vendredi 14 décembre 2018
mercredi 1 mars 2017
lundi 14 novembre 2016
Da Vinci code contre la foi catholique
« L’ignorance est notre pire ennemi », S. Pie X, pape (1903-1914)
Une arme sournoise
Un style
L’histoire est présentée comme une banale fiction. Mais, en prétendant l’étayer sur des faits, des personnes et des lieux réels, l’auteur lui donne, peu à peu, le caractère d’un documentaire. Au final, nous sommes en présence d’un méchant pamphlet anti-chrétien. Son habileté naît d’une subtile confusion entre fiction et réalité.
« Dans mon livre, je révèle un secret qui est murmuré depuis des siècles. Je ne l’ai pas inventé. C’est la première fois que ce secret est dévoilé dans un thriller à succès. J’espère sincèrement que Da Vinci codeservira à ouvrir aux lecteurs de nouvelles pistes de réflexion.» (Site internet de l’auteur: www.danbrown.com).
Cette ambiguïté instrumentale entend placer de très graves accusations, « nouvelles pistes de réflexion », au-delà du vrai et du faux, du bien et du mal. Une haine décomplexée du Christ et de l’Église se couvre ainsi des habits de l’immunité.
Un contexte

Cette fable perfide profite du contexte d’inculture historique, d’ignorance religieuse et de méconnaissance de l’Évangile. Vatican II a été l’occasion d’une rupture avec l’histoire et la tradition de l’Église. Des clercs et des fidèles en nombre, privés de racines, sont maintenant livrés au désarroi.
Alors, falsifier lieux et acteurs de l’Histoire, argumenter sans preuves, utiliser la mode pseudo-scientifique,s’accaparer de puériles légendes ésotérico-gnostiques est un jeu malhonnête, mais facile au royaume de l’ignorance. Il prépare de rapides et incalculables ravages spirituels, scientifiques et culturels.
Un but
Le Da Vinci code s’inspire de récentes et fantaisistes élucubrations gnostiques, ésotériques, féministes, new-age et kabbalistiques. Une malice consommée les arrange avec de vieilles fables antichrétiennes, des légendes apocryphes et des délires païens.
Il accuse la foi catholique d’avoir manipulé l’Histoire, après avoir détruit les documents concernant « un Christ véritable ».
En fait, son but ultime est la perte des chrétiens par la ruine de la religion catholique.
Contrefaçons historiques à l’assaut de la foi catholique
« Une grande partie de ce que l’Église nous a enseigné, affirme Dan Brown (Da Vinci code, Lattès, p. 294) – et nous enseigne encore – sur Jésus est tout simplement faux. ». Il entonne là un refrain ânonné depuis longtemps par les sectes, dont plus récemment les Témoins de Jéhovah, et par l’Islam. Il fallait décrédibiliser l’Église pour promouvoir une nouvelle version des faits. Les sources et le but de ce « roman historique » s’attaquent ainsi fondamentalement à la théologie du Verbe incarné, le Christ. Sa trame s’articule donc essentiellement autour d’une thèse sur Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il n’aurait été qu’un simple homme mortel (p. 291), certainement un grand prophète, mais en aucun cas Dieu. Il aurait marié Marie-Madeleine, son principal disciple, dont le sein, « le saint Graal », aurait porté Sarah, fruit de ce mariage. Et les rois de France descendraient de cette union.
Avant-propos, propos trompeurs
« Toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées » (p. 9). Dès l’avant- propos, le lecteur est abusé.
La « Cène de Vinci », vue avec les yeux de la méthode Coué selon Dan Brown, remplace saint Jean par sainte Marie-Madeleine. Or la tradition picturale représente toujours saint Jean ainsi, à la droite du Christ. S’il n’y a pas de calice, sur la toile devant le Christ, ce n’est pas parce que Marie-Madeleine est le saint Graal. Mais Vinci peint l’heure, avant l’institution de l’eucharistie, où le Christ dévoile la trahison de Juda.
Le Prieuré de Sion, « – une société secrète européenne fondée en 1099 – est une organisation réellement existante. En 1975, la Bibliothèque Nationale de Paris a découvert des parchemins connus sous le nom de Dossiers Secrets, identifiant plusieurs membres du prieuré de Sion, dont Sir Isaac Newton, Botticelli, Victor Hugo et Léonard de Vinci» (p. 9). Pourtant, il n’a jamais été qu’une association créée en 1956 par « Sa Majesté druidique », Pierre Plantard, escroc antisémite. Pour forger la légende, il commanda, en 1967, la confection de faux documents qu’il fit déposer à la Bibliothèque Nationale.
L’église S. Sulpice à Paris n’a aucun lien avec le « Prieuré de Sion », rien d’ésotérique, ni de païen. Fiction ou réalité, Dan Brown joue sur la crédulité. L’obélisque et la bande de laiton qui traverse l’église ne sont pas des traces secrètes, mais appartiennent à un instrument scientifique du 18ème siècle. Les lettres « P » et « S », au coeur d’un vitrail, ne sont pas les initiales d’un « Prieuré de Sion », mais celles des saints patrons de cette église : Pierre et Sulpice.
Le méridien de Paris, dont se sert Dan Brown dans ses théories, ne traverse pas le Louvre là où le Da Vinci code l’indique. Il ne passe pas non plus par l’église Saint Sulpice.
Les limites de l’érudition de M. Brown sont frappantes, spécialement lorsqu’elles ridiculisent le cœur de sa pseudo-démonstration du mariage de Jésus et de Marie-Madeleine. M. Durson, universitaire américain, relate que « dans le Da Vinci code, Teabing affirme que tout érudit de l’araméen nous dirait que compagne signifie épouse. En réalité, le document cité a été écrit en copte, pas en araméen, et le mot employé pour compagne est un emprunt du grec qui signifie probablement soeur spirituelle. Pour épouse, on aurait employé le mot grec gynè".
La vérité contre les mensonges
Le mariage entre le Christ et la Madeleine, imaginé par ce roman à prétention documentaire, est essentiellement issu d’une tendance moderne à érotiser toutes les relations humaines. La mentalité contemporaine ne supporte pas la chasteté chrétienne que seule la grâce de Dieu rend vraiment possible. Et elle ne cesse de lutter contre le célibat religieux. Les baisers (p. 276) sur la bouche, évoqués dans l’évangile apocryphe de Philippe étaient pratiqués dans les communautés gnostiques. Cette pratique n’aurait rien de sexuel. En effet, on retrouve ce geste avec Jacques dans la 2nde apocalypse de Jacques. Elle symboliserait la communication de l’esprit à l’initié. Mais le baiser était aussi un usage spirituel de l’antiquité chrétienne. Rien n’établit une quelconque relation intime entre le Christ et la Madeleine. La seule épouse connue du Christ est son Église, comme Yahvé pouvait être l’époux d’Israël avant la venue du Messie.
La femme, selon le Da Vinci code, serait méprisée et discriminée dans l’Église depuis le début. Dan Brown laisse entendre que le Christ aurait désigné la Madeleine comme tête de l’Église. Les apôtres auraient ensuite fomenté une conspiration machiste pour usurper la place de Marie-Madeleine.
Cette manœuvre justifierait une attitude supposée discriminatoire de l’Église contre la femme.
Or Marie, conçue sans péché et mère de Dieu, Marie-Madeleine, pécheresse repentante et bien d’autres
saintes femmes, sont au coeur de la foi catholique. Il est vrai que les protestants ont exclu le mystère féminin dans leur religion.
L’Église fut la première société dans l’histoire de l’humanité à reconnaître, à enseigner et à rétablir l’égale dignité des sexes. La civilisation chrétienne a ensuite libéré la femme des mœurs païennes antiques.
Le Nouveau Testament n’est pour Brown qu’une contrefaçon de l’empereur Constantin. « La Bible, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été collationnée par un païen, l’empereur Constantin le Grand » (p. 289), pour soutenir, à partir du 4ème siècle, la divinité de Jésus-Christ. Ainsi aurait-il « commandé et financé la rédaction d’un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus » (p. 293).
Or les 27 livres qui le composent sont tous scientifiquement datés du 1er siècle (50-100). Dieu sait si la critique de leur authenticité fut âpre. Aucune autre religion n’est capable de présenter ses sources de manière aussi précise et certaine.
Le Canon de Muratori, daté de 170, donne une liste de ces textes. Elle a très probablement été arrêtée dès 130. En outre, chaque document et fragment du Nouveau Testament antérieur au 4ème s. détruit le château de cartes du Da Vinci code. Le Nouveau Testament fut divinement inspiré aux écrivains sacrés. Il relate les prédications du Christ et de ses apôtres. Il raconte la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des premiers chrétiens. Il annonce surtout, avec la tradition de l’Église, le message évangélique. Son enseignement permet aux chrétiens de s’unir à Dieu en devenant meilleurs.
C’est une claire exposition de la véracité des natures humaine et divine du Christ. Ses « aspects humains», dont le Da Vinci code dit qu’ils sont occultés, apparaissent manifestement dans les évangiles. Ils rapportent son enfance et sa vie, son obéissance et sa colère, sa faim et sa soif, sa joie et sa tristesse, son amour et ses souffrances, sa passion et sa mort.
Ces « aspects » sont, en revanche, systématiquement gommés des écrits apocryphes gnostiques, dont se sert le Da Vinci code contre la foi catholique.
La lourdeur de ces apocryphes légendaires et leurs contradictions internes les rendent peu fiables. Ils s’emparent souvent de bribes du Nouveau Testament, preuve supplémentaire de leur rédaction tardive.
L’évangile de Philippe, cité plus haut, date de la moitié du 3ème siècle. Comme nombre de ces textes, il est issu de la gnose. Saint Irénée, saint Hyppolite et Tertullien, aux 2ème et 3ème siècles argumentèrent efficacement contre ces légendes.
La gnose est une nébuleuse, ses croyances sont très éclectiques. On peut la comparer au new age contemporain. Elle rejette généralement la nature humaine du Christ et prétend pouvoir initier à une connaissance secrète du vrai Dieu.
La divinité du Christ rejetée
Selon Brown, l’empereur Constantin aurait en 325, lors d’« un vote très serré », obtenu du Concile de Nicée la définition de la divinité du Christ (p. 291). Constantin n’a pas instrumentalisé ce concile, mais lui a permis de se tenir. Son soutien conforta l’autorité de l’Église et fit cesser la controverse arienne. Arius soutenait que Jésus-Christ était un dieu inférieur au Père.
Pour répondre aux hérésies, le concile formula plus précisément l’objet de la foi dans un Credo. Seuls 2 évêques sur environ 250 s’y opposèrent. Est-ce le résultat « d’un vote très serré »? Jésus-Christ, fils de Dieu est bien « engendré, non pas créé, de même nature que le Père » (Credo de Nicée).
L’Église, fondée par le Christ, professe depuis toujours la foi en un Dieu trinitaire : Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.
Seuls les chrétiens croient en Dieu fait homme pour racheter les péchés du monde. Le Christ a été crucifié pour avoir révélé sa divinité, les apôtres ont été martyrisés pour en avoir témoigné. De nombreux chrétiens ont fait de même.
Les évangiles (Io 8, 58; Mc 14, 61-62; Io 20,31; etc.) rapportent cette révélation de la bouche même du Christ et par les miracles. S. Paul (1 Cor. 8, 16 ; Col 1, 15-16) l’enseigne au milieu du 1er siècle.
En 112, Pline le jeune, gouverneur romain de Bithynie, écrit que les chrétiens interrogés « affirmaient que toute leur faute, ou leur erreur, s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne pour honorer le Christ comme Dieu… » (L. 10, l. 96).
Bien avant le concile de Nicée, Ignace d’Antioche +117, Justin +165, Irénée +200, Clément d’Alexandrie +215, Tertullien +225, et bien d’autres Pères confessent très explicitement dans leurs écrits la divinité du Christ .
L’Église ne dissimule rien au sujet du Christ, bien au contraire. Elle s’attache à suivre le commandement du Seigneur : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mat. 28, 19-20). Toute son histoire prouve sa fidélité à répandre la connaissance de l’Évangile, pour faire rayonner l’amour du Christ sur la terre et rendre les hommes heureux et meilleurs.
Que penser de ces « premiers textes chrétiens » (p. 276), que l’Église aurait détruits ou dissimulés en faveur de la divinité de Jésus-Christ ?
Les manuscrits de la Mer Morte, découverts en 1947, ne donnent aucun renseignement sur la vie des chrétiens et leur religion. La bibliothèque gnostique de Nag Hammadi, découverte en 1945, est datée du 4ème siècle. Aucun secret n’y a été découvert. Les apocryphes en question dans le Da Vinci code (Évangile de Philippe et de Marie) sont tardifs et sans rapport réel avec un quelconque apôtre.
Négationnisme au service de la haine
Cette fable gnostique contemporaine n’a rien d’une innocente fiction. C’est une redoutable occasion de donner libre cours à la haine du Christ et de ses disciples. L’Église est soupçonnée d’être un groupement d’intérêts occultes, parasitaire, dissimulateur, conspirateur et donc dangereux. Nul besoin de niaises moqueries, de critiques fondées, d’arguments tangibles, on abandonne les chrétiens au murmure.
À la longue, cette suspicion emporte le jugement et encourage l’élimination de ce qui apparaît comme une sourde menace. Les pamphlets assassins de l’empire néronien n’ont-ils pas appelé trois siècles de persécutions sanglantes ?
Dans ce fatras gnostique, la religion chrétienne est tristement dépréciée en un ramassis de minables petits secrets.
-Abbé Marc Vernoy, fsspx
Une arme sournoise
Un style
L’histoire est présentée comme une banale fiction. Mais, en prétendant l’étayer sur des faits, des personnes et des lieux réels, l’auteur lui donne, peu à peu, le caractère d’un documentaire. Au final, nous sommes en présence d’un méchant pamphlet anti-chrétien. Son habileté naît d’une subtile confusion entre fiction et réalité.
« Dans mon livre, je révèle un secret qui est murmuré depuis des siècles. Je ne l’ai pas inventé. C’est la première fois que ce secret est dévoilé dans un thriller à succès. J’espère sincèrement que Da Vinci codeservira à ouvrir aux lecteurs de nouvelles pistes de réflexion.» (Site internet de l’auteur: www.danbrown.com).
Cette ambiguïté instrumentale entend placer de très graves accusations, « nouvelles pistes de réflexion », au-delà du vrai et du faux, du bien et du mal. Une haine décomplexée du Christ et de l’Église se couvre ainsi des habits de l’immunité.
Un contexte

Cette fable perfide profite du contexte d’inculture historique, d’ignorance religieuse et de méconnaissance de l’Évangile. Vatican II a été l’occasion d’une rupture avec l’histoire et la tradition de l’Église. Des clercs et des fidèles en nombre, privés de racines, sont maintenant livrés au désarroi.
Alors, falsifier lieux et acteurs de l’Histoire, argumenter sans preuves, utiliser la mode pseudo-scientifique,s’accaparer de puériles légendes ésotérico-gnostiques est un jeu malhonnête, mais facile au royaume de l’ignorance. Il prépare de rapides et incalculables ravages spirituels, scientifiques et culturels.
Un but
Le Da Vinci code s’inspire de récentes et fantaisistes élucubrations gnostiques, ésotériques, féministes, new-age et kabbalistiques. Une malice consommée les arrange avec de vieilles fables antichrétiennes, des légendes apocryphes et des délires païens.
Il accuse la foi catholique d’avoir manipulé l’Histoire, après avoir détruit les documents concernant « un Christ véritable ».
En fait, son but ultime est la perte des chrétiens par la ruine de la religion catholique.
Contrefaçons historiques à l’assaut de la foi catholique
« Une grande partie de ce que l’Église nous a enseigné, affirme Dan Brown (Da Vinci code, Lattès, p. 294) – et nous enseigne encore – sur Jésus est tout simplement faux. ». Il entonne là un refrain ânonné depuis longtemps par les sectes, dont plus récemment les Témoins de Jéhovah, et par l’Islam. Il fallait décrédibiliser l’Église pour promouvoir une nouvelle version des faits. Les sources et le but de ce « roman historique » s’attaquent ainsi fondamentalement à la théologie du Verbe incarné, le Christ. Sa trame s’articule donc essentiellement autour d’une thèse sur Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il n’aurait été qu’un simple homme mortel (p. 291), certainement un grand prophète, mais en aucun cas Dieu. Il aurait marié Marie-Madeleine, son principal disciple, dont le sein, « le saint Graal », aurait porté Sarah, fruit de ce mariage. Et les rois de France descendraient de cette union.
Avant-propos, propos trompeurs
« Toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées » (p. 9). Dès l’avant- propos, le lecteur est abusé.
La « Cène de Vinci », vue avec les yeux de la méthode Coué selon Dan Brown, remplace saint Jean par sainte Marie-Madeleine. Or la tradition picturale représente toujours saint Jean ainsi, à la droite du Christ. S’il n’y a pas de calice, sur la toile devant le Christ, ce n’est pas parce que Marie-Madeleine est le saint Graal. Mais Vinci peint l’heure, avant l’institution de l’eucharistie, où le Christ dévoile la trahison de Juda.
Le Prieuré de Sion, « – une société secrète européenne fondée en 1099 – est une organisation réellement existante. En 1975, la Bibliothèque Nationale de Paris a découvert des parchemins connus sous le nom de Dossiers Secrets, identifiant plusieurs membres du prieuré de Sion, dont Sir Isaac Newton, Botticelli, Victor Hugo et Léonard de Vinci» (p. 9). Pourtant, il n’a jamais été qu’une association créée en 1956 par « Sa Majesté druidique », Pierre Plantard, escroc antisémite. Pour forger la légende, il commanda, en 1967, la confection de faux documents qu’il fit déposer à la Bibliothèque Nationale.
L’église S. Sulpice à Paris n’a aucun lien avec le « Prieuré de Sion », rien d’ésotérique, ni de païen. Fiction ou réalité, Dan Brown joue sur la crédulité. L’obélisque et la bande de laiton qui traverse l’église ne sont pas des traces secrètes, mais appartiennent à un instrument scientifique du 18ème siècle. Les lettres « P » et « S », au coeur d’un vitrail, ne sont pas les initiales d’un « Prieuré de Sion », mais celles des saints patrons de cette église : Pierre et Sulpice.
Le méridien de Paris, dont se sert Dan Brown dans ses théories, ne traverse pas le Louvre là où le Da Vinci code l’indique. Il ne passe pas non plus par l’église Saint Sulpice.
Les limites de l’érudition de M. Brown sont frappantes, spécialement lorsqu’elles ridiculisent le cœur de sa pseudo-démonstration du mariage de Jésus et de Marie-Madeleine. M. Durson, universitaire américain, relate que « dans le Da Vinci code, Teabing affirme que tout érudit de l’araméen nous dirait que compagne signifie épouse. En réalité, le document cité a été écrit en copte, pas en araméen, et le mot employé pour compagne est un emprunt du grec qui signifie probablement soeur spirituelle. Pour épouse, on aurait employé le mot grec gynè".
La vérité contre les mensonges
Le mariage entre le Christ et la Madeleine, imaginé par ce roman à prétention documentaire, est essentiellement issu d’une tendance moderne à érotiser toutes les relations humaines. La mentalité contemporaine ne supporte pas la chasteté chrétienne que seule la grâce de Dieu rend vraiment possible. Et elle ne cesse de lutter contre le célibat religieux. Les baisers (p. 276) sur la bouche, évoqués dans l’évangile apocryphe de Philippe étaient pratiqués dans les communautés gnostiques. Cette pratique n’aurait rien de sexuel. En effet, on retrouve ce geste avec Jacques dans la 2nde apocalypse de Jacques. Elle symboliserait la communication de l’esprit à l’initié. Mais le baiser était aussi un usage spirituel de l’antiquité chrétienne. Rien n’établit une quelconque relation intime entre le Christ et la Madeleine. La seule épouse connue du Christ est son Église, comme Yahvé pouvait être l’époux d’Israël avant la venue du Messie.
La femme, selon le Da Vinci code, serait méprisée et discriminée dans l’Église depuis le début. Dan Brown laisse entendre que le Christ aurait désigné la Madeleine comme tête de l’Église. Les apôtres auraient ensuite fomenté une conspiration machiste pour usurper la place de Marie-Madeleine.
Cette manœuvre justifierait une attitude supposée discriminatoire de l’Église contre la femme.
Or Marie, conçue sans péché et mère de Dieu, Marie-Madeleine, pécheresse repentante et bien d’autres
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« In hoc signo Vinces » Par ce signe tu vaincras |
L’Église fut la première société dans l’histoire de l’humanité à reconnaître, à enseigner et à rétablir l’égale dignité des sexes. La civilisation chrétienne a ensuite libéré la femme des mœurs païennes antiques.
Le Nouveau Testament n’est pour Brown qu’une contrefaçon de l’empereur Constantin. « La Bible, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a été collationnée par un païen, l’empereur Constantin le Grand » (p. 289), pour soutenir, à partir du 4ème siècle, la divinité de Jésus-Christ. Ainsi aurait-il « commandé et financé la rédaction d’un Nouveau Testament qui excluait tous les évangiles évoquant les aspects humains de Jésus » (p. 293).
Or les 27 livres qui le composent sont tous scientifiquement datés du 1er siècle (50-100). Dieu sait si la critique de leur authenticité fut âpre. Aucune autre religion n’est capable de présenter ses sources de manière aussi précise et certaine.
Le Canon de Muratori, daté de 170, donne une liste de ces textes. Elle a très probablement été arrêtée dès 130. En outre, chaque document et fragment du Nouveau Testament antérieur au 4ème s. détruit le château de cartes du Da Vinci code. Le Nouveau Testament fut divinement inspiré aux écrivains sacrés. Il relate les prédications du Christ et de ses apôtres. Il raconte la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des premiers chrétiens. Il annonce surtout, avec la tradition de l’Église, le message évangélique. Son enseignement permet aux chrétiens de s’unir à Dieu en devenant meilleurs.
C’est une claire exposition de la véracité des natures humaine et divine du Christ. Ses « aspects humains», dont le Da Vinci code dit qu’ils sont occultés, apparaissent manifestement dans les évangiles. Ils rapportent son enfance et sa vie, son obéissance et sa colère, sa faim et sa soif, sa joie et sa tristesse, son amour et ses souffrances, sa passion et sa mort.
Ces « aspects » sont, en revanche, systématiquement gommés des écrits apocryphes gnostiques, dont se sert le Da Vinci code contre la foi catholique.
La lourdeur de ces apocryphes légendaires et leurs contradictions internes les rendent peu fiables. Ils s’emparent souvent de bribes du Nouveau Testament, preuve supplémentaire de leur rédaction tardive.
L’évangile de Philippe, cité plus haut, date de la moitié du 3ème siècle. Comme nombre de ces textes, il est issu de la gnose. Saint Irénée, saint Hyppolite et Tertullien, aux 2ème et 3ème siècles argumentèrent efficacement contre ces légendes.
La gnose est une nébuleuse, ses croyances sont très éclectiques. On peut la comparer au new age contemporain. Elle rejette généralement la nature humaine du Christ et prétend pouvoir initier à une connaissance secrète du vrai Dieu.
La divinité du Christ rejetée
Selon Brown, l’empereur Constantin aurait en 325, lors d’« un vote très serré », obtenu du Concile de Nicée la définition de la divinité du Christ (p. 291). Constantin n’a pas instrumentalisé ce concile, mais lui a permis de se tenir. Son soutien conforta l’autorité de l’Église et fit cesser la controverse arienne. Arius soutenait que Jésus-Christ était un dieu inférieur au Père.
Pour répondre aux hérésies, le concile formula plus précisément l’objet de la foi dans un Credo. Seuls 2 évêques sur environ 250 s’y opposèrent. Est-ce le résultat « d’un vote très serré »? Jésus-Christ, fils de Dieu est bien « engendré, non pas créé, de même nature que le Père » (Credo de Nicée).
L’Église, fondée par le Christ, professe depuis toujours la foi en un Dieu trinitaire : Père, Fils et Saint-Esprit, un seul Dieu en trois personnes.
Seuls les chrétiens croient en Dieu fait homme pour racheter les péchés du monde. Le Christ a été crucifié pour avoir révélé sa divinité, les apôtres ont été martyrisés pour en avoir témoigné. De nombreux chrétiens ont fait de même.
Les évangiles (Io 8, 58; Mc 14, 61-62; Io 20,31; etc.) rapportent cette révélation de la bouche même du Christ et par les miracles. S. Paul (1 Cor. 8, 16 ; Col 1, 15-16) l’enseigne au milieu du 1er siècle.
En 112, Pline le jeune, gouverneur romain de Bithynie, écrit que les chrétiens interrogés « affirmaient que toute leur faute, ou leur erreur, s’était bornée à avoir l’habitude de se réunir à jour fixe avant le lever du soleil, de chanter entre eux alternativement un hymne pour honorer le Christ comme Dieu… » (L. 10, l. 96).
Bien avant le concile de Nicée, Ignace d’Antioche +117, Justin +165, Irénée +200, Clément d’Alexandrie +215, Tertullien +225, et bien d’autres Pères confessent très explicitement dans leurs écrits la divinité du Christ .
L’Église ne dissimule rien au sujet du Christ, bien au contraire. Elle s’attache à suivre le commandement du Seigneur : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mat. 28, 19-20). Toute son histoire prouve sa fidélité à répandre la connaissance de l’Évangile, pour faire rayonner l’amour du Christ sur la terre et rendre les hommes heureux et meilleurs.
Que penser de ces « premiers textes chrétiens » (p. 276), que l’Église aurait détruits ou dissimulés en faveur de la divinité de Jésus-Christ ?
Les manuscrits de la Mer Morte, découverts en 1947, ne donnent aucun renseignement sur la vie des chrétiens et leur religion. La bibliothèque gnostique de Nag Hammadi, découverte en 1945, est datée du 4ème siècle. Aucun secret n’y a été découvert. Les apocryphes en question dans le Da Vinci code (Évangile de Philippe et de Marie) sont tardifs et sans rapport réel avec un quelconque apôtre.
Négationnisme au service de la haine
Cette fable gnostique contemporaine n’a rien d’une innocente fiction. C’est une redoutable occasion de donner libre cours à la haine du Christ et de ses disciples. L’Église est soupçonnée d’être un groupement d’intérêts occultes, parasitaire, dissimulateur, conspirateur et donc dangereux. Nul besoin de niaises moqueries, de critiques fondées, d’arguments tangibles, on abandonne les chrétiens au murmure.
À la longue, cette suspicion emporte le jugement et encourage l’élimination de ce qui apparaît comme une sourde menace. Les pamphlets assassins de l’empire néronien n’ont-ils pas appelé trois siècles de persécutions sanglantes ?
Dans ce fatras gnostique, la religion chrétienne est tristement dépréciée en un ramassis de minables petits secrets.
-Abbé Marc Vernoy, fsspx
lundi 29 août 2016
dimanche 10 juillet 2016
Le Toscin - Le Journal de Montréal, instrument maçonnique
Extrait de la chronique Le Tocsin de la revue Le Carillon - No.10 - Le libéralisme
« Leur grand intérêt étant de ne pas paraître ce qu’ils sont, ils jouent le personnage d’amis des lettres ou de philosophes réunis ensemble pour cultiver la science »
- Léon XIII, Humanum Genus
***
Dans un article du 27 avril 2016 signé par Caroline Lévesque, le Journal de Montréal proposait à ses lecteurs le récit d’un journaliste, présent à l’événement « porte ouverte » de la Grande Loge du Québec, « qui a découvert une organisation transparente, trouvant absurdes les théories du complot à son sujet. »
Étaient interrogés Geneviève Guay, l’adjointe administrative de la Grande Loge du Québec, et le grand secrétaire des francs-maçons du Québec, Pierre Phaneuf.
Ces derniers ont bien roulé le journaliste, qui a finalement servi à ses lecteurs un ramassis de balivernes concernant la secte. Sans donner du crédit aux médias de masse, bien au contraire, nous profitons de l’occasion pour réfuter, en citant quelques documents, les idées que veulent répandre les représentants de la secte avec l’aide du mauvais journal.
***
– 1ère contre-vérité :
« Ce halo de secret qui n’en est pas attire les gens croyants qu’il y a un complot maçonnique. C’est une invention de toutes pièces. Il ne faudrait pas nourrir la paranoïa. » - Pierre Phaneuf
Enseignement des papes :
« En premier lieu, arrachez à la franc-maçonnerie le masque dont elle se couvre et faites la voir telle
qu’elle est. » (Encyclique Humanum Genus, 20 avril 1884, Léon XIII)
– 2ème contre-vérité :
« Deux sujets sont proscrits pendant une réunion : la politique et la religion. “ On a trouvé par expérience que ce sont deux sujets qui divisent ”, ajoute le grand secrétaire. Lectures philosophiques et discussions sur des questions liées à la morale font partie des rencontres. »
Enseignement des papes:
« Il s’agit pour les francs-maçons, et tous leurs efforts tendent à ce but, il s’agit de détruire de fond encomble toute la discipline religieuse et sociale qui est née des institutions chrétiennes et de lui en substituer une nouvelle façonnée à leurs idées et dont les principes fondamentaux et les lois sont empruntées au naturalisme. » (Encyclique Humanum Genus, 1884, Léon XIII)
– 3ème contre-vérité :
« Il y a eu des chicanes et des conflits, relate Pierre Phaneuf. La religion catholique s’est sentie brimée,car elle ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans l’organisation, alors c’était méchant, mauvais, et en conséquence, ça a été condamné. »
Documents maçonniques:
« Le triomphe du Galiléen a duré 20 siècles. Il se meurt à son tour, Dieu trompeur, Dieu menteur. Franc-maçon, il nous plaît de constater que nous ne sommes pas étrangers à la ruine des faux prophètes. [...] L’Église romaine fondée sur le mythe galiléen a commencé à déchoir le jour où s’est constituée l’Association maçonnique. » (Souverain Grand Inspecteur Général, Delpech, membre du Conseil de l’Ordre, Compte rendu du Convent du G O de 1902).
Enseignement des papes :
« La seconde (cause de la condamnation de la franc-maçonnerie) est le pacte étroit et impénétrable du secret, en vertu duquel se cache tout ce qui se fait dans ces conventicules, auxquels on peut avec raison appliquer cette sentence de Cæcilius Natalis rapportée dans Minucius Felix, dans une cause bien différente : Les bonnes choses aiment toujours la publicité, les crimes se couvrent du secret. La troisième est le serment qu’ils font de garder inviolablement ce secret, comme s’il était permis à quelqu’un de s’appuyer sur le prétexte d’une promesse ou d’un serment, pour ne pas être tenu, s’il est interrogé par la puissance légitime, d’avouer tout ce qu’on lui demande afin de connaître s’il ne se fait rien dans ces conventicules qui soit contre l’État et les lois de la religion ou du gouvernement. » (Bulle Providas romanorum, 16 mars 1751, Benoît XIV)
***
Évidemment, notre sélection de documents aurait pu s’éterniser. Contrairement à ce qu’avance le FF Phaneuf sur l’ignorance de l’Église face à la maçonnerie, cette dernière est hors de tout doute la plus documentée sur le problème maçonnique depuis la naissance de la secte.
Les ouvrages comme celui que nous avons utilisé sont nombreux, et les documents secrets de la maçonnerie recueillis par les experts catholiques depuis des siècles fourmillent de citations plus incriminantes les unes que les autres.
Ce que les représentants de la Grande Loge nous prouvent finalement, c’est que le Journal de Montréal est un bien bel outil dans les mains de la conjuration antichrétienne.
-Kenny Piché
lundi 28 mars 2016
La logique face aux médias de masse
Article signé par M. Kenny Piché dans le dernier numéro de la revue Le Carillon.
Le Carillon - No. 8 - Le Manitoba catholique
Abonnement en ligne
S’il est un sujet qui nous déplaît, c’est certainement celui des « médias de masse », le simple fait d’en parler contribue à leur hégémonie et pourtant nous savons tous dans quelles mains ils sont et à quoi ils servent.
Mgr Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne
Combien de nos compatriotes se croient « connectés » sur la société, gavés par les médias de masse. Une chronique rejoint parfois leur opinion, comme ce pourrait être le cas, cela est bien possible, pour chacun d’entre nous. Après tout, c’est logique, les médias de masse ont pour objectif de rejoindre le plus d’esprits possible. En tout et pour tout, nous avons affaire à un beau mélange de faits divers, d’opinions et de publicités – mais il y a l’ingrédient secret, le poison qu’on ne sent plus.
Mgr Delassus, dans la citation que nous avons choisie, exprime parfaitement l’esprit qu’il faut adopter quand on se lance dans la lecture (et de préférence dans l’analyse) d’une « nouvelle médiatique ».
« À la manière dont sont traitées certaines questions, on sent le souffle, l’inspiration de la secte. »
Dans un journal populaire, tout est programmé, chaque article est à sa place, prêt à toucher sa cible.
Prenons comme exemple un grand titre qui nous concerne :
« Doc Mailloux croit que les enfants de familles croyantes sont ‘inférieurs’. »
Les enfants issus de familles religieuses seraient moins altruistes que ceux issus de familles athées.
Peut-on logiquement mettre tous les croyants, puis tous les chrétiens dans le même panier? Un enfant élevé dans le catholicisme aura-t-il la même morale qu’un protestant ou qu’un musulman?
Logiquement, non. Nous nageons donc en plein sophisme.
Les études comme celle-là sont de bien beaux outils de propagande entre les mains des artisans des médias de masse de la province.
La grande majorité aura lu le grand titre; parmi eux, une bonne partie aura pris connaissance des grandes lignes de l’étude sur laquelle est basé l’article; et, finalement, les plus curieux auront lu les élucubrations du psychologue Pierre Mailloux.
Mais d’où vient réellement l’étude? Qui a intérêt à mettre tous les chrétiens et les musulmans dans le même panier pour conclure que les enfants religieux sont médiocres? Le docteur Mailloux et les journalistes citent la revue scientifique Current Biology. Bien appuyés là-dessus, ils n’ont pas à défendre leur crédibilité.
« Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’étude. Les enfants de familles profondément chrétiennes ou musulmanes sont des enfants inférieurs aux enfants venant de familles athées. »
Le lecteur logique et averti devra chercher plus loin et remonter jusqu’à l’auteur de l’étude pour répondre à ces questions.
L’étude était menée par Jean Decety, du Département de Psychologie de l’Université de Chicago.
Nous ne pouvons pas nier que nous avons affaire à un grand érudit de la science, mais connaissant sa conclusion, essayons de voir s’il a un agenda antichrétien.
Une simple visite de son profil professionnel sur linkedin.com nous lance sur quelques pistes intéressantes.
Jean Decety est membre du Jewish National Fund et il soutient quelques organismes juifs tels que J Street (fondé par George Soros) et l’agence de presse israélienne Haaretz en plus d’appuyer l’American Humanist Association, un organisme d’inspiration maçonnique qui milite principalement contre le christianisme.
En quelques clics, nous comprenons qu’il y a probablement un agenda antichrétien à cette étude qui s’est rapidement propagée chez les mouvements humanistes (libres penseurs, francs-maçons), pour finalement aboutir de manière vulgarisée dans les médias de masse du monde entier, sous un grand titre « prédigéré ». Nous devinons aussi pourquoi aucun enfant de religion juive n’a participé aux tests.
Ni la journaliste, ni le psychologue, ni les lecteurs n’auront cherché aussi loin pour en arriver à une opinion qui finalement ne vaut pas grand-chose.
Un travail de longue haleine
Celui qui voudrait se livrer à l’analyse logique et poussée des médias de masse de la province a du pain sur la planche. Il existe des centaines de journaux qui publient des milliers d’articles chaque jour. Ces faits divers sont disséminés dans des dizaines de textes qui cachent un agenda de suggestion des idées maçonniques.
C’est un véritable bombardement qui paralyse les esprits : la majorité des discussions dans la société, que ce soit à la radio, au travail ou en famille, sont appuyées sur des sophismes qu’on nous présente comme des dogmes de foi intouchables dans les médias de masse.
Vu l’état de santé du journalisme en général et puisque les moyens nous manquent souvent lorsque vient le temps d’analyser un article comme nous venons de le faire, la solution pour se tenir informé se trouve dans les médias alternatifs, dits de « réinformation ».
Il ne faut cependant pas mettre la logique de côté, même lorsqu’on fait confiance à la source d’information.
Kenny Piché
Le Carillon - No. 8 - Le Manitoba catholique
Abonnement en ligne
***
La logique face aux médias de masse
Le problème des journaux
S’il est un sujet qui nous déplaît, c’est certainement celui des « médias de masse », le simple fait d’en parler contribue à leur hégémonie et pourtant nous savons tous dans quelles mains ils sont et à quoi ils servent.
« Pour qui a étudié la secte maçonnique, qui connaît ses visées et les moyens d’action qu’elle s’est donnés, il n’est pas douteux que son influence ne s’exerce parfois dans les journaux réputés les meilleurs. À la manière dont sont traitées certaines questions, on sent le souffle, l’inspiration de la secte. »
Mgr Henri Delassus, La Conjuration antichrétienne
Combien de nos compatriotes se croient « connectés » sur la société, gavés par les médias de masse. Une chronique rejoint parfois leur opinion, comme ce pourrait être le cas, cela est bien possible, pour chacun d’entre nous. Après tout, c’est logique, les médias de masse ont pour objectif de rejoindre le plus d’esprits possible. En tout et pour tout, nous avons affaire à un beau mélange de faits divers, d’opinions et de publicités – mais il y a l’ingrédient secret, le poison qu’on ne sent plus.
Mgr Delassus, dans la citation que nous avons choisie, exprime parfaitement l’esprit qu’il faut adopter quand on se lance dans la lecture (et de préférence dans l’analyse) d’une « nouvelle médiatique ».
« À la manière dont sont traitées certaines questions, on sent le souffle, l’inspiration de la secte. »
On sent le souffle…
Dans un journal populaire, tout est programmé, chaque article est à sa place, prêt à toucher sa cible.
Prenons comme exemple un grand titre qui nous concerne :
« Doc Mailloux croit que les enfants de familles croyantes sont ‘inférieurs’. »
-Marie-Renée Grondin, Journal de Montréal, 23 novembre 2015
L’article en tant que tel n’a rien d’impressionnant, le docteur Mailloux émet une série d’arguments qui se rapprochent plus de sophismes anti-religieux que de véritables réflexions. Ce qui l’a convaincu, la base de son argumentation, c’est une étude faite sur 1170 enfants entre 5 et 12 ans, venant de six pays différents, parmi lesquels se trouvaient des chrétiens et des musulmans. En résumé, l’expérience consistait à distribuer des cadeaux de manière inégale afin de mesurer le niveau d’altruisme des enfants.Les enfants issus de familles religieuses seraient moins altruistes que ceux issus de familles athées.
Peut-on logiquement mettre tous les croyants, puis tous les chrétiens dans le même panier? Un enfant élevé dans le catholicisme aura-t-il la même morale qu’un protestant ou qu’un musulman?
Logiquement, non. Nous nageons donc en plein sophisme.
L’inspiration de la secte
Les études comme celle-là sont de bien beaux outils de propagande entre les mains des artisans des médias de masse de la province.
La grande majorité aura lu le grand titre; parmi eux, une bonne partie aura pris connaissance des grandes lignes de l’étude sur laquelle est basé l’article; et, finalement, les plus curieux auront lu les élucubrations du psychologue Pierre Mailloux.
Mais d’où vient réellement l’étude? Qui a intérêt à mettre tous les chrétiens et les musulmans dans le même panier pour conclure que les enfants religieux sont médiocres? Le docteur Mailloux et les journalistes citent la revue scientifique Current Biology. Bien appuyés là-dessus, ils n’ont pas à défendre leur crédibilité.
« Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’étude. Les enfants de familles profondément chrétiennes ou musulmanes sont des enfants inférieurs aux enfants venant de familles athées. »
Le lecteur logique et averti devra chercher plus loin et remonter jusqu’à l’auteur de l’étude pour répondre à ces questions.
L’étude était menée par Jean Decety, du Département de Psychologie de l’Université de Chicago.
Nous ne pouvons pas nier que nous avons affaire à un grand érudit de la science, mais connaissant sa conclusion, essayons de voir s’il a un agenda antichrétien.
Une simple visite de son profil professionnel sur linkedin.com nous lance sur quelques pistes intéressantes.
Jean Decety est membre du Jewish National Fund et il soutient quelques organismes juifs tels que J Street (fondé par George Soros) et l’agence de presse israélienne Haaretz en plus d’appuyer l’American Humanist Association, un organisme d’inspiration maçonnique qui milite principalement contre le christianisme.
En quelques clics, nous comprenons qu’il y a probablement un agenda antichrétien à cette étude qui s’est rapidement propagée chez les mouvements humanistes (libres penseurs, francs-maçons), pour finalement aboutir de manière vulgarisée dans les médias de masse du monde entier, sous un grand titre « prédigéré ». Nous devinons aussi pourquoi aucun enfant de religion juive n’a participé aux tests.
Ni la journaliste, ni le psychologue, ni les lecteurs n’auront cherché aussi loin pour en arriver à une opinion qui finalement ne vaut pas grand-chose.
Un travail de longue haleine
Celui qui voudrait se livrer à l’analyse logique et poussée des médias de masse de la province a du pain sur la planche. Il existe des centaines de journaux qui publient des milliers d’articles chaque jour. Ces faits divers sont disséminés dans des dizaines de textes qui cachent un agenda de suggestion des idées maçonniques.
C’est un véritable bombardement qui paralyse les esprits : la majorité des discussions dans la société, que ce soit à la radio, au travail ou en famille, sont appuyées sur des sophismes qu’on nous présente comme des dogmes de foi intouchables dans les médias de masse.
Vu l’état de santé du journalisme en général et puisque les moyens nous manquent souvent lorsque vient le temps d’analyser un article comme nous venons de le faire, la solution pour se tenir informé se trouve dans les médias alternatifs, dits de « réinformation ».
Par exemple, cette humble chronique.
Il ne faut cependant pas mettre la logique de côté, même lorsqu’on fait confiance à la source d’information.
Kenny Piché
mercredi 9 décembre 2015
Le maçonnisme dans tous les domaines
« Par l’organisme qu’elle s’est donnée, la
franc-maçonnerie a trouvé le moyen de se procurer, dans toutes les classes de
la société, d’innombrables complices qui, alors même qu’ils la déteste,
travaillent avec elle et pour elle. Et cela, par la propagande des idées qu’elle
a intérêt à répandre »
Mgr
Henri Delassus,
La
Conjuration antichrétienne
***
L'esprit maçonnique
On appel maçonnisme l’esprit que la secte répand au travers le monde par la suggestion de ses idées.
L’espagnol Don Sarda y Salvany dresse un portrait assez complet des idées que la maçonnerie propose pour tous les domaines de la société dans son ouvrage Le Mal social, ses causes, ses remèdes.
1- La religion.
Nous avons
entendu la maçonnerie dire dans ses loges que le but auquel doivent tendre tous
ses efforts est d'anéantir la religion, et même toute idée religieuse. En
public, elle se contente, généralement parlant, de mettre dans les esprits
cette persuasion, que la religion est affaire purement individuelle dont chacun
décide dans son for intérieur : l'homme est libre de servir et d'adorer Dieu de
la manière qui lui paraît la meilleure. Par là elle accrédite, elle propage
l'indifférentisme religieux qui devient bientôt l'absence de toute religion ;
elle proclame la liberté de conscience, la liberté des cultes et le droit de
les discréditer. Beaucoup de conservateurs se laissent séduire au point d'appeler
ce maçonnisme un progrès.
2- L'Etat.
L'erreur
relative à l'Etat qu'adopte le maçonnisme est celle-ci : l'Etat est souverain,
d'une souveraineté absolue. C'est en lui-même, et non en Dieu, qu'il trouve la source
de son autorité. Il n'a à reconnaître d'autre sujétion que celle que lui
imposent ses propres lois. Il est l'auteur du droit, non seulement dans son
domaine, mais dans celui de la famille, de la propriété, de l'enseignement. Il
fait les lois, et ces lois qui disposent ainsi de toutes choses ne peuvent
émaner d'une autre autorité que de 1a sienne. Ce que la majorité des suffrages
déclare bon est bon, ce qu'elle déclare vrai est vrai. Devant ses arrêts, il
n'y a qu'à courber la tête, alors même que les droits de la conscience
chrétienne sont outragés. Cela est maintenant admis par la multitude. Pour elle,
dès que le mot « loi » est prononcé, tout est dit.
3- La famille.
Le maçonnisme
approuve l'institution du mariage civil et tout ce qui en résulte, c'est-à-dire
qu'il accepte que l'Etat s'attribue le droit de sanctionner l'union de l'homme
et de la femme, d'en déterminer et d'en prescrire les conditions, de dissoudre le
lien conjugal comme il l'a formé, il admet que l'Etat se substitue à Dieu qui a
institué le mariage à l'origine des choses, à Notre-Seigneur Jésus-Christ qui
l'a élevé à la dignité de sacrement, à l'Eglise, le fondé de pouvoirs de Dieu
et du Christ, pour le réglementer, le reconnaître et le bénir.
4- La puissance paternelle.
5- L'éducation.
En fait d'éducation
et dans la direction qu'il lui donne, le maçonnisme part du principe de la
perfection originelle. L'enfant, selon lui, est naturellement porté au bien et
n'a qu'à suivre ses inspirations pour être bon et vertueux. Cela est contredit,
comme l'observe M. Le Play, par la plus grossière des nourrices, comme par la
plus perspicace des mères. Elles constatent à chaque instant que la propension
au mal est prédominante chez le jeune enfant. N'importe, le maçonnisme ne
s'appuie pas moins sur ce faux dogme pour faire consister toute l'éducation
dans l'instruction, pour interdire la correction, pour écarter renseignement
religieux, pour développer le sentiment de l'orgueil, et stimuler l'ambition.
Dans
l'enseignement, le maçonnisme n'admet pas que la science soit subordonnée au
dogme, la vérité présumée et hypothétique à la vérité fixe et absolue. Il
n'admet pas que celle-ci serve de pierre de touche pour vérifier celle-là.
Le
maçonnisme trouve bon que l'enseignement soit obligatoire et neutre, c'est-à-dire
que l'Etat fasse passer toutes les âmes sous le laminoir de son enseignement
pour les maçonniser toutes; et s'il
proteste contre le monopole absolu de l'enseignement, s'il veut que soit
conservée une certaine liberté permettant d'échapper à l'enseignement de
l'Etat, il trouve juste que celui qui veut en user, non seulement se le procure
à ses frais, mais soit tenu de contribuer à l'enseignement neutre; il trouve
bon que l'Etat ait le monopole des examens, qu'il ait le contrôle des livres de
l'enseignement libre, qu'il ait son Index et que par là il
s'ingère très avant dans l'enseignement prétendu libre.
Que l'Eglise enseigne
ses dogmes à celui qui est baptisé et exige de lui l'adhésion de la Foi, le
maçonnisme appelle cela oppression despotique, servitude de la pensée, mais si
l'Etat impose l'athéisme, c'est à ses yeux, chose libérale.
6- La propriété.
Le maçonnisme
reconnaît à l'Etat le pouvoir de déclarer nul le droit vie propriété, lorsqu'il
a pour objet les biens ecclésiastiques, la plus sacrée de toutes les
propriétés. Il lui reconnaît le droit de faire des lois pour la transmission et
la jouissance de la propriété privée, et par là il achemine les esprits et les
institutions vers le socialisme d'Etat.
7- La bienfaisance.
Le maçonnisme
détourne l'attention et le coeur de l'homme des besoins principaux du pauvre,
de ceux de son âme. Il ne voit en lui que le corps, et parmi les oeuvres de miséricorde,
il n'admet que celles qui ont le corps pour objet. Il veut que le pain donné
pour apaiser la faim, le vêtement destiné à couvrir la nudité, la visite faite
à l'indigent nu à l'infirme, le remède offert au malade, n'aient d'autre fin
que le soulagement corporel; il ne veut pas qu'au-dessus de cette fin
immédiate, il y en ait une autre : édifier l'âme, la perfectionner, l'aider à
obtenir les biens qui lui sont propres, la vérité, la grâce de Dieu, le bonheur
éternel. Et c'est pourquoi, s'il trouve mauvaise la laïcisation des hôpitaux, des
hospices, des orphelinats, c'est uniquement parce qu'il constate
expérimentalement que les soins des laïques ne valent pas ceux des religieux.
Il ne regrette
point l'absence des secours spirituels, il ne les reconnaît point comme
bienfaisants. Le maçonnisme tarit la vraie source de la bienfaisance en
dédaignant le vrai, le principal motif qui doit la déterminer : l'amour de
Dieu. Il veut que l'on aime l'homme pour l'homme; il appelle cela de la philanthropie,
il l'oppose à la charité divine.
Pour obtenir le
concours à ses oeuvres de philanthropie, le maçonnisme, ignorant ou dédaignant
les motifs d'ordre supérieur, a recours à divers moyens, tous aussi misérables
les uns que les autres. Il s'efforce de stimuler la sensibilité naturelle, mais
l'égoïsme lui répond en faits, sinon en paroles, qu'il est moins désagréable de
voir souffrir son prochain que de s'imposer à soi-même des sacrifices. Il ouvre
des souscriptions publiques, et il se sert du respect humain pour y faire
contribuer par la crainte du ridicule et de la censure. Il organise des fêtes
de bienfaisance, marchés publics de sensualité, où l'on prend occasion du
malheur des autres pour se procurer du plaisir.
8- L'art.
L’art n'est pas
plus que le reste hors des atteintes du maçonnisme. L'art qu'il patronne, qu'il
exalte est celui qui exprime et qui surexcite les concupiscences qui
animalisent l'homme, au détriment de celui qui exprime les sentiments qui
ennoblissent l'âme humaine, qui relèvent sa dignité. Le maçonnisme est, à
l'heure actuelle, tout à fait dominant dans l'art. La poésie et le chant, la
peinture et la sculpture s'attachent de nos jours à flatter les sens, à amener
les hommes à chercher leurs joies dans ce qui les avilit et les souille, au
lieu de les élever aux joies de l'intelligence et de l'àme.
Immense est
l'influence du maçonnisme artistique et littéraire. Il atteint toutes les
classes de la société, même les plus infimes, par le feuilleton, l'affiche, les
statues officielles, et les amusements publics qui ne sont plus autre chose
qu'une grande entreprise de corruption générale.
***
lundi 7 septembre 2015
Catéchisme catholique et ignorance médiatique
Dans le grand battage médiatique des dernières semaines, beaucoup de journalistes semblent avoir été impressionnés par notre utilisation du terme "soldats du Christ".
Voulant probablement stimuler l'imagination du lectorat, plusieurs médias ont exposé ce fait, semblant croire et insinuer que nous sommes des dangereux intégristes qui s'autoproclament "soldats du Christ" dans un délire similaire au "Jihad" islamiste.
Loin d'avoir inventé cette définition de la confirmation, nous partageons ici quelques extraits des meilleurs catéchismes concernant ce sacrement et l'appellation "Soldat du Christ".
***
(Saint Melchiade)
-De même que le soldat doit avoir les yeux sur le général, ainsi le confirmé, comme soldat du Christ, doit imiter le saint dont il porte le nom, et qui doit être son modèle en même temps que son intercesseur au ciel.
(Catéchisme populaire - François Spirago)
-La Confirmation est un sacrement qui nous donne le Saint-Esprit, imprime dans notre âme le caractère de soldats du Christ et nous rend «parfaits chrétiens».
(Grand catéchisme de Saint Pie X)
-Parce qu'il y en a qui combattent contre le démon , et qui le font avec succès, les soldats de Jésus-Christ s'appellent agonistiques, c'est-à-dire combattants.
(Catéchisme de Saint Pierre Canisius)
-II serait facile de découvrir les mêmes effets dans le caractère de la Confirmation et dans celui de l’Ordre. Le premier nous arme et nous munit, comme des soldats de Jésus-Christ, pour confesser et défendre publiquement son nom, et pour combattre contre les ennemis qui sont au dedans de nous, et contre les esprits mauvais qui sont dans l’air ; ensuite il nous sépare des nouveaux baptisés qui ne sont que des enfants nouvellement nés.
(Catéchisme du Concile de Trente)
-Comment la confirmation fait-elle de nous des soldats du Christ? En nous donnant la force et le courage nécessaire pour confesser la foi de Jésus-Christ et pour la défendre contre tout ceux qui l'attaquent.
(Catéchisme de Malines)

vendredi 20 février 2015
Tensions entre la FSSPX et Mgr Rivest sur la messe en latin
RADIO VILLE-MARIE - PROXIMO
Le torchon brûle entre les traditionalistes catholiques du Saguenay – ceux de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) du Québec – et l’évêque de Chicoutimi, André Rivest. En cause, la célébration de la messe tridentine – en latin – dans une salle d’un hôtel de Saguenay dimanche dernier. « L’annonce [de leur venue] s’est faite dans les journaux », déplore l’évêque quand on lui demande pourquoi il a expressément demandé aux responsables de tous les lieux de culte de son diocèse de ne pas accueillir les membres de la FSSPX pour cet évènement.
Dans le droit canonique, on exige de chaque prêtre qui préside une messe dans un autre lieu que son diocèse qu’il reçoive la permission de l’évêque du lieu. Or, aucune demande n’est parvenue à l’évêché.
L’abbé Pierre Roy de la FSSPX, résidant présentement dans la maison Saint-Joseph de Saint-Césaire, est venu avec quelques membres de Lévis, accompagner le groupe de Saguenay qui les avait invités, Tradition Saguenay. « C’est le 15 février… qu’aura enfin lieu le retour de la Tradition catholique au Saguenay-Lac-Saint-Jean », écrivent ses membres sur leur blogue. « Puisqu’on nous ferme les portes des églises de la région, nous nous retrouvons comme les premiers missionnaires, avec les moyens du bord. »
Refus de l’évêque
« Dans mon diocèse, il n’y a aucun groupe [traditionaliste] stable », indique Mgr Rivest pour fonder sa décision. « C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait refuser d’introduire le rite tridentin il y a quelques années pour la Fraternité Saint-Pierre. » Cette dernière a été créée en 1988, par Jean-Paul II, afin d’accueillir les prêtres qui voulaient se détacher de la FSSPX au moment où le fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, était excommunié parce qu’il avait procédé à l’ordination d’évêques sans la permission de Rome.
« C’est ce qui les a mis en situation de schisme avec l’Église », explique encore l’évêque. « Ils ne sont pas en parfaite communion avec l’Église. Malgré les efforts, ils n’ont jamais accepté de réintégrer intégralement [l’Église]. »
André Rivest se dit ouvert à la discussion. « Parler avec eux, oui, ma porte est toujours ouverte à tout le monde, même avec les personnes avec qui je ne suis pas d’accord. » Par contre, il est hors de question de leur confier une église, « tant qu’ils ne seront pas en communion avec Rome ». Ce qui veut dire la pleine acceptation du concile Vatican II, ce que les membres de la FSSPX rejettent. « Refuser les enseignements de Vatican II – ou du concile de Trente, ou les premiers conciles – c’est refuser de communier à l’Église ».
« Forcés par la nécessité »
« On ne se considère pas en schisme », estime au contraire l’abbé Roy. « On considère par contre que l’Église est en crise profonde depuis le concile Vatican II, avec toutes les nouvelles orientations ». Il considère plutôt que le fondateur de la FSSPX a voulu « réagir à la crise profonde » en se faisant le gardien de la tradition. « L’Église trouve sa force et sa stabilité dans la tradition. »
Les problèmes qu’il attribue au Concile concernent également « la chute drastique de la pratique religieuse, la chute des vocations de séminaristes, l’abandon du sacerdoce des prêtres après le concile… Même à Rome, on est au point de se poser la question sur la morale de l’Église avec le Synode sur la famille ». Le Concile a créé un « cheminement qui n’en finit plus de vouloir créer des réformes. »
« Maintenant on a l’impression qu’on en finit plus de mettre à jour et la crise s’amplifie. Et on dit : ''on va mettre à jour parce que la crise s’amplifie''. Nous on dit ''retournons à la tradition et gardons la tradition''. Comme on a fait pendant des siècles. L’Église va retrouver sa force. »
Sur la messe de dimanche, l’abbé Roy confirme que la Fraternité, n’étant pas officiellement reconnue par Rome, ne demande aucune permission à l’évêque local. « On ne demande pas de permission officielle pour dire la messe ou quoi que ce soit. C’est la façon dont on procède un peu partout au pays. En général, on s’installe. On considère que c’est illégitime d’interdire de dire la messe traditionnelle dans l’Église, et du coup, on s’installe par la nécessité. »
Dimanche, moins de 30 personnes ont participé à la messe, dont probablement moins d’une vingtaine de personnes qui provenaient de la région de Saguenay. Si l’abbé Roy attribue cette situation à la température (il faisait -40°c dimanche matin), il dit avoir reçu plusieurs appels de soutien.
Informé du peu de participants, Mgr Rivest indique que les membres de la Fraternité Saint-Pierre, à sa demande, n’ont pas participé à la messe. « Ils ont dit que, même s’ils ne sont pas d’accord avec moi, ils s’en remettaient à l’autorité de l’évêque. » Il y avait aussi une famille de sept enfants, que connaît bien l’évêque, et qui participait à la messe, « plus en curieux qu’en [esprit de] séparation », estime Mgr Rivest.
Mario Bard
Le torchon brûle entre les traditionalistes catholiques du Saguenay – ceux de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX) du Québec – et l’évêque de Chicoutimi, André Rivest. En cause, la célébration de la messe tridentine – en latin – dans une salle d’un hôtel de Saguenay dimanche dernier. « L’annonce [de leur venue] s’est faite dans les journaux », déplore l’évêque quand on lui demande pourquoi il a expressément demandé aux responsables de tous les lieux de culte de son diocèse de ne pas accueillir les membres de la FSSPX pour cet évènement.
Dans le droit canonique, on exige de chaque prêtre qui préside une messe dans un autre lieu que son diocèse qu’il reçoive la permission de l’évêque du lieu. Or, aucune demande n’est parvenue à l’évêché.
L’abbé Pierre Roy de la FSSPX, résidant présentement dans la maison Saint-Joseph de Saint-Césaire, est venu avec quelques membres de Lévis, accompagner le groupe de Saguenay qui les avait invités, Tradition Saguenay. « C’est le 15 février… qu’aura enfin lieu le retour de la Tradition catholique au Saguenay-Lac-Saint-Jean », écrivent ses membres sur leur blogue. « Puisqu’on nous ferme les portes des églises de la région, nous nous retrouvons comme les premiers missionnaires, avec les moyens du bord. »
Refus de l’évêque
« Dans mon diocèse, il n’y a aucun groupe [traditionaliste] stable », indique Mgr Rivest pour fonder sa décision. « C’est d’ailleurs ce qui m’avait fait refuser d’introduire le rite tridentin il y a quelques années pour la Fraternité Saint-Pierre. » Cette dernière a été créée en 1988, par Jean-Paul II, afin d’accueillir les prêtres qui voulaient se détacher de la FSSPX au moment où le fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, était excommunié parce qu’il avait procédé à l’ordination d’évêques sans la permission de Rome.
« C’est ce qui les a mis en situation de schisme avec l’Église », explique encore l’évêque. « Ils ne sont pas en parfaite communion avec l’Église. Malgré les efforts, ils n’ont jamais accepté de réintégrer intégralement [l’Église]. »
André Rivest se dit ouvert à la discussion. « Parler avec eux, oui, ma porte est toujours ouverte à tout le monde, même avec les personnes avec qui je ne suis pas d’accord. » Par contre, il est hors de question de leur confier une église, « tant qu’ils ne seront pas en communion avec Rome ». Ce qui veut dire la pleine acceptation du concile Vatican II, ce que les membres de la FSSPX rejettent. « Refuser les enseignements de Vatican II – ou du concile de Trente, ou les premiers conciles – c’est refuser de communier à l’Église ».
« Forcés par la nécessité »
« On ne se considère pas en schisme », estime au contraire l’abbé Roy. « On considère par contre que l’Église est en crise profonde depuis le concile Vatican II, avec toutes les nouvelles orientations ». Il considère plutôt que le fondateur de la FSSPX a voulu « réagir à la crise profonde » en se faisant le gardien de la tradition. « L’Église trouve sa force et sa stabilité dans la tradition. »
Les problèmes qu’il attribue au Concile concernent également « la chute drastique de la pratique religieuse, la chute des vocations de séminaristes, l’abandon du sacerdoce des prêtres après le concile… Même à Rome, on est au point de se poser la question sur la morale de l’Église avec le Synode sur la famille ». Le Concile a créé un « cheminement qui n’en finit plus de vouloir créer des réformes. »
« Maintenant on a l’impression qu’on en finit plus de mettre à jour et la crise s’amplifie. Et on dit : ''on va mettre à jour parce que la crise s’amplifie''. Nous on dit ''retournons à la tradition et gardons la tradition''. Comme on a fait pendant des siècles. L’Église va retrouver sa force. »
Sur la messe de dimanche, l’abbé Roy confirme que la Fraternité, n’étant pas officiellement reconnue par Rome, ne demande aucune permission à l’évêque local. « On ne demande pas de permission officielle pour dire la messe ou quoi que ce soit. C’est la façon dont on procède un peu partout au pays. En général, on s’installe. On considère que c’est illégitime d’interdire de dire la messe traditionnelle dans l’Église, et du coup, on s’installe par la nécessité. »
Dimanche, moins de 30 personnes ont participé à la messe, dont probablement moins d’une vingtaine de personnes qui provenaient de la région de Saguenay. Si l’abbé Roy attribue cette situation à la température (il faisait -40°c dimanche matin), il dit avoir reçu plusieurs appels de soutien.
Informé du peu de participants, Mgr Rivest indique que les membres de la Fraternité Saint-Pierre, à sa demande, n’ont pas participé à la messe. « Ils ont dit que, même s’ils ne sont pas d’accord avec moi, ils s’en remettaient à l’autorité de l’évêque. » Il y avait aussi une famille de sept enfants, que connaît bien l’évêque, et qui participait à la messe, « plus en curieux qu’en [esprit de] séparation », estime Mgr Rivest.
Mario Bard
mercredi 18 février 2015
Mgr André Rivest accueille tout le monde sauf la Fraternité Saint-Pie X
MÉDIAS-PRESSE-INFO
Mgr André Rivest, évêque de Chicoutimi, est un prélat très « moderne » et très ouvert aux autres cultures et aux autres spiritualités.
Mais sa « tolérance » disparaît dès qu’il se retrouve face à des catholiques attachés à la messe tridentine. Il a refusé d’autoriser la célébration d’une messe de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X dans une église à Saguenay, un des derniers bastions canadiens-français dans la province du Québec.
Mgr André Rivest a même publié un communiqué assassin à l’encontre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X afin de dissuader ses ouailles de participer à la messe tridentine qui a finalement été célébrée ce dimanche 15 février dans une salle de l’hôtel La Saguenéenne.
Embarrassé que cette messe tridentine se tienne malgré son interdiction, Mgr André Rivest a fait appel à la presse locale avec une dureté bien éloignée du langage délicat qu’il utilise lorsqu’il parle des fausses religions.
«Pour ces gens-là, nous sommes encore à l’époque où l’on disait : Hors de l’Église, point de salut. Ils ne reconnaissent pas les changements apportés lors du concile Vatican II. Ce n’est pas avec des personnes comme ça qu’on va rajeunir l’Église « , a-t-il déclaré au journal Le Quotidien.
« Rajeunir l’Eglise » ? Faut-il rappeler à Mgr Rivest que c’est précisément le Concile Vatican II qui a éteint les vocations religieuses ? Que c’est ce même Concile Vatican II qui a fait fuir les familles de l’assistance à la messe ?
L’adage est connu : on reconnaît un arbre à ses fruits !
Les fruits du Concile Vatican II ? Un clergé vieillissant, des séminaires vides, des églises désaffectées, une déchristianisation dramatique de la société…
A l’inverse, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X développe des écoles, des familles nombreuses se pressent dans ses lieux de culte et sont un vivier exceptionnel de vocations religieuses.
Alors, sérieusement, qui va rajeunir l’Eglise ?
Mgr André Rivest, évêque de Chicoutimi, est un prélat très « moderne » et très ouvert aux autres cultures et aux autres spiritualités.
Mais sa « tolérance » disparaît dès qu’il se retrouve face à des catholiques attachés à la messe tridentine. Il a refusé d’autoriser la célébration d’une messe de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X dans une église à Saguenay, un des derniers bastions canadiens-français dans la province du Québec.
Mgr André Rivest a même publié un communiqué assassin à l’encontre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X afin de dissuader ses ouailles de participer à la messe tridentine qui a finalement été célébrée ce dimanche 15 février dans une salle de l’hôtel La Saguenéenne.
Embarrassé que cette messe tridentine se tienne malgré son interdiction, Mgr André Rivest a fait appel à la presse locale avec une dureté bien éloignée du langage délicat qu’il utilise lorsqu’il parle des fausses religions.
«Pour ces gens-là, nous sommes encore à l’époque où l’on disait : Hors de l’Église, point de salut. Ils ne reconnaissent pas les changements apportés lors du concile Vatican II. Ce n’est pas avec des personnes comme ça qu’on va rajeunir l’Église « , a-t-il déclaré au journal Le Quotidien.
« Rajeunir l’Eglise » ? Faut-il rappeler à Mgr Rivest que c’est précisément le Concile Vatican II qui a éteint les vocations religieuses ? Que c’est ce même Concile Vatican II qui a fait fuir les familles de l’assistance à la messe ?
L’adage est connu : on reconnaît un arbre à ses fruits !
Les fruits du Concile Vatican II ? Un clergé vieillissant, des séminaires vides, des églises désaffectées, une déchristianisation dramatique de la société…
A l’inverse, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X développe des écoles, des familles nombreuses se pressent dans ses lieux de culte et sont un vivier exceptionnel de vocations religieuses.
Alors, sérieusement, qui va rajeunir l’Eglise ?