dimanche 28 mai 2017

La main mutilée de saint Jean Damascène

Saint Jean Damascène, Père et Docteur de l'Eglise
676-780.
Léon III l'Isaurien s'était mis en tête que les mahométans refusaient de se convertir parce que les chrétiens vénéraient les images. Il abolit donc en 730 le culte des images et en fit détruire un grand nombre. C'est alors que saint Jean Damascène, gouverneur de Damas, publia un petit livre, dans lequel il défendait le culte des images. Il l'envoya aux autorités religieuses et civiles, et Léon III l'ayant appris résolut de s'en venger. Il eut recours à une ruse pour atteindre son but : il se procura un manuscrit de saint Jean, fit imiter son écriture et adressa une lettre au calife comme si elle venait de Jean Damascène lui-même.

Dans cette missive l'empereur était invité à surprendre la ville, dépourvue de défenseurs, et à s'en emparer. Le calife ayant comparé l'écriture de la lettre et y ayant reconnu la main de saint Jean lui fit aussitôt couper la main, quoiqu'il protestât de son innocence. La main coupée fut exposée publiquement et il ne put la chercher que vers le soir pour l'enterrer. Il se rendit à sa chapelle, la déposa devant une image de la Vierge et, baigné de larmes, implora le secours de Marie : « Mère de Dieu et ma mère, dit-il, c'est en défendant votre image que j'ai perdu ma main droite, guérissez-la par votre puissante intercession. Elle me servira a écrire des hymnes en l'honneur de votre Fils. » Puis il s'endormit tout épuisé, mais à son réveil sa main était guérie ; il ne restait qu'une cicatrice rouge qui ne disparut jamais. Le calife ayant entendu parler du miracle se rendit aussitôt près de saint Jean pour s'assurer du fait ; il reconnut son injustice, embrassa le gouverneur et le pria de lui demander une grâce quelconque. Saint Jean demanda sa démission, se retira dans la solitude, où il écrivit de nombreux livres à la gloire de Dieu, et mourut à l'âge de 104 ans. ( + 780).


-Abbé François Spirago, Recueil d'exemples appliqués au catéchisme populaire. P. Lethielleux éditeur. Paris, 1911. Pp. 196-197.