mardi 31 mars 2015

Sous l’œil de Dieu: l’Assemblée nationale


 

L’humanisme laïciste aura fait bien des ravages au Québec. Aujourd’hui, pour bien comprendre le phénomène, il faut absolument faire la distinction entre deux groupes d’individus. Le premier groupe, beaucoup plus restreint, est composé des philosophes humanistes qui travaillent à répandre et à populariser l’idéologie laïciste – les initiés. L’autre groupe, issue des masses, est composé des individus moins aptes à la réflexion qui se rangent derrière les idées préconçues les plus populaires tout en prétendant être maîtres de leur conscience – les réguliers. Le premier groupe lance le second à l’assaut des cibles à abattre. D’ailleurs, ce modèle de relation penseurs/suiveurs s’applique à pratiquement toutes les doctrines sociales qui relèvent de l’intelligence humaine.

Nous verrons ici comment cette prétendue quête philosophique de la perfection humaine qui nie toute existence du surnaturel a fini par faire perdre le sens du réel à ses adeptes…


L’homme-animal à l’Assemblée

Ce qui est remarquable avec la doctrine humaniste, c’est qu’elle réussit réellement à rendre ses partisans réguliers binaires à un point tel que le laïcard québécois ne pense plus qu’à deux choses : à lui-même et à sa proie. L’esprit d’analyse, le sens de l’observation et le goût des découvertes - qui animaient son ancêtre catholique et éclairaient l’âme de ce dernier devant la moindre parcelle de la création comme devant une merveille - sont morts étouffés par les contraintes spirituelles que l’idéologie laïciste impose à son intelligence.

Voilà donc notre homme-animal dépourvu d’esprit à l’Assemblée nationale. Que voit-il?  

Les hommes et les femmes qui parlementent le destin de sa nation? Le mobilier, les murs qui ont vu se tracer l’histoire politique d’une race au fil des siècles?

Non, il ne voit qu’une chose, parce qu’il ne cherche qu’une chose. Le laïciste a une cible précise : le crucifix au dessus du trône, l’ennemi que les initiés lui ont désigné.

Le fait est que l’Hôtel du Parlement est un bâtiment catholique, dessiné par un catholique, construit par des catholiques et décoré par des catholiques pour abriter le gouvernement catholique d’un peuple catholique. Difficile à dire combien il y a de croix, réelles ou illustrées sur les murs et les plafonds de notre parlement canadien-français, mais une chose est sûre, c’est qu’il y a assez d’éléments religieux pour ridiculiser la pathétique obsession qu’éprouve le Mouvement Laïque Québécois et ses camarades para-politique envers un simple Crucifix.

 
À l’image d’un peuple apostolique

Le premier indice qui peut aider un laïcard à se situer et à prendre conscience de l’ampleur de sa tâche déchristianisatrice se trouve à peine un mètre au-dessus du Dieu crucifié. Les armes de la Grande-Bretagne, dont la présence nous rappelle une défaite, mais dont l’inscription en français nous rappelle aussi une époque glorieuse sur le vieux continent, figurent là au-dessus du trône et du crucifix: « Dieu et mon droit ».

Et nos laïcistes, dont l’œil perçant scrute le Fils de Dieu sur sa croix, sont-ils articulés? Leur philosophie leur permet-elle au moins de lever les yeux au ciel?  Vraisemblablement, la  fresque de l’artiste Charles Huot intitulée, Je me souviens, qui décore le plafond de l’Assemblée Nationale, n’est pas pour eux non plus. Qu’ils le veuillent ou non, c’est sous un magnifique chef-d’œuvre - où l’on peut voir les héros de notre race au Paradis, entourés d’anges, Jacques Cartier tenant son énorme croix tout en haut - que délibèrent leurs élus au fil des sessions parlementaires.


À chacun son architecte

Notre grand architecte à nous, Étienne-Eugène Taché, en bon artiste canadien-français et catholique, allait s’inspirer lui aussi de la Tradition chrétienne. Dans les cas où c’était géographiquement possible, les églises et autres bâtiments religieux ont toujours préconisé l’orientation de l’édifice vers l’est. Le soleil, qui se lève à l’est, est un symbole de lumière utilisé abondamment dans les Livres Saints pour désigner Notre-Seigneur Jésus-Christ. « Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. » dit Saint Jean au tout début de son Évangile. Vers l’est aussi parce que nous attendons de l’est le retour du Fils de l’homme qui viendra comme l’éclair qui parcourt le ciel de l’orient à l’occident.

Comble du malheur pour nos humanistes laïcistes, qui sont encore dans le salon bleu du parlement à scruter le Crucifix, l’architecte Taché a choisi d’orienter l’Hôtel Parlementaire vers l’est - et cela spécialement pour la raison religieuse.

Aussi nos ennemis de la religion n’ont  pas vu, pendant leur marche entêtée vers la salle de l’Assemblée, la façade magnifique de l’œuvre de Monsieur Taché, couverte d’anges et de héros de la race, éclairée par le soleil levant. À droite de la tour sont assises deux femmes de bronze, œuvre du sculpteur Louis-Philippe Hébert. Cette œuvre qu’on appelle La patrie et la religion représente la pieuse, une main tendue au ciel, l’autre main tenant le Credo. La patrie, pour sa part, est accoudée aux côtés de la religion, un glaive en main pour protéger sa sœur.

Sur les 26 statues de bronzes des grands de notre histoire qui décorent la façade, 7 représentent des personnages religieux. Le saint martyr Jean de Brébeuf tend courageusement son crucifix et sainte Marguerite Bourgeoys  fait de même, comme pour défier les sans-Dieu. Veillent avec eux le récollet Nicolas Viel, Monseigneur de Montmorency Laval, le sulpicien Jean-Jacques Olier, Marie de l'Incarnation et  le jésuite Jacques Marquette. Même les blasons des jésuites et des récollets se retrouvent sculptés dans la façade.

Aveuglés par leur haine du Christ en croix placé là depuis quelques décennies seulement, nos militants laïcards n’ont jamais rien vu de tout cela.


Ils ont des yeux et ne voient pas

L’humaniste laïciste régulier est donc un aveugle, particulièrement dans le cas qui nous intéresse. Ses maîtres à penser le guident et le dirigent contre les manifestations extérieures de la Foi catholique. Il n’a plus la faculté de distinguer l’ensemble du « problème » auquel sa philosophie le confronte. Il n’a plus la capacité d’exprimer sa pensée toute simple, il connait par cœur le lexique révolutionnaire et la cassette anticléricale des philosophes qui ont fixé sa doctrine, un point c’est tout.

L’exemple du Crucifix à l’Assemblée nationale est frappant.  La question qu’il devrait se poser est plutôt la suivante : comment laïciser un État où tout est imprégné de religion et comment faire régner la laïcité d’État dans un bâtiment où tout a été inspiré par l’amour de Dieu? Pourtant, sa solution est toute bête, sortons le Crucifix, voilà tout.
 
Saint Paul avait vu juste dans sa première Épitre aux Corinthiens :

« Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles. 
Mais l'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. 
L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. » 
(1  Cor II, 13-15)

 

 
 
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