jeudi 28 mai 2015

Des mouvements catholiques pour l’avortement !?!



Sont-ils encore chrétiens?

Dans notre première enquête sur le modernisme, nous avions cerné un petit agglomérat d’organisations ultra financées qui répandent l’influence et l’héritage spirituel du R.P. Irénée Beaubien S.J. (pionner de l’œcuménisme canadien et des relations catholiques/francs-maçons)  à grand coup de dons  dans les 5 chiffres aux organismes religieux et communautaires.

La fondation Béati, le centre jésuite Justice et Foi et le groupe Sentiers de foi affichent tous, sur une page ou sur une autre de leur curriculum vitae, le nom du fameux R.P. Beaubien.

Si le modernisme change de jour en jour le visage de nos diocèses, les militants progressistes prennent de l’avance, embusqués dans des mouvements d’action sociale qui s’affichent encore catholiques malgré leur nouvelle orientation. Ils n’hésitent pas non plus à militer à l’encontre des dernières positions fermes que tient encore l’Église conciliaire.

C’est clair, certains mouvements voudraient voir l’Église catholique redéfinir le mariage et accepter le contrôle des naissances.

Nous avons ici deux cas en particulier qui concernent les mouvements progressistes que nous avons déjà abordés.

 
Le centre Justice et foi ridiculise Mgr Ouellet en 2010

Certains aspects de la doctrine chrétienne sont encore observés par l’Église conciliaire. Même si on sent la propagande de suggestion faire son travail démoralisateur de ce côté-là, plusieurs évêques du Québec (quoi qu’on en pense) n’ont pas hésité à rappeler la fermeté de leur position sur la famille ces dernières années. C’est le cas pour Mgr Lortie, actuel président de l’Assemblée des Évêques Catholiques du Québec et de l'Organisme Catholique pour la Vie et la Famille.

Le cas qui nous intéresse est celui de Mgr Ouellet, qui appuyait les politiques contre l’avortement du parti Conservateur dans un discours devant les mouvements pro-vie en 2010. En soulignant les diverses initiatives des conservateurs de Harper, entre autres des projets de lois pour criminaliser l’avortement, Monseigneur devait certainement s’attendre à être bombardé de critique de la part des journalistes gauchistes.

 
Quoi qu’il en soit, il ne s’attendait probablement pas à devoir composer avec les jésuites du centre Justice et Foi. Eh bien oui, la directrice du centre et de la revue Relations, Élisabeth Garant – tout cela se prétend catholique – n’hésitait pas à rabrouer Monseigneur Ouellet et ses idées "pro-vie" dans les médias.

Dans son communiqué aux médias, le centre Justice et foi  accusait Monseigneur Ouellet d’intransigeance, mais aussi de collaboration avec les politiques du gouvernement conservateur «en contradiction flagrante avec l'enseignement social de l'Église catholique en matière de justice sociale, de droits socioéconomiques, de respect de la vie démocratique et de l'environnement».

Funeste accusation de la part de Justice et foi puisqu’en dénonçant les positions pro-vie, ils entrent eux-mêmes en contradiction avec l’enseignement de l’Église sur la famille et la vie.

 
La fondation Béati fait pire, elle finance!

On trouve de tout en fouillant dans les listes annuelles de dons de la Fondation Béati, des dizaines de milliers de dollars sont offerts à toutes sortes d’organismes, tant religieux que sociaux. Du Centre Canadien d’Œcuménisme à Clowns sans frontières en passant par Radio Ville-Marie, une panoplie de fondations reçoit une parcelle de cette fortune léguée par un donateur anonyme lors de la création de l’organisme pour le secours de l’Église catholique du Québec.

Parmi ces organisations, la Fédération du Québec pour le planning des naissances, un groupe d’intervenantes sociales qui aident les femmes dans leur démarche vers l’avortement et  les couples homosexuels qui désirent devenir parents ou avorter une grossesse, recevait un généreux don de 24000$ de Béati en 2013.

Selon la FQPN :

« Le libre-choix n’a de sens, dans la pratique, que si les femmes et les personnes trans* ont accès à des services de planning des naissances complets, incluant des services d’avortement gratuits et de qualité.

C’est pourquoi, après plusieurs années de lutte pour le droit à l’avortement et depuis sa décriminalisation au Canada en 1988, la FQPN travaille surtout à l’amélioration de l’accès aux services d’avortement. »

Si les «jésuites » de Justice et foi se placent à l’avant-garde des positions progressistes sur la famille catholique en tapant sur les doigts des évêques pro-vie, la fondation Béati - sorte de bras séculier et financier du réseau progressiste - ne se gêne pas pour financer et appuyer ouvertement les organismes pro-choix.


Pourquoi ces mouvements se disent encore catholiques?

Pourquoi Justice et foi et sa revue Relation, en conflit sournois avec les autorités romaines depuis la dérive des jésuites vers la théologie de la libération, se prétendent-ils encore comme étant catholiques, malgré une transformation totale de la Doctrine?

Pourquoi  la fondation Béati perd son temps à se proclamer des valeurs de l’Évangile alors qu’il ne s’agit pas du tout d’un apostolat chrétien, mais bien d’une philanthropie humaniste?

Nous terminerons par les mots du pape Saint-Pie X, dans son encyclique Pascendi Dominici Gregis du 8 septembre 1907.

Le Saint-Père avait clairement compris les motifs qu’ont ces mouvements d’infiltration moderniste de se réclamer de l’Église catholique alors qu’ils luttent explicitement contre  Rome et la Doctrine :

 « C’est chez eux une volonté et une tactique : et parce qu’ils tiennent qu’il faut stimuler l’autorité, non la détruire; et parce qu’il leur importe de rester au sein de l’Église pour y travailler et y modifier peu à peu la conscience commune: avouant par là, mais sans s’en apercevoir, que la conscience commune n’est donc pas avec eux, et que c’est contre tout droit qu’ils s’en prétendent les interprètes. »

 

 

 

dimanche 24 mai 2015

La bannière de Carillon des zouaves (1910)




Réplique de la bannière de Carillon que les zouaves de Québec font confectionner vers 1910. Selon Claude Paulette, « les proportions en ont toutefois été modifiées pour en faire un drapeau plutôt qu’une bannière.»


Nos racines, numéro 119, page 2378, les éditions T.L.M. 1982

vendredi 22 mai 2015

Effacer Dollard?

En 1660, Dollard et ses volontaires ont reçus leurs sacrements et sont partis à la rencontre de l’armée d’invasion iroquoise qui s’approchait de la colonie. La bravoure et la piété d’une 15aine de canadiens-français suffirent à repousser quelques milliers de sauvages au Long-Sault  et à sauver la colonie avec la grâce de Dieu, malgré la mort des héros.


C’est ce fait d’arme que les canadiens-français devaient célébrer lundi.


Les quelques médias qui étaient toujours fonctionnels malgré la journée fériée «des Patriotes» ont couvert l’événement du mieux qu’ils ont pu, avec les pauvres informations qu’ils recevaient de parts et d’autres par de soi disant experts sur l’histoire de cette fête.

Le discours général visait à démystifier une fois pour toute la confusion qui régnait  au sujet du nom de la fête. Était-ce la fête de la reine, de Dollard ou des patriotes?

Toutes les ondes nous ramenaient l’histoire de  l’adoption du congé férié par le Parti Québécois de Bernard Landry en 2003 et l’histoire de Dollard, véritable héro de la race française du Canada, a été ridiculisée et banalisée.

Un bandit parti piller les iroquois, un idiot qui s’est fait exploser lui-même par un baril de poudre et la bataille du Long-Sault qualifiée de funeste escarmouche…

Quels blasphèmes historiques n’avons-nous pas entendu hier, sur cette glorieuse équipée comparable à celle des spartiates aux Thermopyles?

Les patriotes ont écrasé Dollard.

Les affiliations maçonniques du mouvement patriote des années 1830 ne sont plus à démontrer. Quand les médias, Radio-Canada entre autre, nous parlaient hier du tour de l’Europe de Papineau, ils oubliaient que nous pourrions plutôt qualifier ce voyage d’un tour des loges européennes.  

Ce sont véritablement les mouvements attachés aux personnages comme Papineau, Duvernay et compagnie qui ont œuvrés à l’importation du voltairianisme et des lumières, de la démocratie « liberté, égalité, fraternité » à la sauce canadienne.

Les nationalistes ne doivent pas simplement militer contre une journée nationale des patriotes, mais bien exiger que celle-ci ne se superpose pas à la fête du héros national; Dollard.

Les « nationalistes » progressistes fêtaient autrefois la fête des patriotes au mois de novembre, période de l’année correspondant à  l’apogée de l’insurrection. Sous prétexte de ramener la date à celle de l’effervescence sociale du mouvement patriote plutôt qu’à celle des luttes armées -  au mois de mai précédent les troubles- les mouvements « patriotiques » ont simplement décidé d’écraser Dollard.

Il est vrai que l’aventure des patriotes a marqué l'histoire de notre race, mais sans Dollard, cette histoire se serait probablement terminée par un terrible massacre de la colonie en 1660.

Pour mettre fin une fois pour toute à cette confusion qui régnait sur cette triple fête de Dollard, de la reine et des patriotes, le nouveau chef du parti Québécois, Pierre-Karl Péladeau déclarait lundi :

 « La Journée nationale des patriotes est «la véritable fête» qui doit être célébrée le lundi précédant le 25 mai de chaque année …»

Qu’en est-il de nos vieux héros, Monsieur le chef nationaliste?

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jeudi 21 mai 2015

La Révolution tranquille et la destruction de la société canadienne-française



-Une conférence de Monsieur Jean-Claude Dupuis, historien

Invité par le Mouvement Tradition Québec, il nous entretient sur la "Révolution tranquille et la destruction de la société canadienne-française" et répond aux questions (15 mai 2015).

mercredi 20 mai 2015

De quoi, pourquoi et dans quel but Dieu a-t-il créé le monde? - Catéchisme de Spirago



 1. Dieu a créé le monde de rien;


 Sa seule volonté y suffit.

Les hommes ne peuvent agir que sur une matière préexistante: mais Dieu a fait la matière elle-même avec laquelle il a formé toutes choses. (S. Iré.) Les hommes pour leurs oeuvres ont besoin d’instruments, y mettent de la peine et du temps. Dieu n’a fait que vouloir et tout exista (Ps. CXLVIIL 5), la parole qu’on lui attribue n’est autre chose que sa volonté. — Dieu a tiré du néant l’univers et toutes ses merveilles. Dieu se contenta de dire: Fiat et aussitôt le ciel et la terre existèrent. Rien ne se fait de rien, objecte Epicure; il aurait dit plus exactement: rien ne se fait par rien ; cela est très vrai, aussi ne disons-nous pas que la terre est de rien, mais qu’elle a été faite de rien par Dieu.

 
Tout ce que Dieu avait fait était très bon.

Dieu lui-même loua ses œuvres (Genèse, I, 31). L’univers était bon, parce que rien n'était contraire à la volonté divine, que tout y était conforme. (S. Amb.) Dieu loua lui-même son oeuvre, parce que nous et toutes les créatures, nous sommes incapables de la louer convenablement. (S. J. Chr.) ; au moins devons-nous imiter les trois jeunes gens qui exaltaient les œuvres de Dieu dans la fournaise. (Dan. JII.) — Ce qui est mauvais l'est devenu par l'abus que les créatures ont fait de leur volonté libre.

Néanmoins aucun être ne peut devenir mauvais dans son essence; tout être est nécessairement bon sous quelque rapport (S. Aug.).

 
2. Dieu a été amené par sa bonté à créer le monde;


 Il a voulu rendre heureuses des créatures raisonnables.

Un bon père montre à ses enfants de belles images pour les réjouir et s’en faire aimer, et Dieu a voulu montrer sa gloire à des êtres raisonnables pour nous   donner la joie et le bonheur. Nous sommes, parce que Dieu est bon (S. Aug.). Sa bonté seule qu’il voulait communiquer à d’autres est le mobile de la création (S. Th. Aq.) Aussi tout l'univers existe pour notre bien: certains êtres pour notre conservation: la terre, les plantes, les animaux ; d'autres pour notre instruction : les astres; d'autres pour notre plaisir: les couleurs, les parfums, la musique; d'autres enfin pour nous éprouver: la pauvreté, la maladie, les malheurs, les bêtes malfaisantes. (S. Bern.)

Mon Seigneur et mon Dieu! devons-nous nous écrier, tout ce que je vois me dit que vous l’avez fait pour mon bien et me dit de vous aimer. (S. Aug.) — Dieu ne fut forcé par rien à créer l’univers ; il n’en avait nul besoin ; (Athénagore) et précisément pour montrer qu’il agissait selon son bon plaisir, il créa les êtres non pas à la fois, mais successivement. (Bossuet).


3. Le but de la création est de révéler aux créatures raisonnables la gloire de Dieu.


L’oeuvre devait louer l’auteur par sa perfection, comme une belle toile fait la gloire d’un peintre. Il faut en effet bien distinguer le but de l'ouvrier (le mobile qui le pousse à agir) et le but de l’oeuvre (ce à quoi une chose est destinée); l’horloger fait la montre pour gagner sa vie, mais la montre a pour but de marquer les heures. En Dieu, le mobile de son acte créateur a été sa bonté, le but de son oeuvre est de le glorifier et de rendre heureuses ses créatures raisonnables. — La quantité innombrable et l’immense variété des minéraux, des végétaux et des animaux, l’énorme quantité des astres (Ps. XVIII, 1) existe uniquement afin que les anges et les hommes reconnaissent et admirent la majesté divine. Ce que je vois s’écrie: O Dieu que vous êtes grand! Que vous êtes bon!  — Les anges et les hommes existent de leur côté uniquement pour  reconnaître et glorifier la majesté divine. Nous savons aussi que les saints anges contemplent Dieu et le louent sans cesse (ls. YI, 3) ; et S. Augustin dit de l’homme : « Vous nous avez créés pour vous, Seigneur ! et notre coeur est inquiet jusqu’à ce qu’il se repose en vous ! » — Les démons même sont obligés de contribuer à la gloire de Dieu : car ils montrent par leurs tourments la grandeur de la sainteté et de la justice de Dieu, et Dieu fait tourner toutes leurs ruses à sa gloire et au salut des hommes. — Les réprouvés aussi ne font rien perdre à Dieu de sa gloire; eux glorifieront pendant toute l’éternité la justice de Dieu, tandis que les élus proclameront sa miséricorde. (Marie Lataste). Le Seigneur a tout créé pour lui-même (Prov. XVI, 4); il a créé pour sa gloire tous ceux qui invoquent son nom (Is. XL1ÏI, 7). Cependant il n’a pas créé l’univers pour augmenter sa gloire ou pour se la procurer (Conc. Vat. 1, 3), car il est souverainement bienheureux et n’a besoin de rien ; il n’est pas non plus ambitieux, car il réclame uniquement l’honneur qui lui est dû.

Puisque nous existons pour la glorification de Dieu, nous devons en toutes choses agir avec cette intention.

S. Paul nous ordonne donc, « quoi que nous fassions, que nous mangions ou que nous buvions, de tout faire pour la gloire de Dieu » (l Cor. X, 31). Rien n’est plus facile, car les moindres actions peuvent être offertes à Dieu à cette intention. (S. J. Chr.)


N’oublions pas de faire la bonne intention le matin et de la renouveler souvent dans la journée.

lundi 18 mai 2015

Vive Dollard!

Les premières heures furent faites de pur héroïsme. A cause de sa situation géographique, Montréal, centre du pays et à cent quatre-vingts milles de Québec, sera toujours le premier point d'attaque des Iroquois, Montréal se pose en sentinelle de toute la colonie.

Toujours à l'heure du sacrifice, Montréal ne s'est jamais soustrait à la lutte et répandra son sang sans compter; toujours aux aguets et dans la crainte du carnage, Montréal a travaillé à sa formation entre les fréquentes escarmouches que venaient lui offrir les Iroquois comme pour désennuyer les colons et entretenir leur bravoure de Français. Mais survinrent des heures sérieuses ou le sort de la colonie dépendant de la qualité du sens social de chacun, de l'appréciation et de la compréhension du sacrifice. Pour le bien commun, avec la certitude de n'avoir pour soi aucun autre profit que le mérite et l'honneur de courir vers une mort certaine, pour sauver la patrie et l'Église, en passant par les raffineries les plus cruelles qu'ait pu inventer le génie païen dans les cerveaux panachés des Iroquois.

Les cinq nations iroquoises complices tentaient de réalise le plan diabolique d'anéantissement de la chrétienté naissante au Canada. Dès 1660, l'Iroquois avait organisé la disparition complète de Montréal pour ensuite descendre à Québec et en finir avec ces chrétiens à peau blanche ou rouge.

Mais la Providence veillait. Un jeune homme, averti l'ange protecteur de chez-nous, ne compta pas ses forces, mais les offrit toutes à sa patrie pour la sauver d'un massacre sans merci. Ne comptant que sur Dieu qui l'avait conduit à Montréal, que sur ce qu'il pouvait lui offrir en sacrifice pour ce qu'il sait être son devoir, il se mit à la recherche de jeunes Français qui n’avaient pas peur de mourir. II en trouva seize comme lui et les conduisit dans la pauvre chapelle de bois rond ou ils tombèrent aux genoux d'un missionnaire pour se confesser. Après la veillée d'armée ils entendirent la messe, reçurent l'Eucharistie pour la dernière fois et firent le serment solennel de n'accepter aucun quartier et de combattre jusqu'à leur dernier souffle de vie.

Le brave major Closse, l'intrépide Charles LeMoyne et le courageux Picoté de Bélestre, informés d’une si noble et si audacieuse résolution, s'offrirent pour être eux-mêmes de l'entreprise. Mais Dollard ne voulut pas attendre jusqu'après leurs semences, qu'ils se préparaient à faire alors. L'ardeur brillante de Dollard d'aller attaquer l'ennemi montra bientôt que cette apparente précipitation ne fut pas sans quelque dessein de la divine Providence, qui, par là, voulait sauver tout le Canada.

Dollard quitta Ville-Marie dans l'intention d'aller attendre les Iroquois sur leur passage à leur retour de la chasse. Ils avaient à peine donné quelques coups d'aviron, qu'ils entendirent un cri d'alarme dans l’Ile Saint-Paul. Sans hésiter, ils fondirent sur eux avec tant de vigueur qu’ils les auraient tous pris; mais les Iroquois sacrifièrent leurs canots et leurs bagages pour se sauver dans les bois. C'était le 19 avril 1660. Dollard perdit trois compagnons: Nicolas Duval, serviteur au fort, qui périt par le feu des Iroquois; Blaise Juillet dit Avignon, habitant et père de famille, qui laissa quatre enfants en bas âge, et Mathurin Soulard, charpentier du fort; ces deux derniers, qui n'étaient pas accoutumés à la navigation du canot, se noyèrent dans l'attaque.

Dollard retourna à Ville-Marie avec les siens pour assister au service funèbre de Nicolas Duval et ses deux compagnons. Après un adieu général à leurs amis et à tous les colons, les braves s'embarquèrent de nouveau avec une grande quantité de munitions de guerre, pleins de cœur et d'intrépidité.

Ils durent passer huit jours au bout de, l‘ile de Montréal avant sauter les rapides de Lachine, puis le premier mai, ils étaient au pied du Long-Sault, sur la rivière des Outaouais. II y avait un petit retranchement construit l'automne précédent par les Algonquins. C'était un mauvais réduit, non flanqué, mal défendu par de mauvais pieux et même dominé par un coteau voisin. Dollard se vit encore restreindre l'espace en admettant dans sa troupe une partie de Hurons et d'Algonquins venus de Ville-Marie pour combattre avec lui.

L'attente des Iroquois fut assez courte et l'avant-garde, composée de deux canots chargés d'ennemis, descendait, précédant un corps d'armée de trois cents hommes qui allaient se joindre à cinq cents autres aux Iles Richelieu, pour attaquer tous ensemble les Trois-Rivières et Québec, et ensuite Ville-Marie. Dollard posta ses hommes à leur rencontre et, aussitôt que l'ennemi eut un pied à terre ce fut une décharge meurtrière, mais trop précipitée pour les tuer tous; quelques-uns s'enfuirent en toute hâte pour avertir l'armée que les Français et des sauvages les attendaient au petit fort non loin de là.

Dollard et les siens avaient mis leurs chaudières sur le feu pour le repas et priaient quand l'ennemi arriva. Les Français se ruèrent dans le fort sans pouvoir emporter leurs chaudières et les mousquets tonnèrent de part et d'autre. Un capitaine, Onnon¬tagué, s'avança sans armes pour demander aux Français d'attendre qu'ils tiennent conseil. Les Français en profitèrent pour améliorer leurs fortifications.

Les Iroquois firent leur assaut avant que les Français aient fini leur ouvrage. C'est une tuerie sans merci et les Iroquois reviennent à plusieurs reprises en laissant toujours autour de la palissade ceux qui s'en sont approchés; les têtes coupées des Iroquois bordent le haut des pieux du réduit français, ce spectacle humiliant jette les Iroquois dans des transports de rage et de furie, sans qu’ils n’en tirent aucune vengeance. Ils brisent les canots des Français et en font des torches pour tenter de bruler la palissade, mais il leur était impossible d'en approcher. Alors ils envoient un canot pour appeler promptement à leur aide les cinq cents Iroquois qui les attendaient aux Iles Richelieu.

Les Français avaient soif! La farine ne voulait plus passer dans leur gosier sec. A force de creuser, ils finirent par trouver un petit filet d’eau bourbeuse mais insuffisante. La rivière n'était cependant qu'à deux cents pas du fort. Protégés par une quantité de fusiliers qui repoussaient l'ennemi, ils passaient par-dessus la palissade pour aller chercher de l'eau à la rivière, dans des petits vases insuffisants pour tous. Les Iroquois se rendirent compte de cette terrible nécessité et invitèrent les Hurons à se rendre en leur annonçant qu'un renfort de cinq cents hommes s'en venait et que tous les assiégés seraient massacrés. Les Hurons, excepté le capitaine Anahotaha, font un sauve-qui-peut et vont apprendre aux Iroquois que les Français ne sont que dix-sept avec quatre Algonquins et leur propre capitaine.

Situation nouvelle créée par la défection des Hurons, la soif, et l'arrivée certaine d'un renfort de cinq cents ennemis!

Rien n'ébranle les Français toujours résolus de se défendre jusqu'à la mort, et même l'arrivée des cinq cents Iroquois après cinq jours de trêve qu'ils passèrent dans la prière. Avec les nouveaux arrivés, les Iroquois formaient un groupe de huit cents hommes; dès lors, ils se ruèrent sur le fort avec furie par assauts répétés d'heure en heure, mais toujours contraints de se retirer avec de grandes pertes. Aussitôt que les Iroquois faisaient une petite trêve, les Français tombaient à genoux pour prier et ne se relevaient que pour repousser l'ennemi. Les Iroquois, dans leur découragement, tentèrent d'écraser le fort en abattant dessus plusieurs arbres, ce qui occasionna un grand désordre à l'intérieur. Les Iroquois ne croyaient plus les Hurons qui leur affirmaient que les Français n'étaient que dix-sept. La honte abattait le courage des Iroquois qui avaient vu massacrer tant de leurs guerriers sans pouvoir se venger. Rassurés de nouveau que les Français n'étaient que dix-sept, les Iroquois résolurent de périr tous au pied du réduit ou de s'en emparer dans un effort suprême.

Ils tinrent conseil et résolurent de sacrifier un certain nombre des leurs qui avanceraient les premiers
en servant de rempart aux autres. Les plus braves acceptèrent de courir à une mort certaine et se mirent en devoir de monter les premier à l'assaut en s'entourant d'une carapace faite de trois buches liées les unes a côté des autres, qui les couvrait depuis le haut de la tête jusqu'au-dessus du genou. Le rempart vivant s'avance sur le fort suivi de tout le reste des ennemis, résolus de l'emporter à tout prix.

C'est le coup décisif. Les Français bourrent les mousquetons jusqu'à la gueule et dirigent sur les Iroquois des décharges continues. Malgré ce feu nourri, l'ennemi a toujours de nouveaux assiégeants qui remplacent les blesses et les morts, gagne du terrain, arrive à la palissade et bientôt apparaissent les têtes barbares au-dessus du mur, tandis que les pieux s'arrachent, craquent et cassent. Armés de haches et de sabres, les Français engagent une bataille corps à corps et taillent à coup répétés dans la foule des Iroquois qui paraissent.

Dollard veut faire une trouée formidable dans les ennemis et s'empresse de charger un gros mousqueton qu'il lance comme une grenade au milieu des Iroquois; mais la barrique de poudre sur le point d'éclater rencontre une branche sur son chemin et retombe dans le fort on elle éclate et tue ou estropie à l'instant plusieurs Français. Les Iroquois font à cet instant brèche de toutes parts, mais rencontrent les survivants français qui se défendent comme des lions. C'est dans ce carnage que le brave Dollard fut tué. La mort du chef découragea les derniers défenseurs du fort qui, une fois défoncé, laissait entrer les Iroquois. Mais le peu de Français qui restaient se mettent à frapper avec une telle furie, que les Iroquois oublient de faire des prisonniers pour tuer au plus vite ces quelques braves qui menaçaient de les détruire tous s'ils ne se hâtaient de les immobiliser dans la mort.

Le dernier tombé, les Iroquois pensèrent en sauver quelques-uns pour les torturer. Trois étaient sur le point de mourir et un seul pouvait être traité. Ils jetèrent les trois mourants dans le feu. L'autre mourut dans les tourments raffinés qu’il endura avec une patience qui surpassa la barbarie et la cruauté des Iroquois. La vengeance des Iroquois sur les Français n'étant pas satisfaite, ils tournèrent leur rage contre les Hurons qui s'étaie vendus à eux. Ils les distribuèrent a leurs bourgades ou ils furent grillés. Le chef Huron et les quatre Algonquins étaient tombés dans le fort à côté des Français et avec le même courage; ces sauvages chrétiens s'étaient préparés aussi saintement que Français à la gloire de gagner le Ciel en défendant l'Église et la patrie française.

De nos jours, des avachis du journalisme ont osé refuser Dollard et à ses compagnons le titre de héros et n'ont pas voulu les reconnaitre comme martyrs. Que la nation canadienne-française sache bien que Dollard et ses compagnons sont des martyrs chrétiens qui ont donné leur vie pour sauver la chrétienté naissante en Amérique. C'étaient des Français qui ne se vendaient pas et leur épée valait bien des fois la plume de ces écrivassiers émoussés par un libéralisme gluant et affame des déchets d'une crèche ministérielle. Dollard est un héros dont les coups d'épée ont fait bien plus en Amérique pour la nation française que les quelques "asselinades" pondues de peine et de misère et dont les coups de plume dirigés a la française enjuivée contre les représentants du Christ prouvent la courte vue d'un cerveau qui demeure trop loin du cœur. Voilà jusqu'où l'ignorance et la mauvaise foi peuvent mener!

Ignorance, car voila le testament d'un de ces héros chrétiens dicte par lui-même au notaire public de Ville-Marie, le 18 avril 1660. Il y déclare que: «Désirant aller en partie de guerre, avec le sieur Dollard, pour courir sur les Iroquois, et ne sachant comment il plaira à Dieu de disposer de sa personne dans ce voyage, il institue, en cas qu'il vienne à périr, un héritier universel de tous ses biens, à la charge seulement de faire célébrer dans la paroisse de Ville-Marie quatre grand’messes et d'autres pour le repos de son âme ». Voilà tout ce que ces braves se proposaient en se sacrifiant ainsi.

A ces dix-sept héros chrétiens, on doit joindre le brave Anahontaha, chef des Hurons, comme aussi Metiwemeg, capitaine Algonquin, avec les trois autres braves de sa nation, qui tous demeurèrent fidèles et moururent au champ d'honneur; enfin les trois Français qui périrent dans le début de l'expédition, Nicolas du Val, Mathurin Soulard et Blaise Juillet.

Nous, Canadiens français, nous fêtons Dollard et ses compagnons. Nous les proclamons tous les 24 mai, comme les plus beaux héros de notre race, héros chrétiens taillés par Dieu dans le granit de la civilisation française. Le 24 mai s'appelle, dans langage de notre peuple, la fête de Dollard.

A la fête de Dollard, nous devons faire participer, plus que les autres, nos jeunes générations. Cet appel, nous l'adressons aux éducateurs de notre jeunesse, aux plus petites maîtresses d’école comme à ceux qui occupent les plus hauts postes d’enseignement.

L'on se plaint universellement que notre peuple manque de sens national, que l'égoïsme des vieilles société nous envahit, que l'esprit public se meurt. A toutes ces menaces, à tous ces maux opposons les puissances de réaction que tient en réserve notre histoire. II en comptera peu à une institutrice qui ne pourra faire davantage, d'exposer à ses bambins dans la langue qu'ils comprennent, l'exploit du Long-Sault et les hautes leçons qui s'en dégagent. Et pourtant, si elle sait remuer les jeunes âmes et leur communiquer son émotion, ce jour-la, n'aura-t-elle pas accompli au plus parfait, sa noble tache d'éducatrice? Elle n'aura qu'à se rappeler le prix des émotions éprouvées aux premières époques de la vie et de quelles accumulations de sentiments, se fait la noblesse des caractères.

Monument Dollard du parc Lafontaine
Dans les couvents et dans les collèges, la fête de Dollard doit prendre de l'ampleur et de la solennité. C'est l'heure pour les enfants qui ont grandi, pour les jeunes gens en voie de finir leurs études, c'est l'heure de se rappeler l'engagement sacré des jeunes héros de Ville-Marie, de se rappeler les causes qui réclament encore les grands dévouements, et, sans forfanterie, sans vaines phrases, dans la simple et calme décision de leur volonté, de faire a leur tour le serment a la patrie.


VIVE DOLLARD!



-Lambert Closse, La réponse de la Race – Catéchisme national. 1936

mardi 12 mai 2015

Réflexions d'un catholique: le "fun"




Il y a des gens qui ne pensent qu'à avoir du "fun".
C'est aussi bête que l'expression peut en avoir l'air.
Nous avons eu du "fun"! - "Nous aurons du "fun". - Il faut avoir du "fun".

Et ce "fun" là, à la fin, à quoi se résume t-il?

A satisfaire ses caprices les plus extravagants, à contenter ses fantaisies les plus bizarres, à assouvir ses plus viles passions.

On a du "fun" quand on assiste à quelque spectacle indécent.
On a du "fun" lorsqu'on s'est empiffré jusqu'à en vomir.
On a du "fun" quand on s'est saoulé comme une outre.
On a du "fun" quand on s'est livré à l'adultère.
On a du "fun" lorsqu'on a abusé d'une fille.
On a du "fun" quand on s'est moqué des vieilles barbes.
On a du "fun" quand on s'est gaussé de la religion.
On a du "fun" quand on a sali la réputation des gens respectables.
On a du "fun" quand on s'est drogué comme des imbéciles.
On a du "fun" quand on s'est vautré dans le mal.
On a du "fun" quand on s'est roule jusqu'au cou dans la fange.

Je me trompe?

Et que de mal ne se donne-t-on pas pour avoir du "fun".
On s'y préparé par une toilette soignée et méticuleuse.
On y court en groupes de cinq ou six.
On fait des milles et des milles en voiture pour y arriver.
Rien ne rebute alors: ni fatigue, ni lassitude, ni peines, ni ennuis, ni inquiétudes.

Pensez donc! On va avoir du "fun".

Le pis, c'est qu'on ne se lasse jamais d'avoir du "fun". N'ai-je pas entendu des vieillards qui frisaient les 80 ans parler d'avoir du "fun".

Je ne crois pas cependant que lorsque la maladie aura cloué sur un lit de douleurs tous ces amateurs de "fun", ils prisent encore ce qui était leur seul but dans la vie.
Et quand la mort viendra et qu'il faudra comparaître au tribunal de Dieu, je pense que leur "fun" se sera un peu refroidi.

Car ce n'est pas le "fun" de se présenter au jugement suprême avec pour seule richesse le "fun" qu'on a pu avoir dans sa vie.

Et malheureusement, il n'y a plus de "fun" dans l'enfer éternel.

***
 
Extrait du périodique "Le doctrinaire" no. 6, mars 1971

Disponible dans les archives de la FSSPX - District du Canada

Closse et Pilote



Raphaël-Lambert Closse est un des premiers colons de Ville-Marie. Il arrive probablement dans la colonie en 1647. Dès l’année suivante, il est nommé sergent-major, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort survenue en février 1662. Il meurt «tué par une bande d’Iroquois, lorsqu’il allait au secours de quelques Français qui étaient en danger». Sa chienne Pilote fut d’un grand secours pour les colons. C’est elle qui dirigeait l’équipe de chiens dressés pour dépister les ennemis.

Nos racines, numéro 8, page 148, les éditions T.L.M. 1979

mardi 5 mai 2015

Hors de l'Eglise catholique point de salut - Catéchisme de Spirago




 
 
L’Eglise catholique est un fleuve qui a sa source dans les eaux vives jaillissant de la bouche du Christ, dans sa doctrine (paroles de Jésus à la Samaritaine S. Jean IV) et qui coule depuis 18 siècles. Quiconque s’embarque sur ce fleuve (se laisse conduire par l’Eglise) flotte vers le port du bonheur éternel. Celui qui s’embarque sur des eaux dérivées du fleuve (qui appartient à une autre église) n’arrivera pas au port, à moins de revenir dans le fleuve. En d’autres termes : Hors de l’Eglise, il n’y a point de salut.
 
 
1. On ne peut faire son salut que dans l’Eglise catholique, c.-à-d. elle seule possède les moyens qui procurent le salut:
 
La doctrine du Christ, les sources de grâces instituées par lui, et les chefs préposés par lui à l’enseignement et au gouvernement de l’Eglise.
 
On ne peut en vouloir à l’Eglise de proclamer le principe : hors de moi point de saint; elle ne peut pas déclarer que la vérité et l’erreur sont deux voies également sûres pour aller au ciel. On n’hésite pas à mettre au pilori de l’opinion les négociants qui vendent des denrées falsifiées, à plus forte raison faut-il mettre en garde contre les églises qui ont frelaté et empoisonné le pain des âmes. L’Eglise, ne dit pas qui ira au ciel, mais ce qui conduit au ciel; Dieu seul qui sonde les reins et les cœurs, sait qui fera ou non son salut. Le principe catholique ne contient donc aucune intolérance, aucun fanatisme contre les personnes, mais bien l’intolérance de la vérité contre l’erreur, l’intolérance de Dieu qui ne souffre aucune idole à côté de lui. (I. Bois V.). L’Eglise hait si peu ceux qui ne sont pas dans son sein, que le Vendredi-Saint elle implore la miséricorde de Dieu sur eux. La mise à mort des hérétiques au Moyen-Âge (p. ex. le bûcher de Jean Huss en 1415) n’était pas l’oeuvre de l’Eglise qui ne veut pas la mort du pécheur, mais sa conversion; elle était l’oeuvre de la puissance séculière et de la législation civile qui poursuivait les hérétiques, parce qu’en règle générale ils attaquaient aussi le pouvoir, la morale et la paix publique. — L'Eglise catholique est donc la voie du Ciel. En cela elle se distingue de la Synagogue qui montrait seulement cette voie dans un lointain obscur, tandis qu’elle est elle-même la voie; elle se distingue aussi de l’hérésie qui tronque la doctrine du Christ et supprime des sources de grâce, telles que la S. Messe, le Sacrement de pénitence. Les voies de ces églises sont des voies fausses et détournées.
 
Un paralytique avance mieux sur la bonne route qu’un char avec d’excellents coursiers hors du droit chemin. (S. Aug.). Celui qui ne confesse pas la vraie foi, fait de grands pas, mais hors du chemin; plus il marche, plus il s’éloigne du but auquel il tend. (S. Aug.) On peut bien aller à Rome par Constantinople, mais quand arrivera-t-on? Et au prix de quelles fatigues et de quelles dépenses? Plus d’un n’arriverait pas.
 

2. Il y a pour chaque homme vivant en dehors de l’Eglise obligation grave de s’y faire recevoir, aussitôt qu’il en reconnaît la vérité.
 
On dit ordinairement : Un honnête homme ne change pas de religion. Cette maxime est une insanité. Un fils honnête ne peut pas garder la fortune mal acquise de son père, pour la seule raison qu’il en a hérité; à plus forte raison ne peut-on pas demeurer dans une religion qu’on reconnaît fausse, uniquement parce qu’on l’a reçue de ses aïeux soit par la naissance, soit par l’éducation. (Deharbe). D’autres disent: « Nous croyons tous au même Dieu, toutes les religions sont bonnes et l’on peut aller au ciel dans l’une ou dans l’autre. » Ces principes s’appellent indifférentisme. Ils sont faux, car une seule foi peut être la vraie la révélation divine, comme il n’y a qu’un seul Dieu; or, la raison elle-même nous fait un devoir de rechercher toujours la vérité et la perfection morale. Nous sommes donc obligés de rechercher la vraie foi et de nous y attacher. Il est absurde de penser qu'il est indifférent à Dieu qu’on l’adore Lui ou qu’on adore des idoles de bois et de pierre, qu’on reconnaisse Jésus comme son Fils ou qu’avec les Juifs on le regarde comme un blasphémateur. Pourquoi le Christ et après lui les apôtres auraient-ils souffert tant de tribulations pour annoncer l’Evangile, s’il était indifférent qu’on y croie? Pourquoi les apôtres se seraient-ils élevés si énergiquement contre ceux qui falsifiaient la doctrine du Christ? (Gai. I, 8 ; II, S. Jean 1, 10). Pourquoi Jésus aurait-il converti S. Paul? Pourquoi aura-t-il envoyé un ange et un apôtre au centurion Corneille ? (Act. Ap. IV, 42). Jésus dit d’ailleurs expressément: « Je suis la voie, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père si ce n’est par moi. » (S. Jean XIV, 6). — Aussi trouvons-nous parmi les convertis les âmes les plus nobles ; leur conversion leur coûta souvent les plus durs sacrifices. Christine, la fille unique de Gustave-Adophe, ce grand persécuteur des catholiques, acquit par ses lectures la conviction de la vérité du catholicisme: les lois suédoises ne tolérant pas le catholicisme, elle déposa la couronne après trois ans de règne (1654) et finit ses jours à Rome (1689) où elle est enterrée à S. Pierre. C’est une conduite héroïque! Le comte Fred. de Stolberq tint une conduite analogue (1800) ; ce brillant écrivain renonça à sa charge.  Dans le dernier demi siècle l’Angleterre a vu la conversion en masse, de près de 5000 personnages importants, entre autres de Newmann (1845) et de Manning (1851) qui depuis devinrent cardinaux. En Allemagne on a constaté au 19e siècle la conversion de près de 20 personnages appartenant à des maisons souveraines et de près de 120 membres de la noblesse. Il y eut aussi des conversions du Judaïsme, entre autres celles du Viennois Veit, depuis prédicateur de la cathédrale et des Alsaciens Ratisbonne et Libermann. (1)

 
3. Celui qui par sa propre faute reste en dehors de l’Eglise, ne peut pas être sauvé.
 
« Le serviteur, dit Jésus, qui a connu la volonté de son maître et ne l’a pas accomplie, sera durement frappé. » (S. Luc. XII, 47). Terrible sera donc le sort de celui qui connaît pertinemment la divinité de l’Eglise et qui, par exemple pour contracter un mariage avec une protestante, pour faire une bonne affaire, sort de l’Eglise ; il en est de même de celui qui ayant reconnu la vérité de la religion catholique refuse de l’adopter par lâcheté, par crainte du qu'en dira-t-on, par mépris. Il faut porter le même jugement sur celui qui a des doutes fondés sur la vérité de sa religion, et néglige de s’éclairer, qui étouffe ses scrupules de peur de reconnaître la divinité de l’Eglise catholique. Ces hommes estiment un intérêt passager à un prix plus élevé que l’amitié de Dieu et leur félicité éternelle; ils préfèrent les ténèbres à la lumière. (S. Jean III, 19). Ceux qui restent en dehors de l’Eglise se perdent comme ceux qui étaient en dehors de l'arche de Noé. (S. Cyp.). Celui-là ne peut pas avoir Dieu pour père, qui n’a pas l’Eglise comme mère. (id.). On ne peut se sauver quand on n’a pas le Christ comme chef; or, on se trouve dans ce cas quand on ne fait pas partie du corps de l’Eglise. (S. Aug.). Se séparer de la communion de l’Eglise, c’est se séparer du Christ. (IV, Conc. de Latran).
 
 
4. Celui qui sans sa faute reste en dehors de l’Eglise, peut se sauver s’il mène une vie pieuse : il est catholique de volonté.
 
Un grand nombre de ceux qui sont nés et ont été élevés dans l’erreur croient appartenir à la vraie Eglise et s'imaginent être de vrais chrétiens. Ils se trompent non pas par haine, mais pour ainsi dire par amour de Dieu. (Salvien). Celui qui mène une vie pieuse a en lui la charité; elle lui sert de baptême de désir et fait de lui un membre de la vraie Eglise; il fera son salut, non pas par l’erreur, mais par l’appartenance à la vraie Eglise. (Bellarmin). « De quelque nation que l’on soit, dit S. Pierre, on est agréable à Dieu si on le craint et qu’on pratique la justice.» (Act. Ap. X, 35). L'Eglise comprend tous les justes depuis Abel jusqu’au dernier élu avant la fin du monde. (S. Grég. Gr.). Tous ceux qui ont vécu conformément à la raison étaient chrétiens, malgré les apparences, tels que Socrate chez les Grecs, Abraham et Elie chez les Juifs. (S. Justin). Ceux dont nous venons de parler, n’appartiennent pas au corps de l'Eglise, c.-à-d. à la société constituée par la profession de foi extérieure, mais à l’âme de l’Eglise par les sentiments intérieurs qui doivent animer ses membres.

 
Il y a donc dans l’Eglise des membres visibles et des membres invisibles.
 
Les membres visibles sont ceux qui sont entrés dans l’Eglise par le baptême, qui professent la vraie foi et sont soumis aux pasteurs légitimes. Ne sont pas membres visibles de l’Eglise, les infidèles (payens, juifs, mahométans), les hérétiques (protestants), les schismatiques (grecs), les excommuniés, c.-à-d. ceux qui sont exclus de l’Eglise. Les membres invisibles de l’Eglise sont ceux qui n’en font pas partie sans leur faute et sont en état de grâce : tels furent Abraham, Moyse, David, Job, etc. Les membres visibles de l’Eglise se divisent à leur tour en vivants et morts, selon qu’ils se trouvent ou non en état de grâce.
 
C’est une erreur de croire qu’on est exclu de l’Eglise par un péché mortel. L’Eglise ressemble à un champ où il croît du froment et de l’ivraie (S. Matth. XIII, 24), à un filet où il y a de bons et de mauvais poissons, (ibid. 47), à l’arche de Noé qui contenait des animaux purs et impurs, à une aire où l’on trouve du bon grain et de la paille (S. Aug.), à un arbre qui a des branches vertes et des branches desséchées. — La simple qualité de membre de l’Eglise ne suffit pas pour être sauvé, il faut vivre d’après la religion, sinon cette qualité ne servirait qu’à une condamnation plus rigoureuse.
 
(1) Le premier était Strasbourgeois et fonda l’ordre des Dames de Sinn ; le second ôtait fils d'un rabbin du caverne et fonda la Congrégation du S. Esprit, il a été déclaré Vénérable.

lundi 4 mai 2015

Le Calvaire de l'Ile d'Orléans




Calvaire, situé dans la paroisse Saint-Laurent de l'Île d'Orléans. Selon l'usage, celui qui passe devant le calvaire doit s'arrêter un court instant et se recueillir. Souvent, lors du mois de Marie, en mai, des habitants allaient le soir réciter leurs prières au pied de la croix.
 
 
Nos racines, numéro 105, p.2085,  les éditions T.L.M. 1981

dimanche 3 mai 2015

Compte rendu de la conférence sur la théorie du genre





Introduction

Avec la Théorie du genre, on peut parler de Révolution qui tire ses origines des conceptions philosophiques de Rousseau, du mouvement féministe d’après-guerre et de la règle de l’interchangeabilité de notre époque moderne. « On ne naît pas femme, on le devient » dit Simone de Beauvoir.


Définition

Pour les théoriciens du genre, «le genre est une expression qui définit notre identité sexuelle comme une construction sociale». On naît avec un sexe qui est indifférent et ne définit aucunement notre identité. Toute distinction entre le masculin et le féminin n’est que le fruit d’une construction sociale sans lien avec le sexe donné à la naissance. Ainsi mon identité m’appartient et c’est moi qui choisis d’être homme ou femme et je suis seul maître de mon orientation sexuelle : hétérosexuelle, homosexuelle ou autres.

La théorie du genre se présente comme moyen de mettre un terme à l’aliénation  des individus par la société, qui sous le couvert de sa culture, de son histoire et de ses coutumes, conditionne l’individu et lui impose son identité masculine ou féminine de façon irrationnelle, abusive et arbitraire.

Son programme consiste en la maxime : liberté, égalité, fraternité. Liberté dans notre choix de vie; égalité de toutes les tendances personnelles dans une société fraternelle et tolérante.

Le sexe biologique se distingue désormais de l’identité sexuelle qui me permet de me définir homme ou femme selon ma préférence indépendamment de mon orientation sexuelle, qui elle se découvre au gré de mes attirances personnelles.


Les buts

La théorie du genre a pour but de corriger les normes sociales qui sont des facteurs d’oppression et des moyens d’asservissement. Elle affiche un but altruiste dans la libération des individus de  cette oppression sociale.  Sont visés bien sûr les structures traditionnelles, tel le mariage, la maternité, la famille et l’enfant.

Ce qu’il faut à tout prix, c’est abattre la nature et la déposséder de son rôle d’assigner une identité masculine ou féminine. Si la nature ne détermine plus mon identité sexuelle, mon identité sexuelle ne relève alors que de mon choix personnel.


Le rôle de l’école

Plusieurs questions se posent. L’école devient-elle alors un laboratoire, un lieu de conditionnement et de destruction d’où devront sortir les nouvelles générations déconditionnées ? Contrairement aux adultes qui ont été sacrifiés et auxquels la société a imposé toutes sortes de stéréotypes, les enfants doivent être soustraits dès leur jeune âge à l’influence de la société et à l’éducation reçue en famille[1].

L’école devient cette maison de redressement où l’on substitue l’émotion à la formation du jugement et de la réflexion pour faire perdre à l’enfant sa faculté de jugement[2]? La pensée de l’homme va au jugement qui est discriminant. Si on écarte de la formation de l’enfant tout contact avec un monde classique, l’enseignement et l’école se réduisent-ils à des lieux communs vulgaires d’où sortiront des jugements sans profondeur, des choix non discriminant[3], une misère intellectuelle ?

Si la Théorie du genre nous dit que l’on peut-être qui on veut et ce qu’on veut, tout devient interchangeable et toute différence doit disparaître. Cela n’entraîne en conséquence la disparition de la notion de l’altérité. L’autre c’est celui que je ne peux pas être. Si tous les choix ont la même valeur, s’il n’y a plus de place à la différence, l’autre n’est-il pas réduit à n’être un moyen qui me sert à me contempler moi-même ?


La stratégie scolaire dans les manuels

La théorie du genre est enseignée à l’école non comme une hypothèse mais comme une théorie hautement scientifique. Les manuels présentent la complémentarité de l’homme et de la femme comme une construction rétrograde de la société et non comme une donnée de la nature.

Les théoriciens du genre vont insister longuement sur la période de l’indifférenciation des sexes dans la période fœtale et embryonnaire sans rappeler que le fœtus et l’embryon sont déjà garçon (XY) ou fille (XX) dès l’instant de la conception.

On passe presque sous silence la période de la puberté où le corps des garçons et des filles deviennent homme et femme adulte par le développement naturel. On n’envisage par ailleurs aucune finalité à ce développement. La puberté se réduit plutôt à l’étape à partir de laquelle il est possible de vivre sa sexualité et au moment où les organes sexuels deviennent fonctionnels. Pourtant, la science nous démontre clairement que les différences physiologiques entre homme et femme ne se réduisent pas uniquement à cette fonction de reproduction.

Enfin on donne une grande place aux anomalies sexuelles. D’ailleurs on ne dit plus «anomalies» sexuelles mais «originalités surprenantes». Pourtant en biologie on parle d’anomalies pour nommer ce qui diffère de la normalité. Employer le terme anomalie c’est reconnaître une norme, un ordre dans la nature. La normalité veut logiquement l’harmonie du sexe et du genre de la personne.

Dans la théorie du genre, chaque dimension (sexe biologique, identité et orientation) est présentée séparément et même de manière opposée[4].


Fondements philosophiques

La nature est ce qui existe depuis la naissance, qui est dans son état natif, qui n’a pas été modifié
depuis la naissance. Le terme nature décrit une permanence.

Dans le récit de la création de la Genèse, la nature est l’œuvre de Dieu, créateur non seulement des éléments mais de l’identité homme et femme.

Pour Aristote et Saint Thomas d’Aquin, l’homme est naturellement social et on ne peut imaginer l’homme sans cette dimension sociale.

Par contre pour Rousseau[5], il existe un état de nature où l’homme naît bon avec un instinct de conservation qu’il appelle amour de soi et la pitié qui incite l’homme à la répugnance naturelle de la souffrance et de la mort chez ses semblables. Cet état de nature précède toute civilisation c’est-à-dire qu’elle exclut toute dimension sociale. L’homme naturel ne connaît ni le bien, ni le mal et vit au présent sans souci des lendemains. Main un jour, il se trouva quelqu’un qui affirma son droit sur une propriété et entraîna la déchéance de l’humanité. L’avènement de la propriété entraîna la constitution de la société civile et fit perdre à l’homme son innocence. Pour Rousseau, l’homme est naturellement bon et c’est la société qui déprave et pervertit l’homme. En dehors de cet état de nature tout est construction sociale[6] : la propriété, l’ordre, les biens nécessaires à la vie commune en société et à la survie de la société, etc. On voit combien cette philosophie peut servir de base à la Théorie du genre. Ce qu’il y a d’humain chez l’homme lui vient de la société, d’où cette nécessité de reconstruction de l’homme.


Réponse philosophique

Contrairement à la conception philosophique de Rousseau à l’effet que la société est une création humaine, il faut répondre que la société, les personnes et les propriétés existent antérieurement aux lois et qu’il y a des lois parce qu’il y a des propriétés, parce qu’il y a une société. Les deux systèmes s’opposent radicalement. Le législateur n’est pas libre de changer la nature et ses lois à sa convenance mais il est au service de la nature et la protège. Il n’a pas le pouvoir de la modifier parce qu’elle est immuable. Un État, digne de ce nom, doit reconnaître des droits et devoirs antérieurs à toute loi humaine. On appelle ces droits et devoirs : la loi naturelle. Et parmi ces droits et devoirs qui émanent de Dieu, créateur de la nature humaine, on trouve déjà tous les biens qui relèvent directement de cette nature.

Pour s’en convaincre, il s’agit de démontrer le lien qui existe entre la propriété et la nature humaine. Si on prend la propriété au sens large, c’est-à-dire à la fois comme plaisir d’avoir, de posséder et comme plaisir de faire, on peut dire que l’homme naît propriétaire. En effet, l’homme naît avec des besoins dont la satisfaction est indispensable à sa survie et il a à sa disposition des organes et des facultés dont l’exercice est essentiel au contentement de ces besoins. Séparer l’homme de ces facultés, c’est le faire mourir.

Il est facile de constater que l’homme ne peut vivre sans pourvoir à ses besoins et qu’il ne peut les combler sans le travail. Et l’homme ne peut travailler que s’il a la certitude de satisfaire aux besoins de sa nature par le fruit de son travail. Voilà pourquoi la propriété est d’institution divine et qu’elle est contenue dans la nature même de l’homme. La raison d’être de la loi, c’est d’assurer la sûreté, la garantie et la protection de la propriété.

À titre d’exemple, on peut noter les peuples primitifs qui n’avaient pourtant pas de lois, protégeaient la propriété en formant des tribus pour assurer les biens nécessaires à leur survie. Ainsi on voit bien que la société dans un état de droit et de justice, met la force publique au service de la propriété pour la défendre et assurer la survie des individus. Donc la loi naît de la propriété et non le contraire.

Cette démonstration prouve que la propriété relève du droit naturel et non de conventions susceptibles d’être abrogées. Par analogie, on peut démontrer que tous les biens constitutifs de notre nature ne sont pas des conventions sociales, des constructions humaines, des créations arbitraires, des stéréotypes : la complémentarité de l’homme et de la femme, la famille composée d’un père et d’une mère réunis pour accueillir des enfants, etc. Ces biens sont étroitement liés à la nature et à sa survie et ne sauraient être retranchés sans de graves conséquences.

Admettre que les comportements humains ne sont que des conventions sociales, des stéréotypes, c’est admettre que le législateur peut les modifier en maître absolu et sans limite, tenter de nouvelles expériences.


Qu’est-ce qui est vrai ?

1) Il est vrai qu’on devient femme, qu’on devient homme. L’homme naît mauvais et c’est la société qui le rend bon. Par le péché originel, l’homme est entré en révolte contre son créateur et n’a pas conservé les privilèges de la nature que Dieu lui avait donnée. Sans la grâce surnaturelle, l’homme voit sa nature s’effondrer sur elle-même : aveuglement de l’intelligence, faiblesse de sa volonté, tyrannie de ses passions, etc.

La société rend l’homme bon dans le sens où l’excellence d’une société se mesure à sa capacité de conduire l’humanité au bien commun et l’individu au bien particulier. Une fois donné par la nature, le talent doit être développé et encouragé. Par conséquent, si la nature nous détermine, elle nous donne une part importante dans le développement de notre personnalité et de notre identité. On comprend désormais le rôle de l’éducation qui vient fortifier la nature et lui donne tous les moyens pour parvenir à sa fin. La liberté de l’homme consiste à choisir le bien et se mouvoir dans le bien. Toute atteinte à l’ordre naturel est une atteinte à la liberté de l’homme.

2) Il est vrai également que toute société se rattache à une culture, à une tradition qui imprègne nos manières de vivre, de voir et de travailler. Mais loin d’être une aliénation, être héritier d’une grande civilisation est un privilège qui nous fait participer à la richesse acquise et nous permet de nous identifier et nous construire.

3) Il est également vrai que la formation et l’éducation ne sont pas neutres et qu’il faut soustraire l’enfant aux mauvaises influences, aux mauvais exemples et à la perversion qui conduisent à des comportements déviants. Pour une éducation à la virilité et à la féminité, il faut apprendre au garçon à être un garçon et à la fille à être une fille. La personnalité de l’homme et de la femme se construit sur le respect l’autre. Et pour respecter l’autre, il faut apprendre à se respecter soi-même. Et la première condition pour se respecter soi-même c’est de se connaître soi-même.


Qu’est-ce qui est faux?

Il est faux de dire avec Simone de Beauvoir, que l’on ne naît pas homme ou femme.

Il est également faux de prétendre que l’homme naît bon et que c’est la société qui le corrompt.


Conclusion

La Théorie du genre nous conduit au totalitarisme, soit celui de l’homme nouveau qui renoue avec son vieux démon : le progrès avec l’espoir d’une société sans classe et fraternelle qui avance vers la perfection, la maîtrise, le mieux.

Quand on pense que bientôt l’homme pourra intervenir sur sa propre nature et s’affranchir des contraintes qu’impose la nature par le clonage, la manipulation du génome, etc., et que les seules barrières se limitent à des comités d’éthique qui courent derrière les problèmes plutôt que d’apporter des solutions, c’est inquiétant.

Un monde qui a perdu son identité devient une proie facile et docile à manipuler mais peut toujours se réveiller honteux d’avoir été trompé par des fables.

Il semble que la société moderne est rétrograde et n’a rien compris. Au lieu de prendre conscience de la vulnérabilité de la nature et de la nécessité de venir à son secours et de la préserver, on la piétine, on la viole et on la réduit à néant sans aucune honte. On la traite avec une telle suffisance, une telle arrogance qu’on pourrait croire que l’écologie n’est finalement qu’hypocrisie.

Malgré tout, vivons d’espérance, car la résurrection n’a jamais été aussi proche que le jour où la pierre fut scellée sur le tombeau.




[1] Laurence Rossignole, député socialiste en France précise : « La laïcité, c’est ce qui protège l’enfant et garantit aux enfants les mêmes droits et l’accès aux mêmes valeurs. Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. Donc la République doit leur offrir des lieux qui leur permettront, ensuite, de faire leur choix. C’est le cadre de l’école publique. C’est ce dont la France a besoin aujourd’hui. »
[2] Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale rajoute : « l’école a un rôle fondamental à jouer puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. »
[3] Voici à titre d’exemple, une liste d’ouvrages pour la formation des enfants de France : «Mon papa porte une robe», «J’ai deux papas», «Maman porte une barbe», «Medhi (prénom masculin arabe) met du rouge à lèvre».
[4] On lit dans les manuels : «À côté de l’identité sexuelle, il existe un autre aspect personnel de la sexualité : c’est l’orientation sexuelle »
[5] Rousseau - Discours sur l’origine des inégalités parmi les hommes
[6] «L’ordre social est un droit sacré qui sert de base à tous les autres. Cependant ce droit ne vient point de la nature. Il est donc fondé sur les conventions.» Rousseau - Du contrat social