mercredi 29 avril 2015

Le pacte de Dollard




Une verrière de l’église Notre-Dame de Montréal rappelle le pacte de Dollard et de ses compagnons « de ne point demander quartier ».

Nos racines, numéro 8, page 156-157, les éditions T.L.M. 1979

dimanche 26 avril 2015

Pour en finir avec la prière à Saguenay





Finalement, le jugement est tombé et les prières catholiques dans les conseils municipaux ont été interdites par la Cour suprême du Canada. Mgr Rivest, dans une entrevue, disait ceci:


Je pense qu'on peut être un excellent catholique tout en n'étant pas d'accord avec la prière à (l'Hôtel de ville). Comme on peut l'être en étant d'accord. C'est une question d'opinion.

L'abbé Couture a rappelé les principes catholiques dans une excellente conférence disponible ici.

Cependant, est-ce seulement l'opinion de l'abbé Couture contre celle de Mgr Rivest? Est-ce que l'Église s'est déjà prononcée sur le sujet ?

La réponse est oui. Ne répondons pas à la question nous-mêmes, mais laissons le pape saint Pie X répondre, par son encyclique Vehementer Nos :


Fausseté du principe de la Séparation

Qu'il faille séparer l'Etat de l'Eglise, c'est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur. Basée, en effet, sur ce principe que l'Etat ne doit reconnaître aucun culte religieux, elle est tout d'abord très gravement injurieuse pour Dieu, car le créateur de l'homme est aussi le fondateur des sociétés humaines et il les conserve dans l'existence comme il nous soutient.
Nous lui devons donc, non seulement un culte privé, mais un culte public et social, pour l'honorer.
En outre, cette thèse est la négation très claire de l'ordre surnaturel; elle limite, en effet, l'action de l'Etat à la seule poursuite de la prospérité publique durant cette vie, qui n'est que la raison prochaine des sociétés politiques, et elle ne s'occupe en aucune façon, comme lui étant étrangère, de leur raison dernière qui est la béatitude éternelle proposée à l'homme quand cette vie si courte aura pris fin.
Et pourtant, l'ordre présent des choses qui se déroulent dans le temps se trouvant subordonné à la conquête de ce bien suprême et absolu, non seulement le pouvoir civil ne doit pas faire obstacle à cette conquête, mais il doit encore nous y aider.
Cette thèse bouleverse également l'ordre très sagement établi par Dieu dans le monde, ordre qui exige une harmonieuse concorde entre les deux sociétés.
Ces deux sociétés, la société religieuse, et la société civile, ont, en effet, les mêmes sujets, quoique chacune d'elles exerce dans sa sphère propre son autorité sur eux. Il en résulte forcément qu'il y aura bien des matières dont elles devront connaître l'une et l'autre, comme étant de leur ressort à toutes deux.
Or, qu'entre l'Etat et l'Eglise l'accord vienne à disparaître, et de ces matières communes pulluleront facilement les germes de différends qui deviendront très aigus des deux côtés. La notion du vrai en serra troublée et les âmes remplies d'une grande anxiété.
Enfin, cette thèse inflige de graves dommages à la société civile elle-même, car elle ne peut pas prospérer ni durer longtemps lorsqu'on n'y fait point sa place à la religion, règle suprême et souveraine maîtresse quand il s'agit des droits de l'homme et de ses devoirs. Aussi, les pontifes romains n'ont-ils pas cessé, suivant les circonstances et selon les temps, de réfuter et de condamner la doctrine de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Notre illustre prédécesseur Léon XIII, notamment, a. plusieurs fois, et magnifiquement exposé ce que devraient être, suivant la doctrine catholique, les rapports entre les deux sociétés. "Entre elles, a-t-il dit, il faut nécessairement qu'une sage union intervienne, union qu'on peut non sans justesse ; comparer à celle, qui réunit dans l'homme, l'âme et le corps." Il ajoute encore: "Les sociétés humaines ne peuvent pas, sans devenir criminelles, se conduire comme si Dieu n'existait pas ou refuser de se préoccuper de la religion comme si elle leur était chose étrangère ou qui ne pût leur servir de rien. Quant à l'Eglise, qui a Dieu lui-même pour auteur, l'exclure de la vie active de la nation, des lois, de l'éducation de la jeunesse, de la société domestique, c'est commettre une grande et pernicieuse erreur!" 
(Lettre encyclique Immortale Dei, 1er nov. 1885.)

jeudi 23 avril 2015

VIDEO: Conférence sur la théorie du genre




Monsieur l'abbé Olivier Berteaux (FSSPX), invité du Mouvement Tradition Québec, nous entretien sur la "théorie du genre" et répond aux questions.

-Québec, 17 avril 2015

dimanche 19 avril 2015

AUDIO: Compte-rendu sur le dossier de la prière à Saguenay

 
 
Monsieur l'abbé Daniel Couture (FSSPX), invité à Saguenay par le Mouvement Tradition Québec.

Compte-rendu sur le dossier de la prière à Saguenay
 
-Chicoutimi, 18 avril 2015

samedi 18 avril 2015

Prière à Saguenay - Enfin des réponses catholiques



 
L'abbé Daniel Couture venait nous rappeler que oui, un État doit faire ce qu'il peut pour être catholique et que le devoir du clergé est d'appuyer cet enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Le jugement de la Cour Suprême du Canada tombait la semaine dernière: la prière catholique est interdite avant le Conseil municipal de Ville Saguenay.

Aucune autorité religieuse du Diocèse de Chicoutimi ne s’était permis d’expliquer le jugement aux fidèles de la région jusqu’à maintenant.

Dans le journal Le Quotidien, en décembre dernier, Mgr Rivest, sans prendre le temps d’expliquer ni aux journalistes, ni aux fidèles ce que la doctrine catholique enseignait sur la question, diluait son discours dans le relativisme le plus total.

« Je pense qu'on peut être un excellent catholique tout en n'étant pas d'accord avec la prière à l'Hôtel de Ville. Comme on peut l'être en étant d'accord. C'est une question d'opinion. »

Il aura donc fallu faire venir l’abbé Daniel Couture, de la Fraternité Saint-Pie X, pour finalement prêcher aux catholiques du Saguenay ce que leur propre diocèse n’ose plus leur enseigner – à savoir la Doctrine éternelle de Notre Seigneur Jésus-Christ sur les individus, les sociétés et les devoirs des chefs d’États.

Pourtant, cela n’aurait pas été très compliqué pour nos prêtres de la région, ou même pour notre évêque, de nous faire réviser plusieurs notions du catéchisme qui traitent des devoirs de la société chrétienne et de nous dresser un portrait pertinent de l’histoire des États catholiques. Une population plus aux faits de sa religion serait certainement moins passive face à certains enjeux qui touchent directement sa vie spirituelle.

Un mal pour un bien. L’abbé Couture - qui était déjà invité en cette date pour une conférence à Chicoutimi sur le Saint-Suaire - n’est vraisemblablement pas passé à côté de son devoir de prêtre en acceptant l’invitation du Mouvement Tradition Québec à expliquer et commenter la saga de la prière.

Si Monseigneur Rivest prétend qu’un Catholique peut être pour ou contre la Vérité de Dieu sur les devoirs du chef d’État, qui tient son pouvoir du Créateur lui-même, alors n’importe quel bon catéchisme traditionnel est plus fiable que Monseigneur pour aller au ciel!

On est catholique ou on ne l’est pas, la Vérité ne dépend pas des opinions mondaines.

mercredi 15 avril 2015

Une toile de sainte Anne




 
Au début du XVIIIe siècle, le navire de guerre sur lequel se trouve monsieur Gabriel Roger échappe miraculeusement aux glaces. Pour remercier sainte Anne, qu’il croit être responsable de son salut, le marchand commande une toile qu’il donne en 1717 à l’église de Saint-Anne-de-Beaupré, et fait chanter une messe d’action de grâces.
 
Nos racines, numéro 2, p.34 et 35, les éditions T.L.M. 1979


mardi 14 avril 2015

Compte-rendu d'un prêtre sur la prière à Saguenay

Le mercredi 15 avril aura marqué l’histoire du Québec traditionnel.

Un prêtre tiendra une conférence sur le rôle des élus catholiques le samedi 18 avril.

Le maire Jean Tremblay affirme, sur la page de Radio-Canada, que:

« C'est important, ça peut avoir une incidence partout au Canada. À moins que le jugement dise le contraire. On ne peut pas y revenir, c'est définitif, c'est pour 100 ans. Il y a une certaine nervosité, ça fait plusieurs années et j'ai hâte aussi de tourner la page. »

L’abbé Daniel Couture de la FSSPX, prêtre de la Tradition catholique, est invité à commenter cette décision importante de la Cour suprême du Canada, samedi le 18 avril à 10H00 au centre Joseph-Nio de Chicoutimi. L’événement aura lieu avant la conférence sur le Saint-Suaire et la Messe traditionnelle prévue le même jour.
 

 
 


lundi 13 avril 2015

Prière de Saguenay - Le jugement sera rendu mercredi

Extrait du site web de la Cour suprême du Canada


Jugements de la cour suprême du Canada


Cour suprême du Canada
 
PROCHAINS JUGEMENTS SUR APPELS
 
Le 13 avril 2015
 
La Cour suprême du Canada annonce que jugement sera rendu dans l’appel suivant le mercredi 15 avril, à 9H45 HAE.  Cette liste est sujette à modifications.
 
15/04/2015 Mouvement laïque québécois et autre c. Ville de Saguenay et autre (Qc) (35496)
 
35496    Mouvement laïque québécois, Alain Simoneau c. Ville de Saguenay, Jean Tremblay
 
Droits de la personne – Liberté de religion – Règlement municipal prescrivant la récitation d’une prière avant le début des séances publiques du conseil municipal – La Cour d’appel a-t-elle appliqué la bonne norme de contrôle à la décision du Tribunal des droits de la personne eu égard aux questions portant sur la preuve d’expert, l’effet préjudiciable à la liberté de conscience, le caractère religieux de la prière, la compétence du Tribunal d’être saisi de la question des symboles religieux, l’effet discriminatoire des symboles religieux, le caractère discriminatoire du règlement municipal, le préjudice et les ordonnances de redressement et de réparation? - A-t-elle mal appliqué les règles d’administration de la preuve en matière de discrimination? – La décision du Tribunal sur la question des frais extrajudiciaires est-elle erronée?
 
L’appelant, M. Simoneau, est non croyant et, à l’époque pertinente, citoyen de la Ville de Saguenay intimée. Il assiste aux séances du conseil municipal. Un règlement municipal prévoit qu’au début des délibérations du conseil, les membres du conseil qui le désirent se lèvent pour prononcer une prière. De plus, à proximité du maire se trouvent un crucifix dans l’hôtel de ville de La Baie et une statue du Sacré-Cœur dans celui de Chicoutimi.
 
Monsieur Simoneau et le Mouvement laïque québécois intentent éventuellement un recours devant le Tribunal des droits de la personne et des droits de la jeunesse contre la Ville et son maire. Ils allèguent que les intimés ont porté atteinte de façon discriminatoire, au motif de la religion, à la liberté de conscience et de religion de M. Simoneau ainsi qu’à son droit au respect de la dignité (art. 3, 4, 10, 11 et 15 de la Charte des droits et libertés de la personne). Ils demandent que la récitation de la prière cesse et que les symboles religieux soient retirés des salles de délibération. De plus, ils réclament des dommages-intérêts pour compenser le préjudice moral subi par M. Simoneau, des dommages-intérêts exemplaires ainsi que les frais extrajudiciaires.
 
Le Tribunal accueille la demande de M. Simoneau en partie, mais la Cour d’appel infirme la décision au motif que la teneur de la prière ne viole pas l’obligation de neutralité imposée à la Ville et qu’à tout événement, même si la récitation de la prière constituait une entrave aux valeurs morales de M. Simoneau, cette entrave serait négligeable ou insignifiante dans les circonstances.
 
Origine:                                   Québec
No du greffe:                           35496
Arrêt de la Cour d’appel:        le 27 mai 2013
Avocats:                                 Luc Alarie pour les appelants
    Richard Bergeron pour les intimés

Le Tocsin (Le Carillon - Numéro 2 - mars 2015)

 

Chronique Le Tocsin, extraite du dernier numéro du Carillon, la revue de la FSSPX au Canada-français.
L'intégrale de la revue est disponible ici
Où diable finissent les oecuménistes?
L’archevêque de Rimouski, Monseigneur Pierre-André Fournier, rendait l’âme le 10 janvier dernier sous une pluie d’hommages. Les mots gentils et les éloges biographiques sont coutumes au Québec comme partout ailleurs, lorsqu’un personnage tel que Mgr Fournier s’éteint. Nous ne négligeons pas de prier pour son salut, mais nous allons toutefois bri­ser la coutume de l’apologie post-mortem pour dresser un court portrait réaliste de l’Archevêque.
Président de l’assemblé des évêques catholiques du Québec, il profitait, en automne 2012, du 50ième anniversaire du fameux concile pour solidifier l’orientation oecuméniste des Catholiques de la province. Dans un message pastoral des évêques intitulé « Catholiques dans un Québec pluraliste » signé par lui, il concluait la lettre de 18 pages par une directive bien claire :
« Notre attitude sera celle de l’accueil, de l’ouverture, de l’écoute bienveillante et du respect. Cette attitude se tra­duira, en particulier, par un engagement déterminé dans la collaboration oecuménique et le dialogue interreligieux, qui sont des composantes essentielles de la vie et de la mission de l’Église. »
Dans un article du 24 décembre 2012 dans Le Devoir, intitulé « Discussion autour de Vatican II - Qu’en reste-t-il 50 ans plus tard? » il réitérait sa position d’une manière aussi claire :
« Pour Mgr Fournier, le dialogue ouvert avec les autres religions chrétiennes de même qu’avec le judaïsme, l’islam et toute la famille humaine représente un legs extraordinaire du concile. »
« L’oecuménisme était déjà présent bien avant le concile, mais cet événement lui a permis de prendre une nouvelle dimension. Ce respect des consciences, cet accueil des diffé­rentes religions, cette invitation au dialogue franc et ouvert, c’était un cadeau extraordinaire. On s’aperçoit qu’on doit le faire fructifier de plus en plus. »
Pour commenter à notre tour la vie de Mgr Fournier, nous pouvons dire qu’il représentait avec une fidélité remarquable la réalité du clergé conciliaire.

Quand suinte le vice
Les jeunesses canadiennes-françaises catholiques de l’Ontario rejoindront maintenant les petits québécois des écoles publiques dans la grande débâcle de l’éducation moderne. La première ministre lesbienne de la province, Kathleen Wynne, et sa ministre de l’Éducation Liz Sandals affirmaient en janvier, sur les ondes de la chaine TVO, que les écoles catholiques françaises (et anglaises) de l’Ontario ne pourront pas se retirer du nouveau programme provincial d’éducation sexuelle.
Nous pouvons retracer l’évolution de cette conjuration maçonnique, dont nous subissons les effets dans tous les moindres recoins de nos provinces, au fil des publications du gouvernement mondial de l’UNESCO. C’est bien le rapport sur l’éducation du socialiste français Edgar Faure (1972) qui allait motiver le ministre fédéral Marc Lalonde, dans les mêmes années, à publier le guide « Adolescence et sexualité » destiné aux enseignants canadiens. C’était l’ancêtre des cours d’éduca­tion sexuelle modernes.
Aujourd’hui, c’est encore l’UNESCO qui fixe le cadre international d’éducation sexuelle auquel les ministères des différents pays sont invités à se soumettre. Publié en 2009, le document intitulé « Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle » contient toutes les prescriptions maçonniques modernes pour venir à bout de la morale chrétienne une fois pour toutes.
Un ministère de l’Éducation digne de ce nom trouverait probablement une vraie utilité à ces recommandations du gouvernement mondial. N’est-ce pas le combus­tible idéal pour « partir le poêle à bois » ? Dieu, Famille, Patrie!
Les lapins du pape
L’extrait de la conférence de presse du pape François, en vol pour Rome après une visite aux Philippines en janvier, a probablement fait le tour du monde avant qu’il ait lui-même posé le pied à terre. « Certains croient, excusez-moi du terme, que, pour être bons catholiques, ils doivent être comme des lapins… » Telle était sa conclusion, en parlant d’une femme qui s’en remettait à Dieu concernant les nombreux enfants qu’elle avait mis au monde.
Les médias ont profité de cette déclaration mala­droite pour faire miroiter le nouveau visage moderne du Pontificat catholique. Pour notre part, nous pro­fitons de cette déclaration pour faire un bref retour historique sur les exploits miraculeux de la race canadienne-française après la conquête, car c’est bien vrai, le Saint-Père aurait bien pu nous citer à la place du ron­geur. Notre historique revanche des berceaux a effectivement de quoi impressionner le plus frin­guant des lapins. À avoir écouté les conseils d’un François en 1760, nous serions disparus depuis belle lurette.
Le Père Louis Lalande S.J., racontait merveilleu­sement bien, dans une conférence prononcée le 9 février 1917, en quoi consista notre fameuse revanche :
« Si vous voulez savoir comment cette revanche s’exerce chaque jour, observez la jeune mère cana­dienne enlevant de son berceau l’enfant de l’année dernière et lui donnant sa première leçon de sacrifice : Donne ton lit, mon chéri, au petit frère qui vient d’arriver; lui le donnera à une petite soeur l’année prochaine. »
« La transmission sans peur et sans égoïsme du sang vigoureux de la race a opéré une prodigieuse revanche des ber­ceaux (…) Nous étions 65,000 en passant sous la domination anglaise. Soixante-dix-sept ans plus tard, ce chiffre avait été multiplié par dix. En 1840, notre population s’élevait à 650,000 âmes. Aujourd’hui, après soixante-dix-sept autres années, nous comptons, en chiffres ronds, trois millions de Canadiens-français dans le nord de l’Amérique. »
Laissons le pape compter les lapins, préparons nos berceaux!
Les fonderies de la révolution
Les cloches, nul ne peut en douter, ont une importance prépondérante dans la culture traditionnelle des Canadiens-français. Notre revue elle-même fait honneur à cette tradition campanaire de par son nom et de par le titre de cette rubrique d’actualité. Les cloches des églises ont eu par­ticulièrement la vie dure pendant la Révolution Française, beaucoup ont été fondues pour être recyclées en monnaie et en armes. Monseigneur Lefebvre l’a clairement exprimé, le Concile Vatican II fut en quelque sorte un 1789 dans l’Église. Nous pouvons aussi comparer la Révolution tran­quille du Québec à ce sombre tournant de l’histoire de l’humanité. Plus de 200 ans après celles de la France, nos clochent revivent elles aussi le terrible châtiment à elles infligé par l’homme qui s’est fait dieu.
En janvier dernier, le campanologue québécois Michael Rowan faisait une sortie médiatique pour dénoncer le triste sort qui est réservé à ces joyaux patrimoniaux que sont les cloches anciennes du Québec.
« Aujourd’hui, il déplore la fermeture des églises, mais aussi l’exportation de 300 à 400 cloches anciennement accrochées aux clochers d’églises québécoises vers les États-Unis et l’Amérique latine (…) Au cours des derniers temps - j’ai des preuves en main - certaines cloches d’églises du Québec sont parties à des fours, pour le prix du métal... c’est quant à moi scandaleux. »
Sans plus de détails sur le sujet, nous savons par contre que la plupart des diocèses incluent une clause, dans leurs contrats de vente, qui leur laisse un droit de véto sur les projets futurs une fois l’édifice vendu. Si ce ne sont pas directe­ment les diocèses qui vendent les cloches des églises fermées aux fonderies pour assurer leurs survies financières, il est très probable qu’ils aient quand même eu à approuver la vente de ces joyaux du patrimoine au plus offrant.
Encore une fois nous devons prier, sans quoi nous aurons à sonner le glas sur cette tradition ancestrale qui est au­jourd’hui assaillie… Et alors comment ferons-nous?

mardi 7 avril 2015

Le programme catholique de 1871

La base électorale des Canadiens français.


« Notre pays, soumis au régime constitutionnel, aura dans peu de temps à choisir ses représentants. Ce simple fait soulève nécessairement une question que notre devoir de journaliste catholique nous oblige de résoudre, et cette question doit se poser comme suit :
Quelle doit être l'action des électeurs catholiques dans la lutte qui se prépare, et quelle doit être leur ligne de conduite dans le choix des candidats qui solliciteront leurs suffrages ?
Nous croyons pouvoir répondre à cette question d'une manière satisfaisante en donnant quelque développement aux idées exprimées par Sa Grandeur Mgr l'Evêque des Trois-Rivières dans sa dernière Lettre Pastorale. Voici les lignes que nous y trouvons :
« Les hommes que vous envoyez vous représenter dans la législature sont chargés de protéger et de défendre vos intérêts religieux, selon l'esprit de l'Église, autant que de promouvoir et sauvegarder vos intérêts temporels. Car les lois civiles sont nécessairement en rapport sur un grand nombre de points avec la religion. C'est ce que les pères du Concile disent clairement dans leur décret.
Vous devez donc vous assurer prudemment que le candidat à qui vous donnez vos suffrages est dûment qualifié sous ce double rapport et qu'il offre, moralement parlant, toutes les garanties convenables pour la protection de ces graves intérêts.
Nous devons sans doute rendre grâce à Dieu de la pleine et entière liberté que la constitution de notre pays accorde en droit au culte catholique de se régir et de se gouverner conformément aux règles de l'Église.
C'est par un choix judicieux de vos législateurs que vous pourrez vous assurer la conservation et la jouissance de cette liberté la plus précieuse de toutes, et qui doit donner à vous premiers pasteurs l'immense avantage de pouvoir gouverner l'Église du Canada selon les prescriptions et directions immédiates du Saint-Siège et de l'Église romaine, la mère et la maîtresse de toutes les églises. »
Ces conseils dictés par la sagesse, seront compris, nous l'espérons, par tous les électeurs catholiques de la Province de Québec. Il est impossible de le nier, la politique se relie étroitement à la religion, et la séparation de l'Église et de l'État est une doctrine absurde et impie. Cela est particulièrement vrai du régime constitutionnel qui, attribuant au parlement tout pouvoir de législation, met aux mains de ceux qui le composent une arme à double tranchant qui pourrait être terrible.
C'est pourquoi il est nécessaire que ceux qui exercent ce pouvoir législatif soient en parfait accord avec les enseignements de l'Église. C'est pourquoi il est du devoir des électeurs catholiques de choisir pour leurs représentants des hommes dont les principes soient parfaitement sains et sûrs.
L'adhésion pleine et entière aux doctrines catholiques romaines en religion, en politique et en économie sociale, doit être la première et la principale qualification que les électeurs catholiques devront exiger du candidat catholique. C'est le criterium le plus sûr qui devra leur servir à juger des hommes et des choses. On comprend qu'il ne peut être ici question des protestants auxquels nous laissons la même liberté que nous réclamons pour nous-mêmes.
Ces prémisses posées, il est facile d'en déduire des conséquences qui serviront de guide aux électeurs. Mais pour établir des règles pratiques dont l'application soit facile, il faut tenir compte des circonstances particulières où notre pays est placé, des partis politiques qui s'y sont formés et de leurs antécédents.
Nous appartenons en principe au parti conservateur, c'est-à-dire, à celui qui s'est constitué le défenseur de l'autorité sociale. C'est assez dire que par le parti conservateur nous n'entendons pas toute réunion d'hommes n'ayant d'autre lien que celui de l'intérêt et de l'ambition personnelle, mais un groupe d'hommes professant sincèrement les mêmes principes de religion et de nationalité, conservant dans leur intégrité les traditions du vieux parti conservateur qui se résument dans un attachement inviolable aux doctrines catholiques et dans un dévouement absolu aux intérêts nationaux du Bas-Canada.
Dans la situation politique de notre pays, le parti conservateur étant le seul qui offre des garanties sérieuses aux intérêts religieux, nous regardons comme un devoir d'appuyer loyalement les hommes placés à sa tête.
Mais ce loyal appui doit être subordonné aux intérêts religieux que nous ne devons jamais perdre de vue. Si donc il existe dans nos lois des lacunes, des ambiguïtés ou des dispositions qui mettent en péril les intérêts des catholiques, nous devons exiger de nos candidats un engagement formel de travailler à faire disparaître ces défauts de notre législation.
Ainsi, la presse religieuse se plaint avec raison que nos lois sur le mariage, sur l'éducation, sur l'érection des paroisses et sur les registres de l'état civil sont défectueuses, en ce qu'elles blessent les droits de l'Eglise, gênent sa liberté, entravent son administration ou peuvent prêter à des interprétations hostiles. Cet état de choses impose aux députés catholiques le devoir de les changer et modifier selon que Nos Seigneurs les Evêques de la Province pourraient le demander afin de les mettre en harmonie avec les doctrines de l'Eglise catholique romaine. Or, pour que les députés s'acquittent plus diligemment de ce devoir, les électeurs doivent en faire une condition de leur appui. C'est le devoir des électeurs de n'accorder leurs suffrages qu'à ceux qui veulent se conformer entièrement aux enseignements de l'Eglise relativement à ces matières
Concluons donc en adoptant les règles générales suivantes dans certains cas données.
1. Si la lutte se fait entre deux conservateurs, il va sans dire que nous appuierons celui qui acceptera
le programme que nous venons de tracer.
2. Si, au contraire, elle se trouve engagée entre un conservateur d'une nuance quelconque, et un adepte de l'école libérale, nos sympathies actives seront pour le premier.
3. Si les seuls candidats qui s'offrent à nos suffrages dans un comté sont tous libéraux ou oppositionnistes, nous devons choisir celui qui souscrira à nos conditions.
4. Enfin, dans le cas où la contestation serait engagée entre un conservateur rejetant notre programme et un oppositionniste quand même l'acceptant, la position serait plus délicate. Voter pour le premier serait nous mettre en contradiction avec la doctrine que nous venons d'exposer. Voter pour le second serait mettre en péril ce parti conservateur que nous voudrions voir puissant. Quel parti prendre entre ces deux dangers ? Nous conseillerions alors l'abstention des électeurs catholiques.
On comprend néanmoins que ces règles posées laissent encore aux électeurs une certaine liberté d'action qui dépendra des circonstances particulières de chaque comté et des antécédents de chaque candidat. Au reste, nous avons tenu à mettre surtout en évidence les convictions et les qualifications religieuses que les électeurs doivent exiger de ceux qui sollicitent leurs suffrages. Il est utile d'ajouter que pour faire prévaloir leurs convictions religieuses, il faut chez les députés l'intelligence et l'instruction. Après s'être assurés des principes religieux des candidats, il faudra donc en second lieu s'efforcer de faire parvenir en chambre la plus grande somme possible d'intelligence et d'instruction
Nous réprouverions donc toute action ministérielle qui tendrait à éliminer de l'arène parlementaire des hommes capables de rendre service à la cause catholique et nationale, sous le prétexte qu'ils gêneraient quelques ambitions. Composer la représentation de ministres dociles et impuissants serait certainement un grand mal qu'il faut éviter.
En deux mots, nous voulons sauvegarder à la fois l'honneur de la Patrie et la liberté de l'Eglise, et tout notre programme peut se résumer dans ce mot: « Religion et Patrie » .

Le Journal des Trois Rivières, le 20 avril 1871.


À la lumière de ces informations, est-ce que nous pouvons aujourd'hui, en l'an 2015, accorder des votes à un quelconque parti soit provincial ou fédéral? Non. A l'époque, la grande majorité de la population était catholique. Il était toujours possible de s'y impliquer. De nos jours c'est tout le contraire. Il n'y a qu'une infime minorité de catholiques et il n'est plus possible de s'y impliquer. Tout le système politique et social a été verrouillé et cadenassé. Les médias sont les chiens de garde du système. Prudence à celui qui voudrait faire de la politique catholique! Il serait ignoré, humilié ou calomnié par des pseudos « tête à Papineau » médiatiques, à la botte de la judéo-maçonnerie. Notre combat, notre croisade comme disait Mgr Lefebvre, est tout autre. Il est à reconstruire la cité catholique par ses fondements : familles pieuses, dévouement généreux dans le travail, propagation de la doctrine catholique et l'amour de la patrie. Bref, pour nous Canadiens-français, il est à conserver et promouvoir ces si belles valeurs traditionnelles qui font de nous des Catholiques, des Français, et qui nous ont permis de résister aux tempêtes tout au cours de notre histoire. Afin qu'on puisse dire en 2016 que nous sommes d'un peuple qui ne sait pas mourir. Courage! Tous au travail, le Canada-français renaîtra!

samedi 4 avril 2015

La croix de Gaspé


 
 
Le 24 juillet 1534, Jacques Cartier plante une croix à Gaspé et prend possession du territoire au nom du roi de France.
Pendant plusieurs années on s’est demandé quel était l’emplacement exact de la croix. Le curé C.-E. Roy, de Gaspé, affirme «que c’est sur la pointe du bassin, dans le sens accepté par le langage populaire, et sur aucune autre – pas même celle de l’hôpital – que Cartier planta sa croix; sur la pointe elle-même et non dans le flanc ou sur le sommet de la montagne qui la domine».
Nos racines, p.57, les éditions T.L.M. 1979