mercredi 28 novembre 2018

Nos ennemis (schématisation)

1 - D’abord l’ENNEMI bien affirmé par l’anti-catholicisme de sa politique ou de sa philosophie. Cet ennemi se personnifie en tous les hommes pour qui il n’y a aucune vérité ou, au contraire, pour qui toute « vérité » (donc aussi toute « erreur ») est à prendre en considération : francs-maçons, marxistes, progressistes, libéralistes, socialistes, etc.

Mais il y aura également dans cet ENNEMI tout l’éventail des hommes plus ou moins inconscients … plus ou moins ignorants … Leur responsabilité personnelle sera d’autant plus engagée que l’on aura fait l’effort, à titre personnel, pour les convaincre de leurs erreurs.


2- Les ignorants honnêtes

Il n’est pas paradoxal de dire que certains ignorants sont dangereux PARCE QU’ILS SONT HONNÊTES. En effet, cette honnêteté qui leur est reconnue par des gens aussi ignorants qu’eux en politique, devient une caution de valeur pour les idées révolutionnaires qu’ils soutiennent : ils se disent d’accord avec le socialisme parce qu’ils s’imaginent que cela recouvre un louable sens du social, ils sont « démocrates » par souci – croient-ils – de justice envers l’ensemble des hommes, ils sont d’accord avec le libéralisme parce que sous ce terme on leur a fait croire à une certaine « générosité », « largeur de vue », de la part des « partisans de la liberté ». Ils se sont donc laissé exploiter (en tant qu’ « idiots utiles » aurait dit Lénine) car :

« … le beau succès d’arriver à être d’accord sur l’emploi de certains mots aussi sonores que perfides lorsqu’on est séparé par un abîme quant au sens différent que ces mots représentent (pour les uns ou les autres)! »

- Dom Guéranger

Ces hommes sont vraisemblablement honnêtes en ce sens qu’ils ne s’aperçoivent pas du mal qu’ils font. On peut souhaiter qu’ils soient assez intelligents pour s’en rendre compte. Sinon il faudra bien les classer dans l’ENNEMI, et peut-être d’autant plus dangereux qu’ils risquent de prendre l’allure de fanatiques bornés s’ils poursuivent leur propagande pour toutes les idées pernicieuses et viciées transmises par les mots qu’ils emploient.

« Ce qu’il y a de plus redoutable après les révolutionnaires, ce sont les hommes qui emploient cette langue dont les mots sont autant de germes pour la Révolution »

- Blanc de Saint-Bonnet

L’honnêteté commande de ne pas employer certains mots en apparence inoffensifs mais qui trompent le prochain sur ce qu’ils recouvrent.


3 - Les malhonnêtes et les « churchilliens


Le colonel Chateau-Jobert (1912-2005).
C’est du simple réalisme que de s’attendre à ce qu’une partie des hommes reste du côté de la Révolution. Les uns continueront à se mettre des œillères pour voir uniquement ce qui leur fait plaisir ou ce qui ne contrarie pas la ligne politique qu’ils ont adoptée. Les autres ne voudront pas démordre de leur « démocratie ». Leur prise de position les faits alors entrer dans la catégorie des gens dont l’honnêteté peut-être mise en doute puisqu’ils vont continuer à tromper d’autres hommes en faveur de causes s’inspirant du Mal.

Ils deviennent des Révolutionnaires même s’ils ignorent ce qu’est la Révolution, même s’ils ne se classent pas parmi les révolutionnaires attitrés que sont les francs-maçons, les libéralistes, les socialistes ou les communistes, et même s’ils enrobent leur carence idéologique d’un voile de « nationalisme », par exemple, puisque c’est un terme apparemment rejeté par les théories révolutionnaires les plus courantes.

Ils auront beau tenter de se démarquer de la Révolution, étant donné qu’ils ne se rattachent pas à la Vérité ils finiront toujours par être démasqués du fait de leurs attaches révolutionnaires :

Ainsi quelques-uns se diront « légalistes » à l’égard du régime en cours, c'est-à-dire qu’ils admettent les « principes » qui font de la Constitution la pire ennemie des vrais droits des hommes; ils acceptent la République même quand ses lois sont criminelles; ils soutiennent l’imposture démocratiste qui assure la pérennité de la Révolution dans les institutions.

Certes, parfois ils joueront sur les mots en se disant démocrates « churchilliens », ce qui signifierait , selon une expression attribuée à Churchill, que « …la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais on n’en connait pas de meilleur. »

Que penser de la « formation » politique d’un homme qui ne connait pas l’existence d’un ordre social chrétien à opposer à une « système » qu’il reconnait comme mauvais? Un homme qui ne connait pas l’existence de la doctrine politico-sociale de l’Eglise, c’est-à-dire une doctrine que les siècles nous ont transmise en affinant les termes de son application tout en affirmant toujours la même intransigeance sur les inviolables principes?

De tels inconséquents drainent vers leurs doctrines fausses ou leurs théories insuffisantes une quantité de braves inconscients ou ignorants.

Même s’ils s’en défendent, ils travaillent pour la Révolution, et celle-ci saura les utiliser pleinement le moment voulu.


4 – Déserteur ou traitres?


On a déjà évoqué l’invective de PIE XII contre les « déserteurs et traitres » :

« Déserteur et traître, quiconque accorderait sa collaboration matérielle, ses services, ses talents, son aide, son vote politique à des partis et à des pouvoirs qui nient Dieu (…). » 
- Pie XII

Mais ceci ne s’adresse pas aux personnes qui ont toujours été éloignées de la Vérité, soit par ignorance, soit délibérément. Ces personnes appartiennent simplement, souvent sans le savoir, au camp opposé.

En regard des vérités fondamentales de notre civilisation chrétienne on n’est déserteur ou traître que si, après les avoir effectivement reconnues comme vérités fondamentales, on abandonne la défense de ces valeurs (désertion) ou l’on en vient même à aider l’ENNEMI (trahison).

Est déserteur le chrétien qui se dit « neutre »; est déserteur le catholique non-militant… Est-ce bien exact? Le terme « déserteur » est-il suffisant? Non car…
-… « en matière idéologique il n’y a pas de neutralité possible sauf à se désintéresser de ce qui est la Vérité et qui donne un sens à la vie humaine : et cela n’est plus une « neutralité » mais un abandon au bénéfice de la Révolution (…). Un homme de bonne volonté ne peut pas se dire neutre : ne pas combattre l’erreur que les autres veulent vous imposer ». – Doctrine d’action

« Ou l’Eglise donne son sens à la société, ou cette société s’ordonne contre elle. La neutralité, ici, est impossible, parce qu’il serait scandaleux qu’on puisse rester neutre quand il s’agit du salut éternel du genre humain… » -Jean Ousset

« Ne pas se décider pour le côté du bien, c’est accepter le pire, et que le Mal triomphe. » -Doctrine d’action

En reprenant donc l’évocation, qui a été faite plus haut, de ces hommes politiques œuvrant en fait pour la Révolution, on découvre maintenant leur imposture quand ils ont le front de se réclamer de quelque idée chrétienne. Car alors ils ne sont pas à considérer seulement comme malhonnêtes ! Sont-ils « traîtres sans le savoir »? Ce serait singulièrement minimiser leur intelligence… De toute façon il faut les dévoiler, les prendre à partie comme révolutionnaires. Il faut leur supprimer cette fausse excuse de l’ignorance. Cela a déjà été dit : L’ignorance n’est pas une circonstance systématiquement atténuante. Bien au contraire elle aggrave la faute quand elle est imputable à des hommes qui avaient le devoir de se donner une réelle formation politique jusqu’au niveau des responsabilités qu’ils endossent.

Ces gens-là pourront très bien prétendre qu’ils sont « chrétiens ».(C’est « payant » puisque ça leur rapportera toujours des milliers d’adhérents « bien pensants »!). Il n’empêche qu’ils lancent leurs mouvements politiques sur les rails révolutionnaires de la DEMOCRATIE qui, tout autant que le marxisme, est une opposition fondamentale à l’ordre naturel et chrétien.

Il faut absolument démasquer ces personnages pour ce qu’ils sont : des suppôts de la Révolution.


« Prétendre guerroyer seulement contre les idées et les systèmes pervers, sans tenir compte de ceux qui les colportent et les appliquent systématiquement, serait folie, sinon complicité manifeste avec l’ennemi. »

-Jean Ousset




(Extrait de S.C.O.R. présenté par le Colonel Chateau Jobert)