samedi 11 mai 2019

Marxisme et christianisme

Nous ne pouvons terminer cette étude sans traiter d'un problème sans cesse agité à l'heure actuelle. Comment situer réciproquement marxisme et christianisme? En particulier, un chrétien peut-il collaborer avec les marxistes dans sa lutte politico-sociale ?

Nous avons déjà indiqué que l'athéisme n'était absolument pas une pièce rapportée ou un élément adventice dans le marxisme, mais bien une des idées maîtresses, voire l'inspiration foncière du système. La chose est dite en termes fort nets par les interprètes les plus officiels de la pensée marxiste, tel A. Cornu. On peut même dire que, bien loin que la critique marxiste de la religion ne soit qu'un corollaire de la critique du libéralisme économique contenue dans Le Capital (comme le croient sottement trop de chrétiens de notre pays), c'est rigoureusement l'inverse qui est vrai : Le schéma de l'aliénation, dont l'essentiel est dû à Feuerbach et qui s'applique aux rapports entre l'homme et Dieu, est appliqué par Marx à la société capitaliste.

Nous parlions du présent problème, voici quelque temps, avec une haute personnalité romaine. Celle-ci nous déclara : « Je n'arrive pas à comprendre l'attitude de certains catholiques français, qui essaient perpétuellement de maintenir le contact avec le communisme. L'opposition totale est pourtant trop manifeste, et ceci à trois échelons : les doctrines sont entièrement antagonistes et inconciliables l'une avec l'autre. L'Eglise est intervenue à de multiples reprises pour dire ce qu'il fallait en penser, ce qui, pour un chrétien catholique devrait trancher le débat. Enfin, il y a l'épreuve des faits partout où le communisme est au pouvoir, il s'acharne à détruire la religion chrétienne ».

Ces paroles autorisées nous donnent un plan tout tracé:

1. Caractère intrinsèquement inconciliable des doctrines

Elles s'opposent en effet en ce qui concerne l'idée qu'elles se font de la réalité dans leur hiérarchie des biens et des maux : dans le but qu'elles s'assignent ; et, enfin, dans le choix des moyens.

a) Pour le chrétien (et, en général, pour le spiritualiste et l'homme religieux monothéiste) le monde matériel existe certainement : il est l'oeuvre de Dieu, et nous ne devons ni le mépriser, ni le négliger. Mais la réalité suprême, c'est Dieu et le monde spirituel beaucoup plus riche et dense que l'univers matériel. Le moindre acte de foi proclame cela et les saints en font le centre de leur vie. Pour le marxiste, seule la matière existe, la pensée n'en est qu'un effet, et tout ce qui concerne le monde spirituel est pure fantasmagorie, mystification néfaste qu'il faut extirper.

b) Pour le chrétien, le mal suprême, la seule aliénation intégrale, c'est le péché, la faute morale. Comparativement à cela, le reste est secondaire. Pour le marxiste, la notion de péché est mystifiante et irrationnelle, le mal suprême c'est la souffrance qui résulte de l'oppression sociale.

c) Pour le chrétien, il ne faut certes pas se désintéresser de la vie des hommes ici-bas, et il faut combattre l'injustice, mais enfin notre demeure ultime est aux cieux et notre espérance porte sur le Royaume de Dieu, non sur la technique et la rationalisation des moyens de production. Pour le marxiste, « notre paradis, c'est sur terre que nous le ferons » (Maurice Thorez, reprenant un mot
de Marx), le reste est chimère haïssable.

d) Pour le chrétien, il y a des moyens d'action qui sont intrinsèquement illégitimes, qu'il ne faudra jamais employer, quel qu'en puisse être le bon effet temporel (puisque le péché est le plus grand des maux). Pour le marxiste, est bon ce qui sert la cause de la révolution, est mauvais ce qui s'y oppose (38), de sorte que c'est merveille de voir les bonnes âmes s'étonner lorsque le communisme utilise des procédés tels que le mensonge, la calomnie pour déconsidérer un adversaire, les procès préfabriqués, la liquidation physique des individus ou des groupes, etc. Dans son optique, il aurait bien tort de se paralyser par un scrupulisme petit-bourgeois, puisqu'il s'agit de rendre en définitive l'homme heureux (39).

Comment dès lors un chrétien pourrait-il collaborer, même sur le plan purement pratique avec le Parti communiste? On n'arrive même pas, logiquement parlant, à comprendre comment certains ont pu le croire et persévérer encore actuellement dans cette voie (ce qui prouve que certains esprits sont capables de refuser même les évidences).

2. Condamnation formelle du communisme par l'Eglise

Ce paragraphe s'adresse essentiellement aux catholiques, mais un incroyant honnête pourra au moins comprendre pourquoi l'accord est impossible.

Pie XI (1922-1939) : « Le communisme est
intrinsèquement pervers ».
Les textes sont nombreux. Nous ne rappellerons que trois documents particulièrement caractéristiques : d'abord, l'encyclique Divini Redemptoris de Pie XI (1937) (40) qui est particulièrement sévère (« Le communisme se montre sauvage et inhumain à un degré qu'on a peine à croire, et qui tient du prodige... Le communisme est intrinsèquement pervers et l'on ne peut admettre sur aucun terrain de collaboration avec lui, de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne. Si quelques-uns, induits en erreur, coopéraient à la victoire du communisme dans leur pays, ils tomberaient les premiers, victimes de leurs égarements »).

Sur le plan pratique, le Saint-Office, dans un décret du 1er juillet 1949, porte des sanctions canoniques contre ceux qui collaboreraient avec le communisme. Une autre décision du Saint-Office est intervenue le 14 avril 1959 [NDLR : Sous Jean XXIII/Roncalli], toujours dans le même sens.

Ajoutons enfin les nombreuses condamnations de publications et de groupes progressistes par Rome, qu'il s'agisse des pays libres (« jeunesse de l'Eglise», « quinzaine », etc.) (41) ou des pays de démocratie populaire (Pologne principalement). On voit mal comment un catholique peut passer outre, en sécurité de conscience, à de telles barrières.

3. Persécutions antireligieuses

Il semble que beaucoup, sur ce point, ne soient pas au courant, ou plutôt s'évertuent à ne pas savoir. On ressasse toujours, en milieu progressiste, la formule communiste : « Nous ne voulons pas faire de martyrs », mais on la prend à contresens : elle signifie seulement qu'il ne faut pas molester ou tuer les prêtres ou les laïcs catholiques pour motif avoué d'ordre doctrinal, mais elle n'interdit pas, elle conseille même, de les disqualifier et de les liquider sous des prétextes politiques (sabotage de la réforme agraire, "activités fascistes", etc.), ce qui est toujours possible avec un parti tout-puissant
et une police omniprésente, là où le communisme est au pouvoir. Car après la prise du pouvoir, il faut liquider la religion.

En Russie, ce fut pendant des années une persécution sanglante qui coûta la vie à d'innombrables chrétiens, orthodoxes et autres. Si, sous Staline, il y eut la mise sur pied d'un « modus vivendi », il ne faut pas perdre de vue ses intentions intéressées (asservir à l'Etat soviétique ce qui s'obstinait à survivre de l'Eglise orthodoxe russe), et l'inégalité flagrante du statut qui accorde aux croyants la « liberté de pratique religieuse » (encore ne voyons-nous guère de fonctionnaires ou d'agents de l'Etat s'y risquer... ). Tandis que l'athéisme a la « liberté de propagande antireligieuse». Or, comme tout l'enseignement est aux mains de l'Etat bolchéviste, de l'école primaire aux universités, comme toutes les maisons d'édition sont également d'Etat, comme tous les journaux, revues, etc., sont d'Etat, on voit la disparité de condition : si la survivance de la religion en Russie prouve une chose, c'est le besoin d'absolu qui habite le cœur de l'homme et la puissance de l'action de Dieu, mais certainement pas la générosité du communisme !

La chose est d'ailleurs particulièrement flagrante lorsqu'il s'agit des pays de démocratie populaire (42). Sait-on, par exemple, que quatre évêques catholiques albanais sur cinq sont morts (en prison, ou fusillés) ? Qu'en Roumanie, la proportion est sensiblement la même? Quant à la Chine, les faits ont eu assez de publicité pour qu'on ne puisse tout étouffer... Et la Hongrie? Et la Tchécoslovaquie? Et la Bulgarie? Et la Pologne? Nous avons les statistiques et les noms propres sous les yeux, et nous regrettons de ne pouvoir tout transcrire (43).
Destruction de la cathédrale du Christ-Sauveur de
Moscou par le pouvoir communiste (1931).

Nous croyons n'avoir pas besoin d'insister maintenant sur l'incompatibilité absolue du marxisme-léninisme et du christianisme traditionnel. Signalons tout de même l'absolue fausseté du propos, si répandu en France en certains milieux et d'après lequel on ne doit lutter contre le communisme que par la prière et par les réformes sociales, en « faisant mieux que lui » (ce qui suppose qu'il fait bien, si cette formule de Joseph Folliet a un sens).

En réalité, il y a bien un problème urgent et réel d'amélioration des niveaux de vie, surtout pour certains pays particulièrement défavorisés, mais il y a aussi :

a) Une lutte doctrinale, qui oppose au marxisme-léninisme des constructions solides et « en dur » , non quelque gélatine pseudo-chrétienne, qu'il s'agisse de théologie, de philosophie pure ou de théorie politique. Effectivement, l'attrait du communisme sur les jeunes vient en grande partie de sa massivité affirmative et de son caractère de « système du monde » (voir début de la leçon) :

b) Un devoir strict pour les pouvoirs publics (s'ils font leur métier) de mettre un frein à la subversion, par des moyens honnêtes, mais fermes. On ne peut laisser se développer à son gré un mouvement dont le but avoué est la liquidation de toute opposition. Ou alors, c'est qu'on est masochiste (cela arrive). Nous ne sommes nullement des prédicateurs de croisade antisoviétique comme on nous en a
accusé, nous ne faisons qu 'énoncer une doctrine toute traditionnelle, rappelée par Pie XI lorsqu 'il exhortait sur ce point les Etats à la vigilance, dans les années d'avant 1939.



-Louis Jugnet, Doctrines philosophiques et système politique. Editions de Chiré. 2013. Chiré-en-Montreuil. P. 148-154.


(38) « ... Notre moralité est entièrement subordonnée aux intérêts de la lutte de classe... Notre moralité se déduit des intérêts de la lutte de classe du prolétariat » (Lénine, au III Congrès des Jeunesses Communistes, 1920).

(39) Tous les humanitaires sont pareils, de Robespierre à Lénine : ils massacrent les hommes actuels en toute sécurité de conscience afin que leurs petits-enfants (s'il en reste) nagent dans la béatitude définitive (voir là-dessus les amères ironies de Koestler, Le Zéro et l'infini) et de Camus (L'homme révolté).

(40) L'habitude de ne pas tenir compte des encycliques est fortement enracinée dans certains milieux catholiques, nous ne le savons que trop. Pourtant, cette attitude elle-même est hétérodoxe et a été condamnée plusieurs fois par l'Eglise. Surtout quand l'encyclique dont il s'agit ne fait que rappeler des principes fondamentaux de morale chrétienne ! ...

(41) Sur les sources du progressisme chrétien dans notre pays, on trouvera, mêlé a une terminologie hégélienne et à d'aigres jugements sur le thomisme, une masse imposante de matériaux dans le récent livre du P. Gaston Fessard, jésuite : De l'actualité historique, t. II : Progressisme chrétien et apostolat ouvrier (Desclée De Brouwer), qui met en cause des personnalités très en vue...

(42) Signalons en passant que la situation de l'Eglise chez Tito, suprême espoir de certains, n'est pas meilleure ...

(43) Le moins que nous puissions faire, c'est de renvoyer à deux ouvrages, pris entre beaucoup d'autres : J. Monsterleet, Les martyrs de Chine parlent (Amiot-Dumont) et P. Gherman: L'âme roumaine écartelée (Editions du Cèdre).

jeudi 15 novembre 2018

Le Christ-Roi, vainqueur de Satan

Au début des années 1970, alors que le monde vient de passer mai 68, que les réformes du concile Vatican II battent leur plein, et qu’en notre cher Canada-français la Révolution tranquille fait table rase de la foi et des mœurs, monsieur le chanoine Panneton nous écrit cette allégorie sur l’état du pays. Prêtre du diocèse des Trois-Rivières, le chanoine Panneton fut l’un des résistants de la première heure au bouillonnement diabolique qui chavira notre pays. Au milieu de la pagaille d’une des décennies les plus folles, il continua à « servir le Seigneur dans la joie » Ps. 99. 

« Une stratégie infernale » Le premier pape, saint Pierre, nous recommande : « Frères, soyez sobres et vigilants, car votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi. » (1ère Épître, 5, 8). 

Le 13 mai 1946, S.S. Pie XII couronnait Marie comme Reine de l’Univers. Dans son radio-message adressé à Fatima, le Saint Père disait alors : «  En cette heure décisive de l’histoire, de même que le Royaume du Mal, déployant une stratégie infernale, recourt à tous les moyens et déchaîne toutes ses forces pour détruire la foi, la morale, le règne de Dieu; de même les Fils de Lumière, les Enfants de Dieu doivent tout employer et tous s’engager pour les défendre, si l’on ne veut pas voir une ruine immensément plus grande et plus désastreuse que toutes les ruines matérielles accumulées par la guerre. » (Doc. Cath. 9 juin 1946) 

En 1663, dans toute la colonie de la Nouvelle-France, il y eut des tremblements de terre effroyables, qui durèrent sept mois, à des intervalles plus ou moins prolongés. Au début, une religieuse de l’Hôtel-Dieu de Québec, Sœur Catherine-de-Saint-Augustin, eut une vision : elle vit quatre démons qui secouaient le pays pour causer ce cataclysme; elle eut aussi une apparition de Saint Joseph et de Saint Jean de Brébeuf; ils lui déclarèrent que le séisme était un châtiment des désordres causés par la traite de l’eau-de-vie qui affligeait Mgr de Laval, mais qu’ils protégeraient la colonie. En effet, il n’y eut aucune perte de vie et beaucoup de pécheurs se convertirent, croyant que c’était la fin du monde. 

De nos jours, l’Enfer est de nouveau acharné à détruire la forteresse catholique du Canada-français… Faisons une allégorie, pour illustrer la stratégie infernale.

Lucifer fait comparaître devant lui ses lieutenants, les grands démons qui viennent tour à tour lui rendre compte de leur mission diabolique : « Notre Enfer est déchaîné, pour le peu de temps qui nous reste avant le Jugement dernier… Paraissez, Esprits mauvais qui parcourez le monde pour la perte des âmes! » 


Le corps humain profané 

Béelzebub se présente : « Avec mes copains, les démons de l’impureté, de l’ivrognerie, de la violence, j’ai organisé la délinquance juvénile, les vestes de cuir, les gangs de bandits. Nous avons noyé la Province dans l’alcool, plus qu’au temps de Mgr de Laval. L’art, la littérature mondaine sont à notre service. Par le cinéma et la télévision, nous avons répandu jusque dans les foyers chrétiens le scandale des nudités, des danses immorales, de l’adultère, du divorce, de la prostitution. Nous avons popularisé l’homosexualité. Nous les avons poussés à faire un dieu de leur ventre, comme dit l’Apôtre Paul.

« Enfin, nous avons profané l’amour dans le mariage. Nous avons chassé le mythe des familles nombreuses qui faisait la force de la nation. Nous avons remis en honneur les pratiques païennes de l’onanisme et de la fornication. Par les pilules stérilisantes et l’avortement, nous finirons bien par tarir les sources de la vie, pour débarrasser le monde de cette sale humanité qui a prétendu prendre au Ciel les places que nous avons perdues.

Ah! Ce corps humain sanctifié par les sacrements, nous l’avons profané, avili plus bas que la bête! Gloire à notre équipe victorieuse des Canadiens maudits! Dansons le twist et le yé-yé jusqu’au fond des enfers! »


Le veau d’or 

Voici Méphisto… « Béelzébub, tu n’es qu’un vaurien! Moi, Méphisto, je domine le monde par l’argent! Le Veau d’or est encore debout : on encense sa puissance d’un bout du monde à l’autre bout! Les avares se font un dieu de l’argent. Comme Judas, ils sont prêts à toutes les trahisons pour s’enrichir : financiers, politiciens, industriels, commerçants, ouvriers, tous sont nos esclaves… Même dans le clergé et les communautés nous faisons oublier l’esprit de pauvreté. Des religieux enseignants défroquent pour gagner de gros salaires.

« L’Argent confère la puissance, conquiert les honneurs, procure les plaisirs. Vive l’Argent! Pour s’enrichir, les bandits sont prêts à voler, tuer, détruire, profaner… En avant les bandits! Même dans la jeunesse, je répands l’égoïsme et la cupidité. Des étudiants sans cœur ne choisissent plus que des professions lucratives : c’est une folie de prendre une vocation sacerdotale ou missionnaire, pour vivre dans le renoncement…

« Voilà l’œuvre de Méphisto! Le Veau d’or est toujours debout : sa puissance domine le monde. Le Christ l’a dit : Il est plus aisé qu’un chameau passe par le trou d’une aiguille qu’il ne l’est à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu… Voilà ma chance! En Enfer les mauvais riches, par centaines, par milliers! »


Non serviam !
Je ne servirai pas !


Un vent de liberté 

Mais voici Asmodée : «  Béelzébub et Méphisto, vous êtes des insignifiants! C’est moi qui conduis le monde à sa perte par l’orgueil. Je suis le grand Révolutionnaire! À bas l’Autorité! Vive la Liberté! La démocratie, l’indépendance, le socialisme, farces macabres! C’est par là que je conduis les hommes à l’esclavage communiste…

« Ah! Quelle joie, quand nous avons organisé la Révolution en France, en Espagne, au Mexique, en Russie, en Chine! Massacres, tortures, destruction d’églises et de couvents, mutilations sacrilèges, apostasie de prêtres et même d’évêques… Partout j’ai répandu la haine et la révolte!

« Et maintenant, au Canada-français, souffle aussi un vent de liberté révolutionnaire. Bientôt, en ce pays, ce sera comme à Cuba… Nous avons déjà réussi à faire défroquer quelques prêtres, religieux et religieuses, à la faveur de la laïcisation générale. Nous avons gagné la neutralité scolaire, la coéducation des adolescents, pourvoyeuse de filles-mères et ruine des vocations sacerdotales et religieuses. Bientôt, nous allons chasser les Communautés religieuses des écoles et des hôpitaux, et nous allons reléguer le prêtre à la sacristie, selon le programme de nos amis les francs-maçons.

« Vivent les Républiques socialistes, les Sans-Dieu communistes, les Agnostiques et les Athées! Nous avons réussi à introduire dans les universités et les collèges catholiques la doctrine de Karl Marx, de Lénine, de Staline, de Mao, et les livres de Gide, de Sartre, Camus, Beauvoir, Sagan, qui continuent l’œuvre de corruption de Voltaire, Nietzsche, Zola et nos autres associés. Enfin, par l’Existentialisme athée, nous conduisons les hommes à l’abattoir, au désespoir, au suicide, chemin direct vers l’Enfer. Victoire! Debout les damnés de la terre! Dieu est mort! »


La dialectique de l’ennemi 

Astaroth se présente : « Ah! Vous, Béelzébub, Méphisto, Asmodée, vous n’êtes que des pygmées auprès de moi, qui suis le vrai Satan, l’Adversaire du Christ! Voyez ma finesse dialectique. J’ai eu soin d’inspirer aux parents et aux éducateurs de ridiculiser la croyance aux Anges bons ou mauvais : mythe que tout cela, tout comme celui du grand Lustucru…

Le concile de Vatican II.
J’ai persuadé aux prédicateurs de ne plus parler de l’Enfer : un épouvantail inutile dans le monde moderne… Ainsi camouflé, j’ai pu m’introduire partout, dans les foyers, les maisons d’éducation, les communautés religieuses et jusqu’au pied des autels. Je me suis déguisé en Ange de lumière, comme disait Paul (2 Cor. 11, 14).

« J’ai même osé m’approcher des Pères du Concile, pour tenter de semer la division parmi eux; à certains théologiens bibliques, j’ai ridiculisé les miracles de l’Histoire Sainte et j’ai mis en honneur le rationalisme de nos amis Renan et Loisy… Par un faux œcuménisme, j’ai fait tendre la main aux hérétiques, en sacrifiant l’intégrité du dogme, et j’ai réussi à protestantiser bon nombre de catholiques. À la suite du Concile, je vais susciter un schisme dans l’Église, tout comme après Vatican I…

« J’ai profité de la Réforme liturgique, pour démolir les autels majestueux, chasser les statues et les crucifix des églises, ruiner le culte marial, le culte eucharistique, le culte de la Passion du Christ notre ennemi. J’ai remplacé les beaux chants traditionnels par des chansonnettes insignifiantes. J’ai la caricature et la bouffonnerie pour déprécier tout ce qui est religieux. C’est ainsi que j’ai rendu les églises froides, les offices ennuyants, et j’ai fait perdre la dévotion et la foi au peuple fidèle. J’ai rasé les clochers, j’ai fait taire les cloches, j’ai converti les temples en entrepôts et en salles de danses. J’ai communiqué mon aversion pour le latin, l’habit religieux, le triomphalisme, et pour tout ce qui donne du prestige au Sacerdoce.

« Voilà, grand Chef, ma suprême habileté. Pas de persécution, pas de martyrs, mais l’asphyxie de la religion, pour amener l’apostasie générale… »


L’empire de Satan 

Lucifer se dresse sur son trône infernal, et d’une voix furieuse, il hurle : « Vous êtes tous des imbéciles! Béelzébub, Méphisto, Asmodée, Astaroth, je vous écrase de mon mépris et je vous précipite au plus profond de l’abîme! Je n’ai pas besoin de vous, car je suis le plus intelligent des Mauvais Anges, je suis même le seul intelligent! Tout seul je vais établir mon empire : je suis le Roi des Enfers!

« Depuis qu’aux origines, saint Michel m’a vaincu, je me suis relevé et j’ai brandi de nouveau l’étendard de la révolte : Non Serviam! Au Paradis terrestre, j’ai commencé la Guerre des Âmes… Et j’ai si bien combattu, que j’ai enfourné des millions de damnés dans mes Enfers.

« J’ai vaincu le premier Adam, au pied de l’Arbre de la Science du bien et du mal. Ensuite, j’ai vaincu le second Adam sur le Calvaire, au pied de l’Arbre de la Croix. On a prétendu qu’il est sorti du tombeau vivant et glorieux, mais c’était une imposture. Depuis vingt siècles, j’ai étendu mon empire sur le monde entier; je suis le Prince de ce monde, le Christ lui-même l’a avoué. Chez les païens, j’étais adoré dans les idoles. Au 17e siècle, lors de la Révolution française, j’ai trôné sur l’autel de Notre-Dame-de-Paris, sous l’apparence de la Déesse Raison. En ce 20e siècle, je règne en maître à Moscou, sur les Républiques socialistes athées…

« Maintenant, peuple du Québec, je vous donnerai la puissance industrielle, le contrôle du commerce international, la gloire de la Science, des Arts et des Lettres, enfin la domination mondiale… si, vous prosternant à mes pieds, vous consentez à m’adorer! »


(À ce moment éclate un coup de tonnerre. La foudre tombe sur Lucifer qui est écrasé, et une voix formidable ébranle le firmament.)


Le Christ-Roi vainqueur 

Le Christ apparaît : « Arrière Satan! Il est écrit : Tu adoreras Dieu seul! Et toi, Lucifer, tu es un menteur : tu n’es pas le Maître du monde. Ton royaume sur la terre va bientôt s’écrouler définitivement. Par ma Croix, je ruine ton empire… »

Et près du Christ vainqueur, qui élève son étendard, paraît Notre-Dame, qui, d’un regard sévère, chasse les Légions diaboliques, comme elle le fit jadis à Lourdes, tandis que son pied virginal écrase la tête du Serpent infernal. Et des sanctuaires dressés dur les bords du Saint-Laurent, on entend monter des acclamations et des prières. Et se lèvent des bataillons de soldats du Christ, qui vont combattre les ennemis de l’Église…

- Non! La forteresse catholique du Québec ne tombera pas! Nos protecteurs défendent leur domaine : Notre-Dame, saint Joseph, sainte Anne, saint Jean-Baptiste, nos Saints Martyrs canadiens! Vive le Christ, notre Roi! Vive Notre-Dame, notre Reine!



-Chanoine Georges Panneton.



Notes

La mise en scène des démons qui viennent rendre compte de leur mission infernale à leur chef Lucifer…, nous en avons trouvé une confirmation dans la vie de la Vén. Sœur Catherine-de-Saint-Augustin (1632-1668) qui s’était offerte en victime pour sauver la Nouvelle-France menacée de ruine par les Iroquois. Elle subit des obsessions diaboliques pendant huit ans. 

Le 1er août 1662, dans une vision surnaturelle, elle vit des démons accourir pour rendre compte de leurs conquêtes à Satan, leur chef. Celuici était assis sur un trône porté dans les airs et environné d’un appareil royal. Les diables se vantaient : les uns d’avoir excité la dissension entre les chrétiens; d’autre disaient avoir réussi à exciter la haine, la colère, la médisance, l’impiété, l’impureté; chacun se vantait selon le mal qu’il avait fait faire, à Québec, à Montréal, à Trois-Rivières, etc. 

En mars 1664, cette sainte religieuse voit encore les démons qui soulèvent le monde contre Mgr de Laval surtout à cause de la traite de l’eau de vie. Ces démons se vantaient de triompher partout… À la fin, ils furent vaincus par cette Hospitalière, assistée et dirigée par saint Jean de Brébeuf, martyrisé en 1649, qui lui apparaissait glorieux. 

(Cf. Vie de la Mère Catherine-de-Saint-Augustin, religieuse de l’Hôtel-Dieu à Québec, par le R. P. L. Hudon, S. J. édit. Spes, Paris, 1925, pages 127 et 179.)

mercredi 18 avril 2018

D&P - L’Église « catholique » de Québec trompe ses fidèles…




Dans une publication sur Facebook datée du 14 avril 2018, l’Église Catholique de Québec annonce son soutien et sa confiance envers l’organisme Développement & Paix. Cet organisme, qui organise le « carême de partage » dans les diocèses canadiens pour se financer et bien exploiter la charité des fidèles trompés, a eu des orientations douteuses (théologie de la libération, modernisme, progressisme, etc..) dès sa fondation.

Après une saga concernant le soutien de l’organisme envers des organisations faisant la promotion de l’avortement dans les années 2000, une mise sous tutelle fantoche des évêques canadiens, en 2011,  avait supposément mis de l’ordre chez D&P.

Quelques paragraphes plus bas, des fidèles s’indignent (concernant les activités de D&P avant la tutelle)

L’Église « catholique » de Québec rétorque :

«  Développement et Paix cesse son partenariat lorsqu'un organisme démontre des incohérences avec l'enseignement de l'Église. »

Tout n’est que tromperie!

Dans une enquête publiée par nous le 26 avril 2016, notre conclusion était que malgré la tutelle;

« Des organismes canadiens, faisant la promotion de l’avortement au Canada et au Québec, sont actuellement financés par Développement et Paix année après année, sous le nez des évêques. »


Cette enquête était basée sur le rapport annuel de revenus de l’organisme fait à l’Agence de Revenu du Canada pour l’année 2015. Tous les diocèses « catholiques » de la province ont été informés des résultats de cette enquête ainsi que la Conférence des Évêques catholiques du Canada. Maintenant que le rapport annuel pour l’année 2016 est disponible, nous pouvons constater la stabilité des financements que nous avons déjà dénoncés.

Pour l’année 2016;

1- Le Centre Justice et Foi, le bras laïc des jésuites canadiens, recevait un don de 20 000$, dont 6000$ étaient utilisés à des fins politiques.


La directrice de l’organisme, Elisabeth Garant, est bien connue pour avoir contesté les positions antiavortement du cardinal Ouellet dans une lettre ouverte aux médias en 2010.

« Autrement dit, l'expérience et la parole des femmes concernées par une décision aussi cruciale que celle de poursuivre ou non une grossesse non désirée doivent être entendues, respectées et prises en compte dans l'élaboration du discernement moral. Malheureusement, dans l'Église catholique, c'est encore une hiérarchie constituée uniquement de clercs masculins et célibataires, excluant systématiquement les femmes, qui définit le discours officiel – particulièrement sur les questions d'éthique sexuelle. » (source)

2-  L’Église Unie du Canada reçoit année après année, pour sa part, quelques dizaines de milliers de dollars de Développement & Paix.

Pour 2016, elle recevait 50 000$, dont 25 000$ servaient à des fins politiques.
Outre le fait que nous pouvons sérieusement nous questionner sur la pertinence d’un si gros financement à un organisme protestant de la part d’un organisme catholique, il ne faut pas oublier l’agenda pro-avortement de l’Église Unie.
En 2010, l’Église Unie du Canada se joignait au mouvement d’opposition aux politiques pro-vie du Parti Conservateur.

La position officielle de l’Église Unie est exprimée dans une lettre au premier ministre de l’époque, Stephen Harper, intitulée: Access to Abortion for Women in Developing Nations.(source)
En voici un extrait significatif:

« We are glad to learn that your emphasis on maternal health will likely cover sexual and reproductive health-care services, including family planning. Hundreds of thousands of women lose their lives every year due to causes related to childbirth and pregnancy.Therefore, we encourage you to include access to safe and legal abortions as part of that care . »

La lettre, complètement disparue sur leur  site officiel, a été retrouvée avec l’aide de l’outil de recherche Archive.org(source)

3- L’Organisme Steelworkers Humanity fund, un organe philanthropique du syndicat des METALLOS basé à Toronto, est présent depuis au moins 2011 dans les rapports fiscaux de D&PIl recevait la somme de 2000$ en 2016.

La présidente du local torontois du syndicat United Steel Workers est Carolyn Egan (source), elle est également vice-présidente du Steelworkers Humanity Fund. (source)

Carolyn Egan
  est la directrice et porte-parole d’un autre organisme nommé Ontario Coalition of Abortion Clinics (coalition ontarienne des cliniques d’avortement) (source) (autre source)et porte-parole de Abortion Rights Coalition of Canada (coalition pour le droit à l’avortement au Canada). (source)
Elle est également présidente du chapitre canadien de l’Internationale Socialiste. (source)
Outre l’activisme de la vice-présidente mentionné plus haut, on peut également constater que le susdit syndicat fait la promotion de la théorie du genre. (source)

***
Que faut-il de plus à la Conférence des Évêques Catholiques du Canada et à l’Église Catholique de Québec pour finalement ébranler leur confiance envers D&P?

Année après année, la grande arnaque de ces gens qui se disent catholiques, mais ne le sont plus continue et on rassure les fidèles avec cet odieux mensonge :

«  Développement et Paix cesse son partenariat lorsqu'un organisme démontre des incohérences avec l'enseignement de l'Église. »


vendredi 6 avril 2018

Éducation: le gouvernement et l'UNESCO

Dans une récente demande d'accès à l'information adressée au Ministère de  l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, nous demandions à savoir qui étaient les "experts" constamment cités de manière anonyme dans les communiqués du ministère concernant le programme "Éducation à la sexualité" .

Nous voulions savoir également, et cela semble plus important au niveau local, quels sont les organismes révolutionnaires "québécois" qui ont travaillé avec les théoriciens du gouvernement à l'application du programme dans la province - Bien évidemment cette question est demeurée sans réponse.

Somme toute, le Ministère n'hésite pas à admettre qu'il est à la botte de l'UNESCO:




samedi 24 février 2018

Pie XII sur la mise en second plan du fait religieux


Extrait du discours de Pie XII lors de la fête de l'Ascension (1953).


Pie XII avait-il pressenti cette folle idée libérale, laquelle argue qu'il faut "faire front commun" avec tout ce qui semble "conservateur" (pseudo-réactionnaire), afin de sauver la patrie ? Non, il est impossible d'allier la Révolution et la Contrerévolution, comme il est impossible d'allier l'erreur à la Vérité. On ne peut reléguer aux oubliettes ce qui, en définitive, est le nœud du problème : le rejet de Dieu de la société et l'établissement de l'homme en tant que dieu, id est la Révolution.

Le mal du monde moderne est tout d'abord un mal religieux ! Tout le reste (immigration massive, avortement, euthanasie, "libertés", théorie du genre, chute de la natalité, dévalorisation de l'idée de patrie, destruction de l'autorité paternelle, etc.) découle de ce mal.

Car le peuple et le royaume qui ne te serviront pas périront, et ses nations seront transformées en désert.
Isaïe Ch. 60, 12. 

lundi 5 février 2018

Démolition en règle de Nietzsche

Friedrich NIETZSCHE (1844 – 1900) 
Philosophe allemand antichrétien mais philosémite.
Dans la lignée des Frédéric II du saint Empire romain germanique,
de Luther, de Voltaire, de Frédéric II de Prusse.
La pensée allemande dans tout ce qu'il y a de plus mauvais.
Certains idéologues des théories cycliques et de “l’éternel retour” expriment une haine viscérale de l’Église catholique.

Nietzsche s’en était donné à cœur joie dans ses livres, associant inconsidérément le juif et le chrétien. Dans La généalogie de la morale (1887), il écrit : « Ce sont les Juifs qui, avec une effrayante logique, osèrent retourner l’équation des valeurs aristocratiques (bon = noble = beau = heureux = aimé des dieux) et qui ont maintenu ce retournement avec la ténacité d’une haine sans fond (la haine de l’impuissance), affirmant “les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les hommes bas seuls sont les bons ; les souffrants, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis des dieux, pour eux seuls il y a une félicité, tandis que vous, les nobles et les puissants, vous êtes de toute éternité les méchants, les cruels, les lubriques, les insatiables, les impies…»

Mais Nietzsche semble surtout parler ici des chrétiens, puisqu’il ajoute : « Avec les Juifs avait commencé la révolte des esclaves dans la morale : révolte qui a une histoire de deux mille ans derrière elle… » (Bon et méchant, § 7).

Dans La Volonté de puissance (§125), c’est encore le chrétien qu’il vise, quand il parle du juif : « Lorsque des Juifs se présentent comme s’ils étaient l’innocence même, c’est qu’un grand danger les menace : il faut avoir toujours sous la main son petit fond de raison, de méfiance et de méchanceté lorsqu’on lit le Nouveau Testament. »

Dans Par delà le bien et le mal (1886), il parle ouvertement d’“infection chrétienne” (§ 48). Dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885), il écrit, dans la troisième partie (les sept sceaux) : « J’aime à m’asseoir sur des églises en ruine. »

Déjà dans Aurore (1879-1881, § 204), il tente de culpabiliser les Européens : « On pouvait oser être inhumain avec bonne conscience (brûler les Juifs, les hérétiques et les bons livres, et exterminer tout entières des civilisations supérieures comme celles du Pérou et du Mexique). » [NDLR : est-ce que Nietzsche a étudié à l'UQAM pour écrire de pareilles niaiseries ?]

Et il continue, dans L’Antéchrist (1888) : « Une certaine disposition à la cruauté, envers soi-même et envers les autres, est essentiellement chrétienne ; de même la haine des incrédules, des dissidents, la volonté de persécuter.” Il ajoute, sans crainte du ridicule : “Chrétienne est la haine de l’esprit, de la fierté, du courage, de la liberté, du libertinage de l’esprit ; chrétienne est la haine envers les sens, envers la joie des sens, envers la joie en général. » (§ 21).

L’homme devait être très malheureux, et le fait est que l’on ne sourit pas beaucoup en lisant Nietzsche.

Il poursuit, son marteau à la main : Le Dieu des chrétiens a  « déclaré la guerre, au nom de Dieu, à la vie, à la nature, à la volonté de vivre ! » (§ 18).

Écoutons rugir le lionceau : « Je condamne le christianisme, j’élève contre l’Église chrétienne la plus terrible des accusations, que jamais accusateur ait prononcée. Elle est la plus grande corruption que l’on puisse imaginer, elle a eu la volonté de la dernière corruption imaginable. L’Église chrétienne n’épargna nulle part sa corruption, elle a fait de toute valeur une non-valeur, de chaque vérité un mensonge, de toute probité une bassesse d’âme.” La croix serait ainsi une “conspiration contre la santé, la beauté, la vigueur, la bravoure, l’esprit, la qualité de l’âme, contre la vie elle-même. » (§ 62). Pas moins !

Manifestement, les juifs et les rabbins, nombreux en Allemagne à cette époque, ne le dérangeaient pas. Nietzsche préférait déverser sa bile sur les prêtres : « Le prêtre lui-même est reconnu pour ce qu’il est, la plus dangereuse espèce de parasite, la véritable araignée venimeuse de la vie. » (§ 38). Pour lui, donc, tout était très clair : « Le christianisme fut jusqu’à présent le plus grand malheur de l’humanité. » (§ 51).

Nietzsche exalte en revanche la grandeur et la beauté des civilisations étrangères ou pré-chrétiennes : « Le christianisme nous a frustrés de l’héritage du génie antique, il nous a frustrés plus tard de l’héritage de l’islam », écrit-il. « La merveilleuse civilisation maure de l’Espagne, plus voisine en somme de nos sens et de nos goûts que Rome et la Grèce, cette civilisation fut foulée aux pieds… » Les croisades ? « De la haute piraterie, rien de plus. » (§ 60). « C’est avec l’aide de l’épée allemande, du sang et du courage allemand, que l’Église a mené sa guerre à mort contre tout ce qui est noble sur la terre ! » (§ 60). On ne peut s’empêcher de penser ici au mot de Talleyrand : « Tout ce qui est excessif est insignifiant » . (…)

Chez Nietzsche, la haine de l’Eglise va de pair avec une admiration non dissimulée pour les juifs. Dans La généalogie de la morale (1887), il écrit ainsi  « Chapeau bas devant l’Ancien Testament ! Ici, je trouve de grands hommes, un paysage héroïque et une chose parmi les plus rares du monde, la naïveté incomparable du cœur robuste ; bien plus, j’y trouve un peuple. Dans le Nouveau au contraire, rien d’autre que le remue-ménage des petites sectes, rien que le rococo de l’âme, rien que du tarabiscoté, du contourné, du bizarre… » (Que signifient les idéaux ascétiques, § 22).

Dans Le gai Savoir, il tient des propos hallucinants de bêtise, pour toute personne qui connaît un tant soi peu la dialectique talmudique : « L’Europe, dit-il, doit avoir de la reconnaissance à l’égard des juifs, pour ce qu’il en est de la logique et des habitudes de propreté intellectuelle… Partout où les juifs ont eu de l’influence, ils ont enseigné à distinguer avec plus de sensibilité, à conclure avec plus de sagacité, à écrire avec plus de clarté et de netteté : cela a toujours été leur tâche d’amener un peuple “à la raison”. » (§ 348).

Quel balourd ! On a rarement entendu des inepties de pareille ampleur. Dans Par delà le bien et le mal (1886), il en remet encore une louche : « Nous autres artistes parmi les spectateurs et les philosophes, nous éprouvons à l’égard des Juifs de la reconnaissance. » (§ 250).

Nietzsche, qui hait la notion de pitié (surtout pour les goys, manifestement), se laisse apitoyer par les jérémiades fallacieuses des talmudistes. Dans Aurore (paragraphe 205), il dit des juifs : « On a voulu les rendre méprisables en les traitant avec mépris pendant deux millénaires, en leur interdisant l’accès à tous les honneurs, à tout ce qu’il y a d’honorable, et en les repoussant au contraire d’autant plus bas dans les métiers les plus sordides. »

Dans Humain trop humain (§ 475), il s’insurge comme une adolescente, contre « cette odieuse littérature qui entend mener les Juifs à l’abattoir, en boucs émissaires de tout ce qui peut aller mal dans les affaires publiques et intérieures. » Écoutez-le encore exprimer sa commisération pour le petit peuple, toujours persécuté et toujours innocent : un peuple, dit-il, « qui, de tous, a eu l’histoire la plus chargée de misères, non sans notre faute à tous. »

Les juifs étaient la crème de l’Europe, il fallait le croire : « En outre, dit-il, au temps les plus sombres du moyen âge, alors que les nuées asiatiques avaient étendu leur épaisseur de plomb sur l’Europe, ce furent les Juifs, libres penseurs, savants, médecins, qui, malgré la pire violence faite à leur personne, continuèrent à tenir l’étendard des lumières et de l’indépendance de l’esprit, défendirent l’Europe contre l’Asie ; c’est en grande partie à leurs efforts que l’on doit la victoire finalement revenue à une explication du monde plus naturelle, plus conforme à la raison [NDLR : plus païenne], et en tout cas affranchie des mythes. »

Voyez encore ce qu’il est capable d’écrire dans La Volonté de puissance (§ 389) : « Les juifs sont pour le moment la puissance la plus conservatrice dans notre Europe si menacée et si incertaine. Ils ne leur faut ni révolutions, ni socialisme, ni militarisme… Leur instinct lui-même est invariablement conservateur. »

On aura rarement lu pareilles foutaises. Dans aucun de ses ouvrages, Nietzsche ne laisse entrevoir la moindre compréhension du judaïsme, et son ignorance crasse, pour ne pas dire sa bêtise, est d’autant moins excusable que l’Allemagne de son époque était déjà la proie des financiers, des propagandistes et des agitateurs du peuple élu, ainsi qu’en témoigne les nombreux écrits des résistants antisémites.

De surcroît, en maintes occasions, Nietzsche critique les Allemands, ses propres compatriotes: “Une race fâcheusement déraisonnable, à qui, aujourd’hui encore, il faut toujours commencer par “laver la tête”. (Le gai Savoir, § 348).

Quant aux antisémites, ils ne méritent à ses yeux aucune estime. Dans La Généalogie de la morale, il écrit : « Je n’aime pas ces nouveaux spéculateurs en idéalisme, les antisémites, qui se font l’œil chrétien, aryen, brave homme, et qui cherchent à exciter tout ce qu’il y a de bêtes à cornes dans le peuple, par un abus exaspérant du procédé d’agitation le plus grossier. »

Il expose ici une analyse pour le moins superficielle du “dépérissement de l’esprit allemand”:  « L’incontestable et déjà manifeste dépérissement de l’esprit allemand… Je cherche la cause dans une nourriture trop exclusivement faite de journaux, de politique, de bière et de musique wagnérienne, sans omettre ce qui explique ce régime alimentaire : l’étroitesse et la vanité nationales. » (Que signifient… § 26). Che Coglione !

Nietzsche a d’autant moins d’excuses qu’il avait bien perçu la puissance du judaïsme dans l’Allemagne de son temps. Dans Par delà le bien et le mal (1886), on lit ainsi : « C’est un fait que les Juifs, s’ils voulaient — ou si on les y forçait, comme semblent le vouloir les antisémites — pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l’Europe. »

Mais ce philosophe à front de taureau refuse de voir ce qui semblait évident à la plupart de ses compatriotes : « … C’est un fait également qu’ils n’y travaillent pas et ne font pas de projets dans ce sens. » Sa conclusion est donc la suivante : « Il serait peut-être utile et juste d’expulser du pays les braillards antisémites. » (§ 251).

Dans chacun de ses livres, Nietzsche balance ses aphorismes dans le désordre, en vrac, sans donner l’impression d’aucune suite dans sa pensée, et, la plupart du temps, sans rien expliquer au lecteur. Voilà pourquoi vous baillez aux corneilles en lisant sa prose. « Descartes est superficiel », écrit-il par exemple, sans aucune explication (Par delà le bien et le mal, §191). Ses lecteurs penseront ainsi avoir affaire à un génie.

Voyez ce qu’il écrit encore : « L’esprit est le propre des races tardives : les juifs, les Français, les Chinois. » (La Volonté de puissance, § 389). Inutile de développer davantage. Et il ajoute : « Les antisémites ne peuvent pas pardonner aux juifs d’avoir de l’esprit — de l’argent. Les antisémites — c’est un nom que se donnent les “déshérités”. »

Dans plusieurs ouvrages, Nietzsche se fait le contempteur de toute espèce de pitié pour les humbles. C’est sans doute une des raisons qui l’anime dans sa haine du christianisme : « Le christianisme est une insurrection de tout ce qui rampe, contre ce qui a de la hauteur : l’évangile des “humbles” rend humble et vil. » (L’Antéchrist, § 43). Et il écrit par ailleurs, prenant son cas pour une généralité : « Voir souffrir fait du bien, faire souffrir fait plus de bien encore — c’est une dure vérité, mais une vieille, puissante, capitale vérité humaine — trop humain. » (La Généalogie de la morale, La Faute, § 6).

Dans Le gai Savoir, il enseigne une philosophie de mafieux. L’aphorisme 17 est intitulé la “sentence de l’homme fort” : « Ne demande jamais ! A quoi bon gémir ! Prends, je t’en prie, prends toujours. »

Son Zarathoustra est indéniablement un livre plein de grandeur et de poésie, mais à notre sens, le reste de son œuvre ne mérite que fort peu d’intérêt. Le succès de Nietzsche tient évidemment à la complaisance des autorités morales dominantes, qui voient en lui surtout un moyen d’affaiblir l’Église.



-Hervé Ryssen – La guerre eschatologique (2013) Source.

samedi 27 janvier 2018

Le bulldozer athée continue d’avancer à Ottawa


En octobre 2015, je signais un article dans les pages de la revue Le Carillon intitulé Les franc-maçons promoteurs du blasphème. J’y dévoilais les manœuvres énergiques d’un regroupement d’associations « humanistes » à Ottawa pour que soit abrogé l’article C296 du Code Criminel canadien concernant la loi contre le « Libelle blasphématoire » encore en vigueur aujourd’hui.

Comme nous l’avions présagé, le travail de ce regroupement a été mené à terme depuis. Le dépôt du projet de loi C-51 (Loi modifiant le Code criminel et la Loi sur le ministère de la Justice et apportant des modifications corrélatives à une autre loi) au mois de juin 2017 aura aussi pour effet « d’abroger plusieurs infractions criminelles devenues désuètes ou inutiles. » L’article C296 fait bel et bien partie de la liste.

Le travail de sape constitutionnelle n’est toutefois pas terminé, deux articles de loi protégeant encore les fondements de notre civilisation sont toujours dans la ligne de mire de la conjuration antichrétienne :


L’Article 176

Est coupable d’un acte criminel et passible d’un emprisonnement maximal de deux ans quiconque, selon le cas :

(a) par menaces ou violence, illicitement gêne ou tente de gêner un membre du clergé ou un ministre du culte dans la célébration du service divin ou l’accomplissement d’une autre fonction se rattachant à son état, ou l’empêche ou tente de l’empêcher d’accomplir une telle célébration ou de remplir une telle autre fonction;

(b)
  sachant qu’un membre du clergé ou un ministre du culte est sur le point d’accomplir, ou est en route pour accomplir une fonction mentionnée à l’alinéa a), ou revient de l’accomplir :

(I) ou bien se porte à des voies de fait ou manifeste de la violence contre lui,

(II) ou bien l’arrête sur un acte judiciaire au civil ou sous prétexte d’exécuter un tel acte.


Et la défense (3), b) de l’article 319

(3) Nul ne peut être déclaré coupable d’une infraction prévue au paragraphe (2) (Fomenter volontairement la haine) dans les cas suivants :

a)    il établit que les déclarations communiquées étaient vraies;

b)    il a, de bonne foi, exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit, ou a tenté d’en établir le bien-fondé par argument;

Pour ce qui est de l’article 319, une pétition a été déposée à la Chambre des Communes en octobre 2017 par le président des Libres penseurs athées, monsieur David Rand. La pétition e-763 demande que l’abrogation de l’alinéa souligné plus haut soit incluse dans le projet de loi C-51.

Les forces antichrétiennes auront donc supprimé tout ce que nos pères avaient jugé bon d’inclure au Code Criminel pour protéger leur foi bimillénaire avant la fin de 2018. De ces vestiges, il ne restera que le célèbre préambule de la Constitution de 1982.

« Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit »


Kenny Piché
Tradition Québec

samedi 13 janvier 2018

La dévotion à saint Joseph, remède au nouvel ordre mondial

Le pape Benoit XV (1854-1922).
Voici, en effet, que mûrit l'idée que tous les plus dangereux fauteurs de désordre appellent de leurs vœux et dont ils escomptent la réalisation, l'avènement d'une république universelle, basée sur les principes d'égalité absolue des hommes et de communauté des biens, d'où serait bannie toute distinction de nationalités et qui ne reconnaîtrait ni l'autorité du père sur ses enfants, ni celle des pouvoirs publics sur les citoyens, ni celle de Dieu sur la société humaine. Mises en pratique, ces théories doivent fatalement déclencher un régime de terreur inouïe, et dès aujourd’hui une partie notable de l'Europe en fait la douloureuse expérience. Or, ce triste régime, Nous voyons qu'on le veut étendre à d'autres peuples encore ; Nous voyons l'audace de quelques exaltés soulever la populace et susciter çà et là de graves émeutes. 
Préoccupé tout le premier du cours de ces événements, Nous avons saisi toute occasion de rappeler leur devoir aux enfants de l'Eglise, témoin Nos récentes lettres à l'évêque de Bergame et aux évêques de Vénétie. Pour le même motif, le souci de retenir dans le devoir tous Nos enfants, quelque nombreux et où qu'ils soient, qui gagnent leur vie du travail de leurs mains, et de les préserver de la contagion du socialisme, le plus mortel ennemi de la doctrine chrétienne, Nous a poussé à leur proposer avec instance, à eux surtout, saint Joseph comme modèle et patron spécial à imiter et honorer.


-Motu Proprio Bonum sane du 25 juillet 1920, à l'occasion du 50eme anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l'Eglise universelle.

mercredi 13 décembre 2017

La franc-maçonnerie et ses agents du Québec

Dans un de nos précédents articles, nous brossions le tableau des forces occultes de la franc-maçonnerie au Québec. À présent, nous allons aller plus dans le détail. Commençons par l'une des coqueluches d'une certaine nouvelle droite. Mais, tout d'abord, disons que nous nous trouvons en face d'une quasi caricature tant ses accointances maçonniques/révolutionnaires/contre-natures sont grosses comme le bras !

Un communiqué du Grand Orient de France, daté de janvier 2017, a plutôt passé inaperçu au Québec. Le Grand Orient de France - une, sinon la plus grande obédience maçonnique du monde -, réaffirmait son soutien à "l'auteure" (on aurait préféré que ce soit plutôt l'Académie française qui lui offre des cours de langue française) algérienne Djemila Benhabib, celle-là même qui réclamait le retrait du crucifix de l'assemblée nationale (2012).

"Après Charlie, laïques de tous les pays, mobilisez-vous !"
Hormis cet "officiel" soutien financier de la maçonnerie française, Mme Benhabib a reçu en 2016 le prix maçonnique Condorcet-Dessaulles du Mouvement laïque québécois, branche active de la maçonnerie québécoiseuse. Tous se souviennent le rôle de la ténébreuse officine qu'a tenu le MLQ dans le dossier de la prière au conseil municipal de Saguenay.

Le prix maçonnique Condorcet-Dessaulles remis en 2016 à
Djemila Benhabib.
En novembre 2016, elle était l'invitée du Comité Laïcité République lors d'un débat-conférence à Paris. L'événement était présidé par le Vénérable frère trois points Patrick Kessel, ancien grand maître du Grand Orient de France et président du Comité Laïcité République. Notons que cet événement avait lieu dans la mairie du troisième arrondissement de Paris (la laïcité est fille de la franc-maçonnerie, laquelle est mère de la République française)


Toujours en novembre 2016, Djemila Benhabib participait au 14e Salon du livre maçonnique de Paris. Elle y reçut le prix Humanisme, qui, dit-on « est décerné à un auteur profane ayant dans un essai défendu des valeurs proches de celles de la franc-maçonnerie. »

À ce salon du livre, elle y présentait son dernier ouvrage : « APRÈS CHARLIE, laïques de tous les pays, mobilisez-vous ! », édité aux éditions H&O. Cette maison d'édition se spécialise dans les collections gaies de tous genre (plus dégoûtante l'une que l'autre), dans le féminisme et les livres traitant de l'athéisme. Bref, il s'agit d'une maison d'édition purement républicaine. Laissons la parole au diable (description venant du site web de la maison d'édition H&O) :

Djemila Benhabib en compagnie des deux patrons de la
maison d'édition H&O, Olivier Tourtois et
d'Henri Dhellemmes, au salon du livre de Paris (2013).
Pour la liberté sexuelle, contre tous les obscurantismes, H&O est une maison d’édition assurément gay, résolument athée et évidemment féministe.
Assurément gay : Avec plus de 200 titres allant de la littérature à la bande dessinée, de la poésie à la photographie, des essais sociologiques à la science-fiction, du polar à l’érotisme, de l’album de luxe aux livres de poche, H&O fête la diversité sexuelle dans une grande sarabande colorée. Résolument athée : H&O est la seule maison d’édition à consacrer une collection entière à la critique des religions et des croyances. Douze titres essentiels pour déconstruire le discours moralisateur des marchands d’illusion. Évidemment féministe : Avec le lancement, le 8 mars 2013, de la collection « H&O AU FÉMININ », nous donnons la parole aux femmes de la Méditerranée en lutte pour leur liberté, qui est aussi la nôtre !
Enfin, pour clore sur cette maison de désordre, M. Daniel Hamiche du site Observatoire de la Christianophobie rapportait quelques informations concernant le financement de la maison d'édition H&O. Cet article est en lien ici.

En décembre 2016, Mme Benhabib exposait ses vues sur la laïcité lors d'une conférence à la loge maçonnique du Grand Orient de France. Étant donné que le caractère "tenue blanche" n'est pas mentionné (un langage maçonnique pour dire que des non-initiés seront présents), on peut franchement se demander si elle ne s'est pas discrètement - ce mot si cher aux maçons - enrégimentée dans cette secte luciférienne qu'est la franc-maçonnerie. De toute façon, à constater sa si fréquente - voire son habituelle - collaboration avec la franc-maçonnerie, rien ne serait surprenant ; au niveau des idées, elle est acquise aux forces antichrétiennes de la Révolution.

De notre côté de l'océan, les frères trois points lui démontrent autant de soutien, tel que rapporté sur le site du Grand Orient du Québec.

Il y en aurait beaucoup plus à écrire ici. Nous espérons seulement que les personnes de bonne volonté lirons ces présentes lignes et seront désormais aguerris à propos de Mme Djemila Benhabib. Les idées de la secte veulent s'infiltrer partout, afin de neutraliser tout ce qui pourrait, éventuellement, s'opposer à la Révolution et à ses œuvres. Non, disons-le, les derniers remparts de la civilisation française d'Amérique ne céderont pas. Devant les sophismes révolutionnaires, opposons la Vérité. La devise de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr (Bretagne) est Ils s'instruisent pour vaincre : qu'elle soit nôtre !


Pour plus d'informations sur l'hydre du Mouvement laïque québécois, consultez notre article sur Le panthéon maçonnique du Québec contemporain, ainsi que l'article de Média-Presse-Info sur Le Mouvement laïque québécois n’est rien d’autre que la franc-maçonnerie.

« Jusqu’à présent les nations ont été tuées par conquête, c’est à dire par voie de pénétration; mais il se présente ici une grande question: Une nation peut-elle mourir sur son propre sol, sans transplantation ni pénétration, uniquement par voie de putréfaction, en laissant parvenir la corruption jusqu’au point central et jusqu’aux principes originaux et constitutifs qui font ce qu’elle est ? »

-Joseph de Maistre (1753-1851)


-Etienne Dumas
Tradition Québec

samedi 9 décembre 2017

Entrevue de novembre 2017 avec M. l'abbé Roy - extrait



Que faire dans cette crise que traverse notre civilisation ?


Extrait de notre entrevue de novembre 2017 avec monsieur l'abbé Pierre Roy.


mardi 24 octobre 2017

Ce qui manque aux nationalistes pour vaincre

Certes, beaucoup de points défendus par les nationalistes les plus catholiques sont authentiquement
Le cœur Chouan.
contenus et exprimés dans l’enseignement traditionnel de l’Église. Nous pourrons même concéder que quelques nationalistes ne visent que la restauration de l’ordre social chrétien … Mais, je le répète, ce qui compte, c’est le formel et non le matériel. On peut à l’extrême se faire les champions de la lettre du catholicisme, avoir pour objet la matière de l’enseignement catholique. Cependant on n’en est pas pour autant formellement catholiques, si on ne possède pour cela l’esprit du catholicisme. (…)
Il manque aux nationalistes comme à la majeure partie des catholiques modernes cette lumière spécifique, ce lumen sub quo des scolastiques. Cette cécité n’est pas nouvelle, elle est le péché de tous les naturalistes, ou mieux, le châtiment de leur orgueil naturaliste.

Charles Maurras, le grand Charles Maurras, était frappé de cette cécité intellectuelle. Il admirait profondément l’Église catholique. Il chantait en elle la civilisatrice par antonomase, il lutta pour elle contre ses ennemis. Mais il ne voyait pas que cet ordre, qui le séduisait tant, était l’effet d’une action surnaturelle.

L’Église est un corps harmonieux, mais c’est la mutiler que d’y supprimer son âme vivifiante : l’Esprit‑Saint de Jésus, son époux. L’erreur des nationalistes est une erreur sur l’Incarnation du Verbe. (…) Ils voudraient, ils veulent même, l’ordre admirable causé par l’Église catholique romaine. Ils le veulent pour plusieurs motifs : par tradition catholique ; par amour de l’ordre et de la raison ; par opposition à des adversaires qui combattent cette même Église romaine.

Mais ils ne savent pas ‑ ou s’ils le savent, c’est sans influence formelle sur leur action, c’est‑à‑dire que leur action n’est pas informée par cette vue, cette connaissance que cet ordre naturel est impossible sans le surnaturel, qu’il est le fruit de la grâce du Christ rédempteur, (…) et, par suite, qu’il ne peut se défendre ou se conquérir que par les moyens naturels surnaturalisés.

Le grand péché des nationalistes est ce naturalisme pratique, je dirai cette praxis athée (pour employer le langage marxiste) avec lesquels ils s’efforcent de vaincre leurs adversaires et d’instaurer l’ordre social chrétien. Effort tragiquement stérile.

Voilà la raison profonde des échecs répétés de la Contre‑Révolution. Elle s’oppose matériellement à la Révolution ; à savoir : son but, son objet matériel est contradictoire, objectivement contradictoire du but, de l’objet matériel de la Révolution, mais formellement, elle voit cet objet sous une lumière analogue à la lumière marxiste, naturaliste, et par suite elle agit en naturaliste travaillant sans s’en rendre compte dans le sens de la Révolution. 

Elle est une phase de la Révolution, une phase dialectique, qui, opposée diamétralement (mais sur le même plan) à d’autres phases extrêmes de la Révolution, reste contraire, formellement contraire et non contradictoire à l’action révolutionnaire. (…).

Pour bien comprendre ceci, je vais donner quelques exemples.

Le Parti. 

Cette conception moderne du parti est une idée révolutionnaire. Elle échappe rarement à l’orgueil de caste et à la tyrannie de la partie sur le tout. Elle s’origine d’une pensée, plus ou moins confuse ou précise, subjectiviste, individualiste.

Le parti, c’est l’individu collectif. Par principe, il est antinaturel, donc source de désordre. Il a une conception de l’homme qui n’est pas organique, divine, il forme des forces au service d’une idéologie abstraite.
La bataille de Lépante (1571)

L’homme de parti est de type standard interchangeable. Vous vous rappellerez ce que dit notre ami, l’autre jour, en parlant des ouvriers : « Ce sont les nôtres ». Le sens de la propriété est très nuisible à l’harmonie chrétienne. On pourrait croire que notre ami est jaloux de voir que d’autres s’occupent d’un problème qu’il se croit seul capable de résoudre.

Voilà un bien grand danger. Le Parti veut être celui qui fait tout. Il s’achève, quand il triomphe, en un étatisme dictatorial insupportable et sa tyrannie se maintient par la persécution, jusqu’à ce qu’un autre naturalisme, un autre parti le détruise.

Le parti, par essence, se sépare du peuple parce que le peuple se rend très vite compte (et les autres tyrans de demain se chargent de le mettre en évidence) que le parti ne le sert pas, mais qu’au contraire il est, lui [le peuple], l’esclave (selon divers degrés de confort) du parti (quelle que soit la chose désignée par ce mot de parti : soit une classe, soit un individu, soit un consortium, etc.).

Comme ceci est contraire à l’esprit de Jésus‑Christ qui, lui, est venu non pour être servi, mais pour servir ! 

Comment vaincre la Révolution qui a engendré l’esprit de parti, avec un autre parti
? Erreur, profonde et grave erreur, même si la cause proposée à l’activité du parti est le règne de Jésus‑Christ.

Ne croyez pas que ceci soit dit à la légère. Que s’examinent sincèrement nos nationalistes (une bonne retraite de cinq jours !) et ils découvriront qu’ils ne souffrent pas avec patience que d’autres qu’eux‑mêmes travaillent à la même cause et puissent récolter la gloire du succès. Avec cet esprit partisan, (…) comment comprendre la complémentarité catholique des œuvres ?

Les partis de droite crèvent chroniquement parce qu’ils veulent tout faire comme l’État totalitaire. Et ceci vient de leur fausse vision du réel, essentiellement parce qu’ils oublient que la Contre‑Révolution, l’ordre social chrétien est avant tout l’oeuvre de Dieu.

Ils feraient bien de méditer la doctrine du Corps Mystique (…) exposée dans saint Paul (I Co 12). Divers membres, mais un seul Esprit, diverses fonctions, mais un seul Esprit. Leur naturalisme inconscient leur fait croire qu’ils sont la source unique de l’ordre.
Un livre à lire, un auteur à connaître.

De là au rationalisme positiviste, il n’y a qu’un pas ; au marxisme, deux pas, ce dernier mettant la source de toute réalité dans la pure action humaine… je ne parle pas des confusions que cet esprit de parti (qui a pour origine l’orgueil au service du bien tandis que le marxisme est l’orgueil au service du mal) engendre entre l’ordre spéculatif et l’ordre pratique. Vous savez, vous, combien on a vite fait d’ériger en dogme ce qui n’est que norme d’action et ne relève que de la prudence. (…) « Ma, ou notre position est la seule. » On dogmatise ‑ on exclut ‑ on a vite fait de douter de la bonne foi des autres… Ces autres, bientôt, on les haïra… (…)

Prenons un autre exemple caractéristique. En fait, c’est dire la même chose sous un autre aspect.

A méconnaître (par défaut de voir les choses dans la lumière de la foi et des dons de science et d’intelligence) le surnaturel, ou, du moins, à le méconnaître pratiquement, dans leur action politique et sociale, les nationalistes se dépensent inutilement à répondre aux ennemis sur leur propre terrain. 

Folie dont les conséquences sont fatales ! Que d’efforts, que de sacrifices pour la bonne cause ! Et, pour récolte, une série renouvelée d’échecs de plus en plus graves ! On s’arme de sa plume, on polémique, on se bat, on fait le coup de feu même et puis, que voit‑on ? Les ennemis plus forts que la veille et les champions de la bonne cause découragés et divisés…

Il faut le dire, on a perdu le sens du combat contre‑révolutionnaire parce qu’on n’a plus le sens surnaturel, l’esprit surnaturel. On ne sait plus que ‑ s’il faut combattre, certes, c’est cependant « Dieu qui donne la victoire ». On néglige de prier sans discontinuer, selon la recommandation du Christ lui‑même. On oublie pratiquement que sans Dieu nous ne pouvons rien faire. Sans doute, la raison peut connaître quelques vérités, mais pas toutes sans la grâce qui la fortifie et l’élève.

Sans doute, la volonté peut faire des actes des vertus naturelles, mais pas pratiquer sans la grâce toutes les vertus et s’y maintenir. (…) Alors, pas d’ordre social stable et durable sans Notre‑Seigneur Jésus‑Christ, c’est‑à‑dire concrètement, sans la doctrine de Jésus‑Christ éclairée dans la lumière de Jésus‑Christ, sans la grâce et la charité de Jésus‑Christ distribuées et produites par les moyens surnaturels, en particulier les sacrements. Et comme le péché (originel et actuel) est le grand obstacle à l’ordre divino‑humain, pas d’ordre social sans la croix de Jésus‑Christ, c’est‑à‑dire sans l’abnégation, la pauvreté, la contradiction.

Voilà des années que Dieu nous donne la leçon des faits et nous ne voulons pas comprendre. Notre naturalisme pratique échoue. Que faut‑il de plus pour y renoncer une bonne fois ? « Allons‑nous recommencer les mêmes erreurs suivies des mêmes châtiments ? »

Allons‑nous enfin comprendre, selon le mot du cardinal Pie, que Jésus‑Christ n’est pas facultatif ?Saurons‑nous apprécier à sa juste valeur la cause que nous voulons servir ? Saurons‑nous voir l’ordre enchanteur du christianisme avec les yeux de la foi, dans la haute et nécessaire lumière du catholicisme formel ? (…).
Maisonneuve : un catholique d'action.

Les vrais hommes d’action sont des contemplatifs. Ils voient tout dans le Verbe de Dieu comme le Père voit toutes choses dans son Verbe, sa propre splendeur. Alors, ainsi élevés et fortifiés de cette lumière qui est vie (Jn 1, 1), ils découvrent mieux que les autres quels sont les moyens les plus efficaces et les plus sûrs (cf. « Principe et fondement » des Exercices de saint Ignace*) pour arriver au but.

Les vrais (il y en a de faux qui ne sont que des rêveurs séparés du réel, des idéalistes fumeux) contemplatifs sont les plus prudents.

(*) ‑ Exercices spirituels, Principe et fondement, n° 23 : « Désirant et choisissant uniquement ce qui nous conduit plus sûrement à la fin pour laquelle nous sommes créés. » (NDLR.)
-R.P. Grasset (C.P.C.R.) – Le vrai catholique et la politique (1959) – Extrait de la revue « Le Sel de la Terre » n° 41, été 2001. Tiré de l'excellent site Bibliothèque de combat