Angleterre.
Saint Émilie : Saint Émile de Carthage, mort vers l’an 250. Il est martyr à Carthage et il est fêté le 22 mai.
 
Saint-Sixte : Les registres de cette paroisse s'ouvrent en l'année 1855. L'Église fait mémoire de saint Sixte, pape d'origine athénienne en 257 sous le nom de Sixte II.
Saint Sixte : Saint Sixte II, pape et ses compagnons martyrs, à Rome sur la Voie Appienne, mort vers l’an 258. Il est fêté le 5 août.
 

Sainte Thérèse
Sainte-Thérèse-de-la-Gatineau : La municipalité tire partiellement son appellation de la paroisse de Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus, érigée en 1934, nom qui évoque la célèbre religieuse sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, de 1873 à 1897, fauchée en pleine jeunesse par une maladie pulmonaire. Elle est nommée en l'honneur de Thérèse de Lisieux.Sainte Thérèse : Sainte Thérèse,  Marie-Françoise Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, également connue sous les appellations Sainte Thérèse de Lisieux, sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou encore la petite Thérèse, est une religieuse carmélite française née à Alençon, en Orne, le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux le 30 septembre 1897. Considérée par Pie XI comme l'« étoile de son pontificat », elle est béatifiée puis canonisée dès 1925. Religieuse cloîtrée, elle est paradoxalement déclarée sainte patronne des missions et, avec Jeanne d'Arc canonisée en 1920, proclamée « Patronne secondaire de la France ». Il y a un grand nombre de saintes et bienheureuses Thérèse qui sont au martyrologe. Sainte Thérèse est honorée le 3 octobre.


Sources :

Dictionnaire des Saints, L De Cary, Librairie générale française, 1963
Originis : www.originis.ca
Wikipedia : www.wikipedia.org
Gouvernement du Québec : www.toponymie.gouv.qc.ca
Nominis: www.nominis.cef.fr

Le saint Rosaire



Lorsqu’on récite quotidiennement non le rosaire entier, mais seulement le chapelet, on médite habituellement:

le lundi et le jeudi, sur les mystères joyeux;

le mardi et le vendredi, sur les mystères douloureux;

le mercredi, le samedi et le dimanche, sur les mystères glorieux.¸
 
Au commencement de chaque dizaine, on énoncera, comme suit, le sujet et le fruit de chaque mystère.

Après chaque dizaine, à la suite du "Gloire au Père", on récite habituellement la "Prière de Fatima" telle qu'enseignée par Notre-Dame aux trois petits bergers portugais lors de son apparition du 13 Juillet 1917: 

Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Premier Chapelet
Mystères joyeux

1er Mystère. — L’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Fruit du mystère: l'humilité.

2e Mystère. — La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Fruit du mystère : la charité envers le prochain.

3e Mystère. — La Nativité de Notre Seigneur.
Fruit du mystère: le détachement des biens de ce monde.

4e Mystère. — La Présentation de Notre Seigneur au temple.
Fruit du mystère: la pureté.

5e Mystère. — Le Recouvrement de Notre Seigneur.
Fruit du mystère la vraie sagesse.

 
Deuxième Chapelet
Mystères douloureux

ler Mystère. — L’Agonie de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : la haine du péché.

2e Mystère. — La Flagellation de Notre Seigneur.
Fruit du mystère: la mortification des sens.

3e Mystère. — Le Couronnement d’épines.
Fruit du mystère : le mépris du monde.

4e Mystère. — Le Portement de la croix.
Fruit du mystère: la patience.
 
5e Mystère. — Le Crucifiement de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : le salut des âmes.
 
 

Troisième Chapelet
Mystères glorieux

l er Mystère. — La Résurrection de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : la charité envers Dieu.

2e Mystère. — L’Ascension de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : le désir du ciel.

3° Mystère. — La Descente du Saint-Esprit.
Fruit du mystère: la descente du Saint-Esprit dans nos âmes.

4e Mystère. — L’Assomption de la B. V. Marie. 
Fruit du mystère: la dévotion envers Marie.
 
5e Mystère. — Le Couronnement de la B. V. Marie.
Fruit du mystère: la persévérance finale.
 
 
 

Les confessions d'un franc-maçon


Nous reproduisons ici les confessions du franc-maçon Solutore Zola qui se convertissait au catholicisme en 1896, après 30 ans de travail au sein des loges.

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"Moi, soussigné, jadis Grand Maître du siège, et aussi ancien grand prêtre (Hiérophante) et Souverain suprême ainsi que « Super Comthur » (détenteur d'un ordre de classe supérieure, ou commandeur), fondateur d'un ordre maçonnique en Égypte et de ses Loges, je déclare par la présente que j’ai été pendant trente ans membre de la secte des francs-maçons, pendant douze ans Souverain suprême de l’Ordre et avoir eu pendant tout ce temps de connaître minutieusement et à fond et d'apprendre le projet et les visées que l’Ordre poursuit.

Il se donne pour une institution purement philanthropique, philosophique et libérale, qui aspire à la vérité et à l’avancement de la moralité et dont l’objet serait aussi la science, l’art et la bienfaisance. Il donne l’assurance de se comporter avec une égale tolérance à l’égard des diverses confessions de foi, que les questions de la religion et de la politique ne sont absolument pas discutées dans les réunions de l’Ordre. Et, de plus, l’Ordre prétend que la franc-maçonnerie n’est pas une secte religieuse, mais un Temple de la Justice, de la Miséricorde et de l’Amour du prochain.

À l’encontre de cela, je déclare que la franc-maçonnerie n’est aucunement ce pour quoi elle se donne. Tout le bien qu'on prétend trouver dans ses lois, ses rituels, ce n’est pas vrai. C’est le plus éhonté des mensonges et rien de plus ; tout ce bavardage sur ces vertus hypocritement professées, à savoir : la justice, la miséricorde, la bienfaisance et l’amour, elles sont introuvables soit dans les loges, soit dans les cœurs des francs-maçons, vu que ces vertus leur sont tout à fait étrangères – à peu d'exceptions près – et ne sont pas du tout exercées par eux. La vérité n’a pas de place dans la franc-maçonnerie et elle est complètement étrangère aux frères des loges. Dans l’Ordre franc-maçon prévaut un mensonge qui ne recule devant rien et y règne sous le couvert hypocrite de la vérité, tromperie et mauvaise foi qui enchaînent dans les liens de l’erreur le peuple frivole.

J’affirme que la franc-maçonnerie est une secte religieuse dont le but est de détruire toutes les religions existantes et de s’installer à leur place et de ramener ainsi le monde à l’antique culte des idoles. À présent que je suis totalement convaincu d'avoir été pendant trente ans dans l’erreur, que j’ai reconnu sur quoi est basé tout le système franc-maçon, et après avoir répandu cette doctrine et avoir amené d'autres à la répandre, de sorte qu'une grande masse de gens m'a suivi dans l’erreur, je m'en repens sincèrement.

Éclairé maintenant là-dessus par Dieu, je me rends compte de tout le mal que j’ai commis par là, en raison de quoi je rejette la franc-maçonnerie et m'en désolidarise, en avouant avec repentir mes erreurs devant l’Église. Je demande pardon à Dieu de tout le mal dont j’ai donné l’exemple pendant le temps de mon appartenance à l’Ordre de la franc-maçonnerie, et j’implore de notre Souverain Pasteur, Sa Sainteté le Pape Léon XIII le pardon, comme aussi de quiconque que j’ai attiré de quelque manière que ce soit dans l’erreur.

Le 18 avril 1896"

mercredi 9 décembre 2015

Le maçonnisme dans tous les domaines


« Par l’organisme qu’elle s’est donnée, la franc-maçonnerie a trouvé le moyen de se procurer, dans toutes les classes de la société, d’innombrables complices qui, alors même qu’ils la déteste, travaillent avec elle et pour elle. Et cela, par la propagande des idées qu’elle a intérêt à répandre »

Mgr Henri Delassus,
La Conjuration antichrétienne


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L'esprit maçonnique

 
On appel maçonnisme l’esprit que la secte répand au travers le monde par la suggestion de ses idées.

L’espagnol Don Sarda y Salvany dresse un portrait assez complet des idées que la maçonnerie propose pour tous les domaines de la société dans son ouvrage Le Mal social, ses causes, ses remèdes.
 

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1- La religion.
 
Nous avons entendu la maçonnerie dire dans ses loges que le but auquel doivent tendre tous ses efforts est d'anéantir la religion, et même toute idée religieuse. En public, elle se contente, généralement parlant, de mettre dans les esprits cette persuasion, que la religion est affaire purement individuelle dont chacun décide dans son for intérieur : l'homme est libre de servir et d'adorer Dieu de la manière qui lui paraît la meilleure. Par là elle accrédite, elle propage l'indifférentisme religieux qui devient bientôt l'absence de toute religion ; elle proclame la liberté de conscience, la liberté des cultes et le droit de les discréditer. Beaucoup de conservateurs se laissent séduire au point d'appeler ce maçonnisme un progrès.

2- L'Etat.

L'erreur relative à l'Etat qu'adopte le maçonnisme est celle-ci : l'Etat est souverain, d'une souveraineté absolue. C'est en lui-même, et non en Dieu, qu'il trouve la source de son autorité. Il n'a à reconnaître d'autre sujétion que celle que lui imposent ses propres lois. Il est l'auteur du droit, non seulement dans son domaine, mais dans celui de la famille, de la propriété, de l'enseignement. Il fait les lois, et ces lois qui disposent ainsi de toutes choses ne peuvent émaner d'une autre autorité que de 1a sienne. Ce que la majorité des suffrages déclare bon est bon, ce qu'elle déclare vrai est vrai. Devant ses arrêts, il n'y a qu'à courber la tête, alors même que les droits de la conscience chrétienne sont outragés. Cela est maintenant admis par la multitude. Pour elle, dès que le mot « loi » est prononcé, tout est dit.

3- La famille.

Le maçonnisme approuve l'institution du mariage civil et tout ce qui en résulte, c'est-à-dire qu'il accepte que l'Etat s'attribue le droit de sanctionner l'union de l'homme et de la femme, d'en déterminer et d'en prescrire les conditions, de dissoudre le lien conjugal comme il l'a formé, il admet que l'Etat se substitue à Dieu qui a institué le mariage à l'origine des choses, à Notre-Seigneur Jésus-Christ qui l'a élevé à la dignité de sacrement, à l'Eglise, le fondé de pouvoirs de Dieu et du Christ, pour le réglementer, le reconnaître et le bénir.

4- La puissance paternelle.

 Le maçonnisme considère l'exercice de l'autorité paternelle comme n'appartenant aux parents qu'en vertu d'une concession supposée de la loi civile qui peut le restreindre ou l'étendre à son gré. Il reconnaît comme légitimes les droits que l'Etat s'arroge sur l'éducation des enfants et la répartition des héritages.

5- L'éducation.

En fait d'éducation et dans la direction qu'il lui donne, le maçonnisme part du principe de la perfection originelle. L'enfant, selon lui, est naturellement porté au bien et n'a qu'à suivre ses inspirations pour être bon et vertueux. Cela est contredit, comme l'observe M. Le Play, par la plus grossière des nourrices, comme par la plus perspicace des mères. Elles constatent à chaque instant que la propension au mal est prédominante chez le jeune enfant. N'importe, le maçonnisme ne s'appuie pas moins sur ce faux dogme pour faire consister toute l'éducation dans l'instruction, pour interdire la correction, pour écarter renseignement religieux, pour développer le sentiment de l'orgueil, et stimuler l'ambition.

Dans l'enseignement, le maçonnisme n'admet pas que la science soit subordonnée au dogme, la vérité présumée et hypothétique à la vérité fixe et absolue. Il n'admet pas que celle-ci serve de pierre de touche pour vérifier celle-là.
 
Le maçonnisme trouve bon que l'enseignement soit obligatoire et neutre, c'est-à-dire que l'Etat fasse passer toutes les âmes sous le laminoir de son enseignement pour les maçonniser toutes; et s'il proteste contre le monopole absolu de l'enseignement, s'il veut que soit conservée une certaine liberté permettant d'échapper à l'enseignement de l'Etat, il trouve juste que celui qui veut en user, non seulement se le procure à ses frais, mais soit tenu de contribuer à l'enseignement neutre; il trouve bon que l'Etat ait le monopole des examens, qu'il ait le contrôle des livres de l'enseignement libre, qu'il ait son Index et que par là il s'ingère très avant dans l'enseignement prétendu libre.

Que l'Eglise enseigne ses dogmes à celui qui est baptisé et exige de lui l'adhésion de la Foi, le maçonnisme appelle cela oppression despotique, servitude de la pensée, mais si l'Etat impose l'athéisme, c'est à ses yeux, chose libérale.

6- La propriété.

Le maçonnisme reconnaît à l'Etat le pouvoir de déclarer nul le droit vie propriété, lorsqu'il a pour objet les biens ecclésiastiques, la plus sacrée de toutes les propriétés. Il lui reconnaît le droit de faire des lois pour la transmission et la jouissance de la propriété privée, et par là il achemine les esprits et les institutions vers le socialisme d'Etat.

7- La bienfaisance.

Le maçonnisme détourne l'attention et le coeur de l'homme des besoins principaux du pauvre, de ceux de son âme. Il ne voit en lui que le corps, et parmi les oeuvres de miséricorde, il n'admet que celles qui ont le corps pour objet. Il veut que le pain donné pour apaiser la faim, le vêtement destiné à couvrir la nudité, la visite faite à l'indigent nu à l'infirme, le remède offert au malade, n'aient d'autre fin que le soulagement corporel; il ne veut pas qu'au-dessus de cette fin immédiate, il y en ait une autre : édifier l'âme, la perfectionner, l'aider à obtenir les biens qui lui sont propres, la vérité, la grâce de Dieu, le bonheur éternel. Et c'est pourquoi, s'il trouve mauvaise la laïcisation des hôpitaux, des hospices, des orphelinats, c'est uniquement parce qu'il constate expérimentalement que les soins des laïques ne valent pas ceux des religieux.

Il ne regrette point l'absence des secours spirituels, il ne les reconnaît point comme bienfaisants. Le maçonnisme tarit la vraie source de la bienfaisance en dédaignant le vrai, le principal motif qui doit la déterminer : l'amour de Dieu. Il veut que l'on aime l'homme pour l'homme; il appelle cela de la philanthropie, il l'oppose à la charité divine.

Pour obtenir le concours à ses oeuvres de philanthropie, le maçonnisme, ignorant ou dédaignant les motifs d'ordre supérieur, a recours à divers moyens, tous aussi misérables les uns que les autres. Il s'efforce de stimuler la sensibilité naturelle, mais l'égoïsme lui répond en faits, sinon en paroles, qu'il est moins désagréable de voir souffrir son prochain que de s'imposer à soi-même des sacrifices. Il ouvre des souscriptions publiques, et il se sert du respect humain pour y faire contribuer par la crainte du ridicule et de la censure. Il organise des fêtes de bienfaisance, marchés publics de sensualité, où l'on prend occasion du malheur des autres pour se procurer du plaisir.

8- L'art.

L’art n'est pas plus que le reste hors des atteintes du maçonnisme. L'art qu'il patronne, qu'il exalte est celui qui exprime et qui surexcite les concupiscences qui animalisent l'homme, au détriment de celui qui exprime les sentiments qui ennoblissent l'âme humaine, qui relèvent sa dignité. Le maçonnisme est, à l'heure actuelle, tout à fait dominant dans l'art. La poésie et le chant, la peinture et la sculpture s'attachent de nos jours à flatter les sens, à amener les hommes à chercher leurs joies dans ce qui les avilit et les souille, au lieu de les élever aux joies de l'intelligence et de l'àme.

Immense est l'influence du maçonnisme artistique et littéraire. Il atteint toutes les classes de la société, même les plus infimes, par le feuilleton, l'affiche, les statues officielles, et les amusements publics qui ne sont plus autre chose qu'une grande entreprise de corruption générale.


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mardi 8 décembre 2015

La fête de l'Immaculée Conception en Nouvelle-France

 
 
Le 8 décembre, l'Eglise catholique célèbre la fête de l'Immaculée Conception de la Très-Sainte Vierge Marie. Établie en tant que fête pour l'Eglise universelle par le pape Pie IX au 19eme siècle, l'Immaculée Conception de Marie est fêtée depuis des siècles par les chrétiens. Plus près de nous, voyons, par un extrait du quotidien de nos fondateurs, quelle fût l'importance de celle-ci aux premiers jours de la Nouvelle-France

L'extrait suivant est tiré de La mission du Canada avant Mgr de Laval, par l'abbé A. Gosselin, pp. 57-58:

« Après la prise du pays par les Anglais, en 1629, Champlain avait fait vœu de bâtir à Québec une église sous le vocable de Notre-Dame de Recouvrance, si les Français rentraient en possession du Canada. Grâce à la générosité de la Compagnie des Cent-Associés, qui fit les frais de la construction, il put accomplir son vœu l'année même de son retour au Canada.

[...]

Ils mirent leur église l'année suivante (1636) sous la protection de l'Immaculée Conception de Marie, et ce fut l'occasion de grandes fêtes religieuses et civiles:

"Aux premières vêpres, dit le P. Le Jeune, on planta le drapeau sur un bastion du fort, au bruit du canon, et dès le matin, au point du jour, l'artillerie réveilla notre joie. Les habitants même, témoignant leur dévotion envers la Sainte Vierge et la créance qu'ils ont de sa pureté dès le moment de sa Conception, firent une saluade de mousquets, et plusieurs s'approchèrent de la sainte table en son honneur."

Deux ans auparavant, le 8 décembre 1634, les Jésuites avaient fait vœu d'honorer d'une manière spéciale le privilège de l'Immaculée Conception de Marie: ils promettaient, entre autres choses, de jeûner la veille de cette fête; et ce vœu fut renouvelé dans la suite d'année en année. Le but des missionnaires, en faisant cette promesse, était d'obtenir de Dieu, par l'intercession de Marie, la conversion des sauvages. »

Que ce pieux souvenir nous serve à tous d'exemple de conduite en cette sainte fête de l'Immaculée Conception!