mardi 20 septembre 2016

Comment peut-on connaître les livres qui font partie de la Bible?

Comment peut-on connaître les livres qui font partie de la Bible? Pourquoi les catholiques mettent-ils les apocryphes sur leur liste des livres bibliques? Pourquoi la liste de votre église contient-elle plus de livres que la Bible protestante?

Le concile de Trente en 1546 a déclaré que tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament
contenus dans la Bible catholique sont sacrés (inspirés) et canoniques. Alors que d'une part, les non-catholiques forment leur canon à l'aide de la critique, les catholiques forment le leur à l'aide du témoignage infaillible de l'Eglise.

Le canon solennellement défini par le concile de Trente est identique aux listes des livres sacrés, promulguées par les conciles de Florence, de Carthage, d'Hippone et par les papes Innocent, Hormisdas, Gélase et Damase.

Les livres deutérocanoniques, appelés apocryphes par les protestants, se trouvent dans ces listes. Ce sont Tobie, Judith, la Sagesse, l'Ecclésiastique, Baruch, les deux livres des Macchabées, des fragments d'Esther 10, 4; 16, 24 et de Daniel 3, 24-90; 13; 14. Ils figurent dans le canon alexandrin qui a servi aux juifs d'Alexandrie, d'Asie Mineure, de Grèce et d'Italie. Le canon palestinien, en usage chez les juifs de Palestine, de Syrie, de Mésopotamie qui parlaient les langues sémitiques, omet ces livres dans les premiers siècles après le Christ, bien que probablement il les ait contenus à l'origine.

Le Christ lui-même n'a jamais cité expressément les deutérocanoniques, mais des 350 citations de l'Ancien Testament, 300 sont prises directement des Septante, 18 passages citent la Sagesse, l'Ecclésiastique et Judith. Les chrétiens de l'ancienne Rome ont dû les connaître, car les fresques des catacombes représentent Suzanne et les vieillards ainsi que Moise et Jonas. Les écrivains d'Orient et d'Occident des trois premiers siècles les citent ou y font allusion: Clément de Rome, le Pasteur d'Hermas, Irénée, Hyppolite, Tertullien, Cyprien, Polycarpe, Athénagoras, Clément d'Alexandrie, Origène et Denis d'Alexandrie.

Plusieurs Pères du quatrième et du cinquième siècles sous la forte influence de saint Jérôme, ont nié la canonicité des deutérocanoniques; en pratique ils les ont cités soit pour le dogme soit pour la morale. La Bible dont ils se servaient était la Bible grecque qui leur avait été transmise par leurs prédécesseurs et qui contenait tous les livres que nous avons aujourd'hui. Les papes de cette époque, Damase, Innocent et Gélase, ont proposé le même canon que le concile de Trente.

Le terme apocryphe signifie pour nous des écrits attribués faussement aux prophètes hagiographes de l'Ancien ou du Nouveau Testament, dont la prétendue inspiration ne fut pas reconnue par l'Eglise. Tels sont le livre d'Enoch, l'Assomption de Moise, le Protévangile de Jacques, les actes de saint Pierre et de saint Paul, la lettre du Christ à Abgar...



P. Adrien Malo OFM, La boîte aux Questions. Librairie de l'Action catholique. Québec, 1938. P. 60-61.