lundi 8 décembre 2014

VI - Ce que nous devons demander dans nos prières


1. Nous devons demander à Dieu des grâces nombreuses et importantes, par conséquent demander beaucoup moins les choses passagères que les biens éternels.

Quelles grandes faveurs ne demanderiez-vous pas, si un roi vous disait : « Demandez ce que vous voudrez », or, Dieu vous parle ainsi. (S. Ang.)

Nous devons demander des choses importantes, car nous nous adressons à un Maître qui est infiniment puissant et riche. (Id.) Ne vous bornez jamais à ce que vous avez reçu, mais demandez toujours de nouveau: Dieu aime plus à donner que nous à recevoir; il ne perd rien en nous donnant. (S. Jér.) Ne demandons pas si instamment des choses passagères, mais demandons les biens éternels. (S. Amb.) Personne n’oserait demander à un monarque un habit déchiré on quelque menue monnaie : ne demandons pas au Maître du ciel et de la terre des biens périssables. (S, Chrys.) C'est de la folie de choisir le mauvais plomb au lieu de l’or précieux, de mépriser les perles pour recueillir des coquillages sans valeur, oui, c’est de la folie de ne pas demander l’utile et le nécessaire qu’on pourrait avoir. (Id.) Demandez la gloire du ciel et les choses qui peuvent vous y aider; celui qui demande autre chose ne demande rien. (S. Aug )

 
2. On doit demander à Dieu surtout ce qui contribue à sa gloire et au salut de nos âmes, mais nullement ce qui ne servirait qu’à satisfaire nos penchants terrestres.

«  Cherchez d'abord, dit Jésus-Christ, le royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît. » (S. Matth. VI, 33). Celui qui demande les biens célestes, reçoit aussi les biens terrestres ; Salomon demanda la sagesse pour bien gouverner son peuple, Dieu lui donna la sagesse et y ajouta en surabondance les biens du monde. (III. Rois 3). Nous ne devons pas demander à Dieu ce qui ne ferait que flatter nos mauvais penchants: Dieu n’exauce pas de semblables prières. (S. Jac. IV, 3).

Beaucoup demandent à Dieu la richesse (un gros lot dans une loterie), des honneurs, etc.; ils ne cherchent pas la gloire de Dieu, mais les choses sensibles; ils rabaissent Dieu, leur Souverain Seigneur, au rang d’un serviteur, d’un serviteur de leur concupiscence, de leur orgueil, de leur avarice, de leur vie dissolue. Comment Dieu les exaucerait-il? (S. Aug.) Le roi Jéroboam eut la main desséchée, parce qu’il avait offensé le prophète; il demanda la guérison de sa main, mais non le pardon de son péché (III. Rois XIII, 6): beaucoup agissent de même, ils ne pensent en priant, qu’aux besoins de leur corps, et non à ceux de l'âme. « Nous ne devons jamais demander à Dieu ce que nous voulons, mais ce que Lui veut. » (S. Nil.)

En d’autres termes, nous ne devons jamais demander l’accomplissement de cette volonté que la chair éveille en nous, mais l’accomplissement de la volonté qui vient du S. Esprit. (S. Léon Gr.)
 
 
François Spirago, Catéchisme catholique populaire