jeudi 5 mars 2015

De la sainteté du père Victor Lelievre

Parmi les orateurs de talents du XXe siècle en Canada français, il est un véritable apôtre qui se démarque du lot. La ville de Québec eu la grâce de recevoir en son sein un pareil homme qu'est le père Victor Lelièvre (1876-1956), Oblat de Marie Immaculée. Cet homme de Dieu prêcha l'amour du Sacré Cœur de Jésus-Christ toute sa vie en notre pays. Un amour infini qui fut pour toujours uni - marié mystiquement - il y a près de 2000 ans, à la douleur et au sacrifice, lorsque l'Amour elle-même mourut sur la croix pour la Rédemption du monde. Ce mystère est un abime insondable. Sagesse divine, folie pour les hommes!

Encore aujourd'hui on peut apercevoir des traces de son passage à Québec: commerces avec images du Sacré-Coeur au dessus de la porte, maisons, etc. Il organisa des processions gigantesques dans la ville de Québec pour la fête du Sacré-Coeur. Il s'est aussi beaucoup impliqué pour les ouvriers et leurs conditions. Nous reviendrons sur la vie de cet homme de talent.

La rédaction du mouvement Tradition Québec propose aux lecteurs deux articles datant de 2004, lorsque le père Lelièvre fut exhumé de terre. On peine a comprendre pourquoi l'Eglise du Canada n'utilisa pas cet événement extraordinaire pour faire la manchette des journaux. Il y aura-t-il un risque de toucher les âmes? Mais c'est du prosélytisme! Tenter de démontrer des preuves de la Religion est aujourd'hui proscrit: cela est contre l’œcuménisme et les "parcelles de vérités" des sectes.

20 AOÛT 2004, EXHUMATION DU PÈRE LELIÈVRE :
LE CORPS TROUVÉ INTACT

Des ouvriers ont tout d’abord creusé la terre très délicatement avec une pelle mécanique. Après quelques mètres de profondeur, on nous a annoncé qu’il y avait de l’eau et que probablement elle pouvait s’être infiltrée à l’intérieur du premier cercueil fait en plomb dans lequel se trouvait le second cercueil fait en bois. D’emblée chacun de nous a fait la réflexion suivante : « le corps doit être complètement désintégré ». Les ouvriers ont alors placé des câbles pour soulever cette immense structure d’acier, hors de la fosse boueuse, pour la déposer délicatement sur la terre ferme. Les gens étaient perplexes ! Les ouvriers ont entamé le cercueil de plomb, à la scie électrique.

Dès qu’une des extrémités fut dégagée, on aperçut le cercueil de bois : il semblait brûlé par le temps passé sous terre et sous les effets produits par les écarts de température propres au Canada ; il était noir comme de l’ébène. À première vue, la partie supé­rieure était partiellement écrasée. Visiblement les ouvriers n’avaient pas la tâche facile. Ils devaient continuer de scier le cercueil de plomb totalement rouillé. Aupara­vant, ils avaient dû le pencher pour laisser s’échapper l’eau infiltrée. Nous nous sommes tous regardés encore une fois et, devant une telle évidence, avons fait un remarque collective : « Il n’y a rien à faire, il ne doit plus rien du corps ! »

Ne pouvant retirer le second cercueil de son antre de plomb, les ouvriers ont continué de découper, cette fois le couvercle de plomb. Ensuite, les deux contenants ont été transportés sur un chariot non loin de tente qui avait été érigée pour l’occasion, à l’abri des regards et des caméras indiscrètes. II y avait un seul pho­tographe officiel, mon­sieur Jean Normandin. Lorsque les ouvriers eurent mis la touche finale à leur travail, un phénomène exceptionnel s’est alors produit sous nos yeux grands ouverts et baignés d’étonnement : le couvercle de plomb soulevé a découvert la tombe de bois en ruine dont les quatre côtés déjà, en piteux états, se sont immédiatement effondrés pour laisser émerger dans son sommeil éternel, incroyablement, le corps INTACT du père Lelièvre : tout le monde s’est écrié : « C’est lui, c’est lui ». Aucune odeur nau­séabonde ne s’échappait de là. Ce n’était pas un squelette, mais bien le père Lelièvre tel qu’il avait été enterré quarante-huit ans auparavant. « Regarde ses chaus­sures », me souligne le père Gaudreau. En effet, on aurait dit que le père Lelièvre venait de les chausser ; elles étaient comme fraîchement cirées et très bien lacées. De plus, on distinguait très bien son visage, ses mains prian­tes, son chapelet, son volume des quatre Évangiles intact lui aussi, une croix de bois et des vêtements sacerdotaux violets. La chair était là. Le père Lelièvre était aussi corpulent que sur les photogra­phies que j’avais vues de lui dans un album, à peine quelques heures auparavant, sur une table de la communauté oblate de Jésus-Ouvrier. Incroyable, mais vrai.

Il y avait à côté de moi, un prêtre totalement figé par ce qu’il voyait ; aucune syllabe ne pouvait sortir de sa bouche ; son regard ne pouvait quitter la scène. Plusieurs minutes après, je l’ai entendu dire à quelqu’un qui passait près de lui : « Si je n’avais pas assisté à cet événe­ment, et vu de mes yeux vus ce que je viens de voir, je ne l’aurais pas cru si même on me l’avait raconté ». (…)
Danièle Miny
Apostolat International, nov.-déc. 2004, p. 5-6

Et un article du 31 août 2004 du Journal de Chambly

Assister à l'exhumation d'un corps, après 48 ans, est quelque chose d'impressionnant. C'est une vision d'outre-tombe, qui vaut plusieurs méditations sur la mort et la résurrection. Le corps du père Lelièvre, déposé sur une dalle, au soleil, était dans un état de conservation "exceptionnelle", au dire du Dr Éva Latulipe, médecin légiste. Son visage était rose, comme de son vivant, mais ciré, luisant. Ses vêtements, dans leur état primitif. Le tout ne dégageait aucune odeur.
Dans les heures qui ont suivi, le visage a changé de couleur, au contact de l'air et de la lumière. Dans ce phénomène de conservation du corps du père Lelièvre, les témoins ont vu un signe de la sainteté du père Lelièvre. Avant de déposer le corps dans un cercueil en bois, on a prélevé un pied... en vue de relique? Peut-être!
Après tous les gestes religieux et légaux, les gens ont pu défiler et voir de près ce prêtre au cœur de feu, qui a prêché, durant 50 ans, la miséricorde infinie du Sacré-Cœur et converti des milliers de personnes. Il avait le don de toucher les cœurs les plus endurcis.
Né en Bretagne en 1876, il arrivait à Québec en 1903, comme vicaire à la paroisse Saint-Sauveur. En 1925, il fondait la maison Jésus-Ouvrier. L'œuvre survit toujours et est devenue un centre de ressource spirituel très fréquenté.
L'événement de cette exhumation n'avait pas été annoncé dans les journaux. Jésus-Ouvrier aurait été complètement débordé, vu le souvenir encore bien vivant du père Lelièvre surtout à Québec. On s'est limité à des invitations restreintes aux amis de l'œuvre et du père Lelièvre. Il est quand même venu 200 personnes qui, en procession, ont accompagné le corps vers le mausolée qu'on lui a préparé, au rez-de-chaussée de Jésus-Ouvrier, où les gens pourront venir se recueillir et demander des grâces. Les journaux du 21 août, de Québec (et même de Montréal) en ont parlé. Le Journal de Québec titrait : "Le père Lelièvre est sorti de la terre."

Alphonse Nadeau 

Oblat de Marie-Immaculée





-Mouvement Tradition Québec