mardi 23 décembre 2014

Le retour de la messe de Minuit




Le retour de la messe de Minuit. « La paroisse entière est venue à la messe nocturne, écrit l’Abbé Lionel Groulx. Le flot noir des fidèles déborde largement du temple dont les portes sont ouvertes à deux battants. La foule reste compacte aux abords de la maison de Dieu. (…) Quelques voitures s’ébranlent, quelques fidèles se hâtent de rentrer chez eux. »



Nos Racines, numéro 96, pages 1910 et 1911, les éditions T.L.M. 1981

lundi 8 décembre 2014

Prière pour la conversion des franc-maçons

Prière pour la conversion des franc-maçons (Léon XIII, 16 août 1898)

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.


Seigneur Jésus-Christ, qui vous plaisez à faire éclater votre toute-puissance principalement en pardonnant aux pécheurs; vous qui avez dit: Priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient, nous implorons la clémence de votre Cœur sacré pour les âmes créées à l'image de Dieu, qui ont été misérablement trompées par les séductions perfides de la franc-maçonnerie, et se précipitent dans la voie de leur perte éternelle.

Ne permettez pas, nous vous en conjurons, que l'Eglise, votre sainte Epouse, soit opprimée par eux plus longtemps. Mais, apaisé par l'intercession de la bienheureuse Vierge Marie, votre Mère, et par les prières des justes, daignez vous souvenir de votre infinie miséricorde.

Oubliez leur perversité et faites que, revenant à vous, ils consolent l'Eglise par une éclatante pénitence, qu'ils réparent leurs crimes et obtiennent la gloire éternelle. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

 

Prière à Saint Michel Archange

Prière à Saint Michel Archange du Pape Léon XIII (version abrégée)

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Saint Michel Archange, défendez nous dans le combat.
Soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu lui commande, nous vous en supplions.
Et vous, Prince de la milice céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes.

Ainsi soit-il

Prière à l ’Ange gardien.

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Ange de Dieu, à qui la divine Bonté m’a confié, éclairez-moi, gouvernez-moi aujourd’hui (cette nuit), tous les jours de ma vie et à l’heure de ma mort.

Ainsi soit-il.


Prière à Saint Joseph

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Grand Saint, qui êtes ce serviteur sage et fidèle à qui Dieu a confié le soin de sa famille; vous qu’il a établi le nourricier et le protecteur de Jésus-Christ, le consolateur et l’appui de sa sainte Mère, et le coopérateur fidèle au grand dessein de la rédemption du monde; vous qui avez eu le bonheur de vivre avec Jésus et Marie, et de mourir entre leurs bras; chaste époux de la mère de Dieu, modèle et patron des âmes pures, humbles, patientes et intérieures, soyez touché de la confiance que nous avons en vous et recevez avec bonté les témoignages de notre dévotion.

Nous remercions Dieu des faveurs extraordinaires dont il lui a plu de vous combler, et nous le conjurons, par votre intercession, de nous rendre imitateurs de vos vertus. Priez donc pour nous, grand Saint, et, par cet amour que vous avez eu pour Jésus et Marie, et que Jésus et Marie ont eu pour vous, obtenez-nous le bonheur incomparable de vivre et de mourir dans l’amour de Jésus et de Marie.

Ainsi soit-il.


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Memorare

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Souvenez-vous, o très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n’a jamais entendu dire qu’aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre secours et demandé vos suffrages, ait été abandonné.

Animé de la même confiance, j’accours à vous, o Vierge mère des vierges, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds.

O Mère du verbe incarné, ne dédaignez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer.

Ainsi soit-il.


Sub tuum

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Nous nous mettons sous votre protection, sainte Mère de Dieu; ne rejetez pas les prières que nous vous adressons, dans nos besoins, mais délivrez-nous de tout péril, o Vierge comblée de gloire et de bénédictions.

Ainsi soit-il

Salve Regina

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Nous vous saluons, Reine du ciel, Mère du Dieu de miséricorde.

Nous vous saluons, o vous qui êtes après lui notre vie, notre consolation et notre espérance.
Exilés ici-bas comme malheureux enfants d’Eve, nous élevons vers vous nos voix, nous vous présentons nos soupirs et nos gémissements dans cette vallée de larmes.

Soyez donc notre Avocate; jetez sur nous des regards de commisération, et, après l’exil de cette vie, obtenez-nous le bonheur de contempler Jésus, le fruit sacré de vos entrailles, o Vierge Marie, pleine de clémence, de douceur et de tendresse pour les hommes!

Ainsi soit-il.


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Au Saint-Esprit

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.

Auteur de la sanctification de nos âmes, Esprit d’amour et de vérité, je vous adore comme le principe de mon bonheur éternel; je vous remercie comme le souverain dispensateur des biens que je reçois d’en haut; je vous invoque comme la source des lumières et de la force qui me sont nécessaires pour connaître le bien et le pratiquer.

Esprit de lumière et de force, éclairez donc mon entendement, fortifiez ma volonté, purifiez mon cœur, réglez-en tous les mouvements, et rendez-moi docile à toutes vos inspirations.

Ainsi soit-il.




Angélus

L’Ange du Seigneur vint annoncer à Marie qu’elle serait Mère du Sauveur, et elle a conçu par l’opération du Saint-Esprit.

Ave Maria

Voici la servante du Seigneur; que votre parole s’accomplisse en moi.
Ave Maria

Le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous.
Ave Maria
Priez pour nous, sainte Mère de Dieu.
Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

Prions.

Seigneur, nous vous supplions de répandre votre grâce dans nos âmes, afin qu’ayant connu, par la voix de l’Ange, l’incarnation de votre Fils Jésus-Christ, nous arrivions, par sa passion et sa croix, à la gloire de sa résurrection: par le même Jésus-Christ Notre Seigneur.

Ainsi soit-il.


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Prières du soir


Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il


Mettons-nous en la présence de Dieu, adorons-le.

Je vous adore, o mon Dieu, avec la soumission que m’inspire la présence de votre souveraine grandeur. Je crois en vous, parce que vous Ôtes la vérité même.  J’espère en vous, parce que vous êtes infiniment bon. Je vous aime de tout mon coeur, parce  que vous êtes souverainement aimable, et j’aime le prochain comme moi-même pour l’amour de vous.

 
Remercions Dieu des grâces qu'il nous a faites.

Quelles actions de grâces vous rendrai-je, o mon Dieu, pour tous les biens que j’ai reçus de vous? Vous avez songé à moi de toute éternité; vous m’avez tiré du néant, vous avez donné votre vie pour me racheter, et vous me comblez tous les jours d’une infinité de faveurs. Hélas! Seigneur, que puis-je faire en reconnaissance de tant de bontés? Joignez-vous à moi, esprits bienheureux, poux louer le Dieu de miséricordes, qui ne cesse de faire du bien à la plus indigne et à la plus ingrate de ses créatures.

 
Demandons à Dieu de connaître nos péchés.

Source éternelle de lumière, Esprit-Saint, dissipez les ténèbres qui me cachent la laideur et la malice du péché. Faites-m ’en concevoir une si grande horreur, o mon Dieu, que je le haïsse, s’il se peut, autant que vous le haïssez vous-même, et que je ne craigne rien tant que de le commettre à l’avenir.

 
Examinons-nous sur les péchés commis.

Envers Dieu. Omissions ou négligences dans nos devoirs de piété, irrévérence à l’Eglise, distractions volontaires dans nos prières, défaut d’attention, résistance à la grâce, jurement, murmures, manque de confiance et de résignation.

Envers le prochain. Jugements téméraires, mépris, haine, jalousie, désir de vengeance, querelles, emportements, imprécations, injures, médisances, railleries, faux rapports, dommages aux biens ou à la réputation, mauvais exemple, scandale, manque de respect, d’obéissance, de charité, de zèle, de fidélité.

Envers nous-mêmes. Vanité, respect humain, mensonges; pensées, désirs, discours et actions contraires à la pureté ; intempérance, colère, impatience, vie inutile et sensuelle, paresse à remplir les devoirs de notre état.

Faisons un acte de contrition

Me voici, Seigneur, to u t couvert de confusion, et pénétré de douleur à la vue de mes fautes. Je viens les détester devant vous, avec tin vrai déplaisir d’avoir offensé un Dieu si bon, si aimable, et si digne d’être aimé.

Etait-ce donc là, o mon Dieu, ce que vous deviez attendre de ma reconnaissance, après m’avoir aimé jusqu’à répandre votre sang pour moi ? Oui, Seigneur, j’ai poussé trop loin ma malice et mon ingratitude. Je vous en demande très humblement pardon, et je vous conjure, o mon Dieu, par cette même bonté dont j ’ai ressenti tant de fois les effets, de m’accorder la grâce d’en faire dès aujourd’hui et jusqu’à la mort une sincère pénitence.

 
Prenons une ferme résolution de ne plus pécher.

Que je souhaiterais, o mon Dieu, ne vous avoir jamais offensé ! mais puisque j’ai été assez malheureux que de vous déplaire, je vais vous marquer la douleur que j ’en ai par une conduite tout opposée à celle que j ’ai gardée jusqu’ici. Je renonce dès à présent au péché et à l’occasion du péché, surtout de celui où j’ai la faiblesse de retomber si souvent. Et si vous daignez m’accorder votre grâce, ainsi que je la demande et que je l’espère, je tâcherai de remplir fidèlement mes devoirs, et rien ne sera capable de m’arrêter quand il s’agira de vous servir.

Ainsi soit-il.






Recommandons-nous à Dieu, à la sainte Vierge et aux Saints,

Bénissez, o mon Dieu, le repos que je vais prendre pour réparer mes forces, afin de vous mieux servir. Vierge sainte, Mère de mon Dieu, et après lui mon unique espérance; mon bon Ange, mon saint Patron, intercédez pour moi, protégez moi pendant cette nuit, tout le temps de ma vie, et à l’heure de ma mort.

Ainsi soit-il.

 
Prions pour les vivants et pour les fidèles trépassés.

Répandez, Seigneur, vos bénédictions sur mes parents, mes bienfaiteurs, mes amis et mes ennemis. Protégez tous ceux que vous m’avez donnés pour supérieurs, tant spirituels que temporels. Secourez les pauvres, les prisonniers, les affligés, les voyageurs, les malades et les agonisants. Convertissez les hérétiques, les pécheurs, et éclairez les infidèles.

Dieu de bonté et de miséricorde, ayez aussi pitié des âmes des fidèles qui sont dans le purgatoire. Mettez fin à leurs peines ; et donnez à celles pour lesquelles je suis obligé de prier, le repos et la lumière éternelle.

Ainsi soit-il.

 
Demandons à Dieu sa protection pour cette nuit.

Nous vous supplions, Seigneur, de visiter notre demeure, et d’en éloigner toutes les embûches de l’ennemi; que vos saints Anges y habitent, afin de nous conserver en paix, et que votre bénédiction soit toujours sur nous.

Par Notre Seigneur Jésus-Christ.

Ainsi soit-il.


Prière à tous les saints

Ames très heureuses, qui avez eu la grâce de parvenir à la gloire, obtenez, nous deux choses de celui qui est notre commun Dieu et P ère: que nous ne l’offensions jamais mortellement, qu’il ôte de nous tout ce qui lui déplaît.
 
Ainsi soit-il.
 
 
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Prières du matin

Au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Mettons-nous en la présence de Dieu, adorons son saint Nom.

Très sainte et très auguste Trinité, Dieu seul en trois personnes, je crois que vous êtes ici présent. Je vous adore avec les sentiments de l'humilité la plus profonde, et vous rends de tout mon coeur les hommages qui sont dus à votre souveraine Majesté.

 
Acte de foi

Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Eglise, parce que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper.

 
Acte d’espérance

Mon Dieu,  j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par le mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde, et, si j’observe vos commandements, votre gloire dans l’autre ; parce que vous me l’avez promis et que vous êtes souverainement fidèle dans vos promesses.

 
Acte de charité.

Mon Dieu, je vous aime de tout mon coeur et par-dessus toutes choses, parce que vous êtes infiniment bon et infiniment aimable ; et j ’aime mon prochain comme moi-même pour l’amour de vous.

 
Remercions Dieu des grâces qu'il nous a faites, et offrons-nous à lui.

Mon Dieu, je vous remercie très humblement de toutes les grâces que vous m’avez faites jusqu’ici. C’est encore par un effet de votre bonté que je vois ce jour; je veux aussi l’employer uniquement- à vous servir. Je vous en consacre toutes les pensées, les paroles, les actions et les peines. Bénissez-les, Seigneur, afin qu’il n’y en ait aucune qui ne soit animée de votre amour et qui ne tende à votre plus grande gloire.

 
Formons la résolution d’éviter le péché et de pratiquer la vertu.

Adorable Jésus, divin modèle de la perfection à laquelle nous devons aspirer, je vais m’appliquer, autant que je le pourrai, à me rendre semblable à vous, doux, humble, chaste, zélé, patient, charitable et résigné comme vous. Et je ferai particulièrement tous mes efforts pour ne pas retomber aujourd’hui dans les fautes que je commets si souvent, et dont je souhaite sincèrement de me corriger.

 
Demandons à Dieu les grâces qui nous sont nécessaires.

Mon Dieu, vous connaissez ma faiblesse, je ne puis rien sans le secours de votre grâce. Ne me la refusez pas, o mon Dieu: proportionnez-la à mes besoins; donnez-moi assez de force pour éviter tout le mal que vous défendez, pour pratiquer tout le bien que vous attendez de moi, et pour souffrir patiemment toutes les peines qu’il vous plaira de m’envoyer.

 




 
Invoquons la sainte Vierge, notre bon Ange et notre saint Patron.

Sainte Vierge, Mère de Dieu, ma mère et ma patronne, je me mets sous votre protection, et je me jette avec confiance dans le sein de votre miséricorde. Soyez, o Mère de bonté, mon refuge dans mes besoins, ma consolation dans mes peines, et mon avocate auprès de votre adorable Fils, aujourd’hui, tous les jours de ma vie, et particulièrement à l’heure de ma mort.

Ange du ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations, et de régler si bien mes pas, que je ne m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu.

Grand Saint dont j’ai l’honneur de porter le nom, protégez-moi, priez ponr moi, afin que je puisse servir Dieu comme vous sur la terre, et le glorifier éternellement avec vous dans le ciel.


Ainsi soit-il.



La confession des péché ou Confiteor

Je confesse à Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Marie toujours vierge, à saint Michel Archange, à saint Jean-Baptiste, aux Apôtres saint Pierre et saint Paul, à tous les Saints (et à vous, mon Père), que j’ai beaucoup péché par pensées, par paroles et par actions : c’est ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute.

C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Marie toujours vierge, saint Michel Archange, saint Jean-Baptiste, les Apôtres saint Pierre et saint Paul, tous les Saints (et vous, mon Père), de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
Que le Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde, qu’il nous pardonne nos péchés, et nous conduise à la vie éternelle.

Ainsi soit-il
Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux nous donne l’indulgence, l’absolution et la rémission de tous nos péchés.

Ainsi soit-il.


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Le symbole des Apôtres

1. Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre ;

2. et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur;

3. qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie,

4. a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli,

5 . est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts,

6. est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,

7. d’où il viendra juger les vivants et les morts

8. Je crois au Saint-Esprit;

9. à la Sainte Eglise catholique, la communion des Saints ;

10. à la rémission des péchés;
11. à la résurrection de la chair ;
12. à la vie éternelle.

Ainsi soit-il.

La salutation angélique ou Ave Maria

1. Je vous salue, Marie, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous;
2. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit de vos entrailles,
est béni.
3. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, pauvres pêcheurs, maintenant
et à l’heure de notre mort.

Ainsi soit-il.


Oraison Dominicale ou Pater

Notre Père qui êtes aux cieux,

1. que votre nom soit sanctifié ;

2. que votre règne arrive ;

3 . que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ;

4. donnez-nous aujourd’hui notre pain de chaque jour;

5 . pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ;

6. et ne nous laissez pas succomber à la tentation;

7. mais délivrez-nous du mal.

Ainsi soit-il.



VII - La méditation

1. La méditation (prière méditée oraison) consiste à réfléchir sur des vérités religieuses pour exciter en nous de bonnes résolutions.

Les vérités religieuses ne font impression que quand notre intelligence les creuse (Louis de Gren.), comme de précieuses épices ne révèlent leur parfum que pilées dans un mortier. Celui qui médite les vérités religieuses, ressemble à Moïse qui frappa le rocher de son bâton jusqu'à ce que l’eau en sortît; il est semblable à celui qui frappe une pierre d’un morceau d’acier pour en faire sortir des étincelles, car par la réflexion il frappe son coeur endurci jusqu'à ce qu’il ait arraché de bonnes résolutions à sa volonté. (S. Cyr. Al.)

Dans la méditation, on s’applique à la réflexion jusqu’à ce que le S. Esprit agisse sur nous; celui qui médite ressemble à un bateau pourvu de rames et de voiles : dans le calme, on se sert des rames ; mais s’il se lève un vent favorable, on laisse les rames, l’on déploie les voiles, et le voyage se poursuit gai et rapide. Ainsi en est-il de la méditation: l’homme continue ses réflexions jusqu’à ce qu’il se sente attiré et soulevé par le souffle du S. Esprit; il n ’a plus besoin alors de se fatiguer la tête, mais il ouvre son coeur pour y laisser pénétrer la grâce qui l’enflamme d’amour pour Dieu. Si l’on se contentait de recueillir de belles pensées ou sentences, et d’occuper ainsi son intelligence, ce ne serait pas une prière, mais une étude. (S. Vinc. de P.) Dès qu’on a tiré du feu de la pierre pour en enflammer l’amadou, on se hâte d’allumer le flambeau et l’on serait insensé de continuer à frapper pierre.


2. La méditation est une excellente prière, mais elle doit alterner avec la prière vocale.

Par la méditation, nous imitons sur la terre la vie des anges, qui dans le ciel contemplent la divinité. Beaucoup de saints ont écrit leurs méditations, comme S. Augustin, Ste Thérèse, S. Alphonse, Thomas de Kempis, etc.; la lecture réfléchie de ces livres de méditations est donc une prière. La prière vocale et la méditation doivent alterner, comme dans la vie ordinaire on marche ou l’on s’assied à tour de rôle. La prière vocale et la méditation sont les deux pieds avec lesquels nous marchons vers le ciel. (S. Bern.) La méditation est la préparation nécessaire à la prière; si la méditation ne la précède pas, la prière ne pourra pas être parfaite, on la fera sans dévotion ou même on l’omettra tout à fait. (S. Bonav.)

 
3. Par la méditation nous obtenons des grâces actuelles et nous parvenons à la perfection.

La méditation nous obtient des grâces actuelles. Quand on s’approche du feu on est éclairé et réchauffé. En méditant les vérités religieuses, l’intelligence s’éclaire : on reconnaît mieux le néant des choses terrestres, la volonté de Dieu, le but de la vie, la sévérité du jugement de Dieu, etc. et le coeur se sent enflammé pour le bien.

« La méditation est un foyer où s’allume le feu de l’amour divin. » (S. Alph.) La méditation est la porte par laquelle la grâce divine entre dans l’homme. (Ste Thér.) Une âme fidèle à la méditation est comme un champ bien cultivé qui produit du fruit au centuple, ou comme un jardin bien arrosé où les fleurs s’épanouissent dans toute leur beauté. (S. Alph.)

Ce que le sommeil est pour le corps, la méditation l’est pour l’âme, qui y puise de nouvelles forces, mais celui qui ne s’occupe pas des vérités religieuses, ne soupçonne nullement cette influence, reste aveugle et n’a que des pensées mondaines. La terre est désolée, disait Jérémie, parce que personne ne réfléchit dans son coeur (XII, 11); la négligence de la méditation fait que chaque jour le monde est inondé de péchés et l’enfer rempli de damnés. (S. Alph.) — Il faut choisir comme sujets de méditation ceux qui nous plaisent et nous émeuvent davantage, et il faut y revenir souvent ; les abeilles ne s’arrêtent que sur les fleurs qui peuvent leur fournir les sucs nécessaires au travail de la ruche, et nous-mêmes nous respirons souvent les fleurs qui répandent un agréable parfum. La méditation, surtout quotidienne, conduit à la perfection, « car elle détruit la tiédeur » (S. Amb.); elle a été le motif de la conversion de S. Ignace de Loyola et de plusieurs autres saints. « La prière mentale (la méditation) et le péché mortel ne peuvent exister ensemble. (Ste Thér.)

Le péché peut subsister avec les exercices de piété extérieurs; mais le péché et la méditation sont deux choses qui s’excluent mutuellement, on abandonnera forcément le péché ou la méditation: tous les saints sont devenus saints par la méditation. (S. Alph.)


François Spirago, Catéchisme catholique populaire
 
 

VI - Ce que nous devons demander dans nos prières


1. Nous devons demander à Dieu des grâces nombreuses et importantes, par conséquent demander beaucoup moins les choses passagères que les biens éternels.

Quelles grandes faveurs ne demanderiez-vous pas, si un roi vous disait : « Demandez ce que vous voudrez », or, Dieu vous parle ainsi. (S. Ang.)

Nous devons demander des choses importantes, car nous nous adressons à un Maître qui est infiniment puissant et riche. (Id.) Ne vous bornez jamais à ce que vous avez reçu, mais demandez toujours de nouveau: Dieu aime plus à donner que nous à recevoir; il ne perd rien en nous donnant. (S. Jér.) Ne demandons pas si instamment des choses passagères, mais demandons les biens éternels. (S. Amb.) Personne n’oserait demander à un monarque un habit déchiré on quelque menue monnaie : ne demandons pas au Maître du ciel et de la terre des biens périssables. (S, Chrys.) C'est de la folie de choisir le mauvais plomb au lieu de l’or précieux, de mépriser les perles pour recueillir des coquillages sans valeur, oui, c’est de la folie de ne pas demander l’utile et le nécessaire qu’on pourrait avoir. (Id.) Demandez la gloire du ciel et les choses qui peuvent vous y aider; celui qui demande autre chose ne demande rien. (S. Aug )

 
2. On doit demander à Dieu surtout ce qui contribue à sa gloire et au salut de nos âmes, mais nullement ce qui ne servirait qu’à satisfaire nos penchants terrestres.

«  Cherchez d'abord, dit Jésus-Christ, le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît. » (S. Matth. VI, 33). Celui qui demande les biens célestes, reçoit aussi les biens terrestres ; Salomon demanda la sagesse pour bien gouverner son peuple, Dieu lui donna la sagesse et y ajouta en surabondance les biens du monde. (III. Rois 3). Nous ne devons pas demander à Dieu ce qui ne ferait que flatter nos mauvais penchants: Dieu n’exauce pas de semblables prières. (S. Jac. IV, 3).

Beaucoup demandent à Dieu la richesse (un gros lot dans une loterie), des honneurs, etc.; ils ne cherchent pas la gloire de Dieu, mais les choses sensibles; ils rabaissent Dieu, leur Souverain Seigneur, au rang d’un serviteur, d’un serviteur de leur concupiscence, de leur orgueil, de leur avarice, de leur vie dissolue. Comment Dieu les exaucerait-il? (S. Aug.) Le roi Jéroboam eut la main desséchée, parce qu’il avait offensé le prophète; il demanda la guérison de sa main, mais non le pardon de son péché (III. Rois XIII, 6): beaucoup agissent de même, ils ne pensent en priant, qu’aux besoins de leur corps, et non à ceux de l'âme. « Nous ne devons jamais demander à Dieu ce que nous voulons, mais ce que Lui veut. » (S. Nil.)

En d’autres termes, nous ne devons jamais demander l’accomplissement de cette volonté que la chair éveille en nous, mais l’accomplissement de la volonté qui vient du S. Esprit. (S. Léon Gr.)
 
 
François Spirago, Catéchisme catholique populaire
 

V - Où faut-il prier?

1. Nous pouvons et devons prier en tous lieux, puisque Dieu est présent partout.

Jésus- Christ pria non seulement dans le temple de Jérusalem ou dans les synagogues, mais aussi dans le désert, sur les montagnes, au cénacle, au jardin des Oliviers, sur la croix.

Jacob priait dans les champs, Jonas dans le ventre de la baleine, Job sur son fumier, Daniel dans la fosse aux lions, les trois jeunes gens dans la fournaise, Manassès en prison, S. Paul priait dans son cachot; couché, chargé de fers, il ébranlait les fondements de la prison. (S. Chrys.) On ne peut parler à Dieu que là où il est ; mais Dieu est partout (Act. XVII, 24), comme Jésus-Christ le rappelait à la Samaritaine. (S. Jean 1Y, 23). On peut circuler au Forum, siéger au tribunal, travailler à l’atelier et cependant prier; Dieu ne dédaigne aucun endroit, il ne demande simplement un cœur pieux.  (S. Chrys.)

 
2. La maison de Dieu est le lieu réservé à la prière.

 La maison de Dieu est une maison de prière. (S. Matth. XXI, 13).  « Il n'est pas nécessaire, disent certaines gens, d’aller à l'église, parce que le monde entier est le temple de Dieu. Cette conclusion n'est pas juste; Dieu en effet exige, par la bouche de l'Eglise, que nous nous rendions dans sa maison les dimanches et les fêtes et dans d’autres occasions. Jésus-Christ nous en a donné l’exemple, puisqu’il allait souvent au temple de Jérusalem et les premiers chrétiens se rendaient aux catacombes au péril de leur vie. La prière faite à l'église a une bien plus grande valeur, parce que l’on se trouve dans un endroit consacré ; on y prie aussi avec plus de piété, parce que tout porte à la dévotion et que l’on y oublie les soucis journaliers; les prières y sont plus sûrement exaucées, parce que Jésus-Christ y est présent sous les espèces sacramentelles, et en outre il assiste ceux qui prient, suivant sa promesse : « Où deux, trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux .»  (S. Matth. XVIII, 20).

 Si celui qui de bonne foi ne veut pas prier à l’église, prie beaucoup en dehors, il ne tardera pas à se rendre à l’église !

 
3. La solitude aussi est un lieu propice à la prière.

 Jésus-Christ a souvent prié dans les endroits solitaires : au désert (S. Luc. V, 16), sur les montagnes, en particulier sur celle des Oliviers (S. Luc. XXII, 39), et il recommande de prier dans sa chambre, la porte fermée. (S. Matth. VI, 6). Dans la solitude on n'est pas si facilement distrait, et l’on prie avec plus de dévotion. Pour échapper aux pièges du pêcheur, le poisson se cache dans les trous les plus retirés : ainsi l'homme qui veut, dans la prière, échapper aux tentations du démon, doit se retirer dans la solitude. (S. Eph.)


François Spirago, Catéchisme catholique populaire
 
 

IV. Le temps de la prière


1. A vrai dire, nous devons prier sans interruption, car Jésus-Christ demande que l’on « prie toujours et que l’on ne cesse jamais. »

 
Notre coeur doit ressembler à la lampe qui se consume dans l’église devant le S. Sacrement. Nous respirons continuellement, et devons aussi avoir notre esprit sans cesse élevé vers Dieu, selon l’exhortation de l’Apôtre: « Priez sans cesse. » (1 Thess. V, 17). Il nous est permis de parler à Dieu à toute heure; à la porte de son palais céleste il n'y a point de gardes pour nous repousser: nous n’avons qu’à appeler « Père », et les portes s’ouvriront aussitôt. (S. Chrys.) Celui qui cherche Dieu, le trouvera partout et toujours. (S. Alph.) Nous devons imiter les jeunes hirondelles qui par leurs cris incessants demandent leur nourriture à leurs parents. (Id.) La prière continuelle nous rend semblables aux anges qui contemplent éternellement la face de Dieu. (S. Fr. de S.) Celui qui prie toujours peut facilement tout obtenir de Dieu, comme ceux qui sont continuellement dans la société du roi en reçoivent facilement des faveurs. (S. Chrys.) — En priant sans cesse, on éloigne de nombreuses tentations, aussi Jésus-Christ disait-il au jardin des Oliviers: « Veillez et priez, afin de ne pas tomber en tentation. » (S. Matth. XXVI, 41).

La prière continuelle nous protège comme une forteresse contre le démon, comme une cuirasse à l’épreuve des traits de nos ennemis (Th. Kemp.), comme un port sûr où les tempêtes ne peuvent nous atteindre. (S. Chrys.) Le démon peut nous surprendre à tout instant: il faut donc toujours être prêt à la prière, comme les gens exposés sans cesse au danger du feu ont toujours de l'eau en réserve. (S. Chrys.) Le soldat ne va jamais à la guerre sans ses armes, le chrétien ne doit jamais sortir sans se munir de la prière. (S Gilles). C’est en priant constamment que nous persévérons le plus sûrement dans la grâce de Dieu jusqu'à la mort (S. Th. Aq.), et que comme un train toujours adhérent aux rails, nous arrivons promptement et avec sécurité à notre destination.

 
Cependant Dieu n’exige pas, ce serait d’ailleurs impossible, que nous soyons constamment à genoux; il faut joindre le travail à la prière.

Notre mot d’ordre doit être: « La main au travail, le coeur à Dieu! » Il faut unir la vie de Marthe — vie active — avec la vie de Marie — vie contemplative (S. Luc. XVIII, 40). La vie de Marthe était bonne, celle de Marie  meilleure; les deux jointes ensemble sont ce qu’il y a de plus parfait. (S. Bern.) Jésus-Christ qui est un modèle pour tous, unissait la prière au travail. (8. Gr. Gr.) En ce monde nous devons prier par les oeuvres et les actions (S. Fr. de S.), à la mort seulement les oeuvres cesseront, et la contemplation de la Majesté divine deviendra notre unique occupation. (S. Gr. Gr.) Celui qui prétexterait la prière pour ne pas travailler, ne devrait pas non plus manger, selon la sentence de S. Paul (II. Thess. III, 19).

 

Il faut commencer son travail avec la bonne intention d’honorer Dieu, et pendant ses occupations, faire souvent des oraisons jaculatoires.

C’est pour que nous pensions souvent à Dieu dans la journée que l’on a élevé des croix et des statues au bord des routes : en les apercevant, le voyageur se souvient de Dieu. Tous les saints ont pris l’habitude des oraisons jaculatoires.  Ste Thérèse avait dans sa cellule une image représentant Jésus-Christ au puits de Jacob: de temps à autre elle y jetait les yeux en disant: « Seigneur, donnez-moi de cette eau vive! » S. Ignace disait, comme oraison jaculatoire : « Tout pour la plus grande gloire de Dieu! » Sans les prières jaculatoires, notre repos deviendra de l’oisiveté, et notre activité ne sera plus que distraction et désordre. (S. Fr. de S.)

Celui qui au contraire élève de temps en temps son âme à Dieu par des oraisons jaculatoires, se retrouve facilement au milieu du tourbillon du monde, comme le matelot qui ne perd pas des yeux la boussole. Les prières jaculatoires ont une grande vertu; elles sont exemptes de distractions, parce qu’on les fait avec beaucoup de ferveur. « Une prière jaculatoire que l’on répète cent fois avec dévotion, a souvent plus de valeur que cent prières différentes que l’on ne dit qu’une fois. » (S. Fr. de S ) Au jardin des Oliviers,

Jésus-Christ a répété plusieurs fois les mêmes paroles, et S. François d’Assise aussi passait des nuits entières à répéter: « Mon Dieu et mon tout! » S. Paul nous adresse cette exhortation: « Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (I. Cor. X, 31); il faut donc s’habituer à faire dès le matin la bonne intention et la renouveler brièvement avant chaque action.

 

Mais on fait encore mieux quand on consacre à la prière tous les moments libres.

« Priez donc! répondit un jour, le B. Clément Hofbauer à un homme qui, par désœuvrement se plaignait de ne savoir que faire » Les saints priaient dès qu’ils en avaient le loisir: l’Apôtre S. Jacques, évêque de Jérusalem, priait si souvent que la peau de ses genoux était devenue aussi dure que celle d’un chameau. (Jos. Flav.) Le vrai chrétien prie toujours, mais sans qu'on s’en aperçoive; il prie dans son coeur, même au milieu de ses relations avec le prochain, dans ses promenades, dans ses travaux et quand il se repose. (Clément Al.)

 A l’exemple de Jésus-Christ (S. Luc.VI, 12) les saints passaient une partie de leurs nuits en prière.

 

Il est utile aussi de contempler les choses visibles pour s’élever en esprit jusqu’aux choses invisibles.

C’est une pratique très facile, parce que la création visible et notre religion ont en beaucoup de points, comme oeuvres du même Créateur, beaucoup d’analogies. S. Grégoire de Nazianze considérait au bord de la mer les coquillages rejetés par les vagues et admirait la solidité de leur construction : la première observation lui rappelait les hommes qui ne savent pas se dominer; la seconde, ceux qui ne se laissent entraîner par aucune tentation. Puis il demandait à Dieu le don de force.

S. Fulgence vit à Borne le triomphe du roi Théodoric : il en conclut que le triomphe d’une âme entrant au ciel devait être encore plus magnifique. En apercevant une brebis, S. François d’Assise se souvenait de la douceur de Jésus Christ; S. Basile, à la vue d’une rose, songeait aux amertumes qui sont mêlées à toutes les joies du monde.

S. François de Sales, passant près d’une église se disait : « Nous aussi, nous sommes les temples de Dieu » ; en voyant des champs, il s’écriait : »Nous aussi, nous sommes les champs cultivés par Dieu et arrosés du sang de Jésus-Christ; en considérant une belle image. » Dans les anges et les hommes qui sont les images de Dieu, disait-il, nous voyons resplendir la Majesté divine. Un convive de Jésus-Christ avait déjà dit en voyant du pain: « Heureux qui mangera du pain dans le royaume de Dieu ! »

(S. Luc. XIV, 15). Il est facile de méditer ainsi, parce que toutes les choses  visibles nous rappellent la toute-puissance et la bonté de Dieu et nous excitent en quelque sorte à l’adorer. « Notre vie tout entière doit être une prière continuelle » (S. Hilaire), car il faut dégager notre esprit des choses terrestres et vivre déjà maintenant comme dans le ciel. (Phil. III, 20).

 
2. Nous devons en particulier prier le matin et le soir, avant et après les repas, et quand la cloche de l’église nous engage à la prière.


1. Le matin, nous devons remercier Dieu de nous avoir protégés pendant la nuit, et le prier de nous préserver pendant le jour de tout accident et du péché, et de nous donner ce qui est nécessaire à la vie.
 
Il faut autant que possible faire la prière du matin à genoux, et ne prendre son déjeuner qu'après avoir prié. (S. Jér.) Omettre sa prière du matin, c’est ressembler aux animaux sans raison; les petits oiseaux eux-mêmes saluent de leurs chants mélodieux le commencement du jour (S. Amb.) : l’alouette s’élève vers le ciel aussitôt qu’elle s’éveille, et redit son chant matinal, c'est seulement après, qu’elle cherche sa nourriture sur la terre.

Une bénédiction particulière est attachée à la prière du matin (Eccli. XXXII, 18), c’est à elle surtout que s’applique le proverbe : « L’heure matinale a de l’or sur les lèvres. » Les Israélites trouvaient la manne avant le lever du soleil, et nous, nous obtenons la bénédiction de Dieu, si nous l’adorons avant l’aube. (Sag. XVI, 28). Une jeunesse bien employée a une influence décisive sur le reste de la vie ; on peut en dire autant du matin de chaque jour, (Overberg). Les premières impressions que l’on ressent à l’approche d’un homme ne sont-elles pas souvent décisives sur la conduite que l’on tiendra envers lui? Dieu observe lui aussi avec attention notre conduite aux premières heures du jour. C’est au matin que l’on trouve Dieu le plus facilement (Prov. VIII, 17), aussi les premiers chrétiens se réunissaient-ils pour la prière avant le lever du jour.

Il ne subsiste plus de cette tradition que la coutume de sonner la cloche pour exhorter les chrétiens à la prière du matin. Se livrer immédiatement à ses occupations temporelles, sans avoir fait sa prière du matin, c’est monter dans un train qui n'est pas le bon, et part pour une tout autre direction que celle qu’on s’était proposée. Un compte où l’on se trompe aux premiers chiffres, est fautif tout entier. Quand un étudiant travaille mal la première année, il lui manque les principes et il fera peu de progrès ; il en est de même de celui qui néglige sa prière du matin : la bénédiction de Dieu n'accompagne point ses travaux. Si Tes fondations ne sont pas solides, la maison s’écroulera, et le travail de la journée sera sans fruit, si l’on omet la prière du matin.


2. Le soir, il faut remercier Dieu des bienfaits reçus dans la journée, lui demander de nous pardonner les fautes commises pendant le jour, et de nous protéger pendant la nuit.

 
Quand vous donnez un morceau de pain à un pauvre, il ne s’en va pas sans vous avoir mille fois remercié; et vous voudriez aller vous reposer sans remercier Dieu qui vous a nourri pendant toute la journée? (S. Bern.) N'oubliez pas que Jésus-Christ a souvent prolongé sa prière dn soir jusque bien avant dans la nuit. Comme c’est surtout pendant la nuit que la mort conduit les hommes au tribunal de Dieu, on doit avoir soin, dans la prière du soir, d'examiner sa conscience et de s’exciter à la contrition parfaite. Chaque joueur, chaque commerçant a soin, le soir, de faire ses comptes pour voir s’il est en perte ou en gain, bien qu’il ne s’agisse que d’un avantage temporel : ainsi chacun devrait, à la fin de la journée, examiner comment il a pourvu aux intérêts de son âme. (S. Eph.) Commencer le jour avec Dieu, le terminer avec Dieu, c'est l’idéal de la vie.

 
3. Avant et après le repas nous devons remercier Dieu de la nourriture qu’il nous donne, et le prier de nous préserver des péchés que l’on commet ordinairement dans les repas.

Avant le repas, Jésus-Christ rendait toujours grâces à son Père céleste. (S. Marc VIII, 6); ordinairement il levait les yeux au ciel, puis inclinait la tête, comme il le fit à la dernière Cène: il voulait dire par là: « Père, je vous remercie. »

« Quand vous aurez mangé, dit Moïse, et que tous vous serez rassasiés, prenez bien garde d’oublier le Seigneur. » (Deut. VI, 12). Daniel, dans la fosse aux lions, remercia Dieu sur le champ pour la nourriture qu’il lui avait envoyée. (Dan. XIV, 37). Celui qui ne prie ni avant ni après les repas, ressemble à l’animal sans raison. — Les péchés que l’on commet souvent à table sont: l’intempérance, la colère (parce que les aliments ne sont pas assez bons), la médisance; en outre, quand le corps est trop bien nourri, il s'élève en lui de nombreuses tentations de paresse, de colère, d'impureté, tentations auxquelles David et plusieurs autres ont succombé : motif de plus pour être exact à la prière avant et après les repas. En mangeant et en butant, n'oublions jamais Dieu.


4. La cloche nous avertit trois fois par jour, le matin, à midi et le soir de réciter l‘Angélus; le jeudi soir, de penser à l’Agonie de Jésus-Christ ; le vendredi à 3 heures, de nous souvenir de la mort du divin Sauveur; et de prier pour ceux qui viennent de mourir, et pour ceux que l'on enterre.

En plusieurs contrées, on sonne encore au moment de l'élévation, et quand on donne la bénédiction du 88. Sacrement. N’oublions pas de prier quand l’Eglise nous y invite, car c’est ici le cas de répéter les paroles de S. Augustin:  « Celui qui prie avec l’Eglise, prie de la manière la plus utile. » — La cloche ne nous avertit pas seulement de prier, mais elle appelle au service divin; elle nous fait penser aux solennités religieuses (tandis que dans la tristesse, elle se tait, comme au Vendredi  Saint).

Par exception, elle nous avertit aussi des dangers qui nous menacent, incendies, inondations, alarmes de guerre, orages.  Dans ces cas, elle nous engage à prier, et la consécration qu'elle a reçue de l'Eglise lui donne la vertu d'obtenir la bénédiction de Dieu; la cloche prend ainsi part aux joies et aux tristesses de l’homme ; elle est donc sa compagne pendant toute sa vie et puisqu'elle nous appelle à la prière et au service divin et nous rend des services comme une créature intelligente, on lui donne un nom à son baptême. E t comme la cloche remplit une fonction sacrée, ceux-là seuls avaient autrefois le droit de la sonner, qui étaient revêtus d'un ordre mineur.

Les cloches n'existaient pas dans l'antiquité; chez les Juifs, les prêtres se servaient de la trompette pour convoquer le peuple. Après les persécutions, les chrétiens se rassemblaient au son du cor ou au bruit de crécelles de bois. Ce n’est qu’au Moyen-âge que l'on se mit à appeler les fidèles en frappant un métal à coups de marteau et ensuite en sonnant les cloches.


3. Nous devons encore prier: dans la détresse, dans les tentations, avant des entreprises importantes, et quand nous nous y sentons particulièrement portés.

Un proverbe dit : « La détresse apprend à prier », et un autre : « Dans la détresse on rampe vers la croix. » Nous devons prier dans la détresse, parce que Dieu le veut. « lnvoquez-moi, dit-il, au jour de la tribulation; je vous délivrerai et vous m’honorerez. » (Ps. XLIX, 15). C'est à la prière qu’eurent recours les Apôtres dans la barque, les chrétiens pendant la captivité de S. Pierre. Hélas ! souvent dans la détresse on cherche du secours seulement auprès des hommes. — Dans les tentations aussi nous devons recourir à la prière. « Veillez et priez, dit Jésus-Christ, afin de ne pas tomber en tentation. » (S* Matth* XXVI, 41).

Dans la tentation nous devons agir comme les petits enfants qui, voyant arriver une bête sauvage courent aussitôt à leur père ou à leur mère. (S. Fr. de S ) Si Eve avait prié lorsqu’elle fut tentée, elle n ’aurait pas été séduite. Pour offrir un refuge aux personnes désespérées, l’église reste ouverte an peuple toute la journée et bien des suicides ont été évités par là. — On doit aussi prier avant des entreprises importantes. « Demande à Dieu qu’il dirige tes voies », disait Tobie (IV, 20), et Jésus-Christ pria aussi avant de choisir les Apôtres (S. Luc. VI, 12), avant de ressusciter Lazare (S. Jean XI, 41), et au jardin des Oliviers avant de commencer sa Passion. (S. Luc. XXII, 41). Les Apôtres prièrent avant d’élire S. Mathias (Act. I, 23), et S. Pierre avant de ressusciter

Tabitha. (Ibid. IX, 26). S. Jérôme demande encore davantage: «  Quand nous sortons, dit-il, armons-nous de la prière, et quand nous revenons, prions avant de nous rasseoir. »

Ayons soin aussi d’utiliser ces moments où nous nous sentons touchés par la grâce et pins portés à la prière, comme les matelots qui, sentant le vent favorable, se hâtent d’en profiter; et nous-mêmes, quand nous voulons faire un voyage, ne profitons-nous pas du temps propice? (Louis de Gren.) Hélas! que de gens dans les moments sérieux de la vie cherchent à se distraire plutôt par des divertissements mondains, par ces repas extraordinaires aux premières communions, aux mariages, etc., dans les grandes solennités, aux funérailles, etc. Quelle responsabilité!

Dans les moments sérieux on prie avec plus de dévotion - La prière alors vient du fond du coeur et n’est point sujette aux distractions : elle est comme un arbre bien enraciné, qui brave les plus violentes tempêtes. (S. Chrys.)

 
4. On doit prier au moment de la mort.

L’Eglise ordonne de recevoir les sacrements des mourants dans une maladie grave: elle désire alors qu’au moins on invoque le Nom de Jésus. Celui qui prie au moment de mourir fait comme l'alouette qui, frappée par le chasseur, continue, dit-on, son chant jusqu’à ce qu’elle tombe inanimée, comme le cygne, qui se met à chanter avant de mourir.
 
 
-François Spirago, Catéchisme catholique populaire