lundi 5 février 2018

Démolition en règle de Nietzsche

Friedrich NIETZSCHE (1844 – 1900) 
Philosophe allemand antichrétien mais philosémite.
Dans la lignée des Frédéric II du saint Empire romain germanique,
de Luther, de Voltaire, de Frédéric II de Prusse.
La pensée allemande dans tout ce qu'il y a de plus mauvais.
Certains idéologues des théories cycliques et de “l’éternel retour” expriment une haine viscérale de l’Église catholique.

Nietzsche s’en était donné à cœur joie dans ses livres, associant inconsidérément le juif et le chrétien. Dans La généalogie de la morale (1887), il écrit : « Ce sont les Juifs qui, avec une effrayante logique, osèrent retourner l’équation des valeurs aristocratiques (bon = noble = beau = heureux = aimé des dieux) et qui ont maintenu ce retournement avec la ténacité d’une haine sans fond (la haine de l’impuissance), affirmant “les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les hommes bas seuls sont les bons ; les souffrants, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis des dieux, pour eux seuls il y a une félicité, tandis que vous, les nobles et les puissants, vous êtes de toute éternité les méchants, les cruels, les lubriques, les insatiables, les impies…»

Mais Nietzsche semble surtout parler ici des chrétiens, puisqu’il ajoute : « Avec les Juifs avait commencé la révolte des esclaves dans la morale : révolte qui a une histoire de deux mille ans derrière elle… » (Bon et méchant, § 7).

Dans La Volonté de puissance (§125), c’est encore le chrétien qu’il vise, quand il parle du juif : « Lorsque des Juifs se présentent comme s’ils étaient l’innocence même, c’est qu’un grand danger les menace : il faut avoir toujours sous la main son petit fond de raison, de méfiance et de méchanceté lorsqu’on lit le Nouveau Testament. »

Dans Par delà le bien et le mal (1886), il parle ouvertement d’“infection chrétienne” (§ 48). Dans Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885), il écrit, dans la troisième partie (les sept sceaux) : « J’aime à m’asseoir sur des églises en ruine. »

Déjà dans Aurore (1879-1881, § 204), il tente de culpabiliser les Européens : « On pouvait oser être inhumain avec bonne conscience (brûler les Juifs, les hérétiques et les bons livres, et exterminer tout entières des civilisations supérieures comme celles du Pérou et du Mexique). » [NDLR : est-ce que Nietzsche a étudié à l'UQAM pour écrire de pareilles niaiseries ?]

Et il continue, dans L’Antéchrist (1888) : « Une certaine disposition à la cruauté, envers soi-même et envers les autres, est essentiellement chrétienne ; de même la haine des incrédules, des dissidents, la volonté de persécuter.” Il ajoute, sans crainte du ridicule : “Chrétienne est la haine de l’esprit, de la fierté, du courage, de la liberté, du libertinage de l’esprit ; chrétienne est la haine envers les sens, envers la joie des sens, envers la joie en général. » (§ 21).

L’homme devait être très malheureux, et le fait est que l’on ne sourit pas beaucoup en lisant Nietzsche.

Il poursuit, son marteau à la main : Le Dieu des chrétiens a  « déclaré la guerre, au nom de Dieu, à la vie, à la nature, à la volonté de vivre ! » (§ 18).

Écoutons rugir le lionceau : « Je condamne le christianisme, j’élève contre l’Église chrétienne la plus terrible des accusations, que jamais accusateur ait prononcée. Elle est la plus grande corruption que l’on puisse imaginer, elle a eu la volonté de la dernière corruption imaginable. L’Église chrétienne n’épargna nulle part sa corruption, elle a fait de toute valeur une non-valeur, de chaque vérité un mensonge, de toute probité une bassesse d’âme.” La croix serait ainsi une “conspiration contre la santé, la beauté, la vigueur, la bravoure, l’esprit, la qualité de l’âme, contre la vie elle-même. » (§ 62). Pas moins !

Manifestement, les juifs et les rabbins, nombreux en Allemagne à cette époque, ne le dérangeaient pas. Nietzsche préférait déverser sa bile sur les prêtres : « Le prêtre lui-même est reconnu pour ce qu’il est, la plus dangereuse espèce de parasite, la véritable araignée venimeuse de la vie. » (§ 38). Pour lui, donc, tout était très clair : « Le christianisme fut jusqu’à présent le plus grand malheur de l’humanité. » (§ 51).

Nietzsche exalte en revanche la grandeur et la beauté des civilisations étrangères ou pré-chrétiennes : « Le christianisme nous a frustrés de l’héritage du génie antique, il nous a frustrés plus tard de l’héritage de l’islam », écrit-il. « La merveilleuse civilisation maure de l’Espagne, plus voisine en somme de nos sens et de nos goûts que Rome et la Grèce, cette civilisation fut foulée aux pieds… » Les croisades ? « De la haute piraterie, rien de plus. » (§ 60). « C’est avec l’aide de l’épée allemande, du sang et du courage allemand, que l’Église a mené sa guerre à mort contre tout ce qui est noble sur la terre ! » (§ 60). On ne peut s’empêcher de penser ici au mot de Talleyrand : « Tout ce qui est excessif est insignifiant » . (…)

Chez Nietzsche, la haine de l’Eglise va de pair avec une admiration non dissimulée pour les juifs. Dans La généalogie de la morale (1887), il écrit ainsi  « Chapeau bas devant l’Ancien Testament ! Ici, je trouve de grands hommes, un paysage héroïque et une chose parmi les plus rares du monde, la naïveté incomparable du cœur robuste ; bien plus, j’y trouve un peuple. Dans le Nouveau au contraire, rien d’autre que le remue-ménage des petites sectes, rien que le rococo de l’âme, rien que du tarabiscoté, du contourné, du bizarre… » (Que signifient les idéaux ascétiques, § 22).

Dans Le gai Savoir, il tient des propos hallucinants de bêtise, pour toute personne qui connaît un tant soi peu la dialectique talmudique : « L’Europe, dit-il, doit avoir de la reconnaissance à l’égard des juifs, pour ce qu’il en est de la logique et des habitudes de propreté intellectuelle… Partout où les juifs ont eu de l’influence, ils ont enseigné à distinguer avec plus de sensibilité, à conclure avec plus de sagacité, à écrire avec plus de clarté et de netteté : cela a toujours été leur tâche d’amener un peuple “à la raison”. » (§ 348).

Quel balourd ! On a rarement entendu des inepties de pareille ampleur. Dans Par delà le bien et le mal (1886), il en remet encore une louche : « Nous autres artistes parmi les spectateurs et les philosophes, nous éprouvons à l’égard des Juifs de la reconnaissance. » (§ 250).

Nietzsche, qui hait la notion de pitié (surtout pour les goys, manifestement), se laisse apitoyer par les jérémiades fallacieuses des talmudistes. Dans Aurore (paragraphe 205), il dit des juifs : « On a voulu les rendre méprisables en les traitant avec mépris pendant deux millénaires, en leur interdisant l’accès à tous les honneurs, à tout ce qu’il y a d’honorable, et en les repoussant au contraire d’autant plus bas dans les métiers les plus sordides. »

Dans Humain trop humain (§ 475), il s’insurge comme une adolescente, contre « cette odieuse littérature qui entend mener les Juifs à l’abattoir, en boucs émissaires de tout ce qui peut aller mal dans les affaires publiques et intérieures. » Écoutez-le encore exprimer sa commisération pour le petit peuple, toujours persécuté et toujours innocent : un peuple, dit-il, « qui, de tous, a eu l’histoire la plus chargée de misères, non sans notre faute à tous. »

Les juifs étaient la crème de l’Europe, il fallait le croire : « En outre, dit-il, au temps les plus sombres du moyen âge, alors que les nuées asiatiques avaient étendu leur épaisseur de plomb sur l’Europe, ce furent les Juifs, libres penseurs, savants, médecins, qui, malgré la pire violence faite à leur personne, continuèrent à tenir l’étendard des lumières et de l’indépendance de l’esprit, défendirent l’Europe contre l’Asie ; c’est en grande partie à leurs efforts que l’on doit la victoire finalement revenue à une explication du monde plus naturelle, plus conforme à la raison [NDLR : plus païenne], et en tout cas affranchie des mythes. »

Voyez encore ce qu’il est capable d’écrire dans La Volonté de puissance (§ 389) : « Les juifs sont pour le moment la puissance la plus conservatrice dans notre Europe si menacée et si incertaine. Ils ne leur faut ni révolutions, ni socialisme, ni militarisme… Leur instinct lui-même est invariablement conservateur. »

On aura rarement lu pareilles foutaises. Dans aucun de ses ouvrages, Nietzsche ne laisse entrevoir la moindre compréhension du judaïsme, et son ignorance crasse, pour ne pas dire sa bêtise, est d’autant moins excusable que l’Allemagne de son époque était déjà la proie des financiers, des propagandistes et des agitateurs du peuple élu, ainsi qu’en témoigne les nombreux écrits des résistants antisémites.

De surcroît, en maintes occasions, Nietzsche critique les Allemands, ses propres compatriotes: “Une race fâcheusement déraisonnable, à qui, aujourd’hui encore, il faut toujours commencer par “laver la tête”. (Le gai Savoir, § 348).

Quant aux antisémites, ils ne méritent à ses yeux aucune estime. Dans La Généalogie de la morale, il écrit : « Je n’aime pas ces nouveaux spéculateurs en idéalisme, les antisémites, qui se font l’œil chrétien, aryen, brave homme, et qui cherchent à exciter tout ce qu’il y a de bêtes à cornes dans le peuple, par un abus exaspérant du procédé d’agitation le plus grossier. »

Il expose ici une analyse pour le moins superficielle du “dépérissement de l’esprit allemand”:  « L’incontestable et déjà manifeste dépérissement de l’esprit allemand… Je cherche la cause dans une nourriture trop exclusivement faite de journaux, de politique, de bière et de musique wagnérienne, sans omettre ce qui explique ce régime alimentaire : l’étroitesse et la vanité nationales. » (Que signifient… § 26). Che Coglione !

Nietzsche a d’autant moins d’excuses qu’il avait bien perçu la puissance du judaïsme dans l’Allemagne de son temps. Dans Par delà le bien et le mal (1886), on lit ainsi : « C’est un fait que les Juifs, s’ils voulaient — ou si on les y forçait, comme semblent le vouloir les antisémites — pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l’Europe. »

Mais ce philosophe à front de taureau refuse de voir ce qui semblait évident à la plupart de ses compatriotes : « … C’est un fait également qu’ils n’y travaillent pas et ne font pas de projets dans ce sens. » Sa conclusion est donc la suivante : « Il serait peut-être utile et juste d’expulser du pays les braillards antisémites. » (§ 251).

Dans chacun de ses livres, Nietzsche balance ses aphorismes dans le désordre, en vrac, sans donner l’impression d’aucune suite dans sa pensée, et, la plupart du temps, sans rien expliquer au lecteur. Voilà pourquoi vous baillez aux corneilles en lisant sa prose. « Descartes est superficiel », écrit-il par exemple, sans aucune explication (Par delà le bien et le mal, §191). Ses lecteurs penseront ainsi avoir affaire à un génie.

Voyez ce qu’il écrit encore : « L’esprit est le propre des races tardives : les juifs, les Français, les Chinois. » (La Volonté de puissance, § 389). Inutile de développer davantage. Et il ajoute : « Les antisémites ne peuvent pas pardonner aux juifs d’avoir de l’esprit — de l’argent. Les antisémites — c’est un nom que se donnent les “déshérités”. »

Dans plusieurs ouvrages, Nietzsche se fait le contempteur de toute espèce de pitié pour les humbles. C’est sans doute une des raisons qui l’anime dans sa haine du christianisme : « Le christianisme est une insurrection de tout ce qui rampe, contre ce qui a de la hauteur : l’évangile des “humbles” rend humble et vil. » (L’Antéchrist, § 43). Et il écrit par ailleurs, prenant son cas pour une généralité : « Voir souffrir fait du bien, faire souffrir fait plus de bien encore — c’est une dure vérité, mais une vieille, puissante, capitale vérité humaine — trop humain. » (La Généalogie de la morale, La Faute, § 6).

Dans Le gai Savoir, il enseigne une philosophie de mafieux. L’aphorisme 17 est intitulé la “sentence de l’homme fort” : « Ne demande jamais ! A quoi bon gémir ! Prends, je t’en prie, prends toujours. »

Son Zarathoustra est indéniablement un livre plein de grandeur et de poésie, mais à notre sens, le reste de son œuvre ne mérite que fort peu d’intérêt. Le succès de Nietzsche tient évidemment à la complaisance des autorités morales dominantes, qui voient en lui surtout un moyen d’affaiblir l’Église.



-Hervé Ryssen – La guerre eschatologique (2013) Source.