lundi 31 juillet 2017

Les particularités du culte extérieur dans l'Eglise catholique : lampes et cierges

Nos adversaires nous reprochent encore l'usage des lampes et des cierges allumés en plein jour. Pourquoi, disent-ils, cette profusion de lumières ? Qu'est-ce que cela signifie ? D'où vient cette singulière coutume ?

Mon Seigneur et mon Dieu !
A cette objection je réponds d'abord que cet usage ne renferme rien de contraire à la Bible, puisque nous y lisons que sept lampes étaient constamment allumées dans le tabernacle de l'ancienne alliance ; elles étaient alimentées au moyen d'huile d'olives et étaient placées sur le chandelier d'or en la présence du Seigneur. Si, dans la Nouvelle Loi, il n'y a rien qui prescrive l'usage de lumières, il n'y a rien non plus qui le défende. Bien plus, on voit dans la Sainte Ecriture qu'un grand nombre de lampes éclairaient l'appartement où saint Paul annonçait la parole de Dieu à Troas.

L'histoire des persécutions dans les premiers siècles de l'Eglise nous montre les chrétiens obligés de se réunir dans les catacombes pour prier et assister au saint sacrifice ; là des lampes, des cierges illuminaient cet obscur dédale. L'un des buts qu'on se proposait, était dans doute de faire disparaître les ténèbres physiques ; mais ce n'était pas tout : les lumières étaient encore un signe de joie, une figure du Sauveur, lumière du monde, présent sans son Eglise, un symbole du feu sacré de l'amour divin que Jésus est venu allumer ici-bas dans les cœurs.

L'Eglise a conservé cet antique usage ; il est pour nous un précieux souvenir de ces temps reculés où nos ancêtres ont souffert pour la foi ; et il nous rappelle aussi les enseignements lumineux que Notre-Seigneur nous a donnés et l'amour dont les fidèles doivent être pénétrés pour un Dieu si bon. « En Orient, dit saint Jérôme, on allume des cierges dans l'église en plein jour, non pour dissiper des ténèbres qui n'existent pas, mais pour exprimer une joie réelle et représenter, par cette clarté sensible, la clarté intérieure dont le Psalmiste a parlé, lorsqu'il a dit : Votre parole, Seigneur, est un flambeau qui m'éclaire et qui dirige mes pas dans le chemin de la vertu. »

Lampe du sanctuaire. Lorsqu'elle est allumée,
cela signifie que Notre-Seigneur est présent
dans le tabernacle.
Cette coutume s'est conservée chez les catholiques depuis le berceau de l'Eglise jusqu'à nos jours ; nos solennités et nos joies religieuses trouvent leur plus brillante expression dans les illuminations de nos temples, des autels, des reliques et des images des saints. Pourquoi donc s'obstinerait-on à blâmer un usage conforme aux Livres Saint, en vigueur du temps des Apôtres et de leurs successeurs immédiats, conservé dans le monde entier jusqu'à nos jours ? Que fait-on dans la société civile quand on veut saluer le retour d'un roi, ou d'un général victorieux ? Comment lui exprime-t-on sa joie ? Comment honore-t-on ses beaux succès ? Chacun s'empresse d'illuminer sa demeure et de faire disparaître sous des milliers de feux l'obscurité ordinaire de la nuit. Ainsi en est-il dans l'Eglise, lorsqu'elle veut manifester son allégresse et honorer son divin Fondateur ou les saints qui ont marché sur ses traces.

Certaines sectes protestantes ont rétabli l'usage des lumières et même de l'encens ; un bon nombre ont fait replacer au sommet de leurs églises la croix que les chefs de la Réforme en avaient fait enlever. Puissent-elles opérer bientôt une transformation fondamentale et se réunir à l'Eglise catholique romaine, qui est la seule vraie Eglise du Christ !


[NDLR: C'est ainsi qu'on voit l’œcuménisme d'un œil catholique, la conversion  des hérétiques et leur retour à l'Eglise catholique. Hors de l'Eglise, point de salut !]



-Abbé Louis-Nazaire Bégin, Le culte catholique. Québec, 1875. Pp. 109-111

dimanche 30 juillet 2017

Discours patriotique fête de la saint Jean-Baptiste



Discours patriotique de monsieur Kenny Piché de Tradition Québec, lors de la fête de la saint Jean-Baptiste à Saguenay (24 juin 2017).

vendredi 28 juillet 2017

Formation doctrinale - L'encyclique Immortale Dei de Léon XIII


Conférence de monsieur l'abbé Roger Guéguen, lors d'une journée de formation pour le Mouvement Tradition Québec (14 janvier 2017).


jeudi 27 juillet 2017

Sermon de la fête de saint Jean-Baptiste 2017



Sermon de monsieur l'abbé Pierre Roy, prononcé lors de la messe de la fête de saint Jean-Baptiste (24 juin 2017), patron des Canadiens-français.

Les motivations de Pierre Boucher de Boucherville

Le Canada-français a une histoire très catholique. Le plus simple touriste est émerveillé devant le nombre d'églises, de croix de chemins, de noms de saints dans la toponymie, etc. Notre histoire est du même acabit. Dans ces temps si troublés de notre histoire, accrochons-nous à celle-ci. Notre histoire est une épopée des plus brillants exploits. Tirons-en une légitime fierté. -Tradition Québec


Raisons qui m'engagent a établir ma seigneurie des Iles Percées que j'ai nommée Boucherville.

1ère Raison. - C'est pour avoir un lieu dans ce pays consacré à Dieu, où les gens de bien puissent vivre en repos, et les habitants faire profession d'être à Dieu d'une façon toute particulière. Ainsi toute personne scandaleuse n'a que faire de se présenter pour y venir habiter, si elle ne veut changer de vie, ou elle doit s'attendre à en être bientôt chassée.

Statue de Pierre Boucher (1622-1717) devant
le parlement de Québec.
2ème Raison. - C'est pour vivre plus retiré et débarrassé du fracas du monde, qui ne sert qu'à nous désoccuper de Dieu et nous occuper de la bagatelle, et aussi pour avoir plus de commodité de travailler à l'affaire de mon salut et de celui de ma famille.

3ème Raison. - C'est pour tâcher d'amasser quelque bien par les voies les plus légitimes qui se puissent trouver, afin de faire subsister ma famille, pour instruire mes enfants en la vertu, la vie civile et les sciences nécessaires à l'état où Dieu les appellera et ensuite les pouvoir chacun dans sa condition.

4ème Raison. - Comme c'est un lieu fort avantageux tant pour les grains que pour les nourritures, et que ce serait dommage qu'il demeurât inutile, ou que cela est capable de mettre bien des pauvres gens à leur aise, ce qui ne se peut faire si quelqu'un ne commence. - Cette terre m'appartenant, je crois que Dieu demande de moi que j'aille au plus tôt l'établir. Ce qui me confirme dans cette pensée, c'est la connaissance que j'ai que cela sera utile au public et aux particuliers.

5ème Raison. - C'est qu'il me semble que j'aurai plus de moyen de faire du bien au prochain et d'assister les pauvres, que dans le poste où je suis, où mes revenus ne suffisent pas pour faire ce que je voudrais, ayant d'ailleurs une grande famille; ce qui fait que je n'ai à présent presque que le désir et la bonne volonté. - Peut-être que dans la suite me trouverai-je en état d'exécuter les sentiments que Dieu me donne conformément à ce que j'ai vu pratiquer à un grand homme de bien; ce que je ne pourrais faire demeurant ici.

Pour y réussir, je prie notre bon Dieu par les mérites et l'intercession de son fidèle serviteur, le Père de Brébeuf, de m'en faciliter l'établissement, si c'est pour sa gloire et le salut de mon âme et celui de toute ma famille; sinon, qu'il ne permette pas que j'en vienne à bout, ne voulant rien que sa sainte volonté.

Je mets ceci par écrit, afin que si Dieu permet que je réussisse, le relisant, je me souvienne de ce à quoi je me suis engagé; afin aussi que mes successeurs sachent mes intentions. Je les prie de continuer dans la même volonté, si ce n'est qu'ils voulussent enchérir par-dessus, en y faisant quelque chose de plus à la gloire de Dieu. C'est ce en quoi ils me peuvent le plus obliger, ne leur demandant pour toute reconnaissance que Dieu soit servi et glorifié d'une façon toute particulière dans cette seigneurie, comme en étant le maître. C'est mon intention; je le prie de tout mon cœur qu'il veuille bien l'agréer, s'il lui plaît. Ainsi soit-il.


BOUCHER



-Père Louis Lalande, Une vieille seigneurie: Boucherville. Cadieux & Derome Libraires-éditeurs. Montréal, 1890. Pp. 36-39

dimanche 23 juillet 2017

Retour sur le pèlerinage du 22 juillet 2017 à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré

Les pèlerins et leur aumônier, monsieur l'abbé Pierre Roy, lors de leur arrivée au sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, près de Québec.




« Vive sainte Anne elle est notre patronne
Puissante au ciel elle exauce nos vœux
Pour ses enfants elle est toujours si bonne
Invoquons-la, nous la verrons aux cieux. »



La relique de sainte Anne.
C'est en 1658 que des Bretons en mer, sauvés par leurs prières à sainte Anne lancèrent le projet de construire un sanctuaire en son honneur.

En 1658, Étienne de Lessard, un des premiers colons, concède certaines terres en vue de la construction de la première chapelle de bois dédiée à sainte Anne, particulièrement vénérée en Nouvelle-France. Lors de la construction, la guérison d'un ouvrier a lieu, celle de Louis Guimont, attestée par l'abbé Thomas Morel. C'est le premier de nombreux miracles.

En 1877, le cardinal Taschereau ordonne aux Rédemptoristes de Baltimore, et ensuite de Belgique, de prendre en main le sanctuaire dont la popularité ne cesse de croître depuis l'arrivée du chemin de fer en 1881. Cette église sera officiellement consacrée en 1878 et recevra du pape Léon XIII le titre de basilique mineure en 1886, le deuxième temple catholique au nord du Mexique à porter ce titre (la cathédrale de Québec l'ayant reçu dès 1874). Détruite par un incendie en 1922, la construction de l'actuelle basilique commença en 1923, pour s'achever en 1962.

mardi 11 juillet 2017

Les particularités du culte extérieur dans l'Eglise catholique

Mgr Louis-Nazaire Bégin,
cardinal de Québec (1898-1925)
Pourquoi, disent les protestants, tout cet encens, ces lampes, ces cierges qui brûlent en plein jour, et qui se retrouvent si souvent auprès des images et des reliques ? Pourquoi l'eau bénite à l'entrée des églises catholiques ? N'est-ce pas là de la superstition, un reste d'idolâtrie échappé aux ruines du paganisme ?

Il semble que le protestantisme ne devrait jamais se permettre pareille objection, attendu qu'il est question de ces particularités du culte en beaucoup d'endroits de la Sainte Ecriture pour laquelle il affecte une profonde vénération. Mais ce n'est pas la première fois que l'erreur se contredit elle-même; l'inconséquence lui est presque naturelle.

Ouvrons la Bible un instant. Dieu ordonne à Moïse de fabrique de l'encens, un parfum particulier destiné à brûler devant le tabernacle; il lui en indique la composition précise, jusque dans les moindres détails, et il défend d'en préparer de semblable pour les usages ordinaires.

D'après la loi mosaïque, les objets offerts en sacrifice étaient parsemés de résines odorantes. De même dans le temps de Jérusalem, on offrait caque jour, matin et soir, le sacrifice de l'encens.

L'Apocalypse nous montre un ange se tenant avec un encensoir d'or devant l'autel qui est près du trône de Dieu; une grande quantité de parfums lui est donnée et la fumée de l'encens, composée des prières des saints, s'élève devant le Très-Haut. Jésus vient d'apparaître au milieu des hommes; les mages, accourus de l'Orient pour lui offrir le tribut de leurs adorations, lui présentent de l'encens. - L'évangile fait l'éloge de la femme pécheresse qui, étant venue trouver Notre-Seigneur dans la maison du pharisien, lui baise les pieds et les oint de parfums précieux.

L'usage de brûler de l'encens a toujours été conservé dans l'Eglise chrétienne. D'abord en vigueur dans les régions de l'Orient, il s'est propagé en Occident; les Constitutions Apostoliques, les écrits de saint Ambroise et de saint Ephrem, les liturgies de saint Jacques, de saint Marc, de saint Basile et de saint Jean Chrysostome nous parlent d'encensements qui avaient lieu pendant le saint sacrifice.Cette coutume religieuse qui renferme un témoignage de respect, n'est donc pas nouvelle; elle est aussi ancienne que l'Eglise et elle a même son fondement dans les Livres Saints.

Les anciens écrivains ecclésiastiques, tels que Tertullien, Lactance et Arnobe, qui semblent parfois répudier l'usage de l'encens, ne le condamnent pas d'une manière absolue, mais seulement lorsqu'il est offert aux idoles par les païens et que ces païens espèrent être purifiés de leurs souillures par cette seule oblation extérieure.

Dans l'Eglise catholique, on encense le Saint-Sacrement pour exprimer l'adoration due au Sauveur caché sous les espèces eucharistiques; on encense les reliques et le livre des Evangiles afin de manifester le respect dû aux saints et à la parole de Dieu. Les autres encensements que l'on fait sur les objets bénits, sur le pain et le vin destinés au saint sacrifice sont une image symbolique de la grâce qui sanctifie ces objets et les soustraits à un usage profane. L'encensement du célébrant et des fidèles présents à la sainte messe signifie que leurs prières et leurs bonnes œuvres doivent s'élever vers le ciel comme un encens d'agréable odeur, suivant ces paroles du Psalmiste : " Que ma prière s'élève comme l'encens en votre présence. "

Y a-t-il dans ce magnifique symbolisme le moindre vestige d’idolâtrie ? Personne n'osera le soutenir.



-Abbé Louis-Nazaire Bégin, Le culte catholique. Québec, 1875. Pp. 106-109

mardi 4 juillet 2017

Saint Joseph et le Canada

Dès ces premiers temps où les dignes fils de saint François d'Assise (les Pères Récollets) arboraient sur le vieux rocher de Stadaconé la croix glorieuse de notre divin Sauveur, on avait d'après un vœu public, choisi saint Joseph pour premier patron du pays et pour protecteur de cette Eglise naissante. Cette solennité, qui avait rassemblé tous les habitants français et plusieurs Indiens chrétiens, s'était faite à Québec, le 19 mars 1624. On rapporte que ce choix patronal fut arrêté par l'instigation de Samuel de Champlain aux Pères jésuites.

Avant même de venir au Canada, Marie de l'Incarnation vit saint Joseph, en même temps que " le grand pays " qui lui était montré : " Il était le gardien de ce lieu. "

Catherine de Saint-Augustin confie elle-même " avoir, en différentes circonstances de sa vie, vu saint Joseph et entendu de sa bouche l'affirmation que Dieu l'avait constitué père, gardien et défenseur du pays de Canada ". En 1834, Grégoire XVI approuva définitivement le vœu de 1624 et saint Joseph devint officiellement le premier Patron du Canada. Saint Joseph fut donc honoré comme patron et protecteur de l'Eglise du Canada, avant d'être déclaré patron et protecteur de l'Eglise universelle par le pape Pie IX, le 8 décembre 1870.

En 1924, trois cents ans après le vœu public de nos ancêtres, le délégué apostolique bénissait la pierre angulaire du sanctuaire érigé par le frère André du Mont-Royal, qui deviendra la plus grande basilique au monde dédiée à saint Joseph.


-Etienne Dumas