samedi 8 juin 2019

Neuvaine patriotique à saint Jean-Baptiste 2019

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Comme à tous les ans, Tradition Québec vous convie à vous joindre à cette grande neuvaine à saint Jean-Baptiste, patron des canadiens-français.

Quoi faire? 

Récitez dévotement chaque jour, du 15 au 23 juin, cette prière adressée au saint patron de notre peuple.

Pourquoi? 

Le peuple canadien-français gît dans la misère, dans la décadence et le péché. Notre patrie fut jadis grande parmi les nations catholiques. Maintenant, elle est à l'avant-garde de ce qu'on appelle la Révolution, c'est-à-dire le renversement de l'ordre naturel établi par Dieu.

Compatriotes Québécois, rappelez-vous des labeurs, des souffrances, ainsi que des gloires de nos ancêtres. Reprenez votre vrai nom de Canadien-français, chassez tout ce qui est contre-nature, pervers, blasphématoire, gauchiste, anti-civilisationnel de votre vie. Renouez avec votre identité et votre culture. Soyez des Canadiens-français, de dignes descendants des Français qui ont colonisés cette terre afin d'y apporter la Lumière de la Foi dans le Nouveau Monde.


Texte de la neuvaine


Ô Saint Jean-Baptiste,
illustre Précurseur du Messie, vous que le Sauveur a proclamé
le plus grand parmi les enfants des hommes,
et que Notre Saint Père le Pape Pie X
a donné pour patron spécial aux Canadiens Français ;
vous avez merveilleusement préparé,
par votre vie austère, pénitente et tout angélique,
les voies au Règne de l'Agneau Rédempteur.


Nous vous en supplions, daignez nous obtenir la grâce
de marcher sur vos pas glorieux,
de conserver la foi de nos pères,
de défendre avec zèle les intérêts de la Sainte Église catholique,
et de réaliser les desseins de la Divine Providence
sur chacun de nous, afin qu'après l'exil de cette vie,
nous puissions nous retrouver dans la Céleste Patrie,
pour y chanter les louanges du Roi éternel de tous les peuples,
pendant les siècles des siècles.


Ainsi soit-il.

samedi 20 avril 2019

Samedi saint 2019



Astiterunt reges terrae, et principes convenerunt in unum. Adversus Dominum, et adversus Christum eius. Quare fremuerunt gentes, et populi meditati sunt inania? Adversus Dominum, et adversus Christum eius. 


Les rois de la terre se levèrent et les princes se rassemblèrent contre le Seigneur et contre son Christ. Pourquoi les nations ont-elles donné libre cours à leur rage, et pourquoi les peuples ont-ils nourri de vaines pensées à l'égard du Seigneur et de son Christ? 



-Tomás Luis de Victoria (Ávila, 1548 - Madrid, 1611)


Un chant malheureusement très actuel...

lundi 4 septembre 2017

Faites pénitence!

Dom Léonce Crenier (1888-1963)
Abbé du monastère bénédictin de
Saint-Benoit-du-Lac.
Tel était le cri de saint Jean-Baptiste au désert;
Telle fut la première prédication de Notre-Seigneur;
Tel a toujours été l'avertissement que les Saints ont jeté au monde;
Tel est enfin l'appel que la Très Sainte Vierge, dans ses diverses apparitions depuis cent ans, nous adresse...

Or, on ne fait point pénitence.

On n'en voit pas la nécessité.
Tout le monde semble croire qu'il suffit, pour purifier son cœur et se rendre tout-à-fait agréable à Dieu, de se confesser et d'accomplir la pénitence reçue à cette occasion.
Et non seulement on ne fait point pénitence, mais encore on recherche immodérément les plaisirs sensibles; on ne semble vivre que pour cela.

Il arrive même que l'on veuille ériger cette conduite en doctrine, et que l'on appelle « Rigorisme » ce qui n'est en réalité que le minimum de la pénitence chrétienne.
C'est là un grand mal. Si, en effet, le rigorisme est condamnable – et il l'est – la vraie pénitence est louable et nécessaire.

Il y a dans la spiritualité de nombreux catholiques d'aujourd'hui quelques grandes lacunes, et l'oubli de la pénitence en est une. La Sainte Vierge nous l'a redit en vain. Nous voudrions, dans ces quelques pages, rappeler l'enseignement de la tradition catholique sur la nécessité de la pénitence et les normes d'après lesquelles doit se régler la pratique de cette vertu, qui étant d'ordre moral, consiste en un milieu, placé entre un excès et un défaut.

Trop de mortification, c'est le rigorisme.
Trop peu de mortification, c'est le laxisme.
Au milieu, entre cet excès et ce défaut, se place la vertu chrétienne de pénitence. Là est tracée la voie étroite qui est le seul chemin pour aller au ciel.

La mortification est la répression des tendances déréglées de notre volonté et de notre sensibilité, en vue de soumettre parfaitement à Dieu ces deux facultés.
Comme nous le verrons, pour obtenir cette soumission parfaite, il est souvent nécessaire de réfréner en nous des tendances qui ne sont point déréglées.

Et pourquoi cette répression?

1- Parce que nos tendances, désordonnées depuis le péché originel, nous poussent à milles choses défendues et mauvaises.
Or, pour redresser un jeune arbre, il ne suffit pas de le ramener à la verticale : il faut le courber dans le sens opposé à celui où il penche.
De même, il nous faut parfois retrancher ce qui est permis pour pouvoir extirper ce qui est déréglé.
Comme le dit saint Thomas (De Malo, Q. 4, a. 2.) : « Le grand lien spirituel qui contenait merveilleusement toute notre nature étant rompu, sans être proprement disposés à rien, nous sommes exposés à tout, comme un vin généreux qui s'écoule en tout sens, ou comme une fougueuse monture qui n'est plus gouvernable. »
Et c'est d'abord ce déréglement qu'il faut combattre; on oublie de le faire; on semble ignorer qu'il faut le faire.

2- Parce que nos péchés personnels nous obligent à la pénitence, et pas seulement à la pénitence sacramentelle, dont on ne saurait se contenter. Aussi, le Concile de Trente (Session XIVe, chapitre VIIIe) nous conseille-t-il trois sortes d'oeuvres satisfactoires :

a) Les peines par nous spontanéement recherchées pour réparer le péché;
b) Les peines imposées par le prêtre en proportion de la faute;
c) Enfin (et ceci est la plus grande preuvre d'amour) les épreuves temporelles infligées par Dieu et patiemment supportées par nous.

3- Parce que ces péchés personnels ont encore accentué les mauvais plis laissés en nous par le péché originel. Cette conséquence vient s'ajouter à la culpabilité que nous avons encourie en commettant ces fautes, et vient rendre plus ardu, plus laborieux, le redressement auquel nous devons travailler.

4- Le quatrième motif qui nous oblige à la mortification, dit M. Olier, c'est la sainteté, qui nous doit tenir unis à Dieu et détachés de toute créature.

Le bonheur divin qui nous est destiné, dès ici-bas, exige un renoncement aux jouissances inférieures, dans lesquelles notre sensibilité pourrait s'arrêter.
Nous devons considérer la hauteur du but à atteindre. Un chrétien doit, dit Notre-Seigneur, s'efforcer d'être parfait comme le Père céleste est parfait.
Il ne s'agit donc pas simplement de mener une vie qui soit raisonnable à nos propres yeux; il faut tâcher de mener une vie divine, d'être, comme nous y exhorte saint Paul, les imitateurs de Dieu.

Il faut donc toujours tendre à ce que nous conseille saint Paul : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d'en-haut, et non celles de la terre. »
La hauteur de l'idéal surnaturel qui nous est proposé demande si nous voulons y tendre que soit exclus de notre vie ce qui, sans être mauvais, détournerait de Dieu notre regard et notre activité.

5- Par esprit de religion et de sacrifice, dit M. Olier, nous devons mortifier tous nos appétits propres.

6- Par amour du prochain, c'est-à-dire pour les délivrance des âmes du purgatoire et le salut des pécheurs.

Membres du Christ, nous devons collaborer à son œuvre de rédemption, à l'exemple de saint Paul, qui disait : « Je suis plein de joie dans mes souffrances pour vous, et ce qui manque aux souffrances du Christ en ma propre chair, je l'achève pour son corps, qui est l'Eglise. »
Quand nous réparons pour nos propres péchés, c'est la vertu de pénitence. La réparation pour les autres est charité envers le prochain.

7- Par amour pour le Christ. N'est-ce pas à ce motif que pensait saint Paul lorsqu'il écrivait que « ceux qui sont au Christ ont crucifié leur chair avec ses vices et ses convoitises »? et lorsqu'il disait aux Philippiens : « Pour son amour, j'ai voulu tout perdre, regardant toutes choses comme de la balayure, afin de gagner le Christ et d'être trouvé en lui... afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection, d'être admis à la communion de ses souffrances, en lui devenant conformes dans sa mort, pour parvenir, si je le puis, à la résurrection des morts. »

8- L'ascèse, et en particulier le jeûne, sont utiles à la santé du corps, et bien que ce motif soit naturel, nous pouvons le sanctifier par l'intention.

9 – La lutte contre le démon. Il y a, nous dit Notre-Seigneur, des démons qui ne sont chassés que par le jeûne et par la prière.
Notre lutte principale est contre les démons qui sont autour de nous, comme l'Eglise nous le rappelle tous les jours à Complies, et comme nous le dit si fortement l'Epître du 21e dimanche après la Pentecôte.

Or, les démons se combattent par le jeûne, la prière et la mortification en général.

Le tabernacle de Satan.
10- Le fait de vivre dans un temps où revit le paganisme, et à côté d'une grande nation aux trois-quarts païenne nous invite à pratiquer une ascèse encore plus assidue.

L'existence de ce néo-paganisme a été constatée en termes très attristés par Pie XI et son successeur Pie XII. Le Pape s'exprimait ainsi le 8 février 1932, dans un discours : «  … On marche donc par les voies d'un paganisme nouveau et qui matérialise la vie tout entière. Beaucoup pensent que le gain est tout, que le gain doit être rapide, afin qu'on puisse jouir de la vie, s'amuser, dominer, prévaloir. Le paganisme rentre dans la vie publique, dans la vie privée, dans la vie familiale, par suite d'un abandon de plus en plus commun des principes de modération, de retenue, d'abnégation, de respect de soi-même, de respect des autres et de toute chose respectable. »

Et l'on se rappelle les fortes paroles de Son Eminence le Cardinal Villeneuve, aux Trois-Rivières, en août dernier :

« … Je voudrais oublier le règne de la chair, les crimes secrets des époux, les libertés criminelles de la jeunesse, les audaces, les recherches, les passions, les faiblesses, les suggestions, les regards, les pensées, les sollicitations, les scandales qui jettent la génération nouvelle dans la luxure la plus effrénée, et dans des mœurs que Sodome, Babylone, Rome et Athènes, et tous les siècles païens n'ont peut-être pas dépassés... »

N'est-il pas évident que ce mal appelle une réaction d'austérité chrétienne?

Le début du 17e siècle voyait fleurir un paganisme pareil à celui d'aujourd'hui. C'est alors que se produisit la réaction des Saints, magnifiquement décrite pas Brémond comme une « invasion mystique ».

C'est le temps de Bérulle et de son Ecole, où brilla bientôt M. Olier, qui devait fonder la Compagnie de Saint-Sulpice, admirable dans tous les temps par son austérité chrétienne, qui en a fait le modèle de la perfection sacerdotale.

C'était alors aussi que surgissait cette magnifique pléiade de saints personnages qui devaient fonder le Canada et lui donner cette impulsion de vie chrétienne qui dure encore et continue de faire l'admiration des étrangers.

La réaction de sainteté du début du 17e siècle s'impose aujourd'hui pour les mêmes raisons.

On consultera, pour plus de détails :

Les œuvres de Cassien, toujours actuelles.
Les œuvres de saint Jean de la Croix, surtout la Montée du Carmel et la Nuit obscure, précieux ouvrages propres à dissiper toutes les illusions.
Les œuvres de M. Olier, et en particulier son Introduction à la vie et aux Vertus chrétiennes.
L'introduction à la Vie dévote, de saint François de Sales.
Les œuvres de Rodriguez (Perfection chrétienne).
Celles de saint Jure (L'homme spitituel).
Celles de saint Alphonse de Liguori (Dignité et devoirs du Prêtre, etc.).

Le précis de théologie ascétique et mystique, de Tanquerey



-Dom Léonce Crenier, O.S.B., Le juste milieu de la pénitence. Saint-Benoit-du-Lac. 1944.

mercredi 14 décembre 2016

Les catholiques et le jeûne eucharistique

Pourquoi les catholiques jeûnent-ils avant de recevoir la communion ?

Les catholiques ne mangent ni ne boivent rien après minuit avant de recevoir la communion par respect pour le Seigneur. « Il a semblé bon au Saint-Esprit, dit saint Augustin, qu'en honneur d'un si grand sacrement, le corps du Seigneur passât sur les lèvres chrétiennes avant toute autre nourriture: pour cette raison cette coutume s'observe dans tout le monde. » Tertullien mentionne le jeûne eucharistique vers l'an 200. Le troisième concile de Carthage décréta en 397 le jeûne eucharistique et ne permit qu'une exception pour le jeudi-saint, alors qu'en honneur de l'institution de l'eucharistie la messe était célébrée le soir. Le second concile de Braga en 572 ordonna la déposition des prêtres qui célébreraient la messe sans être à jeun.

La loi actuelle exige que les catholiques soient à jeun depuis minuit, excepté s'ils sont en danger de mort, ou doivent recevoir la communion pour empêcher une irrévérence envers le saint sacrement, comme cela pourrait arriver dans une église en feu ou dans un danger de profanation. Le 7 décembre 1906, saint Pie X exempta de cette obligation les malades au lit depuis un mois sans espoir de rétablissement. Ils peuvent recevoir la communion une ou deux fois par semaine sur l'avis de leur confesseur.

Le droit canon

Le code de droit canonique de 1917 nous dit:

1250 - La loi de l'abstinence défend de manger de la viande et du jus de viande, mais non pas des oeufs, des laitages et de tous les condiments tirés de la graisse des animaux

1251 - p.1 La loi du jeûne prescrit qu'il ne soit fait qu'un repas par jour; mais elle ne défend pas de prendre un peu de nourriture matin et soir, en observant toutefois la coutume approuvée des lieux, relativement à la quantité et à la qualité des aliments.

1252 - p.1 Il y a des jours où seule l'abstinence est prescrite: ce sont les vendredis de chaque semaine.
p.2 Il y a des jours où sont prescrits à la fois le jeûne et l'abstinence: ce sont le mercredi des Cendres, les vendredis et samedis de carême, les jours des Quatre-Temps ;Les vigiles de la Pentecôte, de l'Assomption, de la Toussaint et de Noël.
p.3 Il y a enfin des jours où seul le jeûne est prescrit; ce sont tous les jours du Carême.
p.4 La loi de l'abstinence, ou de l'abstinence et du jeûne, ou du jeûne seul, cesse les dimanches et les fêtes de précepte, exceptées les fêtes qui tombent en Carême et on n'anticipe pas les vigiles; cette loi cesse aussi le Samedi Saint à partir de midi.

La constitution Christus Dominus (1953) de Pie XII

9. Il est permis aux fidèles eux-mêmes qui, non alités ne peuvent observer le jeûne eucharistique sans grand inconvénient, de s'approcher de la Sainte Table après avoir pris quelque chose sous forme de liquide, jusqu'à une heure avant la Sainte Communion, sauf toujours les boissons alcoolisées.

10. Les cas où le grave inconvénient requis est reconnu (toute amplification étant exclue) sont spécifiés en trois catégories :

a) le travail débilitant qui précède la Sainte Communion.
Tel est le cas des ouvriers employés dans les ateliers, aux transports, aux travaux des ports ou d'autres services publics, se relayant au travail de jour et de nuit ; ceux qui par devoir de fonction ou de charité passent la nuit à veiller (infirmiers, personnel des hôpitaux, gardiens de nuit, etc.), les femmes enceintes et les mères de famille qui, avant de pouvoir se rendre à l'église, doivent Vaquer pendant longtemps aux travaux du ménage, etc.

b) l'heure tardive à laquelle on communie. C'est le cas des fidèles près desquels le prêtre célébrant le sacrifice eucharistique
ne peut arriver qu'à une heure tardive ; des enfants pour lesquels il est trop pénible de se rendre à l'église pour communier, puis rentrer à la maison pour déjeuner avant d'aller en classe, etc.

c) la longueur de la route à parcourir pour se rendre à l'église.

Il doit s'agir d'au moins deux kilomètres de route à parcourir à pied ou proportionnellement plus longue, si on emploie quelque moyen de locomotion, en tenant compte des difficultés de la route et des conditions de santé de la personne 5.

11. Les raisons d'inconvénient grave doivent être prudemment appréciées par un confesseur soit au for interne de la confession sacramentelle, soit en dehors de la confession ; les fidèles ne peuvent, sans son conseil, faire la sainte Communion sans être à jeun. Ce conseil peut n'être donné qu'une fois pour toutes, tant que dure la cause de l'inconvénient grave

Le Motu proprio Sacram communionem (1957) de Pie XII

« Nous atténuions, en effet, la rigueur de la loi du jeûne eucharistique et autorisions les ordinaires des lieux à permettre la célébration de la messe et la distribution de la sainte communion, l'après-midi, à condition d'observer certaines conditions.
Nous réduisons le temps de jeûne à observer avant la messe ou la sainte communion, respectivement célébrée ou reçue l'après-midi, à trois heures pour les aliments solides et à une heure pour les liquides non alcoolisés. »

Etant donné les changements considérables qui se sont produits dans l'organisation du travail et des services publics et dans toute la vie sociale, Nous avons jugé bon d'accueillir les demandes pressantes des évêques et, en conséquence, Nous avons décrété :

1. Les ordinaires des lieux, à l'exclusion des vicaires généraux non munis d'un mandat spécial, peuvent permettre, chaque jour, la célébration de la sainte messe durant les heures de l'après-midi, à condition que ce soit réclamé par le bien spirituel d'une partie notable des fidèles.

2. Les prêtres et les fidèles sont tenus à s'abstenir, pendant trois heures, d'aliments solides et de boissons alcoolisées, pendant une heure de boissons non alcoolisées, respectivement avant la messe ou la sainte communion : l'eau ne rompt pas le jeûne.

3. Dorénavant, le jeûne devra aussi être observé, pour la durée indiquée au n° 2, par ceux qui célèbrent ou qui reçoivent la sainte communion à minuit ou les premières heures du jour.

4. Les malades, même s'ils ne sont pas alités, peuvent prendre des boissons non alcoolisées et de véritables remèdes, aussi bien solides que liquides, respectivement avant la messe ou la sainte communion, sans limites de temps.

Mais Nous exhortons vivement les prêtres et les fidèles, qui sont en mesure de le faire, d'observer, avant la messe ou la sainte communion, l'antique et vénérable forme du jeûne eucharistique.

Et que tous ceux qui bénéficieront de ces facultés veuillent compenser l'avantage reçu, par l'exemple rayonnant de leur vie chrétienne et principalement par des œuvres de pénitence et de charité.


lundi 24 octobre 2016

La langue médisante

Qu'est-ce donc que la médisance ou la détraction?

« La parole est dans le cœur de l'insensé comme
une flèche fixée dans la cuisse d'un chien
» -Ecclésiaste 19, 12.
Voici la définition qu'en donne saint Thomas d'Aquin: La médisance est le dénigrement de la réputation du
prochain au moyen de paroles secrètes. On peut, en effet, blesser quelqu'un en paroles de deux manières: ouvertement et en face, et c'est alors une injure; en secret et pendant son absence, et c'est une médisance.

Palladius raconte que quelqu'un ayant demandé à saint Antoine ce que c'était que la médisance, saint Antoine répondit: C'est toute espèce de mauvais discours que nous n'osons pas tenir en présence de la personne dont nous parlons...

Ce sont bien là, en effet, les dispositions des médisants: quand ils ne peuvent pas nuire aux absents par leurs actions, ils les frappent de leur langue. Or, dit saint Thomas d'Aquin, « c'est un mal très grave que de ravir à quelqu'un sa réputation. » - « Médire est un grand vice, dit saint Bernard, un grand péché, un grand crime. »

Il y a surtout huit manières par lesquelles ont peut médire du prochain:
  1. Lorsque, emportés par la vanité, nous lui imputons des choses qui ne sont pas; quand nous ajoutons à la vérité des circonstances imaginaires qui constituent un mensonge ou une médisance.
  2. Quand nous mettons en lumière un défaut caché et inconnu. Ce que nous disons est vrai, mais il ne fallait pas le dire; nous médisons non pas en manquant à la vérité; mais en blessant la réputation du prochain: c'est une faute bien commune parmi nous. Mais quoi, dira-t-on, il ne serait pas même permis de dire la vérité? Non, mon ami, cela n'est pas permis, à moins que vous ne le fassiez sans préjudice pour votre prochain. J'avoue que ce que vous dites est vrai, mais il est caché, et si le coupable a blessé sa conscience aux yeux de Dieu, cependant il n'a pas perdu sa réputation devant les hommes; vous ne devez donc point l'affaiblir ou l'enlever par votre langue. Et quand même la faute que vous révélez n'est pas tout-à-fait secrète, dès qu'elle n'est pas publique, vous commettez une médisance en la découvrant à qui l'ignore. Vous faites donc tort au prochain.
  3. Lorsqu'on exagère un crime vrai ou faux; et c'est là un danger auquel on est fort exposé quand on parle des vices d'autrui.
  4. Lorsqu'on raconte d'autrui une chose nullement mauvaise, mais en la donnant comme ayant été faite dans un dessein coupable, et en y ajoutant diverses explications, celles-ci par exemple: il a fait cela, il est vrai, mais il ne l'a pas fait en vue de Dieu; il n'est pas si pieux que cela; il cherche à plaire aux hommes, il veut paraître; connaissez bien cet homme, c'est un hypocrite.
  5. Quand celui qui calomnie n'affirme rien et se contente de dire: Je l'ai ouï raconter, le bruit en court; ou quand il rapporte la chose comme douteuse: un tel pourrait bien n'être pas ce qu'on pense, je ne crois point qu'il mérite confiance; ses voisins ne savent rien de sa sainteté, sinon que c'est depuis hier seulement qu'on commence à le ranger parmi les dévots; ou quand on loue quelqu'un avec froideur et réticence, car, dit Aulu-Gelle, il est plus honteux d'être loué avec réserve et froideur que d'être blâmé avec vigueur et âpreté. Toutes ces manières de faire doivent être évitées avec le plus grand soin, car le mal est toujours plus recherché que le bien.
  6. La médisance est tellement subtile qu'on peut diffamer par un simple geste. Vous entendez louer quelqu'un pour sa probité, sa religion, sa libéralité, et vous dites: Je le vois, vous ne connaissez pas cet homme; interrogez-moi sur son compte, je le sais par cœur. Ou bien vous froncez le sourcil et vous vous taisez; vous faites de la tête un signe négatif, ou enfin vous donnez à entendre par le mouvement de vos yeux que la personne dont on fait l'éloge n'en est pas digne. Quelquefois aussi le médisant, tout en fermant la bouche, tourne deux ou trois fois la main pour signifier que l'homme dont on parle est un esprit léger qui change d'heure en heure.
  7. On peut médire non seulement par des signes et des mouvements du corps, mais encore par le silence, en se taisant méchamment sur la probité et les mœurs d'une personne, surtout quand on est interrogé, ou que le prochain est accusé de quelque crime.
  8. Enfin on se rend coupable de médisance, lorsqu'étant repris devant les autres d'une faute qu'on a commise, on nie qu'on soit coupable, car on fait passer celui qui nous reprend pour un menteur. Sans doute, on n'est pas obligé d'avouer en public des fautes commises en secret, mais il faut se justifier autrement, en disant par exemple: ce sont là des paroles, mais non des preuves; celui qui a entendu cela a pu se tromper; il ne faut pas croire tout ce qui se débite. Cette façon de parler est beaucoup plus supportable que la première.

-Abbé Bélet, Les défauts de la langue: La langue médisante. Oeuvre de la Propagande. Tourcoing, 1870. Pp 4-8.

jeudi 28 juillet 2016

Prière pour les Francs

O Dieu tout-puissant et éternel, qui avez établi l'empire des Francs 
pour être par le monde l'instrument de votre très divine volonté,
le glaive et le bouclier de votre sainte Église, 
nous vous en prions, 
prévenez toujours et en tous lieux de la céleste lumière les fils suppliants des Francs,
afin qu ils voient ce qu'il faut faire pour établir votre Règne en ce monde, 
et afin que pour accomplir ce qu'ils auront vu, 
ils soient remplis de charité, de force et de persévérance.
Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. 

Ainsi soit-il.

(Oraison datée du VIIe siècle par le Cardinal Pitra)

samedi 2 juillet 2016

Chemin de la Croix

Faire le Chemin de la Croix est une dévotion très agréable au Cœur de Jésus que nous accompagnons sur le chemin du Calvaire et mourant sur la Croix. Cette pratique est très sanctifiante et salutaire pour celui qui médite ainsi la Passion et très puissante pour délivrer les âmes du Purgatoire.


***
 

Prière préparatoire

O Jésus, notre doux Sauveur, me voici humblement prosterné à vos pieds, afin d'implorer votre infinie miséricorde, pour moi, pour les pécheurs, pour les mourants, et pour les âmes des fidèles trépassés. Daignez m'appliquer les mérites de votre sainte Passion, que je vais méditer.
O Notre-Dame des Sept Douleurs, daignez m'inspirer les sentiments de compassion et d'amour avec lesquels vous avez, la première, suivi votre divin Fils, dans la voie douloureuse du Calvaire.


Ire STATION
Jésus est condamné à mort
 
Condamné à la mort,
Notre Seigneur accepte le verdict du Préteur
Pour toi.
 
v. Nous vous adorons, ô Jésus, et nous vous bénissons. r. Vous qui, par votre sainte Croix, avez racheté le monde.

O Jésus, mon doux Sauveur, Vous le Créateur du ciel et de la terre, vous acceptez d'être jugé et condamné par un tribunal humain pour que je ne sois pas condamné au tribunal divin. Donnez-moi de pleurer mes péchés qui sont la cause de votre mort.

Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
IIe STATION
Jésus est chargé de sa Croix
 
Regarde comme il embrasse sa Croix
Celui qui va mourir sur ce bois
Pour toi
 
O Jésus qui avez dit: « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il se renonce, qu'il porte sa croix et qu'il me suive. », daignez me fortifier afin que j'accepte chrétiennement toutes les croix que votre amour m'enverra pour faire mon salut.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.


IIIe STATION
Jésus tombe sous le poids de sa Croix
 
Sur le chemin, succombant de douleur
Jésus se relève avec ardeur
Pour toi.

O Jésus qui, tombé sous le poids de sa la Croix, vous relevez si généreusement, daignez me donner le courage de me relever aussitôt par la prière et la pénitence lorsque j'ai le malheur de tomber dans le péché ou le découragement.

Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.



IVe STATION
Jésus rencontre sa très Sainte Mère
 
Vois-le, rencontrant sa Mère bénie.
Elle en reste comme évanouie
Pour toi.
 
O Notre-Dame des Sept Douleurs qui compatissez si pleinement à la Passion de votre Divin Fils, daignez m'obtenir de pleurer avec vous et d'avoir mon cœur transpercé comme le vôtre par tant de souffrances endurées pour mon salut.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
Ve STATION
Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa Croix
 
Simon fut requis lors de la Passion;
Mais, pécheur, retiens l'invitation
Pour toi.
 
O Jésus qui voulez que nous ajoutions notre petite goutte d'eau au calice de votre Passion, daignez nous apprendre à souffrir volontiers pour vous les petits sacrifices et les peines de chaque jour et à unir nos travaux et nos souffrances aux vôtres.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
VIe STATION
Une femme pieuse essuie la face de Jésus
 
Sainte Véronique, essuyez la Face
De Jésus qu'aucun affront ne lasse
Pour moi.
 
O Jésus, vous laissez l'empreinte de votre sainte Face sur le voile de Sainte Véronique. Daignez tellement imprimer vos traits en mon âme que, fortifié par le courage de cette sainte femme, plus jamais je me laisser entraîner par le lâche respect humain.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
VIIe STATION
Jésus tombe une seconde fois
 
Pécheur, oseras-tu continuer,
Quand tu vois ton Sauveur retomber
Pour toi?
 
O Jésus, accablé par mes péchés si nombreux, vous tombez une seconde fois. Pardon pour toutes mes fautes. A l'avenir, je prierai dans les tentations, sans me décourager jamais, je fuirai les occasions dangereuses et, avec votre grâce, je veux ne plus retomber.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
VIIIe STATION
Jésus console les filles d'Israël
 
Lamentez-vous , ô filles de Sion!
Toi, chrétien, vois qu'elle Passion
Pour toi.
 
O Jésus, qui dites aux femmes de Jérusalem: « Ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous et sur vos enfants », daignez m'accorder de pleurer mes péchés et de tout considérer à la lumière de votre jugement.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 IXe STATION
Jésus tombe pour la troisième fois
 
Le Roi du Ciel, pour la troisième fois,
Tombe, vaincu, sous sa lourde Croix,
Pour toi.
 
O Jésus qui vous relevez encore pour vous livrer vous-même au bourreau pour mon salut, daignez m'accorder la persévérance jusqu'à la mort, sans jamais désespérer.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 Xe STATION
Jésus est dépouillé de ses vêtements
 
On le dépouille et, tout couvert de sang,
On l'Expose au mépris du passant
Pour toi.
 
O Jésus, si cruellement dépouillé de vos vêtements, pardon pour tous les scandales de la mode. Daignez m'inspirer, avec le sens de la modestie chrétienne, une vive horreur de tout ce qui blesse la vertu de pureté, et faites que, pour rester pur, j'aie le courage de mortifier ma vue et tous mes sens.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 XIe STATION
Jésus est cloué sur la croix
 
Ils clouent Jésus, ces bourreaux essoufflés,
A grands coups de marteaux redoublés,
Pour toi.
 
O Jésus, pour me sauver, Vous avez enduré le cruel supplice de la Crucifixion. Daignez m'apprendre à mortifier des Sept Douleurs, daignez graver profondément en mon cœur les Saintes Plaies de Jésus crucifié.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 XIIe STATION
Jésus meurt sur la croix
 
La terre tremble et le ciel s'obscurcit.
Vers son Père Il pousse un dernier cri
Pour toi.
 
O Jésus qui, dans votre agonie, pardonnez à vos bourreaux, ouvrez le ciel au larron repentant et nous donnez votre Mère pour qu'Elle devienne la Mère de nos âmes, daignez, par votre mort douloureuse, nous accorder de mourir dès maintenant au péché et de faire en votre amour une sainte mort.
 
En union avec la vôtre et en expiation de mes péchés, j'accepte dès maintenant la mort qu'il vous plaira de m'envoyer. Cœur agonissant de Jésus et vous Cœur Immaculé et douloureux de Marie, je vous confie ma dernière heure, et la dernière heure de tous les pécheurs.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 XIIIe STATION
Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère
Marie te montre une dernière fois
Son Jésus descendu de la Croix
Pour toi.
 
O Notre-Dame des Sept Douleurs, ce sont mes péchés qui ont crucifié votre Divin Fils. Daignez m'apprendre à contempler chaque jour ces saintes Plaies et à m'y réfugier par la pensée dans les tentations.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
 XIVe STATION
Jésus est mis dans le tombeau
La pierre du tombeau est bien scellée.
L'âme de Marie est désolée
Pour toi.
 
O Notre-Dame des Sept Douleurs, je ne veux pas quitter ce tombeau où vous laissez le corps sanglant de Jésus sans vous promettre de vivre en vrai chrétien avec votre aide.
 
Pater noster.. Ave, Maria... Gloria Patri...
 
v. Ayez pitié de nous, Seigneur.
r. Ayez pitié de nous
v. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
r. Ainsi soit-il.
 
 
Prière finale
 
Père Éternel, je vous offre le Sang très précieux de Jésus-Christ, pour l'expiation de mes péchés, le soulagement des âmes du Purgatoire et les besoins de la Sainte Église.
Achever en disant Pater, Ave et Gloria, ou quelques prières aux  intentions du Souverain Pontife.
 
 
Acception de la mort
 
Seigneur mon Dieu, dès aujourd'hui, j'accepte de votre main, volontiers et de grand cœur, le genre de mort qu'il vous plaira de m'envoyer, avec toutes ses angoisses, toutes ses peines et toutes ses douleurs(Indulgence plénière au moment de la mort si elle n'est pas rétractée) (St Pie X).
 
 
Texte: Livre de prières, de chants et d'Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola, 1980
Photos: Ermitage Saint-Antoine, Lac-Bouchette, Saguenay-Lac-Saint-Jean
 

vendredi 11 mars 2016

Comment il faut recevoir le Sacrement de l'Eucharistie



Extrait de :
Le combat spirituel du père Laurent Scupoli
Disponible ici en format MP3 et PDF

***

On peut s'approcher de ce divin Sacrement par plusieurs motifs. De-là vient que pour en recueillir le fruit, il y a plusieurs choses à observer en trois divers temps : avant que de communier, lorsqu'on est sur le point de communier, et après la communion.

Avant que de communier, quel que puisse être notre motif, nous devons toujours purifier notre âme par le Sacrement de la Pénitence, si nous nous sentons coupables de quelque péché mortel.

Nous devons ensuite nous offrir de tout notre coeur et sans réserve à Jésus-Christ et lui consacrer tout notre âme avec ses puissances; puisque dans le Sacrement il se donne toute entier à nous, son sang, sa chair, sa divinité avec le trésor infini de ses mérites. Et comme ce que nous lui offrons est peu de chose ou presque rien en comparaison de ce qu'il nous donne, il faut que nous souhaitions d'avoir tout ce que les créatures et du Ciel et de la terre ont jamais pu lui offrir, afin que nous en fassions tout d'un coup une oblation agréable à sa divine Majesté.

Que si nous voulons communier dans le dessein de remporter quelque victoire sur nos ennemis, nous commencerons dès le soir du jour précédent, ou le plus tôt que nous pourrons, à considérer combien le Sauveur désire d'entrer par ce Sacrement dans notre coeur, afin de s'unir à nous, et nous aider à vaincre nos appétits déréglés. Ce désir est si ardent, qu'il n'y a point d'esprit humain capable de le comprendre.

Pour nous en former quelque idée, tâchons de bien concevoir deux choses.

L'une est le plaisir extrême que la sagesse incarnée prend à demeurer avec nous, puisqu'elle en fait ses délices. (Prov. 8. 31.)

L'autre est la haine infinie qu'elle porte au péché mortel, tant parce que c'est un obstacle à l'union intime qu'elle veut avoir avec nous, que parce qu'il est directement opposé à ses divines perfections : car Dieu étant un bien souverain, une lumière toute pure, une beauté sans aucune tache, pourrait-il ne pas haïr le péché, qui n'est que malice, que ténèbres, qu'horreur et que corruption ? Il le hait jusqu'à un tel point, que tout ce qu'il a jamais fait, soit dans l'ancien Testament, soit dans le nouveau, et tout ce que son Fils a souffert durant tout le cours de sa Passion ne tendait qu'à le détruire. Les Saints, même les plus éclairés, assurent qu'il consentirait que ce Fils qui lui est si cher souffrît encore mille morts, s'il était besoin, pour l'expiation de nos moindres fautes.

Ayant reconnu par ces deux considérations, quoique assez imparfaitement, combien le Sauveur désire d'entrer dans nos coeurs, afin d'en exterminer pour jamais nos ennemis et les siens, nous désirerons aussi de le recevoir, et nous lui témoignerons pour cela une ardeur et une impatience extrêmes.

L'espérance de sa venue relèvera notre courage, nous déclarerons de nouveau la guerre à cette passion dominante que nous voulons vaincre, et nous ferons le plus d'actes que nous pourrons de la vertu qui lui est contraire. Ce sera là notre principale occupation, et le soir et le matin, avant que de nous approcher de la sainte Table.

Quand nous serons près de recevoir le corps du Sauveur, nous nous remettrons un moment devant les yeux toutes les fautes commises depuis la dernière Communion jusqu'à celle-ci, et afin d'en concevoir de la douleur, nous songerons que nous les avons commises avec autant de liberté, que si Dieu n’était point mort sur une croix pour notre salut; nous nous remplirons de confusion et de crainte, voyant que nous avons préféré un petit plaisir, une légère satisfaction de notre propre volonté, à l'obéissance que nous devons à notre souverain Maître; nous reconnaîtrons notre aveuglement et détesterons notre ingratitude : mais venant ensuite à considérer que quelque ingrats et infidèles que nous soyons, ce Dieu plein de charité veut bien se donner à nous, qu'il nous invite à le recevoir, nous irons à lui avec confiance, nous lui ouvrirons notre coeur, afin qu'il y entre et qu'il s'en rende le maître, et après cela nous le fermerons de crainte qu'il ne s'y glisse quelque affection impure.

Dès que nous aurons communié, nous nous recueillerons en nous-mêmes; nous adorerons humblement notre Seigneur, et nous lui dirons : Vous voyez, ô Dieu de mon âme, l'inclination violente que j'ai au péché; vous voyez l'empire que cette passion a sur moi; et que de moi-même je n'ai pas la force d'y résister. C'est donc à vous principalement à la combattre, et s'il faut que j'aie quelque part au combat, c'est de vous seul que je dois attendre la victoire; puis nous adressant au Père éternel, nous lui offrirons ce cher Fils qu'il lui a donné et que nous aurons alors au-dedans de nous; nous le lui offrirons en action de grâces de ses bienfaits, et pour obtenir avec son secours quelque grande victoire sur nous-mêmes. Nous prendrons enfin la résolution de combattre courageusement contre l'ennemi qui nous fait le plus de peine; et nous espérerons de le vaincre, parce que faisant de notre côté ce que nous pourrons, Dieu ne manquera pas tôt ou tard de nous secourir.

vendredi 26 février 2016

Deviens soldat du Christ - Le combat spirituel



Le combat spirituel, du père Laurenzo Scupoli, est parmi les plus importants ouvrages de méditation sur l'ascèse chrétienne - complémentaire à L'Imitation de Jésus-Christ.

"Dans Le combat spirituel, les divers sujets sont développés d'après une doctrine solide. On y donne des conseils pour l'exercice des facultés supérieures, surtout de la volonté, qui font voir chez Scupoli une connaissance consommée du cœur humain."

"L'ordre à observer dans ce combat contre tes ennemis et tes mauvaises inclinations est que tu entres d'abord dans ton cœur, que tu examines avec soins quel genre de pensées et d'affections y règne et de quelle passion il est davantage possédé et tyrannisé. C'est là principalement que tu dois faire porter tes coups."

Un autre ouvrage qui devrait vous suivre partout, sur vos appareils mobiles, en version PDF ou en version MP3 (source).

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vendredi 19 février 2016

Deviens soldat du Christ - L'Imitation de Jésus-Christ


La vision de l'empereur Constantin - In hoc signo vinces (Par ce signe tu vaincras)

L’Imitation de Jésus-Christ est le livre le plus traduit en français après la Bible.

L’extraordinaire succès de ce texte vient peut-être de ce que chaque époque bouleversée a pu y trouver la voie de la Croix.

L’auteur le plus probable de la version originale est Thomas A. Kempis, un moine allemand du Moyen-Âge.

La traduction de l’abbé de Lamennais est la plus classique, c’est vraisemblablement son seul ouvrage recommandable.

La méditation de cet ouvrage est un indispensable dans la formation d’un véritable soldat du Christ.

Nous vous proposons une version audio en format MP3 (source) et une version texte en format PDF (source) qui devraient vous suivre partout, sur vos appareils mobiles.

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Livre 1
Livre 2
Livre 3
Livre
4

mardi 19 janvier 2016

La perfection chrétienne ou la sainteté - Catéchisme de Spirago


« Chacun recevra sa récompense, non pas suivant
sa dignité mais suivant son travail et sa bonne volonté. »
-Saint François d'Assise


La tendance à la perfection chrétienne. 

Aucun architecte ne laisse inachevé un édifice commencé; s’il a entrepris de bâtir une maison, il ne s’accorde aucun repos avant qu’il ne l’ait terminée; aucun peintre non plus ne livrera un portrait avant d’en avoir achevé les traits d’une manière très précise. Le chrétien doit agir de même: s'il a commencé à travailler au salut de son âme, et s’il se trouve en état de grâce, il doit s’efforcer d’achever l’édifice de la vertu et de devenir une image très fidèle de Dieu. Devenir meilleur chaque jour, tel doit être le but de notre vie sur la terre.

1. Dieu nous ordonne de tendre à la perfection chrétienne.

Notre-Seigneur Jésus-Christ, le Divin modèle
Le devoir de tendre à la perfection est déjà renfermé dans le commandement de l'amour de Dieu, puisque Dieu y demande que nous l’aimions autant que possible. Cela ne signifie-t-il pas que nous devons toujours avancer sur le chemin du bien? « Que celui qui est juste devienne plus juste; que celui qui est saint devienne plus plus saint » (Apoc. XXII, 11), d’après cet ordre de Jésus-Christ : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (S. Matth. V, 48.) Dieu ne veut pas autre chose, sinon que nous soyons saints. (I Thess. IV.) Celui qui n’aspire pas à la perfection chrétienne court risque de se perdre éternellement. Nous voyons que tous les animaux, les arbres et les plantes, et l'homme lui-même, du moment où ils ne croissent et n’augmentent plus, décroissent et dépérissent. « Le vaisseau qui ne remonte pas le courant, est entraîné par lui. » (S. Grégoire G.) Qui n'avance pas recule : il n’y a point de milieu sur le chemin de la vertu. (S. Bern.) S'arrêter c'est reculer, si donc vous êtes satisfait de vous-même et que vous disiez : « Maintenant c’est assez, » vous êtes perdu. (S. Aug.) Nous devons même viser le plus haut degré de sainteté, comme les marchands qui demandent d’abord plus que la valeur de la marchandise, ou comme le chasseur qui voulant tuer un oiseau au vol, vise toujours un peu plus haut. (S. Alph.)

2. Le modèle le plus sublime de la perfection chrétienne est Jésus-Christ; les saints aussi sont après lui des modèles de perfection.

Jésus nous dit: « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie. » (S. Jean XIV, 8.) Lorsque le jeune homme demanda au divin Sauveur ce qu’il avait à faire pour devenir le plus parfait possible, il reçut cette réponse: « Suis-moi! » (S. Matth. IX, 21), et S. Paul nous fait cette exhortation : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ. (Rom. XIII. 14.1).

Comme un apprenti fait attention à la manière dont son maître travaille, de même nous devons observer exactement Jésus-Christ, notre Maître; aussi les saints ont-ils continuellement médité la vie et la Passion du divin Sauveur. Il est un modèle pour tous. Il y a des portraits si artistement peints qu’ils semblent regarder tous ceux qui s’arrêtent devant eux: on peut en dire autant de Jésus-Christ; car ce modèle a été composé par le divin Maître avec une si admirable sagesse que chacun doit se dire : ce modèle me convient parfaitement. (L. de Gren.) — Les saints sont aussi des modèles de perfection, car ils ont imité Jésus-Christ; leur vie tout entière est une copie de la vie de Jésus-Christ; aussi S. Paul engage t-il les chrétiens à l’imiter lui-même (I Cor. IV, 16), ainsi que les saints (Héb. VI, 11). Et pourquoi l’Eglise célèbre-t-elle pendant l’année d’une manière non interrompue la mémoire des saints? c’est évidemment pour nous exciter à les imiter. Mais les saints, en comparaison de Jésus-Christ, sont comme les étoiles en face du soleil: Jésus-Christ les surpasse tous en sainteté. Aussi nous est-il plus facile d'imiter les saints. Un commençant aura de la peine à faire une copie réduite d’un grand et beau tableau, tandis qu’il aura moins de difficulté à le reproduire de la même grandeur; de même il nous est impossible d'imiter les exemples inaccessibles de Jésus-Christ, tandis que nous pourrons plus facilement imiter les saints. Dans la vie des saints on voit comment ils ont lutté avec leurs faiblesses, et leurs combats nous servent d’exemple et d’encouragement. 11 faut remarquer toutefois qu’ils se sont presque tous distingués par une vertu spéciale, (S. Fr. de S.), dont l’activité se réglait d’après les circonstances particulières de leur vie, par ex., la vocation, la fortune, leur force corporelle, leur tempérament, le climat, etc., on doit donc imiter surtout les saints de même condition et de même vocation, et non pas servilement, mais en tenant compte de sa position personnelle.

3. La perfection du chrétien consiste dans l’amour de Dieu et du prochain, et dans le détachement du cœur des choses de ce monde.

La charité est l’accomplissement de la loi (Rom. XIII, 10); elle est le lien de la perfection. (Col, III,
Saint François d'Assise
Fondateur de l'Ordre des Frères Mineurs
14). Quelqu’un ayant demandé à S. Augustin en quoi consistait la perfection, le saint évêque lui répondit: « Aimez Dieu et faites ce que vous voudrez » (En effet, celui qui aime Dieu ne fera jamais rien qui puisse lui déplaire). « Il n’y a pas d’autre perfection que celle qui consiste à aimer Dieu de tout son cœur et le prochain comme soi-même: toute autre perfection est fausse (S. Fr. de S.) La sainteté est l’abandon complet de soi-même à Dieu. (S. Th. Aq.) La perfection ne consiste pas à faire beaucoup d'exercices de piété, à se rendre souvent à l'église, à recevoir fréquemment les Sacrements, à jeûner ou à faire l’aumône : tous ces actes ne sont que des moyens pour atteindre la perfection. « Si vous avez commencé à jeûner, écrivait S. Paulin à une dame, et à vivre dans la continence, ne vous regardez pas encore pour sainte: ce ne sont que des moyens pour arriver à la vertu. » La perfection ne consiste pas non plus à être entièrement exempt de péché; elle se manifeste bien plus dans une lutte énergique et constante contre le péché, car Dieu permet souvent que les saints tombent dans le péché pour les maintenir dans l’humilité. (Reniement de S. Pierre). La perfection consiste encore bien moins dans les œuvres extraordinaires qui étonnent le monde. La Mère de Dieu a-t-elle fait quelque chose d’extraordinaire ? ou S. Joseph, le père nourricier de Jésus-Christ? Parmi les légions des saints, il y en aura un nombre considérable que le monde n'a même pas remarqués ; « leur vie était cachée en Dieu avec Jésus-Christ. » (Col. III, 3). — A l’amour de Dieu se joint toujours l’horreur du monde, c’est-à-dire des jouissances sensuelles, des joies coupables du monde. « Celui qui aime le monde ne possède pas l’amour du Père céleste.» (I. Joan. II, 15). Plus l’amour de Dieu est grand dans un chrétien, plus il détestera le monde; l’amour de Dieu et celui du monde sont comme les deux plateaux d'une balance: quand l’un monte, l’autre descend. « L’amour de Dieu trouve d’autant moins de place dans le cœur que les désirs terrestres y règnent » (S. Alph.), mais l’accroissement de la charité diminue la concupiscence. (S. Aug.) Pour atteindre le sommet d'une tour, on met d’abord le pied sur le premier échelon, puis sur le second, le troisième etc.; et plus on s’éloigne de la terre, plus on se rapproche du sommet; il faut agir de même pour atteindre la cime de la perfection, c.-à-d. nous éloigner le plus possible des choses de la terre. (S. Chrys.) Ainsi notre amour de Dieu et du prochain, notre perfection croîtront en raison de notre horreur du monde.

4. Celui qui aspire sérieusement à la perfection chrétienne, y arrivera certainement, quoique lentement.

Jésus-Christ dit eu effet : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car Ils seront rassasiés. » (S. Matth V, 6). L'effort constant vers la perfection, le désir sincère que l'on en a, y conduisent. (S. Bern.) Le désir à lui seul forme une partie considérable de la victoire, car il augmente les forces, diminue la peine, affaiblit l’ennemi, rend agréable à Dieu et attire des grâces. (S. Laur. Just.) On demandait à S. Thomas d'Aquin comment on pouvait sûrement devenir saint: « en le voulant », répondit-il. Personne n'est jamais parvenu à la sainteté sans en avoir eu un ardent désir, aussi peu que sans lui on arrive à la perfection dans une science ou dans un art. (S. Alph). Celui qui ne désire pas même arriver au sommet d'une montagne restera au pied sans faire un pas, (S. Alph.) — Mais on ne parvient à la perfection que très lentement. Notre sainteté n’est pas l’œuvre d’un jour. (S. Ph. de Néri); on n’arrive jamais à la perfection en peu de temps, à moins d’une faveur extraordinaire de Dieu. (Ste Thér.) I1 en est de même dans la nature ; une petite plante ne peut pas devenir une fleur ‘dans une nuit; un enfant ne devient pas en quelques jours un homme fait ; on ne gravit pas une haute montagne en quelques minutes. Les traitements médicaux durent longtemps, et les pins lents sont les plus sûrs. — On distingue 3 degrés dans le chemin de la perfection: les commençants, qui ont encore une grande inclination pour le péché mortel; les avancés, qui ne peuvent encore s’empêcher de commettre des péchés véniels, et qui, vu leur attachement aux choses de la terre, n’ont pas encore une paix complète; et les parfaits, dont l’esprit est entièrement détaché de la terre et dirigé vers Dieu, et goûte par conséquent une grande paix. (Ben. XIV). On appelle ces 3 degrés les voies purgative, illuminative et unitive. Ces trois degrés de la vie surnaturelle correspondent aux degrés de la vie naturelle: l'enfance, âge de la faiblesse physique et spirituelle; l'adolescence, âge de l’accroissement, du développement, et l'âge viril, âge de la maturité. (S. Th. Aq) Les commençants doivent méditer les fins dernières de l'homme, les avancés, la Passion de Jésus-Christ, et les parfaits, la bonté de Dieu et les joies du ciel. (S. Ign. L.) — Néanmoins dans la perfection on ne peut jamais arriver au terme extrême, parce que l'amour de Dieu n’a point de limites. Que celui qui est juste devienne plus juste, que celui qui est saint devienne plus saint (Apoc. XXII, 11) ; l’homme peut cependant arriver à un tel degré de sainteté qu’il approche, déjà sur la terre, de l’état des esprits bienheureux dans le ciel.

5. Dans chaque état, dans toute position, on peut parvenir à la perfection chrétienne.

Saint Louis, roi de France
Il y a eu, il y a, des saints dans tons les états, même dans les positions les plus humbles: papes, évêques, prêtres, empereurs, rois, soldats, médecins, artisans, ouvriers, domestiques, etc. Tout homme peut, en vérité, aimer Dieu et son prochain ; car cela est facile, on n’y éprouve ni fatigue ni préjudice, et rien n'est plus agréable au cœur que d'aimer Dieu. (S. Bonav.) Pour toutes les autres bonnes œuvres, on pourrait toujours prétexter une excuse, on peut dire : « Je ne puis pas jeûner, ni faire l’aumône etc » ; mais personne ne peut s’excuser en disant: « Je ne puis pas aimer » (S. Jér.) Cependant les exercices de piété doivent s'accommoder aux forces, aux occupations, aux devoirs de chacun ; la piété est comme un liquide qui prend la forme du vase dans lequel il se trouve. (S. Fr. de S.)








-François Spirago, Catéchisme catholique populaire. Paris. P. Lethielleux, Libraire-éditeur. 1903, pp. 406-408.

jeudi 10 décembre 2015

Le saint Rosaire



Lorsqu’on récite quotidiennement non le rosaire entier, mais seulement le chapelet, on médite habituellement:

le lundi et le jeudi, sur les mystères joyeux;

le mardi et le vendredi, sur les mystères douloureux;

le mercredi, le samedi et le dimanche, sur les mystères glorieux.¸
 
Au commencement de chaque dizaine, on énoncera, comme suit, le sujet et le fruit de chaque mystère.

Après chaque dizaine, à la suite du "Gloire au Père", on récite habituellement la "Prière de Fatima" telle qu'enseignée par Notre-Dame aux trois petits bergers portugais lors de son apparition du 13 Juillet 1917: 

Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l'enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.

Premier Chapelet
Mystères joyeux

1er Mystère. — L’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Fruit du mystère: l'humilité.

2e Mystère. — La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie.
Fruit du mystère : la charité envers le prochain.

3e Mystère. — La Nativité de Notre Seigneur.
Fruit du mystère: le détachement des biens de ce monde.

4e Mystère. — La Présentation de Notre Seigneur au temple.
Fruit du mystère: la pureté.

5e Mystère. — Le Recouvrement de Notre Seigneur.
Fruit du mystère la vraie sagesse.

 
Deuxième Chapelet
Mystères douloureux

ler Mystère. — L’Agonie de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : la haine du péché.

2e Mystère. — La Flagellation de Notre Seigneur.
Fruit du mystère: la mortification des sens.

3e Mystère. — Le Couronnement d’épines.
Fruit du mystère : le mépris du monde.

4e Mystère. — Le Portement de la croix.
Fruit du mystère: la patience.
 
5e Mystère. — Le Crucifiement de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : le salut des âmes.
 
 

Troisième Chapelet
Mystères glorieux

l er Mystère. — La Résurrection de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : la charité envers Dieu.

2e Mystère. — L’Ascension de Notre Seigneur.
Fruit du mystère : le désir du ciel.

3° Mystère. — La Descente du Saint-Esprit.
Fruit du mystère: la descente du Saint-Esprit dans nos âmes.

4e Mystère. — L’Assomption de la B. V. Marie. 
Fruit du mystère: la dévotion envers Marie.
 
5e Mystère. — Le Couronnement de la B. V. Marie.
Fruit du mystère: la persévérance finale.
 
 
 

jeudi 12 novembre 2015

Le signe de la croix - Catéchisme de Spirago


Le catholique professe sa foi surtout par le signe sacré de la croix.

Le signe de la croix est au chrétien ce que l'uniforme est au soldat, au fonctionnaire; il professe par là qu’il admet la doctrine du Sauveur crucifié. Le signe de la croix est pour les Juifs et les païens un objet de haine et de mépris. (I. Cor. I, 23) ; les protestants, eux aussi, rejettent le signe de la croix. Il n’est le signe propre que des catholiques, et comme il est d’une très haute antiquité et qu’on le retrouve dans toute l’Eglise, on peut admettre avec raison qu’il est d'origine apostolique.

Il y a deux manières de faire le signe de la croix. On peut le faire d’abord en traçant du pouce de la main droite de petites croix sur le front, la bouche et la poitrine, tandis qu’on tient la main gauche un peu au-dessous de la poitrine ; l’on dit en même temps: « Au nom du Père et du Fils et du S. Esprit. Ainsi-soit-il. »  Par
nous nous engageons à croire, à professer, à suivre la doctrine du crucifié; nous demandons que la grâce de Dieu illumine notre intelligence par la force de la croix, que dans les tentations du respect humain elle ouvre nos lèvres pour professer la foi et qu’elle pousse notre cœur, notre volonté à l’observation des commandements ; nous consacrons à Dieu le Père, l’auteur de toutes choses, nos pensées (en signant le front); au Fils, la parole procédant du Père, nos paroles (signe sur la bouche); au S. Esprit, l’esprit de charité, toutes les aspirations de notre cœur (signe sur le cœur, siège de l’amour). C’est ce que l’on appelle le petit signe de croix.

Le grand signe de croix ou signe latin est en usage à la messe et nous rappelle par la croix de Pierre à notre union avec l’Eglise romaine. On le fait en portant la main droite au  front, à la poitrine, à l’épaule gauche, puis à la droite, en tenant la main gauche sur la poitrine. (On va de la gauche à la droite parce que le Christ par sa rédemption nous a placés du côté droit.) Dans les pays do langue romane et slave ce signe de croix est employé aussi par les laïques.


L’important est de ne jamais faire le signe de croix trop à la hâte et de penser en le faisant à la Majesté du Très-Haut que l’on nomme.

1. En faisant le signe de la croix, nous professons les deux principaux mystères de la religion: la Trinité et l’Incarnation du Rédempteur.

Le singulier, au nom, indique l’unité de Dieu; les autres mots les trois personnes divines.

Au nom signifie : Par la mission de Dieu, par la force de Dieu, avec l'aide de Dieu, à la gloire de Dieu.

La croix unique que nous faisons sur le front, la poitrine et les épaules symbolise l’unité de Dieu; la croix triple, les trois personnes de la SS. Trinité.

La forme de la croix rappelle que le Fils de Dieu fait homme nous a sauvés sur la croix.

Le signe de la croix est donc comme un résumé de la religion chrétienne. Beaucoup d'êtres de la création nous le rappellent ; le corps humain a la forme d’une croix ; les lignes de la figure forment une croix, de même l’oiseau qui vole, le poisson qui nage, la belle constellation de ce nom dans le ciel austral, certains arbres, certaines fleurs, etc. etc.

L’apparition d’une croix au ciel annoncera l’arrivée du Juge pour le jugement dernier (S. Matth. XXIY, 30). L’Eglise catholique honore beaucoup le signe de la croix; elle l’emploie souvent à la sainte Messe et dans l’administration des sacrements et les bénédictions ; elle place la croix sur les clochers, les autels, les bannières, les chasubles, elle la plante sur les tombeaux. Beaucoup d’églises sont construites en forme de croix.


2. Par le signe de la croix nous obtenons la bénédiction de Dieu; nous sommes surtout protégés contre le démon et contre une multitude de maux spirituels et temporels.

Le signe de la croix n’est donc pas une vaine cérémonie, mais une bénédiction de soi-même (appel au secours divin): or, toute bénédiction divine consiste à éloigner des maux et à procurer des biens. — Le signe de la croix met en fuite le démon avec ses tentations. De même qu'un chien craint et fuit le bâton avec lequel il a été battu, ainsi le démon est terrifié et mis en fuite par la croix qui lui rappelle sa défaite (S. Cyr.)
On raconte qu’un cerf portait un petit écriteau avec cette inscription en lettres d’or : Ne me touchez pas, je suis à l’empereur. Aucun chasseur n’osa jamais le tirer. En faisant le signe de la croix, nous nous munissons de l’écriteau : Je suis au Sauveur, et le démon ne pourra pas nous atteindre. En campagne il est défendu de tirer sur ceux — les aumôniers et les médecins — qui portent le brassard blanc avec la croix rouge; de même il est interdit au démon de faire du mal à ceux qui se signent de la croix.

Le signe de la croix a eu pour type le signe tracé sur les poteaux des portes, devant lequel l’ange exterminateur de l’Egypte passa sans frapper, (S. J. Dam.) La croix de Jésus-Christ était figurée (S. Jean III, 14) parle serpent d’airain (Nombres XXI) élevé par Moïse dans le désert et qui guérissait par son seul aspect des blessures mortelles des serpents de feu; le signe de la croix, qui figure aussi la croix de Jésus-Christ, nous protège contre les embûches du serpent infernal. Tant que Moïse priait, les bras étendus en croix, les Chananéens étaient mis en fuite. (Exode XVII, 12), En 312 Constantin et toute son armée virent au firmament une croix lumineuse avec ces mots : In hoc signo vinces, il fit mettre la croix sur un étendard et fut vainqueur. (C’est là l’origine de nos bannières.) Ces paroles valent aussi pour le signe de la croix que nous faisons sur nous mêmes. Le seul souvenir de la croix de Jésus-Christ met en fuite nos ennemis invisibles et nous fortifie contre leurs attaques (S. Augustin) ; aussi beaucoup de saints eurent-il pour chasser les mauvaises pensées l’habitude de se signer aussitôt. Souvent les premiers chrétiens s’en servirent pour renverser les idoles.
Lors de l’Invention de la sainte croix par l’impératrice Ste Hélène, la mère de Constantin-le-Grand, des malades furent guéris par le simple attouchement du bois sacré (325). Quelle puissance miraculeuse! La croix délivre des maux corporels et le signe de la croix n’est pas moins puissant. Quel soulagement certains malades ne reçurent-ils pas de Dieu quand ils se signaient souvent et pieusement. L’histoire rapporte que beaucoup de martyrs se signèrent avant leurs tortures et en sortirent sains et saufs. On dit de S. Jean l’Evangéliste qu’il fit un jour le signe de la croix sur une coupe empoisonnée, et la but sans en éprouver aucun mal. La même chose doit être arrivée à S. François-Xavier, l’apôtre des Indes. Les prophètes de l’A.-T. annoncèrent déjà cette vertu du signe de la  croix. Une vision montra à Ezéchiel que dans un châtiment réservé à Jérusalem, la mort épargna ceux qu’un ange avait d’abord marqués sur le front de la lettre Thau (T) qui a la forme d’une croix. (Ezéch. IX, 4).

On doit faire souvent le signe de la croix, surtout à son lever, à son coucher, avant et après les prières, avant et après les repas, avant et après la sortie de la maison, au moment des tentations, et avant toutes ses principales actions.


Faites le signe de la croix à votre réveil. Par là vous vous assurerez la bénédiction de Dieu pour toute la journée. Faites-le aussi le soir, afin d’éloigner toute mauvaise pensée ; avant la prière, poux chasser les distractions ; avant vos principales entreprises, pour y réussir, etc. En prenant cette habitude, nous accomplirons le plus sûrement l’ordre de l’Apôtre : Que vous mangiez ou que vous buviez et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. (I. Cor. X, 31). Déjà les premiers chrétiens avaient l’habitude de se signer, au témoignage de Tertullien (240) qui dit: « Avant et pendant nos occupations, en sortant, en rentrant, en nous habillant, avant notre sommeil, dans toutes nos actions nous signons le front de la croix. »

Nous faisons le signe de la croix notamment à la S. Messe : en la commençant, à l’évangile, à l’élévation, à la communion et à la bénédiction du prêtre. Pie IX (28 juillet 1863) a assigné 50 jours d’indulgence à chaque signe de croix. Ste Edithe (984), princesse royale d’Angleterre, se signait très souvent : 13 ans après sa mort on trouva son pouce encore parfaitement conservé. (Mehler I, 179).

Il est très salutaire en faisant le signe de la croix de se servir d’eau bénite.

Cette eau a une vertu particulière contre les assauts du démon par suite de la prière de l’Eglise faite pour la bénir. L’usage de l’eau bénite vaut chaque fois 100 jours d’indulgence. (Pie IX, 23 mars 1866). On trouve des bénitiers aux portes des appartements et des églises ; mais dans beaucoup d’appartements le bénitier est hélas  vide d’eau bénite et plein de poussière.
Vous êtes des insensés, si vous avez honte de faire le signe de la croix, le Christ à son tour rougira de vous : le démon, dit S. Ignace d’Antioche, se réjouit de voir renier la croix qui est sa ruine et le signe de la victoire remportée sur sa puissance.