lundi 27 août 2018

Kebeka Liberata - Notre-Dame protège la Nouvelle-France des Anglais

L'intérieur de l'église. Description plus bas.
La guerre venait d'être déclarée entre la France et l'Angleterre. C'était une bonne occasion pour les colonies anglaises de l'Amérique d'envahir le Canada dont ils avaient l'intention de s'emparer.

"C'était là, dit Bancroft, leur passion dominante." Les sauvages des Cinq-Nations avaient contracté une alliance avec les ennemis des Français. M. de Frontenac qui venait de succéder à M. de Denonville, eut donc à lutter à la fois contre les colonies anglaises et contre la confédération iroquoise. Son courage et sa valeur sauvèrent la colonie d'une ruine, qui suivant toute prévision humaine, semblait inévitable. Cette courte période de notre histoire fut fertile en événements militaires importants, et les actes d'héroïsme militaire ne manquent pas à cette époque. Les annales canadiennes ont conservé le souvenir de plusieurs défenses héroïques. Une des plus célèbres est celle de madame de Verchères. Les exploits de M. D'Aillebout de Mantet et Lemoine de Ste-Hélène qui s'emparèrent de Corlar, dans la nuit du 8 février 1690, le courage de Hertel qui à la tête de 50 hommes, mit 2000 ennemis en complète déroute, sont autant de faits militaires qui prouvent jusqu'à quoi point M. de Frontenac, en prenant les rênes du gouvernement, avait su inspirer le courage a toute la population, et la terreur aux ennemis.

Les Anglais avaient résolu de prendre le Canada par terre et par mer. Le chevalier Guillaume Phipps reçut le commandement de la flotta destinée à s'emparer de l'Acadie et de Québec. Celle-ci parut en vue de la ville le 16 octobre au matin. L'amiral détacha immédiatement un officier pour sommer la place de se rendre. Le gouverneur, piqué du manque de convenance dans les termes de la sommation, lui dit : "Allez, je vais répondre à votre maître par la bouche de mes canons ; qu'il apprenne que ce n'est pas de la sorte qu'on fait sommer un homme comme moi." 

Le 18 octobre, l'ennemi tenta une descente entre Québec et Beauport. Mais il fut repoussé avec perte. Le même soir, les canons de la flotte de Phipps commencèrent le bombardement de la ville, qui fut continué le lendemain. "Cependant à mesure que le danger augmentait, les prières publiques redoublaient dans toute la ville. Les citoyens avaient pris pour patronne et pour protectrice la très Sainte Vierge. Une de ses bannières avait été apportée de Montréal, par M Joseph Serré de la Colombière, aumônier des milices, qui, lors de sa descente, l'avait placée comme un signe de salut à l'avant du canot qu'il montait. Cette bannière était portée chaque fois en procession dans toutes les églises... Les dames s'étaient engagées par un vœu solennel à se rendre en pèlerinage à l'église de la basse ville, si la sainte Vierge obtenait leur délivrance."

Un tableau de la Sainte Famille, appartenant aux Ursulines, fut exposé au haut du clocher de la cathédrale. "Cependant la confiance était telle, à Québec, écrit Ferland, que les dévotions publiques se continuaient comme dans les temps ordinaires. De la rade l'on voyait les hommes, les femmes et les enfants, se rendant aux offices de l'église sans paraître s'occuper de l'artillerie des Anglais."

Les ennemis ayant tenté de prendre Québec par la vallée de la rivière St-Charles, furent repoussés victorieusement par les Canadiens. Découragé à la suite de ses défaites successives, l'amiral Phipps abandonna son projet et rebroussa chemin complètement découragé. Les habitants de Québec sortirent comme d'un rêve,lorsque dans la journée du 21 octobre, ils virent la flotte disparaître derrière la falaise de Lévis. 
L'intérieur de l'église.

Les dames de Québec s'empressèrent d'accomplir leur vœu et firent leur pèlerinage solennel à l'église de la basse-ville. Cette victoire fit sensation en France. Louis XIV accorda des titres de noblesse à ceux qui s'y étaient le plus distingués, et nommément, aux sieurs Hertel et Juchereau, et il voulut qu'une médaille en perpétuât le souvenir. D'un côté on voit la tête de ce roi ; de l'autre, la France victorieuse est assise sur des trophées, au pied de doux arbres du pays, sur des rochers d'où s'échappe un torrent. Un castor va se réfugier sous un bouclier et le dieu sauvage du fleuve, qui épanche son urne aux pieds de la déesse, la contemple avec admiration. Pour devise on y a inscrit ces mots : Kebeka liberata M.DC. XC; et en exergue: Francia in novo orbe victrix (La France victorieuse dans le Nouveau monde).

« Kebeka Liberata Québec Délivré  
La ville de Québec symbolisée par une femme couronnée, est assise sur son  rocher au pied duquel le St-Laurent verse son urne.
Un castor prend ses ébats auprès d'elle. Elle foule aux pieds des boucliers, des cuirasses et des étendards aux armes d'Angleterre.  Le sujet et l'exergue sont empruntés à une médaille commémorative frappée au temps de Louis XIV. À droite de la T. S. Vierge 
 
Deus Providebat  
L'Ange Protecteur de la Nouvelle-France frappe la flotte de l'Amiral Walker qui, au milieu de la nuit et, par la brume, se jette sur le roc de l’île aux Œufs et s'y brise. »


C'est à partir de cette année du triomphe des armes français contre les Anglais et les Sauvages coalisés, que l'on a célébré chaque année dans la colonie, le quatrième dimanche d'octobre, la fête de Notre Dame de la Victoire dans le modeste sanctuaire de la basse ville. On cessa dès ce moment à le reconnaître sous le vocable de l'église de l'Enfant-Jésus à qui il avait été originairement dédié. Vingt et un ans plus tard on devait amplifier ce titre, à la suite d'une nouvelle intervention de la Providence qui sauva la ville d'un nouveau siège.

L'église Notre-Dame des Victoires.
En 1711, une flotte anglaise commandée par l'amiral Walker, se dirigeait sur Québec avec l'intention d'en faire le siège. Une brume épaisse qui couvrait le St-Laurent mit en défaut l'habileté du pilote, et huit des vaisseaux furent jetés sur l’île aux Œufs et y sombrèrent.

Ces événements se passaient vers le milieu d'août. Mais la nouvelle du désastre ne parvint à Québec qu'au commencement d'octobre. Elle fut accueillie avec une immense joie. La population de Québec se porta en foule à l'église de la basse-ville "pour remercier Notre Dame de la Victoire d'avoir délivré une seconde fois la colonie de la ruine. La verve des-écrivains se donna libre cours. "Le Parnasse devint accessible à tout le monde ; les dames même prirent la liberté d'y monter."

"Le pays était donc enfin délivré par la puissante protection de Marie ! Les Canadiens ne furent pas moins reconnaissants en 1711 qu'en 1690 ; on célébra une fête solennelle où M. de la Colombière prêcha avec un nouveau zèle et un grand succès, sur la fidélité à laquelle obligeait ce bienfait signalé de la très sainte Vierge ; la verve des poètes s'épuisa à rimer des poésies et des chansons sur le désastre de cette flotte ennemie,quatre fois plus nombreuse que tout ce que la colonie avait à lui opposer ; mais la piété voulut quelque chose de plus durable, pour témoigner à la postérité de sa reconnaissance envers sa céleste Libératrice. "

"Il fut conclu dans une assemblée générale, que l'on ferait une quête dans Québec et les environs, pour bâtir le portail de l'église de la basse-ville. Les communautés religieuses aussi bien que les citoyens donnèrent selon leurs ressources et môme au delà ; on recueillit plus de 6,000 livres. Il fut aussi question de fonder des messes en l'honneur de la sainte Vierge, où fut chanté le cantique de Moïse après la défaite de Pharaon : Cantemus Domino, ce qui, au dire de l'Annaliste de l'Hôtel Dieu, plaisait davantage à tout le monde.

"Enfin, la chapelle votive de 1690 changea son titre de N. D. de la Victoire en celui de N. D. des Victoires, et elle rappelle encore aujourd'hui sous ce nom la double faveur de la Mère de Dieu, de cette Etoile de la Mer, qui devint un signe de tempête et de dispersion pour les ennemis de son peuple.



-Narcisse-Eutrope Dionne, Historique de l'église de Notre-Dame des Victoires, basse-ville de Québec. Québec. 1888. Pp. 13-23.

jeudi 9 août 2018

Concordance entre la réforme protestante de 1549 et Vatican II - 2ème partie

Photographie prise le 10 Avril 1970 au Vatican. Six protestants, de gauche à droite :
Dr. George, Canon Jasper, Dr. Shephard, Dr. Konneth, Dr. Smith, et
Frère Max Thurian (en blanc), juste à côté de mgr Montini/Paul VI (en blanc)
Nous nous sommes servis de l'Histoire de l'Eglise du Chanoine Boulenger, de celle de Dom Poulet, du «Bref Historique de l'Introduction du Protestantisme en Angleterre» par H.R. Williamson et de l'article du R.P. Francis Clark «Les ordinations anglicanes, problème œcuménique».

-Père Noël Barbara
(1910-2002).




CONCORDANCE ENTRE LA REFORME PROTESTANTE DE 1549 ET LA REFORME DE LA SECTE VATICAN II (2ème partie)

Plus de 50 concordances stupéfiantes entre la réforme protestante de 1549 et la réforme liturgique de Vatican II !


Couleur rouge Prayer Book de 1549.
Couleur verte Réforme de Paul VI.

26 - [Prayer Book de 1549.] 
L'évêque Ridley, à Londres, fut un des premiers à introduire cette innovation dans son diocèse. A peine installé, il envoya à ses curés une ordonnance dans laquelle il les exhortait à «dresser la table du Seigneur sous la forme d'une table commune». Et lui-même, donnant l'exemple, faisait détruire dans la nuit du 11 juin 1550 l'autel de la cathédrale Saint-Paul et le remplaçait par une table au pied des marches conduisant au chœur. Quelques mois après, un décret royal enjoignait aux évêques de détruire les autels qui subsistaient et de les remplacer par des tables. «Tant que resteront les autels, prêchait Hooper, le peuple ignorant et les prêtres ignares rêveront toujours de sacrifice». 
Ici il nous paraît important de rappeler une précision que donnait Cranmer. Elle aidera à comprendre que les expressions orthodoxes conservées par les réformateurs n'ont pas nécessairement un sens catholique. Dans son nouveau Prayer Book, Crammer avait conservé quelques fois le mot «autel». Voici comment il s'en expliquait : «La table où la sainte communion est distribuée peut être appelée un AUTEL parce que là s'offre NOTRE sacrifice de louange et d'action de grâces». 
26 - [Réforme de Paul VI.]
Un autel du Novus ordo missae.
Avec la même frénésie hérétique, les autels ont été supprimés, détruits ou recouverts d'une tenture lorsque les Beaux Arts s'opposaient à leur destruction. Pas une seule cathédrale n'a conservé l'usage du sien et la plupart des églises paroissiales et des chapelles de maisons religieuses ont détruit ou relégué le leur. Partout, à l'entrée du chœur comme chez les protestants, une simple table fait oublier l'idée du Sacrifice. 
27 - [Prayer Book de 1549.]
Les évêques et les ecclésiastiques de mentalité catholique, qui prirent la défense de la Messe et de l'ancienne foi, furent déposés et remplacés par de zélés partisans de la nouvelle croyance. Les Capucins de Wurtemberg continuant à célébrer la Messe, Luther obtint du Grand Electeur de Saxe un édit leur défendant de célébrer en public. S'ils conservaient la Messe, ils la devaient dire seuls, sans aucun assistant. 
27 - [Réforme de Paul VI.]
Même acharnement pour la destruction de la Messe traditionnelle chez les néo-réformateurs qui ne peuvent supporter que même les vieux prêtres qui ont obtenu le droit de la dire puissent la dire en public et avec des assistants. De même : qu'un prêtre en fonction (curé, vicaire, aumônier, prédicateur) se permette de conserver le rite traditionnel, que les Pères de Vatican II avaient promis solennellement «de conserver et de favoriser de toutes manières» (De Sacra Liturgia, n° 4), ou qu'il enseigne le catéchisme traditionnel, il est jugé «un obstacle pour la pastorale d'ensemble» et nécessairement «remplacé par un zélé partisan de la nouvelle religion» et réduit à la misère. 
28 - [Prayer Book de 1549.]
Le Prayer Book de 1552 apporte encore des modifications. 
28 - [Réforme de Paul VI.]
Paul VI a, lui aussi, réformé TOUS les autres Sacrements. 
29 - [Prayer Book de 1549.]
Au baptême disparaissent l'exorcisme, l'onction et le chrémeau. 
29 - [Réforme de Paul VI.]
Comme on l'a vu, le nouveau rite du baptême de Paul VI a supprimé d'emblée tous les exorcismes ; l'onction est gardée ou non : c'est au choix du célébrant ! Si l'onction est faite, ce sera «sans rien dire» (!), de même que pour l'unique signe de Croix qui est fait sur le front en dehors du rite lui-même, toujours «sans rien dire».
Cette rubrique «sans rien dire» répétée à plusieurs reprises est révélatrice : ce sont des signes qui ne signifient plus rien du fait de la suppression de la formule qui leur donnait tout leur sens. C'est une astuce typiquement moderniste : conserver l'apparence extérieure des signes, faire disparaître la forme catholique et les vider ainsi de leur contenu. Lénine, dont ils rappellent la mémoire dans leur nouveau calendrier, n'a-t-il pas donné, comme moyen efficace de lutter contre la religion : «Conserver la coque (l'apparence), mais la vider de sa substance». 
30 - [Prayer Book de 1549.]
Disparaissent également, à la «visite des malades» (nouveau nom par lequel les protestants désignaient d'Extrême Onction), les onctions et par conséquents le sacrement même. 
30 - [Réforme de Paul VI.]
Bien entendu l'a nouvelle Réforme n'a pas épargné l'Extrême Onction qui est devenue «l'Onction des malades» ; cette appellation s'étant donnée aux premiers siècles, le changement paraît anodin. Cependant, nous devons souligner que cette appellation est préférée par les Novateurs car elle leur permet de faire prévaloir, à la doctrine catholique, qui ne confère ce sacrement qu'à ceux «que la maladie ou le grand âge mettent en danger de mort» (d'où le nom d'Extrême Onction), l'hérésie protestante qui prétend que ce rite est pour tous les malades «en danger de mort ou non». Et c'est bien ce que nous voyons se pratiquer partout, dans les lieux de pèlerinage surtout, avec les cérémonies d'administration collective de l'Onction des malades. 
Là encore, la forme et surtout la matière ont été changées. Sous prétexte que «l'huile d'olive fait défaut ou est fort difficile à trouver en certaines régions» (le Pape aurait-il oublié que nous sommes à l'époque du Concorde ?) on peut désormais utiliser n'importe quelle huile, bénite par n'importe quel prêtre, n'importe quel jour, «en cas de vraie nécessité», bien sûr (il faut bien sauver les apparences). 
31 - [Prayer Book de 1549.]
Les restes du vieux Canon de la Messe du rite catholique avaient subi d'importantes mutations ; Cranmer avait supprimé la commémoraison de la Vierge et des saints. 
31 - [Réforme de Paul VI.]
Il faut remarquer que le nouvel ordo nomme encore la Vierge et les Saints, d'une façon beaucoup moins catholique et pleine de réticences verbales, mais apparemment on en fait toujours mémoire. 
32 - [Prayer Book de 1549.]
Il avait supprimé aussi les prières qui précédaient la Consécration et par lesquelles le prêtre demandait à Dieu de «bénir et de sanctifier ces dons et créatures de pain et de vin, afin qu'ils deviennent pour nous le Corps et le Sang de son Fils Jésus-Christ», suppression qui revenait à écarter la doctrine de la Transsubstantiation, et du caractère sacrificiel de la Messe que les, protestants ont toujours rejetée. 
32 - [Réforme de Paul VI.]
Nous découvrons la même volonté de supprimer tout ce qui pouvait exprimer sans équivoque la doctrine concernant le caractère sacrificiel et propitiatoire de la Messe, l'efficacité des paroles de la Consécration et la Présence réelle, corporelle du Christ. Ici une remarque importante s'impose. Tous ces changements, ne l'oubliions pas, sont réalisés par des néomodernistes lesquels, suivant la juste définition du R.P. Calmel O.P., sont des hérétiques doublés de traîtres. Tout en étant aussi profonds que ceux des protestants, les changements opérés par les néo-réformateurs sont beaucoup plus camouflés. Appliquant la consigne de Lénine, ils conservent la coque mais vidée de sa substance. Ainsi, nous les voyons : parfois changeant le contenu ou le sens des expressions traditionnelles qu'ils conservent; parfois, supprimant des gestes dans le but de supprimer la doctrine que ces gestes exprimaient. L'expression «qu'ils deviennent pour nous le Corps et le Sang de Jésus-Christ» exprimait dans la Tradition catholique l'efficacité des paroles de la Consécration prononcée par le prêtre ; elle exprimait le mystère de la Transsubstantiation et la réalité de la Présence substantielle du Christ qui va être là, sur l'autel, en l'état de Victime immolée et offerte sous la forme sacramentelle, avec son Corps, son Sang, son Ame et sa Divinité. 
Pour les fabricants du nouvel ordo missæ, cette expression peut avoir un autre sens. «Qu'ils deviennent pour nous», sous-entendez : par la foi et non par le ministère du prêtre, «le Corps et le Sang de Jésus-Christ...» d'une façon virtuelle, spirituelle car, pour les nouveaux réformateurs, comme pour leurs devanciers, il semble bien qu'il n'y a aucun changement de substance, aucun miracle. Le pain reste du pain, le vin, du vin. Il ne s'y ajoute qu'une présence virtuelle, spirituelle, réalisée par la seule foi des fidèles réunis au nom de Jésus-Christ, suivant sa promesse : «Là où deux ou trois sont réunis en Mon Nom, Je suis au milieu d'eux». C'est dans ce même souci de ne pas professer la doctrine traditionnelle que les auteurs du nouvel ordo ont supprimé la génuflexion que faisait le prêtre aussitôt après avoir prononcé les paroles de la Consécration. Cette adoration, commandée par la Foi en la Présence réelle corporelle réalisée par les paroles de la Consécration, manifestait l'efficacité du rite catholique ; sa suppression exprime à sa façon (camouflée mais efficace) que les paroles de la Consécration n'ont opéré aucun changement. Le pain que le Président présente semble n'être que du pain et dans le calice qu'il élève, il semble qu'il n'y ait toujours que du vin. Ce nouveau rite est donc bien hérétique, mais il l'est à la façon moderniste, hypocritement, par omission calculée. Aux catholiques de s'en rendre compte et de ne pas nier l'évidence. Nous rappelons à ces catholiques timorés, paralysés à la seule pensée que tous ces changements sont promulgués par le Pape, qu'avant de chercher à sauvegarder la réputation d'un homme, fût-il Pape, il faut sauvegarder l'honneur de Jésus-Christ et le dépôt de la Foi. Et de cela, chacun à sa place, aura à rendre compte au jour du Jugement. 
33 - [Prayer Book de 1549.]
Il supprima également l'invocation au Saint-Esprit avant la Consécration (Veni Sanctificator...) 
33 - [Réforme de Paul VI.]
En supprimant l'Offertoire Romain, Paul VI a, lui aussi, fait disparaître cette prière qui ne se prête à aucune équivoque. S'adressant directement et clairement au Saint-Esprit, elle lui demandait de réaliser le miracle de la Transsubstantiation qui, à chaque fois, fait de la Messe un vrai et propre sacrifice propitiatoire puisqu'elle rend présent le Christ dans son état de Victime (Hostia) immolée et offerte sous la forme sacramentelle. Cette suppression est une manifestation supplémentaire de l'intention suspecte des auteurs du nouveau rite, qui se comportent comme s'ils ne croyaient pas que la Messe soit un vrai Sacrifice propitiatoire. Lire, pour s'en convaincre, la définition de la Messe qu'ils ont donnée dans le fameux article 7 : «qui s'éloigne de façon impressionnante, dans l'ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu'elle a été formulée à la XXe session du Concile de Trente». (Cardinaux Bacci et Ottaviani. 
34 - [Prayer Book de 1549.]
En un mot, tout ce qui pouvait donner à croire que la Cène comportait une Présence Réelle et Corporelle de Notre-Seigneur dans son état de Victime immolée et offerte avait été impitoyablement éliminé. 
34 - [Réforme de Paul VI.]
Même caractéristique pour le nouveau rite : l'analyse des traductions nouvelles et des rubriques ainsi que des nouveaux textes montre cette obstination à éliminer les dogmes catholiques de la Messe-Sacrifice. C'est pour expliquer ce même esprit hérétique, niant le caractère sacrificiel de la Messe, que les auteurs du nouveau rite ont apporté deux autres changements : 
1° Après l'offrande du pain et du vin, le prêtre, avec la patène et avec le calice, traçait un large signe de croix. Ce rite, cette croix, qui rappelait si clairement l'immolation de la Victime, a été supprimé. 
2° Après avoir tracé le signe de la Croix avec la patène, le prêtre ne laissait pas le pain sur la patène, il le déposait sur le corporal qui symbolisait le linceul dans lequel fut mis le Corps de Jésus. Désormais, le Président doit laisser l'hostie sur la patène et ne pas la déposer sur le corporal, ce dernier pouvant maintenir dans son esprit ce dont on veut qu'il se défasse : la réalité du Corps du Seigneur. (Corporal = qui reçoit le corps). Cette pratique de l'équivoque et du camouflage, qui tranquillise les catholiques et paralyse la résistance, rend la nouvelle réforme plus perverse que celle de 1549.
35 - [Prayer Book de 1549.]
Que l'intention de Cranmer ait été de nier la Présence Réelle, la chose apparaît non seulement dans les profondes modifications du texte du Canon en 1549, mais encore dans le caractère des nouvelles rubriques. 
35 - [Réforme de Paul VI.]
Les réformateurs actuels ont opéré leurs modifications du Canon aussi à l'aide de traductions falsifiées. De cette façon, comme nous l'avons expliqué plus haut, la plupart des ruses et astuces échappent aux trop confiants catholiques qui peuvent toujours, pour esquiver l'obligation de réagir, rejeter la responsabilité des erreurs qu'ils constatent sur les traductions infidèles, alors que, dans la réalité, l'Autorité qui laisse circuler et utiliser ces mauvaises traductions se fait complice de leur diffusion. Qui tacet, consentire videtur - l'autorité qui se tait est censée consentir. 
36 - [Prayer Book de 1549.]
Les ornements du prêtre disparaissent pour faire place à un simple surplis ; la Table était couverte d'une seule nappe blanche ; le pain n'était plus le pain sans levain de forme arrondie et il était déposé dans la main du communiant au lieu de l'être dans la bouche. 
36 - [Réforme de Paul VI.]
Dans la nouvelle réforme également, il n'y a plus qu'une seule nappe blanche sur l'autel au lieu de trois. La Communion est aussi reçue dans la main et non plus dans la bouche. Les ornements du prêtre n'ont pas encore tout à fait disparu, mais la chose est à l'étude. (Lettre du Culte Divin du 21 mai 1972.) Toutefois, il ne faut pas oublier que l'hérésie peut s'accommoder des ornements sacerdotaux. Elisabeth Ire d'Angleterre, pour rallier les catholiques à la Réforme protestante, les avait à nouveau prescrits. 
37 - [Prayer Book de 1549.]
Enfin, une rubrique avertissait que «l'agenouillement des fidèles devait être regardé comme une marque d'humble reconnaissance à Dieu pour le bienfait de la communion (spirituelle) et nullement comme un acte d'adoration à l'égard du pain et du vin sacramentels»... «Le maintien extérieur, déclarait Hooper, les gestes du communiant doivent exclure tout soupçon, toute apparence d'idolâtrie, tout penchant vers elle. Or s'agenouiller est une marque, un signe extérieur d'honneur et de culte, et jusqu'ici l'adoration du Sacrement a constitué une grave et damnable idolâtrie. Je désirerais donc que les Autorités ordonnassent aux communiants de se tenir debout ou assis. Rester assis, à mon avis, serait le mieu .» La lutte contre la réception de la communion à genoux était, au dire de Philip Hughes, «la dernière pierre à empiler sur le tumulus sous lequel gisait l'ancienne croyance en la Sainte Eucharistie». 
37 - [Réforme de Paul VI.]
L'agenouillement a été radicalement supprimé, au point de refuser la Communion aux fidèles qui osent encore s'agenouiller. Tout ceci est bien la manifestation irrécusable que les auteurs du nouvel ordo sont animés du même esprit que leurs ancêtres qui entendaient supprimer par leur réforme la croyance en la Présence réelle substantielle du Christ durant la Messe. Un archevêque du Midi de la France, distribuant la Communion, donc tenant dans ses mains le ciboire contenant le Corps du Seigneur, donna des coups de pied aux genoux d'une vieille dame agenouillée, l'invitant ainsi à se relever. Évidemment, il est plus que probable que cet archevêque ne croyait plus à la transsubstantiation et que sa «communion», simple symbole commémoratif, n'était plus notre Communion sacrée. Une fois de plus, en travestissant le sens d'un mot on dissimule l'hérésie. 
Catéchisme hérétique.
38 - [Prayer Book de 1549.]
En même temps que ces réformes liturgiques paraissait un nouveau catéchisme composé par l'évêque de Winchester. 
38 - [Réforme de Paul VI.]
Un nouveau catéchisme pour adulte, rédigé par des théologiens hollandais, est également paru avant la nouvelle «messe». Condamné par Rome, il a fini par s'imposer. Il est traduit dans toutes les langues et l'édition italienne a été adoptée jusque dans le diocèse de Rome. Sous la responsabilité des évêques, de nouveaux catéchismes pour enfants ont également été imposés partout, souvent à l’encontre de la volonté des curés, des catéchistes et des parents d'enfants. 
39 - [Prayer Book de 1549.]
Ces réformes rencontrèrent une vive résistance chez plusieurs évêques qui luttèrent contre elles et furent mis en prison. Au commencement du règne d'Elisabeth Ière, un seul évêque apostasia. 
39 - [Réforme de Paul VI.]
On ne voit, hélas ! aucune résistance de ce genre actuellement chez les évêques. Le Concile de Vatican II semble avoir engendré des évêques nouveau style, du genre «lièvres mitrés». Il est vrai que c'est un des châtiments annoncés par le Prophète : «Je leur donnerai pour chefs des enfants, des efféminés domineront sur eux». Convertissons-nous donc et prions afin que se lèvent au plus tôt de nouveaux saint Bruno, saint Hugues, saint Godefroy qui, en se dressant contre le Pape Pascal II et sous la menace de ne plus le reconnaître comme Pape légitime, l'obligèrent à condamner la doctrine hérétique qu'il avait concédée à l'Empereur au sujet de l'investiture des évêques. 
40 - [Prayer Book de 1549.]
L'évêque Scott, dans une critique serrée de la nouvelle liturgie, montra que le formulaire proposé pour la Cène faisait disparaître la Consécration, le Sacrifice et la Communion. Il n'y avait plus de consécration, car, lorsque le ministre prononçait les paroles de l'Institution : «Ceci est mon Corps...», il les disait sans l'intention voulue comme s'il racontait une histoire. Ne croyant plus en la Transsubstantiation, ils n'avaient plus l'intention de la réaliser et ne la réalisaient pas. Ils ne faisaient qu'un récit, un mémorial. 
40 - [Réforme de Paul VI.]
Depuis la mise en place du nouvel ordo, aucun Prélat n'a eu le courage de l'analyser strictement pour démontrer sa perversité. Seuls, les Cardinaux Ottaviani et Bacci ont représenté à Paul VI que le nouveau rite «s'éloignait d'une façon impressionnante de la théologie catholique de la Messe». Leurs voix ont été étouffées et ils n'ont pas insisté. Et pourtant, comme pour le formulaire de la Réforme protestante, le rite de Paul VI tend à faire disparaître la Consécration. Il fait dire les paroles de l'Institution : «Ceci est mon Corps... ceci est le calice de mon Sang...» sur le ton récitatif comme s'il voulait que le prêtre ne fasse qu'un récit, qu'un mémorial. Ce changement, malgré son apparence anodine, est de la plus haute gravité. En remplaçant la manière impérative qui manifestait l'intention de consacrer, par une manière récitative qui, non seulement, ne manifeste plus cette intention, mais qui encore en exprime une opposée, celle de rappeler seulement un fait, ce changement trahit la volonté des néo-réformateurs de changer l'intention de l'Eglise et de lui substituer une intention hérétique, l'intention protestante. Cette volonté hérétique des réformateurs est manifeste dans les « nouveaux missels » qui étalent impunément la doctrine protestante aux pages 187, 192, 195, 201, où, au lieu de Consécration il est nettement déclaré : Récit de l'Institution. 
Pareille déclaration devrait être assez claire pour dessiller les yeux de tous, d'autant plus qu'elle est encore renforcée par cette autre affirmation de la page 383 qui est un aveu (ci-dessus n° 16) et qui ne devrait laisser aucun doute aux catholiques. Désormais ils ne peuvent plus l'ignorer puisque ses inventeurs ont pris soin de le leur dire : la célébration qu'on appelle nouvelle messe n'est aucunement la «Messe» puisqu'elle n'est pas le renouvellement du Sacrifice du Calvaire, mais son simple Mémorial. Dans l'intention de ses fabricants, elle n'est rien de plus que la Cène protestante. Redisons-le : les novateurs ne s'en cachent plus, ils nous l'ont dit : il ne s'agit pas d'une consécration mais d'un «récit
de l'Institution». Comme ils ont eu soin de nous le déclarer, il s'agit simplement de faire mémoire de l'unique Sacrifice déjà accompli et non pas, comme l'enseigne la doctrine catholique, d'un renouvellement véritable du Sacrifice. Ceux des catholiques qui s'obstinent à ignorer ces déclarations, qui, refusant d'en tenir compte, osent prétendre que le Nouvel Ordo Missae est toujours une Messe catholique, s'aveuglent pitoyablement. C'est leur affaire. Mais leurs déclarations sentimentales ne changeront pas la réalité : dans le fait comme dans l'intention de ses auteurs, le rite nouveau n'est plus la Messe, mais un simple mémorial qui n'effectue plus notre Sacrifice adorable. 
41. [Prayer Book de 1549.]
Enfin, il n’y avait pas de communion, car, s’il n’y a ni Consécration ni Sacrifice, il n’y a pas davantage de Présence réelle du Corps et du Sang du Christ. 
41 - [Réforme de Paul VI.]
Mêmes conséquences découlent du nouveau rite. Puisque dans l'intention de ses fabricants il «s'agit seulement de faire mémoire»,le nouveau rite a été agencé non seulement pour ne pas manifester clairement l'intention de consacrer, mais encore pour faire entendre qu'on ne fait qu'un récit. Mais alors, si le «président» se conforme au nouveau rite et au dessein de ses auteurs, il n'a pas l'intention de consacrer. Donc le pain et le vin demeurent ; il n'y a pas de présence corporelle. Sans présence corporelle, pas de sacrifice ; et sans sacrifice, pas de communion sacramentelle. De lui-même, le nouveau rite tend donc bien à n'être qu'un rite absolument vain et nul. Ici une remarque s'impose pour prévenir toute objection : à la différence des hérétiques de 1549 qui sortirent de l'Église, ceux d'aujourd'hui entendent rester à l'intérieur. Ils y occupent des postes-clés jusqu'aux plus hauts sommets de la hiérarchie, ayant ainsi les apparences de l'autorité régulière : les loups gardent les dehors des brebis. 
De là l'illusion facile chez les prêtres et les fidèles, par rapport à la Messe. Ne pouvant croire aux intentions perfides des destructeurs, ils se disent que du moment qu'on utilise le Nouvel Ordo Missæ avec l'intention de faire ce que l'Église traditionnelle veut faire, c'est-à-dire une vraie transsubstantiation, un vrai sacrifice propitiatoire, la Messe est valide malgré le rite. C'est vrai, leur Messe peut être valide car l'équivoque de la subversion actuelle détruit la Messe en donnant aux non-avertis l'impression de ne pas la détruire. Réalisons que l'hérésie moderniste n'est pas une hérésie classique, franche, clairement exprimée ; c'est une hérésie qui se dissimule sous des formules qui peuvent être entendues dans le sens hérétique et dans le sens catholique. Cette méthode hypocrite comporte pour l'hérésie un avantage (transformer la Messe en cène protestante sans donner l'éveil aux fidèles, sans provoquer trop de résistance) et un risque (celui de maintenir encore la validité de la Messe par ceux qui la disent avec l'intention catholique). Ce risque fait partie de la méthode employée, l'équivoque ; mais les modernistes le courent car pour eux, qui ne croient aucunement en la transsubstantiation, la question de la validité ne se pose pas ; et de plus, ils savent très bien que la doctrine traditionnelle n'étant plus enseignée (nouveaux catéchismes, nouvelle théologie), avec le temps la Messe sera détruite. Qui ne comprend, dès lors, quelle terrible responsabilité endossent ceux qui utilisent le N.O.M., même avec l'intention de célébrer validement, puisque par leur utilisation ils contribuent pour leur part à l'installation de cerite qui, de lui-même, tend à substituer la cène protestante à la Messe catholique. 
42 - [Prayer Book de 1549.]
Ces lois, votées par le Parlement contre le gré des évêques, étaient des actes révolutionnaires qui prétendaient imposer un nouveau culte. 
42 - [Réforme de Paul VI.]
Au synode de 1967, Paul VI présenta la «nouvelle messe» aux évêques sous le nom de «messe normative»... Les évêques, par leur vote (puisque Paul VI en est à mettre la Messe au vote !), l'ont nettement repoussée. La nouvelle réforme de la Messe s'inscrit donc, par ses procédés, dans la droite ligne de la Réforme de 1549. 
43 - [Prayer Book de 1549.]
Saint Thomas More
Des prélats catholiques en fonction au commencement du règne d'Elisabeth Ière, UN SEUL accepta la réforme, tous les autres la refusèrent et furent déposés. Voici, pour cette période, la liste officielle des Bienheureux et des Vénérables de l'Eglise d'Angleterre. Entre 1535 et 1544 : cinquante-martyrs ; calme entre 1545 et 1558 ; de 1559 à 1603 : cent quatre-vingt-huit martyrs ; de 1604 à 1680 : soixante-quinze martyrs. Il y eut aussi quarante-trois différés, ceux dont le martyre n'a pas été proclamé par manque d'évidence.
De tous ces martyrs, deux furent canonisés en 1935 : Saint Thomas More (laïc) et Saint John Fisher (évêque). Quarante autres le furent en 1970 (?) La plupart de ceux-ci étaient prêtres, mais il y avait aussi des laïcs, hommes et femmes. En plus des martyrs officiellement reconnus et des quarante-trois différés, il y en eut beaucoup d'autres et un grand nombre moururent en prison. Parmi ces centaines et centaines de prisonniers, il faut compter la plupart des évêques catholiques qui étaient en place au moment où Elisabeth Ière est montée sur le trône ; ils restèrent en prison dans des conditions plus ou moins dures jusqu’à leur mort. Le dernier de ces évêques mourut en 1584, après vingt-cinq ans de détention. Ce fut seulement sous Henri VIII que les évêques, saint John Fisher excepté, furent lâchés ; sous Elisabeth Ière, ils se ressaisirent et un seul d'entre eux apostasia. Pendant le règne d'Elisabeth Ière, les prisons étaient toujours remplies et
on en construisit beaucoup de nouvelles pour y enfermer ceux qui refusaient la Réforme. Les catholiques anglais ont de quoi être fiers de la résistance de leurs ancêtres à la réforme et de leur courage pour défendre la Foi ! 
43 - [Réforme de Paul VI.]
La réforme de Paul VI donne un résultat contraire à celle de 1549 : il n'y a que très peu de prélats qui restent attachés à la Sainte Messe traditionnelle et encore, combien parmi eux qui acceptent de confesser cet attachement ouvertement et publiquement ? Nous n'en connaissons que deux : Mgr Marcel Lefebvre, Archevêque de Synnada en Phrygie et fondateur de la Fraternité Saint Pie X (Ecône en Suisse), et Mgr Antonio de Castro Mayer, Evêque de Campos (Brésil). Que Dieu les bénisse et les soutienne ! Par contre, il y a beaucoup de prêtres qui refusent la nouvelle messe et conservent l'ancienne, et certains d'entre eux - il s'en trouve dans tous les pays - combattent la nouvelle messe et dénoncent la malice hérétique des faux réformateurs. C'est également de résignation qu'il faut parler pour la plupart des catholiques au sujet de toute la réforme entreprise par Paul VI. Au fond, beaucoup regrettent la liturgie séculaire qui nous vient des Apôtres, mais la très grande majorité, pour des raisons multiples (ignorance coupable, fausse obéissance, veulerie, tiédeur, amour de la tranquillité), n'a pas le courage de s'opposer à la ruine du catholicisme qui s'opère sous ses yeux. 
44 - [Prayer Book de 1549.]
La Reine Elisabeth Ière, pour établir définitivement la religion anglicane, avait procédé par étapes avec une habileté consommée. En prenant le pouvoir, elle avait, sous le prétexte de ménager toutes les opinions, introduit dans son Conseil les hommes gagnés aux idées nouvelles, tout en maintenant certains membres catholiques du temps de Marie Tudor. 
44 - [Réforme de Paul VI.]
Paul VI a dû étudier la stratégie de la Reine Elisabeth et s'en inspirer pour Sa Réforme car nous retrouvons la même habileté consommée, la progression par étapes et le mélange, dans ses innombrables comités, commissions, conférences, secrétariats, etc., qu'il met en place dans le monde entier (comme une araignée sa toile), d'éléments qui passent comme conservateurs avec d'autres qui ont pour mission de propager la Réforme. 
45 - [Prayer Book de 1549.]
D'autre part, elle avait fait disparaître de la Messe catholique quelques rites qui déplaisaient aux Réformés : ce fut la première étape. 
45 - [Réforme de Paul VI.]
La nouvelle réforme de la Messe commença par la suppression des prières au bas de l'autel et du dernier Evangile. Puis nous avons vu successivement l'autel retourné ou remplacé par des tables, la Messe à haute voix, puis le Canon à haute voix. On fit disparaître le latin en même temps que sortirent des «traductions nouvelles» des prières de la Messe (nouvelles, c'est-à-dire falsifiées). Les fidèles déjà mécontents par ce massacre de leur Messe, le furent encore bien davantage quand une innovation supplémentaire fit son apparition et se répandit partout : la Communion debout. Cette façon de communier si contraire à l'esprit catholique rencontra de la résistance chez nombre de fidèles choqués dans leurs convictions. Pour arriver à faire disparaître cet hommage rendu à la Présence Réelle et substantielle de Notre-Seigneur, le clergé recyclé ne craignit pas d'exalter les vertus d'obéissance et de sacrifice, s'ingéniant par là à donner mauvaise conscience aux obstinés de l'Adoration due à Dieu. Le troupeau ignorant et désemparé finit par se rendre à la voix du prêtre. Un très petit nombre ne voulut rien entendre : les brimades publiques leur furent réservées. Au cours des mois, même d'une semaine à l'autre, les «nouveautés» se multipliaient ; tel prêtre escamotait les prières au bas de l'autel, tel autre supprimait les signes de Croix du Canon, un autre n'adorait plus l'hostie après les paroles consécratoires, etc., etc. On se scandalisait, les conversations stigmatisaient tous ces prêtres «désobéissants», alors qu'en fait ils obéissaient aux ordres occultes destinés à habituer les fidèles aux mutations à venir : ce fut la «nouvelle messe», où se retrouvaient en bloc et en détail toutes les «désobéissances» des prêtres qui savaient. La duperie avait été complète ! 
46 - [Prayer Book de 1549.]
Puis en 1559, maîtresse absolue de la religion en Angleterre, elle avait supprimé les lois contre les hérétiques, ce qui pouvait passer pour une mesure de tolérance. Elle réintroduisit le Prayer Book de 1552, qui était nettement protestant, et en 1563 elle fit légaliser de nouveau l'Ordinal de 1550 (bien qu'on s'en servait dès le commencement de son règne). 
46 - [Réforme de Paul VI.]
Depuis Vatican II, libre carrière a été donnée à tous les hérétiques : tout est permis, sauf de penser et de pratiquer comme la Sainte Église a toujours cru et pratiqué. Comme Elisabeth Ière d'Angleterre, Paul VI a veillé à la non-condamnation des hérétiques en faisant disparaître le Saint-Office qui était spécialement chargé de les empêcher de nuire. Et lui-même a tenu à déclarer qu'il n'y aurait plus de sanctions : «Nous allons avoir une période de plus grande liberté dans la vie de l'Église et par suite pour chacun de ses fils... La discipline formelle sera réduite, tout arbitraire sera aboli... seront également abolis toute intolérance et tout absolutisme». (9 juillet 1969.) 
47 - [Prayer Book de 1549.]
Enfin, en 1563, quand elle eut jugé que, peu à peu, le peuple s'était suffisamment détaché de ses anciens usages, elle franchit la dernière étape, en obtenant le vote d'une confession de foi. 
47 - [Réforme de Paul VI.]
Les novateurs actuels s'emploient ainsi à détacher l'es catholiques de ce qu'ils ont toujours cru et pratiqué pendant près de deux millénaires. Il semble bien que la grande apostasie prédite par Saint Paul (II Thes., I, 3-13 ; et I Tim. IV, 1-2) s'accomplisse actuellement.
48 - [Prayer Book de 1549.]
Au surplus, la religion établie par la Reine comportait un alliage bizarre des trois religions, catholique, luthérienne et calviniste : c'est ainsi que, tout en se ralliant à la nouvelle liturgie, elle avait gardé quelques rites et usages catholiques tels que l'emploi de la chape dans des grandes églises et, pour les autres, du surplis, des cierges à l'autel, etc., et elle avait gardé la constitution hiérarchique. Dans la pensée d'Elisabeth Ière, la religion anglicane ainsi établie sur la base d'un compromis devait être facilement acceptée de tous ses sujets. Elle se trompait. L'anglicanisme était loin de contenter tout le monde ; il ne contentait ni les catholiques qui entendaient rester attachés au dogme de la sainte Église, ni les calvinistes radicaux qui ne trouvaient pas suffisantes les réformes opérées. 
48 - [Réforme de Paul VI.]
LE RÊVE DE PAUL VI EST DE RÉUNIR TOUS LES HOMMES DANS UNE SORTE DE RELIGION HUMANITAIRE OÙ IL N'Y AURA NI CATHOLIQUES, NI PROTESTANTS, NI MUSULMANS, ETC. Dans une première étape, abusant de la prière du Seigneur «qu'ils soient un», on poussa, au nom d'une fausse unité, catholiques et protestants à fusionner. Dans ce but, on ne parla plus de catholiques mais de «chrétiens».

Au terme de cette concordance patente entre la Réforme protestante de 1549 et la Réforme actuelle de Paul VI, il nous semble que quiconque veut conserver sa foi doit rejeter toutes les nouveautés.
Ce devoir concerne tous les catholiques et tous seront comptables devant Dieu de ce qu'ils auront fait pour défendre leur Foi.

Ce devoir, grave pour tout catholique, est bien plus grave encore pour ceux que Dieu a préférés, qu'Il a choisis, qu'Il a appelés et dont Il a fait Ses prêtres. Qu'ils se souviennent de leur ordination sacerdotale et qu'ils se gardent d'oublier le double serment qu'ils ont prêté, la main sur les Saints Évangiles : serment antimoderniste et serment sacerdotal (du Concile de Trente).
L'acceptation du nouvel ordo missæ à l'hérésie dissimulée les rend parjures à ce double serment.
Le devoir de défendre la Messe est un honneur et c'est une Grâce. Courage !
Adjutorium nostrum in Nomine Domini !

-Père Noël Barbara, 1973.

samedi 4 août 2018

Concordance entre la réforme protestante de 1549 et Vatican II - 1ère partie

Photographie prise le 10 Avril 1970 au Vatican. Six protestants, de gauche à droite :
Dr. George, Canon Jasper, Dr. Shephard, Dr. Konneth, Dr. Smith, et
Frère Max Thurian (en blanc), juste à côté de mgr Montini/Paul VI (en blanc)
Nous nous sommes servis de l'Histoire de l'Eglise du Chanoine Boulenger, de celle de Dom Poulet, du «Bref Historique de l'Introduction du Protestantisme en Angleterre» par H.R. Williamson et de l'article du R.P. Francis Clark «Les ordinations anglicanes, problème œcuménique».

-Père Noël Barbara
(1910-2002).




CONCORDANCE ENTRE LA REFORME PROTESTANTE DE 1549 ET LA REFORME DE LA SECTE VATICAN II (1ère partie)

Plus de 50 concordances stupéfiantes entre la réforme protestante de 1549 et la réforme liturgique de Vatican II !


Couleur rouge Prayer Book de 1549.
Couleur verte Réforme de Paul VI.
1 - [Prayer Book de 1549.]
Le but du premier Prayer Book [réforme protestante] de 1549 était indiqué dans la préface : «Entre autres réformes, la substitution de l'anglais au latin que les fidèles ne comprennent pas.
1 - [Réforme de Paul VI.]
 Nous constatons également la substitution du vernaculaire au latin dans tous les livres liturgiques réformés par Paul VI, et pour le même motif de compréhension. 
2 - [Prayer Book de 1549.]
La modification du bréviaire en l'abrégeant. 
2 - [Réforme de Paul VI.]
Egalement, modification du bréviaire, en l'abrégeant considérablement et même en le rendant pratiquement facultatif.
3 - [Prayer Book de 1549.]
Cette préface du Prayer Book ne parlait que des changements apportés au Bréviaire. Or il en était d'autres, beaucoup plus graves, mais sur lesquels elle restait muette, sans doute pour ne pas effrayer clergé et fidèles. Nous voulons parler des modifications concernant les sacrements et la messe. (Le Prayer Book de 1552 fût protestant sans ambiguïté) 
3 - [Réforme de Paul VI.]
Si la Constitution De Sacra Liturgia d'où est sorti tout le bouleversement liturgique actuel, a été moins sobre que le Prayer Brook, elle n'en a pas été moins précautionneuse ; qu'on en juge : «Obéissant fidèlement à la Tradition, le saint Concile déclare que la sainte Mère Eglise considère comme égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et qu'elle veut, à l'avenir, les conserver et les favoriser de toutes manières ; et il souhaite que, là où il en est besoin, on les révise entièrement avec prudence dans l'esprit d'une saine tradition et qu'on leur rende une nouvelle vitalité en accord avec les circonstances et les nécessités d'aujourd'hui ». 
«Pour que le peuple chrétien obtienne plus sûrement des grâces abondantes dans la liturgie, la sainte Mère Eglise veut travailler sérieusement à la restauration générale de la liturgie elle-même. Car celle-ci comporte une partie immuable, celle qui est d'institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges ou même le doivent s'il s'y est introduit des éléments qui correspondent mal à la nature intime de la liturgie elle-même, ou si ces parties sont devenues inadaptées». (n° 4) (Mais soyez rassurés) «Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Eglise ; il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l'évêque». (N° 22 § 1) «C'est pourquoi absolument personne d'autre, même prêtre, ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie». (N° 22 § 3) «...on ne fera des innovations que si l'utilité de l'Église les exige vraiment et certainement, et après s'être bien assuré que les formes nouvelles sortent des formes déjà existantes par un développement en quelque sorte organique». (N° 23) 
Thomas Cramner (1489-1556), l'artisan de la réforme liturgique anglicane.
4 - [Prayer Book de 1549.]
L'administration du Baptême, d'après les réformés, comportait, en dehors du rite lui-même, un signe de Croix sur le front et un sur la poitrine de l'enfant, un exorcisme, l'introduction dans l'église, l'onction et le chrémeau. 
4 - [Réforme de Paul VI.]
Également le nouveau rite du Baptême établi par Paul VI ne comporte plus qu'un seul signe de Croix sur le front du «baptisé» en dehors du rite lui-même qui n'en comporte aucun. En ce qui concerne les exorcismes, le nouveau rite n'en comporte absolument pas malgré la dénomination inscrite dans la «note doctrinale» de l'épiscopat français. On ne peut appeler exorcisme la prière qui sert de conclusion à la partie intitulée «célébration de la Parole de Dieu», car à aucun endroit on n'y voit la forme impérative qui ordonne à Satan de sortir de l'âme : «Sors de cet enfant, esprit impur» ou «Je t'adjure, esprit impur, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, de sortir de cette créature de Dieu». Il n'y a donc pas d'exorcisme. L'introduction dans l'Église est conservée. Si l'on compare les deux rites, celui de Paul VI est pire que celui de la Réforme de 1549. 
5 - [Prayer Book de 1549.]
Pour la Confirmation, l'onction avec le Saint Chrême était omise. Luther rejetait ce Sacrement, il le considérait comme un rite purement ecclésiastique. Calvin disait : «Une cérémonie sacrilège, inventée par la superbe des évêques». 
5 - [Réforme de Paul VI.]
Le nouveau rite de la Confirmation conserve encore l'onction avec le Saint Chrême ; mais un Saint Chrême qui a été changé ; ce n'est plus le Saint Chrême de la Tradition fait d'huile d'olive et de baume, bénits solennellement par l'évêque le Jeudi saint. C'est une huile quelconque avec, si l'on veut, un parfum de son choix et que n'importe quel prêtre peut bénir n'importe quel jour. De plus, la formule sacramentelle a été changée. Ce n'est plus celle dont s'est toujours servie la Sainte Église et qu'à ce titre on doit conserver (lire Timothée VI, 20) ; c'est une nouvelle forme. Enfin cette onction n'est plus conférée avec le triple signe de Croix au nom de la Très Sainte Trinité. Les changements sont tels que la validité d'un tel rite est pour le moins douteuse. En effet, n'oublions pas que, si certains gestes extérieurs semblent être ceux du passé, l'ensemble des cérémonies a été tellement bouleversé que l'intention qu'ils expriment ne semble plus du tout être celle de l'Église : marquer d'un caractère indélébile qui donne au chrétien l'audace de confesser publiquement sa Foi. 
6 -[Prayer Book de 1549.]
 La confession auriculaire était présentée comme «facultative». 
6 - [Réforme de Paul VI.]
En ce qui concerne la confession auriculaire, universellement détestée par les hérétiques, Paul VI a procédé avec plus de précaution. En tant que Souverain Pontife, il lui était impossible de la déclarer publiquement facultative ; son dessein de ruiner le Catholicisme aurait été visible pour tous les fidèles et n'aurait pas réussi. Alors, très habilement, la confession auriculaire fut hautement louée par lui, en même temps qu'il «permettait» les absolutions générales. Peu à peu celles-ci supplanteront celles-là. Pendant que les hommes du Père de famille dormaient, l'ivraie a été subrepticement semée. Il suffit d'attendre qu'elle croisse. Si le Seigneur n'intervient pas, les jours de la confession auriculaire sont comptés. 
7 - [Prayer Book de 1549.]
La Cène est la modification capitale du Prayer Book. Le mot messe n'y figure plus qu'en sous-titre. 
7 - [Réforme de Paul VI.]
Le nouvel Ordo Missae est la modification capitale de la Réforme de Paul VI. Le mot messe est remplacé le plus souvent par célébration, eucharistie, table ou repas du Seigneur, etc. On ne dit plus jamais la sainte Messe ou le saint Sacrifice de la Messe ; ces deux expressions particulièrement catholiques sont absolument éliminées. 
8 - [Prayer Book de 1549.]
La cène anglicane, entièrement en anglais, supprimait les prières au bas de l'autel.
8 - [Réforme de Paul VI.]
Même caractéristique dans le nouvel Ordo Missae de Paul VI : les prières au bas de l'autel n'existent plus ; 
9 - [Prayer Book de 1549.]
Faisait une plus grande place aux lectures et commentaires de l'Écriture. 
9 - [Réforme de Paul VI.]
Le Novus Ordo Missae en action...

La liturgie de la Parole a été très développée. 
10 - [Prayer Book de 1549.]
L'antienne de l'offertoire, constituée par un verset de l'Ecriture, était conservée mais, 
10 - [Réforme de Paul VI.]
Dans le rite de Paul VI, l'antienne de l'offertoire n'existe plus. 
11 - [Prayer Book de 1549.]
Pour l'offrande du pain et du vin, on avait supprimé toutes les prières qui marquaient leur oblation en tant qu'ils allaient devenir le Corps et le Sang du Seigneur. 
11 - [Réforme de Paul VI.]
Pour l'offrande du pain et du vin, la nouvelle réforme a supprimé toutes les prières et toutes les rubriques qui marquent l'oblation du pain et du vin en tant qu'ils vont devenir le Corps et le Sang de la Victime : «Suscipe Sancte Pater...», «Offerimus tibi, Domine, calicem salularis...» ; elle a supprimé aussi la déposition de l'hostie sur le corporal (qui rappelle la réalité du Corps) après avoir tracé avec elle un signe de Croix (rappel de l'immolation) et l'appel au Saint-Esprit, pour réaliser le renouvellement du Sacrifice de la Croix, «Veni Sanctificator...». Ces suppressions inouïes manifestent infailliblement l'esprit de Luther, celui de l'hérésie.
12 - [Prayer Book de 1549.]
On avait conservé la Préface, le Sanctus et le Benedictus. 
12 - [Réforme de Paul VI.]
Ils ont été conservés. 
13 - [Prayer Book de 1549.]
Les prières du Canon étaient fortement réduites et le Canon avait été soigneusement expurgé de tout ce qui pouvait rappeler, même de loin, le côté sacrificiel de l'abominable messe papiste. On reconnaît bien là l'esprit de la Réforme. Luther disait : «cet abominable canon est un confluent de flaques d'eau vaseuse. Ils ont fait de la messe un sacrifice. Ils ont ajouté des offertoires. La messe n'est pas un sacrifice. Elle n'est pas l'acte d'un prêtre sacrificateur. Avec le canon, nous écartons tout ce qui implique une oblation». 
13 - [Réforme de Paul VI.]
Comme son nom l'indique, le Canon était la partie invariable de la Messe ; il était réputé intouchable bien plus que l'Offertoire. Aussi la réforme de Paul VI a-t-elle été opérée avec beaucoup plus de précaution que celle de Cranmer. Les nouveaux réformateurs ont préféré dénaturer le Canon : d'une part, à l'aide de «traductions nouvelles» qui, dans bien des cas, ne sont que des falsifications, et, d'autre part, en dénaturant le rite par des changements de rubriques ou des suppressions de gestes, apparemment insignifiants ; mais comme, en fait, ces rubriques exprimaient ou soulignaient le caractère sacrificiel de la Messe, leur suppression fait que les paroles conservées ne signifient plus le caractère sacrificiel de la Messe. Ce double procédé a permis d'opérer plus astucieusement la réforme souhaitée par les novateurs en éliminant au maximum « tout ce qui sent l'oblation» (Luther) de la victime, c'est-à-dire le renouvellement du sacrifice propitiatoire. Trois nouvelles prières eucharistiques, neutres a souhait, fabriquées par des spécialistes de l'hérésie, pour supplanter ce Canon dit «Romain» encore insupportable aux protestants malgré les falsifications introduites, complétèrent le système qui, de soi, tend à détruire la Messe catholique. 
14 - [Prayer Book de 1549.]
La Vierge et les Saints étaient encore nommés, mais on n'implorait plus leur intercession. 
Saint Antoine de Padoue, surnommé le « Marteau des hérétiques ».
14 - [Réforme de Paul VI.]
L'intercession de la Vierge et des Saints n'est pas demandée non plus dans deux des nouvelles «prières eucharistiques» ; la troisième parle d'intercession sans la demander ; une astuce de plus. 
15 - [Prayer Book de 1549.]
Les «Mementos» des vivants et des morts étaient fondus en un seul après les paroles de l'institution. 
15 - [Réforme de Paul VI.]
Même caractéristique dans les trois nouvelles «prières eucharistiques» de la nouvelle réforme. 
16 - [Prayer Book de 1549.]
Toutes les paroles, tous les gestes (rubriques), indiquant que la messe n'est pas seulement un mémorial, mais qu'elle est un vrai Sacrifice propitiatoire renouvelant le Sacrifice de la Croix et pouvant être offert pour les vivants et pour les morts, étaient absolument supprimés. 
16 - [Réforme de Paul VI.]
Le nouvel Ordo de Paul VI supprime lui aussi toutes les paroles et tous les gestes (rubriques) qui indiquent si clairement et le côté sacrificiel de la Messe qui renouvelle vraiment sur l'autel le Sacrifice de la Croix, et la réalité de la Présence Corporelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ qui est là dans son état de Victime immolée et offerte. 
Ces suppressions par escamotages et à l'aide de «fausses traductions» sont innombrables. Indiquons-en quelques-unes : 
1) Elimination quasi complète des signes de Croix destinés à montrer visiblement que la Victime est la même que Celle du Calvaire : Ainsi, par exemple, dans la prière «Unde et memores» qui suit la consécration du Calice, en récitant la formule : «offerimus præclaræ Majestati tuæ», le prêtre traçait cinq signes de Croix qui n'étaient pas des bénédictions mais des signes démonstratifs. Chacun d'eux précisait, en la désignant, la Victime + pure, la Victime + sainte, la Victime + immaculée, le Pain + sacré et le Calice du + salut éternel présent là sur l'autel. Pourquoi tous ces signes riches de sens ont-ils été supprimés dans le Nouvel Ordo ? Serait-ce qu'on ne croit plus à la Réalité mystérieuse opérée par la Transsubstantiation ? Sur plus de trente signes de Croix, que comportait le rite traditionnel, celui de Paul VI en conserve un seul... et il ne signifie plus qu'une simple bénédiction.  
2) Même remarque au sujet des génuflexions (ce qui est logique, quand on veut faire croire qu'il n'y a qu'une présence virtuelle) : deux sont conservées au lieu d'une dizaine. A ce sujet, la suppression la plus révélatrice est celle qui suit la double consécration. En tolérant la suppression de l'adoration qui suivait immédiatement chacune des consécrations accomplies par le prêtre, le rite de Paul VI accrédite l'hérésie protestante qui nie l'efficacité de la consécration (voir plus loin, n° 37).  
3) Tous les mots marquant l'Oblation sacrificielle sont supprimés, ou faussement traduits. Entre autres : «haec Sancta sacrificia illibata» sont escamotés ; «offerimus» est traduit par «présentons» ; «adscriptam, ratam, rationabilem, acceptabilemque» sont également escamotés ; le (mot «hostiam» qui signifie «victime» et qui désigne précisément Notre-Seigneur Jésus-Christ immolé à nouveau sur l'autel, n'est jamais traduit fidèlement. Cette façon de taire la foi quand on doit l'affirmer ne cache-t-elle pas le reniement ? Apparemment, pour les nouveaux réformateurs comme pour les anciens, la Messe n'est pas le vrai et propre sacrifice de la Loi nouvelle, mais seulement son mémorial. Le Nouveau Missel des Dimanches ne dit-il pas en clair, qu'à la messe il s'agit simplement de faire mémoire de l'unique sacrifice déjà accompli ? (Ed. 1972, p. 332 ; éd. 1973, p. 383) 
17 - [Prayer Book de 1549.]
Le canon était suivi du Pater, puis de quelques prières, de la confession générale ; 
17 - [Réforme de Paul VI.]
La réforme de Paul VI supprime la Confession générale avant la communion. 
18 - [Prayer Book de 1549.]
et de la communion sous les deux espèces avec cette formule : «Que le Corps, que le Sang du Christ gardent ton âme pour l'Eternité». 
18 - [Réforme de Paul VI.]
La communion sous les deux espèces se répand plus lentement ; cela semble assez secondaire pour les novateurs contemporains. Par contre, pour la Communion, le nouveau rite dit seulement : Le Corps du Christ. C'est plus bref, et surtout l'âme et l'éternité sont ainsi escamotées ; ainsi les nouveaux réformateurs se montrent plus hérétiques que les anciens.
19 - [Prayer Book de 1549.]
Par ces changements, il était visible que les auteurs des prières et des cérémonies de la nouvelle «eucharistie» anglicane avaient cherché à écarter le plus possible tout ce qui aurait pu suggérer la doctrine de la transsubstantiation. 
19 - [Réforme de Paul VI.]
Comme nous l'avons déjà souligné, les nouveaux «réformateurs», par leurs changements et leurs nouveautés, manifestent qu'eux aussi ont voulu écarter, ou au moins ne plus signifier, la doctrine catholique de la Messe-Sacrifice ni celle de la Présence réelle physique effet de la Transsubstantiation. 
20 - [Prayer Book de 1549.]
Par ailleurs, Cranmer, le grand inspirateur de ce Prayer Book, tout comme Calvin, ne croyait pas à la Présence réelle corporelle. Pour eux, il n'y avait qu'une présence virtuelle du Christ. Mais comme les fidèles réformés comptaient des partisans de la Présence par consubstantiation (hérésie de Luther) et des partisans de la Transsubstantiation (réformés qui, sur ce point, conservaient la doctrine catholique), Cranmer et les autres auteurs du Prayer Book prirent soin d'exposer avec beaucoup de réserve leurs doctrines luthériennes ou calvinistes pour ne pas choquer trop vivement le clergé et les fidèles. Là où ils avaient pu le faire sans trop de danger, ils étaient allés aussi loin que possible dans la voie des innovations et des suppressions : au contraire, lorsqu'ils craignaient de soulever l'opposition des catholiques et même de certains réformés, ils avaient eu recours à des réticences, à des formules imprécises, équivoques, que chacun pouvait interpréter dans son sens, sachant très bien que le temps ferait le reste. C'était une oeuvre de rouerie. 
20 - [Réforme de Paul VI.]
Comme leurs grands ancêtres, ils ont rallié la doctrine protestante en prenant soin de ne pas éveiller la résistance catholique. Dans ce but, ils ont adopté eux aussi des termes équivoques qui peuvent faire croire aux catholiques qu'on admet toujours cette réalité qui, en fait, tend à être éliminée. Exemple : La traduction falsifiée du Canon Romain, au lieu de «nous (Vous) offrons la Victime pure, la Victime sainte, la Victime sans tache... Hostiam puram, Hostiam sanctam, Hostiam immaculatam» fait dire au prêtre : «nous te présentons... cette offrande prélevée sur les biens que tu nous donnes, le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait». Le texte latin du Canon est ainsi non seulement trahi, mais on lui substitue une habile équivoque. En effet, les cathodiques penseront que «le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait » dont il est question est celui qui s'accomplit sur l'autel selon la doctrine catholique ; et dans le même temps les protestants penseront, selon leur doctrine, que ce « sacrifice pur et saint » qui est présenté, est celui du Calvaire qui s'est accompli une fois pour toutes, en l'an 33, et dont le ministre fait actuellement le souvenir, le Mémorial et non le Renouvellement. Du reste, cette doctrine hérétique se trouve enseignée en toutes lettres dans le «Nouveau Missel» à la page 383 qui avoue : «Il s'agit simplement de faire mémoire de l'unique Sacrifice déjà accompli». (!) 
Nous venons de parler de trahison du texte latin par la version française. En réalité nous pensons qu'il s'agit d'une connivence préméditée, car la trahison est purement matérielle puisque la version française fautive est tout à fait dans l'esprit des «fabricants» du N.O.M. Nous ne donnerons que deux preuves de notre affirmation : 
a) Au courant de cette trahison, l'Autorité l'accepte et la couvre par son silence. Or qui tacet consentire videtur. En effet, pourquoi ce silence de l'Autorité ? Sinon parce que l'Autorité reconnaît dans cette traduction ce qu'elle voulait pratiquement enseigner ?  
b) On retrouve généralement la même trahison de textes dans les différentes versions anglaise, allemande, espagnole, etc. Comment admettre, en effet, qu'une telle uniformité dans la trahison du texte ne soit pas voulue et commandée? Nous aurions donc là une rouerie supplémentaire : rédiger en latin un texte passable derrière lequel l'Autorité attaquée pourra toujours se retrancher pour esquiver l'accusation d'hérésie et la faire retomber sur les traducteurs, pendant que les fidèles traditionnels se tranquillisent en se disant : après tout, le seul texte officiel est le texte latin et il est acceptable ; refusant de voir que par son silence obstiné, c'est l'Autorité qui est responsable de la circulation des traductions erronées qui font pratiquement le travail de l'hérésie en changeant la foi des fidèles sur ces points. En d'autres termes, les nouveaux «réformateurs» expriment encore la doctrine dans des formules qui, pratiquement, ne servent pas et permettent que les fidèles aient à leur disposition des traductions erronées qui véhiculent l'erreur et, par la pratique, changent le contenu de la foi et par conséquent la ruinent. La similitude de la réforme de Cranmer et de celle de Paul VI se retrouve jusque dans des faits pratiques qui manifestent bien qu'elles sont inspirées, l'une et l'autre, par le même esprit qui est bien loin d'être le Saint-Esprit. A l'égal de l'oeuvre de Cranmer, la réforme de Paul VI est une oeuvre de rouerie, mais en plus hypocrite. 
21 - [Prayer Book de 1549.]
Le nouveau Régent, Warwick, caractère sans scrupule et dissimulé, en même temps que résolu et énergique jusqu'à la violence, ne manifesta un certain attachement au catholicisme que pour mieux le détruire. 
21 - [Réforme de Paul VI.]
Les traits de caractère de Warwick, hormis la violence, semblent se retrouver intégralement dans les auteurs de la «réforme» actuelle. Aucune violence de cette sorte ne semble nécessaire aux réformateurs actuels, la réforme marchant en «chape et en tiare», «avec la Croix et la Bannière». 
22 - [Prayer Book de 1549.]
Sous sa régence, une loi ordonna la destruction de tous les anciens livres liturgiques : Missels, Bréviaires, Antiphonaires. 
22 - [Réforme de Paul VI.]
Mêmes destructions dans tous les couvents et monastères. Les éditeurs pontificaux ont été indemnisés pour détruire leurs stocks de Missels, Bréviaires, Antiphonaires. 
23 - [Prayer Book de 1549.]
En mars de la même année (1550) paraissait l'Ordinal ou Pontifical anglican. Sous prétexte de restituer la liturgie primitive, on supprimait ordres mineurs et sous-diaconat. 
23 - [Réforme de Paul VI.]
Paul VI, le 15 août 1972, supprimait également les ordres mineurs et le sous-diaconat. 
Une ordination au séminaire de Saint-Sulpice (France) dans les années 1950.
24 - [Prayer Book de 1549.]
Sous une forme ou sous une autre, les attaques contre la Messe se multiplièrent. 
24 - [Réforme de Paul VI.]
Les attaques contre la Messe proliférèrent également depuis la mort de Pie XII ; ce sont toutes ces célébrations plus ou moins scandaleuses, «gospel night» ou autres «créativités» encouragées par la Hiérarchie. Seule est interdite la Sainte Messe de la Tradition pourtant fixée à jamais par Saint Pie V. 
25 - [Prayer Book de 1549.]
Après la répression des émeutes populaires qui suivirent l'imposition de la nouvelle forme de culte, la révolution religieuse avança à grands pas. Les autels furent profanés et détruits, ces autels qui, dans toutes les églises du pays, étaient les témoins éloquents, bien que muets, de la croyance immémoriale au sacrifice de la Messe. Ils furent remplacés
par de simples tables.
25 - [Réforme de Paul VI.]
Pour éviter quelque soulèvement du peuple fidèle, la nouvelle réforme procéda avec beaucoup plus de précaution. «Pourquoi la Messe change-t-elle tout le temps ?» se demande le cardinal Heenan, dans une lettre pastorale du 12 octobre 1969. Voici sa réponse : «Cela aurait été téméraire d'introduire tout de suite tous les changements. C'était évidemment sage de changer progressivement et doucement. Si tous les changements avaient été introduits ensemble, vous auriez été scandalisés». Malgré ces précautions la haine hérétique contre l'autel du sacrifice se retrouve aussi chez les nouveaux réformateurs qui se sont glissés jusqu'aux plus hauts sommets de l'Eglise. Les autels ont été également remplacés par des tables dans le but d'abolir chez les catholiques l'idée de Sacrifice. Mesure qui cadre parfaitement avec le nouvel ordo qui abolit lui-même toute la doctrine du Saint Sacrifice de la Messe par ses suppressions et omissions, le réduisant (p. 383 des Nouveaux Missels) à un simple repas commémoratif avec une simple Présence spirituelle comme toute réunion de prière peut en comporter. «Là où deux ou trois sont réunis en Mon Nom, Je suis au milieu d'eux». (Matth. XVIII, 19.) 


-Père Noël Barbara.