vendredi 26 février 2016

Deviens soldat du Christ - Le combat spirituel



Le combat spirituel, du père Laurenzo Scupoli, est parmi les plus importants ouvrages de méditation sur l'ascèse chrétienne - complémentaire à L'Imitation de Jésus-Christ.

"Dans Le combat spirituel, les divers sujets sont développés d'après une doctrine solide. On y donne des conseils pour l'exercice des facultés supérieures, surtout de la volonté, qui font voir chez Scupoli une connaissance consommée du cœur humain."

"L'ordre à observer dans ce combat contre tes ennemis et tes mauvaises inclinations est que tu entres d'abord dans ton cœur, que tu examines avec soins quel genre de pensées et d'affections y règne et de quelle passion il est davantage possédé et tyrannisé. C'est là principalement que tu dois faire porter tes coups."

Un autre ouvrage qui devrait vous suivre partout, sur vos appareils mobiles, en version PDF ou en version MP3 (source).

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mercredi 24 février 2016

Biographies évangéliques - La mort de Pilate



Extrait des Biographies évangéliques de Mgr Gaume.

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Cinq ans après la mort de Notre-Seigneur, l'année qui précéda celle de Tibère, un imposteur fit prendre les armes aux Samaritains : "Venez avec moi sur le mont Garizim, leur disait-il, là sont enfouis les vases sacrés que le Seigneur fit faire à Moïse : je vous les montrerai". Ils le crurent ou feignirent de le croire; car le vrai but de l'appel aux armes était de se soustraire aux vexations de Pilate. Arrivés dans les montagnes, à un village nommé Tarathaba, ils furent rejoints par une multitude de leurs compatriotes. Pilate, envoya pour les disperser un corps d'infanterie et de cavalerie. Ces troupes s'emparèrent des défilés de la montagne, mirent les Samaritains en fuite et les taillèrent en pièces. Beaucoup furent faits prisonniers. Pilate choisit les plus marquants et les fit mettre à mort.

Sur ces entrefaites, Vitellius, qui fut plus tard empereur, venait de prendre le gouvernement de la Syrie. Les Samaritains lui envoient une députation pour se plaindre de la cruauté de Pilate : "Ce n'est nullement, disent-ils, pour nous soustraire à la domination romaine que nous avons pris les armes et que nous nous sommes réfugiés dans les montagnes, c'est uniquement pour échapper à la tyrannie de Pilate". Sur-le-champ, Vitellius appelle son ami Marcellus, le nomme gouverneur de la Judée et envoie à Pilate, avec sa destitution, l'ordre de se rendre immédiatement à Rome, pour répondre devant l'empereur aux accusations des Juifs.

Ces accusations étaient nombreuses. Avoir profané la ville sainte, volé le trésor du temple, vendu ses jugements, fait mourir les innocents : tel était, au témoignage de l'histoire, le dossier du vertueux président. Obligé d'obéir sans réplique et sans délai, Pilate part pour Rome, Tibère meurt pendant le voyage.

C'est devant son successeur, Caligula, que Pilate dut comparaître. Celui qui, pour ne pas perdre sa place, avait condamné l'innocent, fut à son tour condamné pour des crimes trop réels et trop nombreux. Dépouillé de toutes ses dignités, Pilate fut banni à perpétuité et relégué dans les Gaules, dans la ville de Vienne, appelée alors le Carcer Romanorum, la grande prison des Romains, ou la prison des grands coupables romains. Il y arriva vers la fin de l'année 38 de Notre-Seigneur.

Accablé de chagrins, dévoré de remords, exaspéré des mauvais traitements que Caligula avait ordonné d'ajouter aux rigueurs de l'exil, Pilate finit par se suicider. Ce dernier crime, qui combla tous les autres, eut lieu après trois années de bannissement, l'an 41 de Notre-Seigneur et la troisième année du règne de Caligula.

Ainsi finit, pour l'instruction des persécuteurs du christianisme et des ambitieux qui sacrifient leur conscience à leurs intérêts, Ponce-Pilate, dont le nom, tristement immortel, est devenu synonyme de bassesse, de félonie et de vénalité.



lundi 22 février 2016

Paul Comtois, mort pour le Christ il y a 50 ans



Il y a 50 ans mourait un homme, un fermier, un père de famille, un héros et un saint du Canada-français – l'Honorable Paul Comtois.

Jean-Paul-François Comtois est né le 22 août 1895 à Saint-Thomas-de Pierreville. Après avoir suivi les cours classiques au Séminaire de Nicolet, il entreprend des études en agronomie à l'Institut agricole d'Oka, affilié à l'Université de Montréal et dirigé par les Pères trappistes.

Paul Comtois a développé un amour pour la terre. Son oncle Hercule lui avait dit, alors qu'il était jeune garçon : « Le boulanger fait cuire le pain, mais c'est la terre qui produit la farine. Ma terre, c'est pour toi ». Cette promesse était suivie de l'influence de l'abbé Georges Courchesne, son professeur de Rhétorique et plus tard évêque de Rimouski, qui considérait l'agriculture comme étant la plus noble des professions. C'est ainsi qu'en 1918 il s'établit sur la terre défrichée par son grand-père David Comtois et devint un agronome-agriculteur, puis maria son épouse Irène Gill avec laquelle il eut cinq enfants.

Bien que l'agriculture fût sa passion et son occupation principale, il mit ses talents au service civique de sa communauté locale et de la nation canadienne-française. Ainsi, il devint l'évaluateur en chef de la Commission du prêt agricole canadien, co-fondateur de la Coopérative agricole de Pierreville, gérant général de l'Office de crédit agricole de 1936 à 1957, marguillier et président de la Commission scolaire de Saint-Thomas-de-Pierreville. Il se lança en politique aux élections fédérales de 1930. Défait d'une seule voix, il devint maire de Pierreville de 1948 à 1961, préfet du comté de Yamaska en 1956, président de la Caisse populaire de 1950 à 1961, député en 1957 et ministre des Mines au gouvernement de Diefenbaker, puis lieutenant-gouverneur du Québec en 1961.

Outre ses activités politiques, il fut marguillier de sa paroisse, membre de la Ligue du Sacré-Cœur, Chevalier de Colomb, membre du Cercle de la Garnison et du Club d'Hiver de Québec, et fut adoubé par coutume des représentants royaux du Canada dans l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Il reçut un doctorat honorifique de l'Université de Sherbrooke en 1962 et de l'Université McGill en 1963, et devint Commandeur de l'Ordre du mérite agronomique.

Devenu lieutenant-gouverneur, Paul Comtois s'établit avec sa famille à Bois-de-Coulonge, la prestigieuse résidence des lieutenants-gouverneurs du Québec. On dit de lui qu'il exerça sa nouvelle fonction avec dignité, mais en gardant sa simplicité du milieu dont il fut issu. Quoiqu'il fréquentât les bals mondains dans les plus prestigieux hôtels de la Province et fût invité à des soirées dans les demeures des gens les plus influents, il ne manquait jamais à la piété et récitait quotidiennement le chapelet en famille. Il portait d'ailleurs au cou le chapelet de son père, même la nuit. Il fit une requête auprès du Cardinal Roy, archevêque de Québec et Primat du Canada, pour garder le Très Saint Sacrement dans une chapelle privée à sa résidence. Le Primat eut des réticences, mais finalement accorda cette pieuse requête, à condition qu'il soit personnellement responsable des saintes espèces pour qu'elles soient convenablement gardées.

Le 21 février 1966, un tragique incendie éclata au manoir de Bois-de-Coulonge, une demi-heure après que la famille soit rentrée d'une soirée. Le lieutenant-gouverneur s'empressa de faire sortir sa femme et ses enfants à l'extérieur, où ils ne seraient pas à la proie des flammes. Sa fille Mireille le vit pour une dernière fois à la chapelle sous la lampe du sanctuaire, d'où il lui ordonna de se jeter par la fenêtre.

Paul Comtois avait essayé de retirer le Très Saint Sacrement de la chapelle. En sortant, les escaliers en flammes s'effondrèrent et consumèrent Paul Comtois tel un holocauste. D'après le témoignage de sa fille Mireille, lorsque son corps calciné fut retrouvé, il portait encore dans ses bras le ciboire contenant les saintes espèces, Jésus-Christ lui-même. Son corps l'avait protégé des flammes. Après sa mort, le père Laplante écrivit que c'était un véritable acte de réparation envers les prêtres dans l'erreur, qui ne croient pas à la présence réelle. Le fait qu'en 1966, un politicien, un homme d'État, le représentant immédiat d'une reine protestante imite le geste de saint Tarcisius de Rome en donnant sa vie pour Jésus-Eucharistie aurait dû être rendu public.

Bien que l'Honorable Paul Comtois n'ait pas été déclaré saint [1], nous pouvons l'invoquer en privé afin qu'il intercède auprès de notre Dieu pour la conversion de nos hommes d'État et pour une ferveur envers la Présence réelle.



[1] Dans une complète obéissance aux décrets du Pape Urbain VIII et aux dispositions de la Sainte Église Romaine, nous déclarons n'accorder dans cet article qu'une foi humaine aux faits que nous rapportons et n'employer certaines expressions, comme saint, bon et toute autre semblable, que dans l'acceptation la plus large; ne voulant en aucune façon devancer ou prévenir le jugement de notre Mère la Sainte Église, dont nous sommes et voulons rester les fils humblement soumis.

samedi 20 février 2016

Le « canon d'Hippolyte » ou « mini-canon » du Novus ordo missae



La 2e prière eucharistique (dont la brièveté fait le succès) est souvent présentée comme le canon de saint Hippolyte (IIIe siècle). On prétend même qu'elle serait plus ancienne que le canon romain.

Qu'en penser?

  • Publié en 1946 par Dom Botte, le « canon de saint Hippolyte » a été censuré par la nouvelle liturgie. Il affirmait par exemple que le Christ « s'est livré volontairement à la Passion pour détruire la mort, briser les liens du démon, fouler aux pieds l'enfer et illuminer les justes ». Ce passage (gênant ?) a tout simplement disparu.

  • Qui est Hippolyte ? Un prêtre romain qui s'éleva en antipape contre le pape Calixte - mais se réconcilia avec son successeur avant de mourir martyr. Le P. Roguet avoue : « Hippolyte ne donne pas son texte comme un canon, c'est-à-dire une formule fixe et obligatoire, mais plutôt comme un modèle pour l'improvisation : son texte ne fut donc sans doute jamais prononcé tel quel. Enfin, il était un personnage très réactionnaire. Opposé à la hiérarchie romaine au point de se poser en antipape (ce qu'il racheta par le martyre), il est fort possible qu'il ait présenté son anaphore contre la prière eucharistique alors employée par Rome. » [1]
       
  • Ajoutons que la reconstitution du texte initial est hypothétique. Dom Botte lui-même a donné à sa dernière édition du « canon de saint Hippolyte » le titre prudent : « Essai de reconstitution ». Il s'agit, en fait, d'un « essai de reconstitution d'un texte écrit probablement en grec, mais dont il ne reste que des traductions elles-mêmes incorporées à d'autres documents où il n'est pas facile de distinguer ce qui est citation et ce qui est adaptation ».

  • L. Grenier, chargé de recherches au CNRS, précise : « Ce texte n'existe pas réellement. Il s'agit en effet d'une reconstitution opérée par Dom Botte à partir de plusieurs documents liturgiques anciens auxquels Dom Botte supposait un archétype, un ancêtre commun, ancêtre qu'il a baptisé Tradition apostolique et qu'il a reconstruit à partir de leur plus petit dénominateur commun. Ce texte est un document fantôme, on ne le trouve dans aucun manuscrit : il n'existe tout simplement pas. C'est le fruit d'une hypothèse ».

Résumons : Le canon n°2 est l'adaptation (censurée) de l'hypothétique reconstitution du plus petit dénominateur commun de prières dont l'auteur, s'il existe, est un antipape qui cherchait vraisemblablement à s'opposer au canon romain.

Il était difficile de trouver une origine plus douteuse...

Le texte ne parle pas du sacrifice, les mots « oblation » ou « victime » ne figurent même pas; les mentions de l'enfer vaincu et de la délivrance du démon ont été soigneusement gommées.

On comprend les mises en garde de Pie XII contre l'« archéologisme » [2] !


MJCF, La messe a-t-elle une histoire ? 


[1] Pourquoi le canon de la messe en français ?, 1967.
[2] Encylique Mediator Dei, 1947.

vendredi 19 février 2016

Deviens soldat du Christ - L'Imitation de Jésus-Christ


La vision de l'empereur Constantin - In hoc signo vinces (Par ce signe tu vaincras)

L’Imitation de Jésus-Christ est le livre le plus traduit en français après la Bible.

L’extraordinaire succès de ce texte vient peut-être de ce que chaque époque bouleversée a pu y trouver la voie de la Croix.

L’auteur le plus probable de la version originale est Thomas A. Kempis, un moine allemand du Moyen-Âge.

La traduction de l’abbé de Lamennais est la plus classique, c’est vraisemblablement son seul ouvrage recommandable.

La méditation de cet ouvrage est un indispensable dans la formation d’un véritable soldat du Christ.

Nous vous proposons une version audio en format MP3 (source) et une version texte en format PDF (source) qui devraient vous suivre partout, sur vos appareils mobiles.

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Livre 1
Livre 2
Livre 3
Livre
4

mardi 16 février 2016

Consignes aux militants




« Qui vaincra ? Les forts. Or, les forts, c’est vous, vous les jeunes, les vrais jeunes, dont la jeunesse grandit saine et vigoureuse, dont l’esprit monte tout droit dans la lumière de la parole de Dieu, dont le cœur, pur, fier et généreux, a su vaincre en vous-même d’abord l’esprit du mal. Fortes estis, verbum Dei manet in vobis, vicistis malignum. (1 Joan., II, 14) »
PIE XII à la jeunesse étudiante française, 13 mai 1946.


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Le 13 février dernier avait lieu une journée de formation militante organisée par le Mouvement Tradition Québec. Le programme de la journée commençait par la sainte Messe de toujours; s’ensuivait une série de conférences de formation avec un prêtre de la Tradition : vie spirituelle et apostolat, introduction à la philosophie, doctrine et militantisme.

Nous mettons à votre disposition quelques ouvrages avec lesquels nous travaillons :

Les Enseignements Pontificaux - Consignes aux militants - Liste des documents pontificaux

Les Enseignements Pontificaux - Consignes aux militants - Table logique

Jean Vaquié - Réflexion sur les ennemis et la manœuvre

Jean Vaquié - La bataille préliminaire

Dom Chautard - L'âme de tout apostolat

Grégoire XVI - Encyclique Mirari Vos










vendredi 5 février 2016

Jeûne, abstinence et Carême - Catéchisme de Spirago



Ve et VIe Commandements de l’Église : la loi du jeûne et de l’abstinence.

Le jeûne est aussi ancien que l’humanité, ce fut la loi imposée au Paradis.
Dieu interdit ensuite aux Israélites différentes viandes. (Lévit. XI, 2), et le jour de la réconciliation ils étaient obligés â un jeûne absolu de 24 heures. (Ibid. XXIII).

Jésus-Christ et Elie jeûnèrent pendant 40 jours, et Jean-Baptiste, le précurseur, jeûnait très sévèrement. L’Eglise a prescrit le jeûne pour des motifs très graves.

Originairement la loi du jeûne était très rigoureuse, mais le droit commun a été bien mitigé dans beaucoup de diocèses par égard pour les circonstances de lieux et de temps.

La loi stricte défend les mets gras et plus d’un repas par jour, aux 40 jours du carême, aux jours des Quatre-Temps, à certaines vigiles. — L’abstinence sans jeûne est prescrite tous les vendredis et samedis de l’année. — Originairement la loi était si sévère qu’elle interdisait les oeufs et le laitage et tout repas avant le coucher du soleil. La dégénérescence de la race humaine et la tiédeur croissante des fidèles ont forcé l’Eglise à mitiger cette loi dans le cours des siècles. En vertu d’un induit pontifical, les évêques permettent à leurs diocésains différents mets interdits par la loi générale. Au commencement du carême on publie chaque année dans toutes les églises le mandement de carême qui indique ces dispositions particulières. — Elles ne sont pas les mêmes dans tous les diocèses. Quand on s’arrête quelque temps dans un diocèse étranger, on doit se conformer à ses usages, comme le conseillait déjà S. Ambroise à Ste Monique.

Il faut distinguer dans la loi de l’Eglise, 1° l’abstinence de la viande, 2° le jeûne, 3° la réunion du jeûne et de l’abstinence.

L’abstinence proprement dite consiste à se priver d’aliments gras, elle est prescrite tous les vendredis et samedis de l’année. Le jeûne qui consiste à se contenter d’un seul repas par jour et d’une légère collation est prescrit les jours de carême, à l’exception des dimanches, les jours de Quatre-Temps, aux Vigiles de Noël, de la Pentecôte, des SS. Pierre et Paul, de l’Assomption et de la Toussaint.

Le jeûne et l'abstinence réunis sont prescrits les jours de carême pour lesquels il n’y a pas dispense, les jours de Quatre-Temps et les Vigiles ci-dessus.

Les 5e et 6e commandements de l’Eglise nous obligent à observer les jours d’abstinence et de jeûne.

1. Nous devons garder l’abstinence le vendredi, parce qu’il est le jour de la mort du Sauveur.

Tous les aliments gras sont interdits ; néanmoins, beaucoup d’évêques permettent l’usage de graisse d'animaux. Il est permis de manger des animaux aquatiques, des poissons, des écrevisses, des grenouilles, des escargots, des tortues, car autrefois et dans certains pays, c’étaient les aliments des pauvres gens : les oeufs et le laitage sont aussi autorisés. — L’Eglise prescrit l'abstinence de la viande, parce que Jésus-Christ a livré son corps pour nous, parce que la chair est l’aliment le moins indispensable et que la privation de la viande est une mortification. L’abstinence doit aussi nous rappeler que nous devons combattre la concupiscence de la chair, qui est particulièrement excitée par les aliments gras. (S. Th. Aq.). Beaucoup de personnes mettent en avant contre l’abstinence les paroles du Christ: "Ce n'est pas ce qui entre par la bouche qui souille l’homme." (S. Matth. XV, 11). Sans doute, mais il a aussi dit: "Tout ce qui sort du coeur de l'homme, le souille." (Ibid. 18). Or, la désobéissance contre l'Eglise sort du coeur et le souille. Evidemment ce n n’est pas l’aliment matériel qui rend l’homme impur; ce n’est pas le fruit, dit S. Augustin, qui a corrompu Adam, c'est Adam qui a souillé le fruit. Il n’y a pas d’abstinence quand un jour de fête, Noël par exemple, tombe un vendredi, parce que Jésus lui-même ne veut pas que l’on jeûne, lorsqu’on doit se réjouir. (S. Matth. IX, 15).

De droit commun l’abstinence est aussi prescrite le samedi.

Cette loi devait dans l’esprit de l’Eglise procurer l'abrogation du sabbat, elle est généralement tombée en désuétude. II n’en reste pas moins vrai que nous devons pour nous préparer saintement au dimanche nous imposer quelques sacrifices. En particulier, il ne faut pas prolonger outre mesure les réjouissances du samedi soir, parce que l’on s’expose facilement à manquer les offices du dimanche.

2. Pendant le carême nous devons nous contenter d'un seul repas par jour, pour imiter les 40 jours du jeûne de Jésus et nous préparer dignement à la fête de Pâques.

Le carême commence au mercredi des cendres et dure jusqu’au dimanche de Pâques: les dimanches ne sont jamais jours de jeûne.

Le carême est de tradition apostolique (S. Jér.) et a été institué en mémoire du jeûne du Sauveur au désert. Il doit être un temps de pénitence et d'expiation de nos péchés. (Le violet, couleur liturgique du temps, est une couleur de deuil); or le jeûne est comme imposé par la nature dans les moments de tristesse. (S. Matth. IX, 15). En outre, nous devons méditer la Passion du Christ surtout pendant la semaine sainte. (Les sermons de carême roulent ordinairement sur la pénitence et la Passion).

Le jeûne et la méditation des souffrances de Jésus nous obtiennent le plus facilement la grâce de la contrition et du pardon et sont la meilleure préparation pour la confession et la communion pascale. — Dans les siècles passés, le carême était beaucoup plus dur que maintenant: nos aïeux ne mangeaient pas de viande pendant tout le carême et ne mangeaient que le soir. C’était la discipline du Moyen-âge et le concile de Tolède de 653 excommuniait ceux qui la transgressaient; du temps de Charlemagne c’était même un délit puni par la loi civile. — De nos jours le carême est bien facile. L’Église nous demande seulement de nous contenter du seul repas de midi, tout en nous permettant un petit déjeuner le matin, et le soir, une légère collation. Une personne valide ne peut rien prendre en dehors de cela sans transgresser la loi. (Alexandre VII, propos, condamnée 39). Il n’est pas défendu de boire, encore est-il convenable de le faire uniquement pour se désaltérer; ce serait rompre le jeûne que de prendre des boissons trop nourrissantes ou trop abondantes. Nous répétons qu’il faut soigneusement se conformer aux prescriptions diocésaines.

On n’est tenu de jeûner qu’à 21 ans accomplis.